Saint-Jean-sur-Vilaine est une commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, peuplée de 1 334 habitants[Note 1].
Cet article est une ébauche concernant une commune d’Ille-et-Vilaine.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?). Le bandeau {{ébauche}} peut être enlevé et l’article évalué comme étant au stade « Bon début » quand il comporte assez de renseignements encyclopédiques concernant la commune.
Si vous avez un doute, l’atelier de lecture du projet Communes de France est à votre disposition pour vous aider. Consultez également la page d’aide à la rédaction d’un article de commune de France.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Jean.
Saint-Jean-sur-Vilaine | |
La mairie et l'église. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Ille-et-Vilaine |
Arrondissement | Fougères-Vitré |
Intercommunalité | Vitré Communauté |
Maire Mandat |
Marc Fauvel 2020-2026 |
Code postal | 35220 |
Code commune | 35283 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Jeannais |
Population municipale |
1 334 hab. (2019 ![]() |
Densité | 124 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 07′ 01″ nord, 1° 21′ 39″ ouest |
Altitude | Min. 42 m Max. 112 m |
Superficie | 10,73 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Rennes (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Châteaugiron |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.stjean-vilaine.fr |
modifier ![]() |
Saint-Jean-sur-Vilaine se trouve dans la partie orientale du Bassin de Rennes, sur la rive droite (rive nord) de la Vilaine qui limite au sud le finage communal. La majeure partie du territoire communal forme un bas plateau en pente douce dont les altitudes vont croissant vers le nord jusqu'à 112 mètres près de la limite communale avec Marpiré à proximité du hameau de la Baltière. Ce n'est que sur le versant nord de la vallée de la Vilaine, laquelle coule vers 50 mètres d'altitude, que les pentes s'accentuent, formant un dénivelé d'une trentaine de mètres entre le lieu-dit "Les Vaux" et la Fontenelle. Le bourg de Saint-Jean-sur-Vilaine, excentré dans la partie sud du finage communal, domine cet abrupt.
La Vilaine ne reçoit que de très modestes affluents (celui venant de la Hamonaye et celui venant de l'Ortie) qui échancrent le plateau par des vallons encaissés dans leur partie aval, juste avant leur confluence. Le moulin de Brétigneul[Note 2] est situé sur la Vilaine, juste à la limite sud-est de la commune, à proximité du hameau des Lacs, situé en Saint-Aubin-des-Landes.
Le paysage rural traditionnel est celui du bocage avec un habitat dispersé, disséminé en de nombreux hameaux et fermes isolées.
La commune est desservie par la ligne de bus no 1 du réseau de bus urbain de Châteaubourg.
Saint-Jean-sur-Vilaine était sur l'itinéraire de la route royale allant de Rennes à Paris, devenue route nationale 12 jusqu'en 1952[Note 3], puis RN 157 jusqu'à la construction de la voie express prolongeant l'autoroute A81 entre La Gravelle et Rennes qui passe nettement plus au sud. Désormais, c'est la simple RD 857 en Ille-et-Vilaine.
La voie ferrée allant de Paris-Montparnasse à Rennes et Brest passe au sud de la commune, sur la rive gauche de la vallée de la Vilaine, donc sur le territoire de la commune de Saint-Didier ; en fait elle écorne légèrement le territoire de Saint-Jean-sur-Vilaine en raison de l'existence d'un méandre recoupé lors des travaux de construction de cette voie ferrée en face du lieu-dit « La Roche ».
La Vilaine forme un obstacle aux communications nord-sud : seuls deux ponts routiers en permettent le franchissement, l'un sur le CD 105 juste au sud du bourg, en direction de Saint-Didier, l'autre plus à l'est sur le CD 106 permet l'accès à la gare des Lacs, située dans la commune voisine de Saint-Aubin-des-Landes.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Launay-Villiers », sur la commune de Launay-Villiers, mise en service en 2001[7] et qui se trouve à 26 km à vol d'oiseau[8],[Note 7], où la température moyenne annuelle est de 11,3 °C et la hauteur de précipitations de 858,5 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Rennes-Saint-Jacques », sur la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande, mise en service en 1945 et à 27 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,7 °C pour la période 1971-2000[11], à 12,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[13].
