Pocé-les-Bois est une commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en Région Bretagne, peuplée de 1 319 habitants[Note 1]. (les Pocéens).
Située en Bretagne, juste à l'ouest de Vitré, Pocé-les-Bois est traversée d'est en ouest par la Vilaine en son centre (elle passe juste au sud du bourg) et par la voie ferrée Paris-Brest dont le tracé suit cette vallée, passant sur la rive gauche de ce fleuve côtier (mais Pocé-les-Bois ne dispose pas de gare, celle de Vitré étant à proximité). Son finage est délimité à l'ouest et au nord-ouest par la Cantache, affluent de rive droite de la Vilaine, et au nord par le ruisseau de Gazon, affluent de cette dernière; au sud-ouest par la Vilaine et au sud par la Valière, affluent de rive gauche de cette dernière; au sud-est par le ruisseau de Herveleux, affluent de rive droite de la Valière; seule la limite orientale du territoire communal, celle avec la commune de Vitré, est artificielle, ne s'appuyant pas sur le tracé d'un cours d'eau. La commune est en partie couverte par l'étang de la Cantache, qui est aussi à cheval sur les communes voisines de Champeaux, Landavran et Montreuil-sous-Pérouse.
Le barrage de la Cantache vu côté aval
Le barrage de la Cantache vu côté amont (côté de l'étang)
L'étang de la Cantache à Pocé-les-Bois
Relief
Les altitudes au sein du finage communal s'échelonnent entre 115 mètres pour le point le plus haut, situé au lieu-dit Bel-Air, le long de la D 857, au nord du bourg (de manière plus générale toute la partie nord de la commune dépasse légèrement ou avoisine les 100 mètres d'altitude à l'exclusion de la vallée du ruisseau de Gazon) et 50 mètres à l'extrême ouest du territoire communal au niveau de la confluence entre la Valière et la Vilaine (leur altitude est d'une soixantaine de mètres à leur entrée sur le territoire communal). Au sein de la presqu'île de confluence formée par les deux cours d'eau précités, le point le plus élevé est au niveau du menhir de la Pierre Blanche (109 mètres d'altitude). Le bourg de Pocé-les-Bois, exposé au sud, mais situé sur le versant nord (rive droite) de la vallée de la Vilaine est vers 66 mètres d'altitude; les contraintes de son site expliquent que les nouveaux lotissements se sont développés exclusivement au nord du bourg, sur les pentes de la partie haute du versant, le fond de la vallée étant inconstructible en raison de la menace des inondations.
Habitat
La commune est traditionnellement un pays de bocage avec un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de fermes isolées le plus souvent. Le bourg formait une agglomération de quelques maisons seulement avant la création de lotissements ces dernières décennies. Ce paysage traditionnel a été modifié par le remembrement et par la périurbanisation liée à la proximité de la ville de Vitré, avec la création d'une zone artisanale entre le bourg et la D 857.
Réseaux
Le bourg de Pocé-les-Bois n'est desservi que par des routes secondaires, la principale étant le CD 34 venant de Vitré et se dirigeant Vers Saint-Aubin-des-Landes.
La commune de Pocé-les-Bois est traversée:
par la voie ferrée reliant Rennes à Paris (par contre la LGV Bretagne-Pays de la Loire passe beaucoup plus au sud).
par la voie ferrée qui relie Vitré à Fougères. Bien que cette dernière liaison n'existe plus, il passe encore des convois qui alimentent l'usine Cooperl Arc Atlantique sur la commune voisine de Montreuil-sous-Pérouse.
par l'ancienne RN 157, elle-même ancienne RN 12, et antérieurement route royale de Paris à Brest, désormais déclassée en simple départementale (RD 857) depuis la construction de la voie express allant de La Gravelle à Rennes en prolongement de l'autoroute A81 et dont le tracé passe nettement plus au sud.
l'extrême est du finage communal est traversé par la D 777, ancienne RN 777, allant d'Ernée à Questembert en passant par Vitré et Janzé, ainsi que par l'ancienne voie ferrée allant de Vitré à La Guerche-de-Bretagne, désormais transformée en voie verte.