Saint-Jean-sur-Vilaine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 8],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rennes, dont elle est une commune de la couronne[Note 9]. Cette aire, qui regroupe 183 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (48,9 %), zones agricoles hétérogènes (27,7 %), prairies (16,7 %), zones urbanisées (5,3 %), forêts (1,4 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le nom de la localité est attesté sous la forme ecclesia Sancti Johannis super Vicenoniam en 1516.
le nom de la commune se prononce [sɛ̃ ʒɑ̃ syʁ vilɛn].
Le nom de la commune vient de saint Jean-Baptiste et du fleuve Vilaine. La forme ancienne Sancti Johannis super Vicenoniam est attestée en 1211[21]. La paroisse doit probablement son nom à l'existence d'un fief, attesté par une charte datant de 1182, dépendant de la commanderie de La Guerche de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[22].
Sa forme bretonne, proposée par l'OPLB, est Sant-Yann-ar-Gwilen[21]. Son nom gallo est Saent-Jan-sur-Vilaèyn [23].
Le tracé de l'ancienne RN 157 (actuelle RD 857 en Ille-et-Vilaine), passant par Saint-Jean-sur-Vilaine et Châteaubourg, correspond en gros au tracé de l'ancienne voie romaine allant de Vindunum (Le Mans) à Condate (Rennes)[24], laquelle passait à environ 300 mètres au nord du manoir de la Chaussée, au toponyme révélateur.
La trève de Saint-Melaine dépendait de la paroisse de Saint-Jean-sur-Vilaine et ne fut érigée en paroisse indépendante qu'en 1825[25].
Pendant la guerre de Succession de Bretagne, les troupes anglaises commandées par le comte de Buckingham, qui soutenaient le duc de Bretagne Jean IV, campèrent à Saint-Jean-sur-Vilaine[25].
La famille Guyot du Pontrioul fut anoblie par le duc de Bretagne Jean V en 1440. Elle demeurait au manoir de la Baronnière[26] (trève de Saint-Melaine) et était seigneur de La Fontenelle, de la Baronnière, de Baillé, du Brossays, du Tremble[27]. La famille Dollier, établie dans les deux paroisses de Luitré et Saint-Jean-sur-Vilaine, est citée aux réformations et montres de 1427 à 1513 et reconnue d'extraction noble lors de la réformation de la noblesse en 1668[28].
En 1681, les vassaux de Saint-Jean-sur-Vilaine « confessent ne devoir aucune rentes par argent ny grain que peu de choses, mais des Pater noster et des Ave Maria, le Vendredi saint, pour le sieur commandeur des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de La Guerche »[22].
De 1474 à 1777, la cure paroissiale dépendit de la collégiale de Champeaux[29], un chanoine de cette collégiale étant toujours recteur de Saint-Jean-sur-Vilaine ; ensuite il fut présenté par le seigneur d'Espinay, toujours en Champeaux[30]. Par exemple Olivier Guyot du Brossay[Bio 1], chanoine des collégiales de Vitré et de Champeaux, fut recteur de Saint-Jean-sur-Vilaine entre 1789 et 1792, puis entre 1803 et 1810 ; sa tombe a été conservée[31].
Le combat de Châteaubourg, un épisode des guerres de la Ligue, se déroula le « entre Saint-Jean-sur-Vilaine [où les troupes anglaises avaient dormi la veille] et Châteaubourg, peu avant ce dernier bourg (…). Il opposa 1700 royaux (partisans d'Henri IV, en partie des huguenots vitréens), dirigés par La Hunaudaye[Bio 2] et anglais, ceux-ci commandés par lord Howard[Note 10], et 1 200 ligueurs commandés par le chef même de la Ligue en Bretagne, le duc de Mercœur, assisté du marquis de Chaussin[Bio 3] son frère et (…) [du] sieur d'Arradon[Bio 4] ». Les royaux, battus, auraient perdu jusqu'à 1 200 hommes, tués, blessés ou prisonniers, et les vainqueurs 300, dont le seigneur d'Avaugour, le jeune La Hunaudaye, le seigneur de Rosimont, gouverneur de Vitré, etc.[32]. « Les débris de la troupe vaincue s'enfuirent à la débandade jusqu'à Vitré »[33].