Deux points de suivi de la qualité des eaux sont présents sur Pocé-les-Bois[1]:
pour la Vilaine
pour la Valière
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de «climat océanique altéré», selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]
Moyenne annuelle de température: 11,4°C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5°C: 1,6 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30°C: 3,4 j
Nombre de jours de précipitation en janvier: 12,8 j
Nombre de jours de précipitation en juillet: 7,2 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, «Launay-Villiers», sur la commune de Launay-Villiers, mise en service en 2001[8] et qui se trouve à 18 km à vol d'oiseau[9],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,3°C et la hauteur de précipitations de 858,5 mm pour la période 1981-2010[10].
Sur la station météorologique historique la plus proche, «Rennes-Saint-Jacques», sur la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande, mise en service en 1945 et à 35 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11,7°C pour la période 1971-2000[12], à 12,1°C pour 1981-2010[13], puis à 12,4°C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Pocé-les-Bois est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vitré, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 30 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,6% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (99,8%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (62,4%), prairies (27%), zones agricoles hétérogènes (5,2%), zones urbanisées (3,7%), eaux continentales[Note 8] (1,5%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,2%)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes ecclesia de Poceio en 1158, Poceyum en 1516[22].
En 1920, le nom de la commune de Pocé a été modifié en "Pocé-les-Bois", afin de différencier cette commune de celle de Pocé-sur-Cisse (Indre-et-Loire), qui jusque-là était également dénommée "Pocé". Elle est appelée Pozieg en breton[réf.nécessaire].
Histoire
Préhistoire
Le menhir de la Pierre Blanche est situé entre le bourg de Pocé-les-Bois et Vitré, le long de la route dite de Beauvais[23]. Celui de Villaumur est désormais à proximité de l'étang de la Cantache.
Article détaillé: Pierre Blanche (Pocé-les-Bois).
Article détaillé: Menhir de Villaumur.
Moyen Âge
La paroisse de Pocé existait certainement au XIIesiècle et remonte vraisemblablement au XIesiècle; dès 1152, elle était possédée par les Bénédictins de Saint-Melaine, qui y fondèrent en 1411 un prieuré réuni à leur mense abbatiale. Jusq'en 1770, le recteur de Pocé fut présenté par l'abbé de Saint-Melaine, qui jouissait de la moitié des dîmes de la paroisse, du presbytère et de son pourpris, composé d'un jardin, d'un champ et de deux prés[22].
Le château de Gazon appartenait en 1408 à Raoul Busson, chevalier, seigneur de Gazon, chambellan du duc Jean V de Bretagne et capitaine de Rennes. Il eût un bras coupé en défendant le duc, lors de l'attentat des Penthièvre, qui firent prisonnier ce dernier, ainsi que son frère Richard, au pont de la Tourbade[24] le ; après sa libération, le duc donna à Raoul Busson une rente de 500 livres à prendre sur les domaines de Bretagne[25].
Selon un aveu de 1475 le seigneur de Gazon «noble escuyer Robert Busson, (...) subjet de très redoubté seigneur Guy compte de Laval, seigneur de Vitré et de Chevré» possédait un fief qui s'étendait jusqu'en Brielles, Gennes et Le Pertre[26]; selon un aveu de 1546, il possédait aussi de nombreux droits forestiers dans les forêts «de Vitré» (en fait les bois de Fregonnay, de la Corbière et de Chevré situés dans les paroisses de La Bouëxière, Broons et Marpiré), d'un droit de prééminence en l'église de Saint-Georges-de-Chesné, plusieurs fiefs (Croullays, Rotières, Tadé, Grand-Gast) de cette paroisse lui appartenant également, de même que le fief de Mondale en Montreuil-sous-Pérouse, le fief de la Greusrie en la paroisse Notre-Dame-de-Vitré, le fief de Villaumur (en Pocé-les-Bois), les moulins Rabault (en Champeaux) et de la Roche (en Balazé), sur la Cantache, alors dénommée "rivière de Châtillon"; etc.[27]
Les seigneurs de Gazon se disaient «fondateurs de l'église de Pocé» et y prétendaient «aux droits d'enfeu prohibitif, bancs à accoudoir, ceintures et écussons tant par dehors que par dedans, et armoiries en toutes les vitres»[28].
Époque moderne
Jacques Savinel, sieur du Tertre en Pocé, fut un lieutenant du célèbre bandit et ligueur Guy Éder de La Fontenelle à la fin du XVIesiècle[29].
Selon un aveu de 1546, les habitants de Marpiré devaient fournir un garde forestier et un cheval aux seigneurs de Gazon en Pocé-les-Bois pour la garde des parties de la forêt de Chevré et de l'étang de Chevré qui leur appartenaient[30]. La tenue de Gazon, possédée en 1595 par la famille Beaumanoir (des huguenots), fut démembrée au cours du XVIIesiècle, formant trois juridictions distinctes: Gazon en Pocé, Gazon en Brielles et La Motte en Champeaux[31].