L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste bénéficiait de plusieurs fondations (du Poirier, de la Bâte (ou Baste) et de la Porte[30] ; et d'une donnée par Jeanne Guyot, dame de la Hamonaye « pour l'entretien de cierges pendant l'octave du Saint-Sacrement »)[34].
Plusieurs manoirs existaient alors à Saint-Jean-sur-Vilaine : celui de la Chaussée appartenait entre 1618 et 1660 à la famille Le Métayer, avant de passer successivement aux mains des familles Frémont, seigneurs de la Guilmautière, Le Ribault et, à la fin du XVIIIe siècle, Du Bourg ; le manoir de Dieu-le-Fit[35], propriété de la famille Champaigné ; le manoir de l'Espineray (le manoir, maison et métaierie noble d'Espineray appartient en 1635 à Eustache du Périer, écuyer, seigneur du Quériel), les manoirs de la Fresnais, de la Fleuriaye, de l'Ortie.
Une épidémie de dysenterie fit des ravages en 1756 : « les paroisses les plus affligées sont celles de Balazé, Châtillon-en-Vendelais, Étrelles, Erbrée, Teillé [en fait Taillis), Saint-Christophe-des-Bois, Saint-Jean-sur-Vilaine et les environs de Saint-Martin de Vitré. Il y a, à ce qu'on m'a assuré, dans ces paroisses, quatre, cinq ou six enterrements par jour et, ce qu'il y a de plus touchant dans une pareille désolation, c'est que la plupart des gens de campagne s'abandonnent, et qu'en quelques endroits on n'a pas pu faire la récolte de blé noir faute de monde » écrit le subdélégué Charil[36].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi la paroisse de Saint-Jean-sur-Vilaine en 1778[37] :
« Saint-Jean-sur-Vilaine, sur la route de Rennes à Vitré ; à cinq lieues à l'Est de Rennes, son évêché et son ressort, et à trois lieues de Vitré, sa subdélégation. On y compte 1 100 communiants[Note 11], y compris ceux de Saint-Melaine, sa trève. La collation[Note 12] de la cure appartient à M. de Châteaugiron [qui y nommait toujours un chanoine de la collégiale de Champeaux]. Le territoire, coupé par la rivière de Vilaine, offre à la vue des terres bien cultivées, des prairies, quelques petites landes, et beaucoup d'arbres fruitiers et autres. Les maisons nobles de l'endroit, dans le XIVe siècle, étaient la Hammonaye, la Flouraye, la Fontenelle et le manoir de Dieu-Lefit. Le prieuré de Fayel, haute justice, appartient aux religieux de Savigni ; et la Porte-Duval, aussi haute justice, aux enfants de M. de Bois-Péan[Bio 5]. »
En 1782, les généraux [assemblées paroissiales] de Saint-Jean-sur-Vilaine, Saint-Didier, Domagné, Châteaubourg, Broons, Servon et Brécé se plaignent : « la corvée des grands chemins [la route de Rennes à Paris] est un fardeau d'autant plus onéreux pour les habitants des campagnes qu'ils y sont les seuls assujettis, qu'ils sont forcés de se livrer à un travail qu'elle exige dans les tems [temps] de l'année les plus précieux pour eux »[38].
François Jougan, dit La Violette, né en 1736 à Saint-Jean-sur-Vilaine, combattit dans la compagnie de Bien de Chevigny[Bio 6], qui faisait partie du régiment de Soissonnais, pendant la Guerre d'indépendance des États-Unis[39].