Selon une tenue rendue le par la baronnie de Vitré, les fiefs de la Masure-Macé et de la Masure Gouverneur, tous deux en Étrelles, devaient obéissance et payer chaque année une «rente amandable» à la seigneurie de Troussanaye, située en Pocé[32].
L'église paroissiale bénéficiait des fondations du Pain bénit, faite en 1596 par Julienne Le Cocq[33], dame de la Gaulairie, et de la Cour Bénite, fondée en 1629 par André Mazure et valant en 1790 environ 100 livres[34]. Une confrérie du Rosaire y avait été aussi érigée en 1702 par Julien Huet, prieur des Dominicains de Vitré[28]. Amédée Guillotin de Corson fournit la liste des recteurs de Pocé de 1530 à 1863[35].
Pocé possédait alors sept chapelles: la chapelle du Prieuré, celle des Saints-Anges-Gardiens (reconstruite en 1843 par la famille Du Bourg), de Saint-Jean de la Rouxière (dite aussi Saint-Jean des Mauviettes), de Saint-Gorgon (une chapelle frairienne mentionnée en 1702), de Notre-Dame du Bois-Bide (construite au XVIIesiècle), de Notre-Dame de Gazon (restaurée en 1753, détruite depuis), de la Gaulairie (dépendant du manoir du même nom, restaurée en 1880)[36].
René Ravenel[37], seigneur de la Haute-Massais en Pocé, huguenot exilé en Caroline du Sud, en se mariant avec Charlotte de Saint-Julien[38], héritière de la plantation de Pompion Hills, devint un important propriétaire terrien, achetant la plantation Somerton, puis d'autres pour ses fils et fit partie de l'aristocratie locale[39].
Le manoir du Bois-Bide, ancienne métairie noble citée pour la première fois en 1606 et appartenant alors au marquis d'Espinay (en Champeaux), habité au XVIIesiècle par la famille Le Clavier, puis au XVIIIesiècle par la famille Picquet[40], fut acquis à la fin du XVIIIesiècle par Jean-Baptiste Le Moyne des Grands-Prés, un négociant de Vitré[41], puis passa par alliance à la famille Du Bourg[42], puis par le mariage le à Pocé-les-Bois de Jeanne Joséphine Louise Du Bourg avec Louis Marie du Pontavice[43] à la famille Du Pontavice[44].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Pocé (Pocé-les-Bois) en 1778:
«Pocé, dans un fond, au bord de la rivière de Vilaine; à sept lieues à l'est de Rennes, son évêché et son ressort et à trois quarts de lieue de Vitré, sa subdélégation. On y compte 600 communiants[45]. La cure est présentée par l'abbé de Saint-Melaine de Rennes. Le territoire offre à la vue des terres en labour, des prairies et des arbres fruitiers. C'est un pays couvert. Il s'exerce une moyenne justice dans le bourg. (...)[25]»
Révolution française
Julien Rouxel, recteur de Pocé, pourvu [nommé] le , cessa ses fonctions pendant la Révolution française; il fut réinstallé en 1803 et mourut le , âgé de quatre-vingt ans[46].
Une compagnie chouanne exista à Pocé-les-Bois; elle était membre de la "colonne de Saint-Didier et Pocé", qui elle-même dépendait de la division de Vitré de l'Armée catholique et royale de Rennes et de Fougères; elle fut dirigée par Pierre Rossignol, puis par Louis de Chabert[47]. La "colonne de Saint-Didier et Pocé" était divisée en plusieurs compagnies: la compagnie de Pocé (dont le capitaine était Jean Allaire, les lieutenants Pierre Enault et Jean Chatelais), la compagnie de Saint-Didier, la compagnie de Torcé, la compagnie de Cornillé. Ce groupe chouan participa notamment au combat de Bais et au combat de Cornillé.
À la limite de la commune, le , se déroula le combat du Pont de Cantache.
Article détaillé: Combat du Pont de Cantache.
À la fin d', une armée chouanne commandée par le marquis de Pontbriand fit mettre bas les armes un corps d'infanterie escortant un approvisionnement destiné à l'armée républicaine qui campait sur une hauteur dominant le pont sur la Cantache (à la limite des communes de Pocé-les-Bois, Saint-Jean-sur-Vilaine et Champeaux), sur la route de Châteaubourg à Vitré[48].