Une compagnie chouanne exista à Saint-Jean-sur-Vilaine ; elle était membre de la « colonne d'Izé », dirigée par Henri du Boishamon, qui elle-même dépendait de la division de Vitré de l'Armée catholique et royale de Rennes et de Fougères. La « colonne d'Izé » était divisée en plusieurs compagnies : la compagnie de Saint-Jean-sur-Vilaine (dont les capitaines étaient François Huet[Bio 7], dit La Fleur et Charles Lelièvre[Bio 8]), la compagnie de Montreuil-sous-Pérouse et Saint-Christophe-des-Bois, la compagnie de Champeaux et Taillis, la compagnie d'Izé, la compagnie de Balazé, la compagnie de Princé et Montautour. D'autres compagnies chouannes existaient dans les environs, notamment à Saint-Didier, une autre à Cornillé et une autre à Domagné.
Paul Féval a décrit Saint-Jean-sur-Vilaine et les combats qu'y s'y sont déroulés pendant la Révolution française en 1793 dans une nouvelle publiée en 1848 et intitulée Fleur des batailles. Il décrit ainsi la maison de son personnage principal[Note 13] : « Sa maison, couverte moitié de chaume, moitié d'ardoises moussues, s'élevait à l'extrémité du bourg de saint-Jean (…). L'ameublement était celui de toutes les demeures villageoises : une table flanquée de deux bancs rouges, un bahut à serrure de cuivre, une armoire historiée, une pendule en caisse et un dressoir. Au-dessus de la haute cheminée, un fusil et un tromblon formaient sautoir (…) [Le maître des lieux] portait le costume des paysans de Bretagne, qui consiste en une veste de toile, feutrée de laine, sur gilet à revers ; culotte flottante de velours ; hautes guêtres boutonnées jusqu'au genou et chapeau représentant exactement une moitié de fromage de Hollande fichée au centre d'un parapluie renversé »[40].
Il rajoute plus loin :
« Nous étions un demi-cent de bons garçons à Saint-Jean-sur-Vilaine (…). Un jour, il y a trente-cinq ans de cela, c'était en janvier 93, nous partîmes pour Châteaubriant où les bleus faisaient le diable. On nous vendit ; le coup fut manqué. Nous laissâmes une douzaine des nôtres dans les fossés de Châteaubriant, et comme les bleus nous coupaient la retraite du côté de Vitré, nous prîmes, à travers champs, la direction opposée. (…) Nous avancions toujours, poursuivis de près par les soldats de la Convention et, plus nous avancions, plus notre péril augmentait, car la Loire allait bientôt nous barrer le passage. (…)[40] »
Le 24 brumaire an II (), la division du général Muller campe à Saint-Melaine et sa réserve à Saint-Jean-sur-Vilaine ; elles font partie des troupes de l'armée de l'Ouest, dirigées par le général Kléber[41].
À la limite de la commune, le , se déroula le combat du Pont de Cantache.
En , le chef chouan Henri du Boishamon, informé qu'une colonne républicaine forte de 300 hommes, qui avait couché à Châteaubourg, devait se rendre à Vitré, décida de l'attaquer, bien qu'il n'eût qu'à peine 250 soldats. Il tendit une embuscade aux troupes républicaines à Saint-Jean ; le combat fut longtemps indécis, mais les chouans parvinrent à adosser les républicains à la Vilaine et durent fuir jusqu'à Saint-Melaine et perdirent une quarantaine d'hommes[42]. François Huet, qui commandait la compagnie chouanne de Saint-Jean-sur-Vilaine, fut blessé lors de ce combat.
À la fin d', une armée chouanne commandée par le marquis de Pontbriand fit mettre bas les armes un corps d'infanterie escortant un approvisionnement destiné à l'armée républicaine qui campait sur une hauteur dominant le pont sur la Cantache (à la limite des communes de Pocé-les-Bois, Saint-Jean-sur-Vilaine et Champeaux), sur la route de Châteaubourg à Vitré ; d'autres combats se déroulèrent en , notamment à Champeaux, au Bois-Bide et à Saint-Jean-sur-Vilaine, opposant les chouans, toujours dirigés par le marquis de Pontbriand, aux troupes républicaines dirigées par le général Spital[43].