En , des Chouans, venus du château de l'Épinay (en Champeaux), commandés par Alexis du Couësbouc et Henri du Boishamon attaquèrent une colonne républicaine de 1 000 soldats escortant un convoi de munitions de guerre (combat de Pocé)[49].
Article détaillé: Combat de Pocé.
Le XIXesiècle
En , lors de l'insurrection légitimiste de 1832, une révolte chouanne, soutenant les légitimistes, considérant Henri V comme roi légitime, contre la Monarchie de Juillet (le roi Louis-Philippe étant considéré comme un usurpateur), nécessita la présence de détachements de troupes du 46ede ligne et de la Garde nationale à Châteaubourg, Saint-Jean-sur-Vilaine, Saint-Aubin-des-Landes, Pocé-les-Bois, etc.; le , un combat oppose les chouans commandés par Alexandre Courson de la Villevalio et Jean-François Le Nepvou de Carfort d'une part, et les forces de l'ordre commandées par le général de Castres sur la lande de Toucheneau, près de la ferme de la Gaudinière en Vergeal[50].
Article détaillé: Combat de Toucheneau (1832).
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi Pocé (Pocé-les-Bois) en 1853:
«Pocé (sous l'invocation de la Vierge, fêtée à la Nativité); commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages: Villaumur, le Teilleul, , le Bois-Chalet, le Fouilleul, la Massais, la Béhourdière, la Roussière, la Gaulairie, l'Angellerie. Maisons principales: Gazon, le Bois-Bide. Superficie totale: 1525 hectares dont (...) terres labourables 986 ha, prés et pâtures 243 ha, bois 69 ha, vergers et jardins 25 ha, landes et incultes 128 ha (..). Moulins: 6 (de la Courbe, de la Roussière, des Piles, de Malipasse, de Bressac, à eau). Cette commune (...) est traversée de l'est à l'ouest par la route royale de Paris à Brest. (...). Géologie: schiste argileux. On parle le français [en fait le gallo][51].»
En 1876, le conseil municipal de Pocé refuse toute imposition supplémentaire, pourtant indispensable pour des travaux concernant son école mixte (laquelle existait déjà en 1873[52]); en conséquence le Conseil général d'Ille-et-Vlaine, lors de sa séance du , supprima la subvention de 250 francs qu'il était disposé à accorder à la commune[53]. En 1883 à nouveau, le Conseil général diffère une subvention pour l'achat des bâtiments de l'école et la construction de deux préaux couverts, car le Conseil municipal ne consent pas «les sacrifices que sa situation financière comporte [permet]»[54].
En 1877, la construction du chemin vicinal no5 de Pocé en direction du sud, nécessitant de traverser la Vilaine à 150 mètres environ au sud du bourg, fut contestée en raison des expropriations et des remblais à édifier que la construction de cette route rendait nécessaire[55].
Une nouvelle église paroissiale, de style néogothique, est construite entre 1890 et 1903 par l'architecte Arthur Regnault. Elle remplace la précédente, décrite en ces termes par Amédée Guillotin de Corson:
«La Nativité est la fête patronale de Pocé. L'église, en partie fort ancienne, se compose d'une nef et d'un chœur à chevet droit, séparés l'un de l'autre par un arc triomphal en ogive. La nef n'a point de style et semble des XVIesiècle et XVIIesiècle, mais le chœur est roman et mérite d'être signalé: il était éclairé à l'origine par d'étroites meurtrières, dont une subsiste encore au nord; son chevet, soutenu extérieurement par trois contreforts plats, devait avoir aussi deux meurtrières qui ne paraissent plus. Ce chœur peut remonter au XIIesiècle, et par suite aux origines même de la paroisse. Au haut de la nef, et de chaque côté de l'arc triomphal, sont deux petits autels dédiés à la Sainte Vierge et à saint Étienne. (...) À l'extérieur apparaissent les vestiges d'une litre, probablement celle des seigneurs de Gazon[28].»
Le XXesiècle
La Belle Époque
L'abbé Gallais, recteur de Pocé, mais antérieurement vicaire à Argentré-du-Plessis où il avait créé un groupe de musique instrumentale, un prêtre très dynamique, décéda le en son presbytère[56].