En , lors de l'insurrection légitimiste de 1832, une révolte chouanne, soutenant les légitimistes, considérant Henri V comme roi légitime, contre la Monarchie de Juillet (le roi Louis-Philippe étant considéré comme un usurpateur), nécessita la présence de détachements de troupes du 46e de ligne et de la Garde nationale à Châteaubourg, Saint-Jean-sur-Vilaine, Saint-Aubin-des-Landes, Pocé-les-Bois, etc. ; le , un combat oppose les chouans commandés par Alexandre Courson de la Villevalio et Jean-François Le Nepvou de Carfort d'une part, et les forces de l'ordre commandées par le général de Castres sur la lande de Touchenault, près de la ferme de la Gaudinière en Vergéal[44],[45].
Pierre-Jean Lejeay, né le à Saint-Jean-sur-Vilaine, engagé volontaire au 86e régiment d'infanterie, participa en 1831 à la campagne de Belgique ; devenu garde municipal à Paris, il fut tué en défendant le poste de la place Maubert contre les émeutiers le , jour des obsèques du général Lamarque[46].
En 1845, A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Jean-sur-Vilaine :
« (…) Principaux villages : le Bâme, l'Épineray, la Chaussée, Grand et Petit-Gavouyère, la Bertoisière, les Gérardais, la Roche, l'Ortie, la Hamonaye. Superficie totale : 1 583 hectares, dont (…) terres labourables 1 096 ha, prés et pâtures 205 ha, bois 87 ha, vergers et jardins 44 ha, landes et incultes 67 ha (…). Moulin de Brétigneul, à eau. La commune est limitée au sud par la rivière de Vilaine, et à l'est par la Cantache, qui se jette dans celle-ci. (…) Parmi les maisons nobles citées par notre auteur [Jean-Baptiste Ogée], il n'y en a plus qu'une qui soit debout, c'est la Hammonaye. La Chaussée, connue dès le XVe siècle, a été omise par Ogée : elle appartient à M. Dubreuil de Pont-Briand[Bio 9]. Géologie : schistes argileux. On parle le français [en fait le gallo][47]. »
Ange-Marie-Xavier du Breil, vicomte de Pontbriand, maire de la commune, fonda vers 1850 une école religieuse devant être dirigée par des institutrices congréganistes, qu'il dota d'une rente annuelle de 250 francs[48]. En 1851, le journal La Presse écrit[49] :
« Les loups commencent à s'agiter dans les forêts enclavées entre les bourgs de La Bouëxière, Servon, Dourdain, Marpiré, Broons et Saint-Jean-sur-Vilaine, et la gendarmerie de Châteaubourg a déjà eu à constater de graves dégâts. Ces redoutables animaux paraissent jusqu'à présent sortir plus particulièrement de la forêt de la Corbière. Le 31 décembre [1850], un cheval et un poulain ont été dévorés sur le territoire de Saint-Jean, et une génisse sur celui de Broons. Les loups doivent être nombreux, car on entend beaucoup de hurlements dans les campagnes. On a rencontré, dans la commune de Broons, une louve et quatre louveteaux. »
François Coudray[Bio 10], agriculteur à Saint-Jean-sur-Vilaine, fut à la fin du XIXe siècle conseiller d'arrondissement[50].
Le , un cyclone [en fait un orage violent] ravagea Saint-Jean-sur-Vilaine, ainsi que les communes avoisinantes : « (…) Plus de 5 000 arbres ont été déracinés ou brisés. Les toitures de beaucoup de fermes ont été enlevées (…). Jamais pareils désastres ne s'étaient vus dans la contrée »[51].
Une pétition signée entre autres par 166 hommes de Saint-Jean-sur-Vilaine et protestant contre la loi sur les congrégations fut déposée le sur le bureau de la Chambre des députés par Louis Félix Ollivier, député des Côtes-du-Nord[52]. La même année, l'école privée catholique de garçons, qui était tenue précédemment par les Frères de Ploërmel, fut sécularisée ; l'instituteur qui les remplaça, fut poursuivi devant la justice, ainsi que M. de La Grimaudière, devenu le propriétaire de l'école[53].
L'inventaire des biens d'église provoqua une rixe entre manifestants et contre-manifestants à Saint-Jean-sur-Vilaine : un manifestant, François Poirier, fut condamné pour coups et blessures par le tribunal de Vitré, avant d'être relaxé par la Cour d'appel de Rennes[54].
Par décret du , les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Saint-Jean-sur-Vilaine, qui étaient placés sous séquestre, sont attribués au bureau de bienfaisance de la commune[55]. L'école congréganiste (tenue par les Sœurs de l'Immaculée Conception) des filles de Saint-Jean-sur-Vilaine est laïcisée par arrêté préfectoral du , la mesure prenant effet le [56], mais elle rouvrit immédiatement comme école privée avec des enseignants non religieux[57].
Le , M. de La Grimaudière, maire de Saint-Jean-sur-Vilaine et conseiller général, tint une conférence à laquelle furent convoqués par le curé tous les hommes de la paroisse, après les vêpres, au presbytère afin de critiquer l'école laïque et la presse républicaine ; il indiqua qu'il fallait proscrire la lecture du journal Ouest-Éclair et de son hebdomadaire L'Ille-et-Vilaine, leur reprochant d'être neutres dans les querelles en cours entre laïques et catholiques[58].
Le monument aux morts de Saint-Jean-sur-Vilaine porte les noms de 26 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux cinq (Jean Allard, Jean Duperray, Auguste Legros, Maurice Vétier, Jean Voisin) sont morts sur le front belge en 1914 ou 1915, un (Joseph Rétif) est mort lors de l'Expédition de Salonique en 1918 en Grèce, tous les autres sont décédés sur le sol français[59].
Un vitrail a été réalisé en 1922 dans l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste par le curé de l'époque, Morin, qui s'opposait à la construction d'un monument aux morts civil sur la place communale[60].
Une cabine téléphonique fonctionna au bourg de Saint-Jean-sur-Vilaine à partir du [61].
Une revue catholique écrit en 1926 :
« Saint-Jean-sur-Vilaine a possédé deux écoles laïques, une de garçons pendant 30 ans, une de filles pendant 26 ans. Durant ce temps, les deux écoles n'ont eu entre elles deux, en tout et pour tout, un seul élève, le fils d'un cantonnier. Évidemment ce n'était pas le même enfant qui, pendant ces trente ans, était à l'école : le sujet changeait, mais toujours il était seul et c'était le fils du cantonnier parce que le cantonnier n'avait pas la liberté d'envoyer ailleurs son fils (…). On a fait le calcul que cet enfant avait coûté, depuis 30 ans, tant en frais de traitement de l'instituteur et de l'institutrice qu'en constructions et en frais de mobilier et de chauffage imposés à la commune, la somme de 23 000 francs[62]. »
Cette information, qui provoqua à la fois hilarité et indignation, fut reprise, sans être vérifiée, par la plupart des journaux conservateurs de l'époque en France métropolitaine, par exemple par L'Action française[63], Le Petit Journal[64], L'Homme libre[65], etc., ainsi que par la presse catholique[66], et même outre-mer[67]. Certains journaux allèrent même plus loin, précisant à leurs lecteurs : « Nous avons pu nous procurer l'adresse de ce jeune phénomène et nous lui avons demandé une interview par écrit. Malheureusement nous avons appris qu'il fallait renoncer à recevoir jamais sa réponse : l'écolier le plus cher de France est illettré ». Or toutes ces informations étaient fausses ; le journal Le Populaire écrit, après avoir enquêté près de l'institutrice de la commune :
« Depuis 1897, il n'existe à Saint-Jean-sur-Vilaine qu'une seule école [publique] mixte. Le registre officiel de l'école porte pour 1897 neuf inscriptions ; celui de 1902, douze ; jusqu'en 1910 le chiffre des élèves inscrits à chaque rentrée atteint une moyenne de sept à huit ; il baisse jusqu'en 1914, la réaction redoublant d'efforts dans ce coin d'Ille-et-Vilaine où la lutte contre la laïque est particulièrement odieuse. La guerre terminée, le poste est à nouveau ouvert, mais l'école libre ayant « travaillé » seule pendant les quatre années de guerre, l'école publique reste alors vide. Paie-t-on pour cela un maître