Le maire de Pocé, Auguste du Pontavice, fut suspendu de ses fonctions le , pour avoir énergiquement protesté contre l'expulsion des Frères des écoles de Vitré en application de la loi sur les congrégations religieuses[57] et condamné le à 15 jours de prison avec sursis et 200 francs d'amende par le tribunal correctionnel de Vitré pour violences, «qui consistent en jets de pierres qui n'ont blessé personne»[58]; puis il fut verbalisé en 1906 pour avoir refusé d'afficher des discours d'Aristide Briand, de Jules-Auguste Lemire et d'autres responsables politiques concernant la Loi de séparation des Églises et de l'État, dite aussi loi de 1905[59].
Le eût lieu l'inventaire des biens d'église: «à Pocé et à Balazé où les églises étaient bien gardées et barricadées; malgré tout les crocheteurs ont effectué leur besogne; l'attitude des populations est crâne et ferme, mais on sent l'inquiétude, la nervosité, et l'on peut dire que l'agitation va croissant»[60]. Par décret du , les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Pocé-les-Bois, qui étaient placés sous séquestre, sont attribués à la commune[61]. Une partie de ces biens fut vendu par mise aux enchères publiques le à la sous-préfecture de Vitré[62].
Un pont précaire existait sur la Vilaine à proximité du lieu-dit au toponyme révélateur: "Malipasse": le , un jeune conscrit de Pocé s'y noie en tombant dans le cours d'eau, un autre étant secouru de justesse, en revenant de la ferme de la Santé, située sur l'autre rive[63].
En 1909, l'école mixte de Pocé, appropriée par la commune en 1906, est dédoublée en deux écoles, une pour chaque sexe[64].
En 1913, le tracé du chemin de grande communication no34, qui jusque-là effectuait un double coude très accentué et très court, dangereux pour la circulation, dans la traversée du bourg de Pocé, fut rectifié[65].
Sous le titre La triste fin d'un pauvre vieux, le journal Ouest-Éclair raconte les circonstances du décès, le , à Tournebride, d'un ancien journalier, Ringlé, âgé de 74 ans, devenu miséreux, dont le cadavre fut laissé sur le tas de racines où il était décédé et porté en terre tout nu dans un cercueil de fortune. Le journal ajoute: «C'est ainsi que le père Ringlé quitta Pocé, petite commune bien située et riche, dont nous avions ouï dire l'an passé qu'elle n'avait pas d'indigents, ce dont M. le Sous-préfet l'avait félicité»[66].
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Pocé-les-Bois porte les noms de 30 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale; parmi eux, quatre (Jean Bellier[67], Pierre Esnault[68], Joseph Loury[69], Joseph Terrière[70]) sont morts en 1914 en Belgique, la plupart des autres sont décédés sur le sol français; parmi eux, deux frères, Joseph[71] et Pierre Poirier[72]; Jean Alix[73] a été décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire, Louis Alix[74] et Pierre Roussel[75] ont reçu la Croix de guerre. Léon Gieux[76] fut le dernier soldat de la commune mort pendant cette guerre[77].
Eugène Genouel, né le à Pocé, soldat au 115e régiment d'infanterie, fut décoré à titre posthume en 1922 de la Médaille militaire avec la citation suivante: «Grenadier énergique, à l'attaque du , s'est porté courageusement en avant et est tombé mortellement blessé en atteigant la position ennemie devant Moronvilliers»[78]. Pierre Ménager, né le à Izé (Val d'Izé), soldat au 76e régiment d'infanterie territoriale, obtint à titre posthume en 1923 la Médaille militaire et la Croix de guerre avec médaille de bronze avec la citation suivante: «Soldat courageux et dévoué. Mort pour la France à son poste de combat le à Kortekeer [Cabaret]» (Belgique) [lors de la Première bataille d'Ypres][79]. En 1925, Armand Alix[80] reçut lui aussi la médaille militaire à titre posthume[81].
En , la RN 777 fut bitumée entre Vitré et la limite des communes de Pocé-les-Bois et Étrelles[82].
L'Entre-deux-guerres
Le pont de la Courbe, sur la Vilaine, entre Saint-Aubin-des-Landes et Pocé-les-Bois, est reconstruit en 1920[83].