à ne rien faire ? Non point ; on sait d'ailleurs que « chaque fois qu'une école est sans élèves, elle existe en principe, mais non en fait » et les maîtres titulaires sont détachés pour faire des suppléances. C'est ce qui se passa à Saint-Jean-sur-Vilaine. Toutefois, après 1918, on note de temps en temps quelques inscriptions. Malgré les pressions de tout ordre exercées par l'Église sur la population pour empêcher les enfants d'aller à l'École laïque ; en 1925, un ouvrier retire son enfant de l'école libre ; le châtiment ne se fait pas attendre ; deux mois après, cet ouvrier n'a plus de travail et doit partir pour Vitré, la ville voisine. Pour rester en règle avec la vérité, je dois indiquer que l'institutrice du poste à cette époque () ne faisait alors pas de suppléance en raison de cette situation particulière : son mari était aveugle de guerre et elle avait deux enfants en bas âge[68]. »
Le journal L'Ouest-Éclair écrit le :
« La famille Maudet, de la Gavouyère, à l'heure actuelle, a quatre garçons et deux gendres sous les drapeaux. Les parents âgés, restés à la ferme avec un autre garçon de la classe 1942 peinent à cultiver et à ensemencer le maximum de leurs champs[69]. »
Le monument aux morts de Saint-Jean-sur-Vilaine porte les noms de 6 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : un soldat (Auguste Gillouard) est mort en Tunisie en , quatre (François Coudray[Bio 11], Louis Fréreux[Bio 12], Georges Guilard[Bio 13], Antoine Guilleux[Bio 14]) sont morts lors de la Débâcle ; François Morlier est mort aussi au printemps 1940, mais en Belgique[59].
Une photographie du bourg de Saint-Jean-sur-Vilaine en 1951 est disponible sur un site Internet[70].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1798 | 1807 | Mathurin Bouvier[Bio 15] | Propriétaire à la Besnardière | |
1807 | 1818 | Certenais[Bio 16] | ||
1818 | 1833 | Du Bourg[Note 14] | Qualifié de « chevalier » en 1829[71] | |
1833 | 1841 | René Rubion[Bio 17] | Cultivateur aux Guimières. | |
1841 | 1848 | Dieudonné Melot[Bio 18] | Cultivateur, propriétaire | |
1848] | 1853 | Ange-Marie-Xavier du Breil de Pontbriand[Bio 19] | Légitimiste | Conseiller d'arrondissement de Vitré et conseiller général d'Ille-et-Vilaine de 1848 à 1852. Président du comice agricole du canton de Châteaubourg. |
1855 | 1860 | Toussaint Jameux[Bio 20] | Tourneur sur bois | |
1860 | 1870 | Jean Marie Chenais[Bio 21] | Cultivateur aux Morandières | |
1870 | 1896 | Joseph Marie Lami[Bio 22] | Cultivateur | |
1896 | après 1915 | Hippolyte Rubin de La Grimaudière[Bio 23] | Conseiller général. Chevalier de la Légion d'honneur. Habitait au château de Hamonaye[Note 15] | |
1919 | 1945 | Michel Libault de La Chevasnerie[Bio 24] | Comte. Habitait le château de La Hamonaye. Médecin-chercheur à l'institut Pasteur. Croix de Guerre 14-18, Croix du Combattant, Médaille de Verdun. | |
Amand Pigeon | ||||
Pierre de Langle | Agriculteur retraité | |||
Émile Lejas[72] | Artisan | |||
En cours | Marc Fauvel[73] | SE | Ouvrier | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[74]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[75].
En 2019, la commune comptait 1 334 habitants[Note 16], en augmentation de 19,96 % par rapport à 2013 (Ille-et-Vilaine : +5,84 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
875 | 819 | 896 | 888 | 919 | 920 | 882 | 857 | 879 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
816 | 886 | 863 | 795 | 775 | 749 | 739 | 737 | 709 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
701 | 670 | 667 | 568 | 585 | 568 | 552 | 549 | 514 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
554 | 506 | 509 | 601 | 675 | 873 | 1 010 | 1 070 | 1 043 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 139 | 1 334 | - | - | - | - | - | - | - |
Sur les autres projets Wikimedia :