Le , le service téléphonique commence à fonctionner dans la commune, avec l'installation d'un poste téléphonique public[84]. En 1922, la "Société de distribution d'électricité de l'Ouest" mène une enquête publique sur la commune et quelques communes voisines envisageant la création d'un réseau électrique desservant la commune[85]. Mais ce n'est qu'en 1937 que la commune adhère au syndicat d'électrification rurale des deux cantons de Vitré[86]. En 1935, la commune ne possède encore aucun abonné au téléphone, en dehors du poste téléphonique public[87].
En 1931, l'écroulement du pont de la Courbe sur le CD 34 entre Saint-Aubin-des-Landes et Pocé-les-Bois, permettant le franchissement de la Vilaine, rend temporairement la circulation impossible jusqu'à sa reconstruction[88]. Pourtant un projet de reconstruction du dit pont avait été adopté en 1921[89] et dès 1917 un rapport du Conseil général d'Ille-et-Vilaine dit que le tablier du pont, qui était en bois, menaçait ruine[90].
Les eaux de la Vilaine étaient alors périodiquement empoisonnées par les rejets des industries vitréennes, particulièrement ceux de la distillerie: «Au moulin de la Courbe, les eaux sont noires et nauséabondes, des quantités de poissons morts ou mourants flottent sur la rivière» écrit par exemple le journal Ouest-Éclair le [91]. La commune est aussi périodiquement concernée, dans ses fonds de vallée, par des inondations, par exemple en [92].
En , un incendie ravage en partie des dépendances de la ferme de la Touche[93]. En , la ferme du Mesnil est également ravagée par un incendie, qui détruisit plusieurs bâtiments d'exploitation, épargnant toutefois la maison d'habitation[94]. Le , c'est le moulin de Bressac, situé sur la Valière, à la limite avec la commune de Torcé, qui est ravagé par un incendie[95].
Les époux Loury, agriculteurs à la Roussière en Pocé-les-Bois, obtiennent en 1940 le prix Cognacq-Jay pour avoir mis au monde entre 1920 et 1939 16 enfants dont 12 étaient vivants lors de l'obtention de ce prix[96]. Le , Mgr Mignen, archevêque de Rennes, s'était déplacé à Pocé-les-Bois pour baptiser leur 15e enfant[97].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Pocé-les-Bois porte les noms de cinq victimes civiles (Pierre Fournier, Amand Veillard, Léon Rossignol et son épouse, Auguste Rossignol) mortes de faits de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale[77].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[111]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[112].
En 2019, la commune comptait 1 319 habitants[Note 9], en augmentation de 5,77% par rapport à 2013 (Ille-et-Vilaine: +5,84%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
735
497
950
719
664
671
696
667
694
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
671
631
708
660
680
682
690
704
746
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
605
605
649
595
577
539
567
596
557
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
482
478
557
641
731
971
1 028
1 044
1 247
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
2019
-
-
-
-
-
-
-
1 303
1 319
-
-
-
-
-
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De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[113] puis Insee à partir de 2006[114].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
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Transports
La commune est desservie par la ligne B du réseau de bus urbain de la ville de Vitré (quartiers Ouest, Lycée La Champagne, Hôpital et nouveau quartier de la Massonnais).
Article détaillé: Transports en commun de Vitré Communauté.
Lieux et monuments
Église Notre-Dame de Pocé-Les-Bois.
L'église Notre-Dame, de style néogothique, construite de 1890 à 1903 par l'architecte Arthur Regnault.
Ancienne église Notre-Dame-de-la-Nativité. Le chœur subsistant est en partie roman (XIe – XIIesiècles). Il possède un chevet droit à contreforts plats. Il a été remanié au XVe – XVIesiècle. La nef a disparu. Elle contient des peintures murales datant de 1735[115].
Calvaire et chapelle des Saint-Anges-Gardiens (1843).
Château du Bois-Bide. Demeure de style Louis XIII, reconstruite au XXesiècle. La façade est composée d'un long corps de logis encadré de pavillons carrés, surmontés de hautes toitures. Une tourelle polygonale qui côtoie un des pavillons possède un toit en carène. Le côté ouest est constitué de bâtiments comprenant une orangerie du XVIIIesiècle et un colombier coiffé d'un petit lanternon. Au XVIIIesiècle, il abrita la famille La Motte-Piquet.
"Le bocage vitréen: Ille-et-Vilaine" de Jean-Pierre Ducouret et Jean-Jacques Rioult. Éditeur: APIB - (ISBN2-905064-25-0)
Notes et références
Notes
Population municipale 2019, légale en 2022.
Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, «Les types de climats en France, une construction spatiale», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Aveu de 1475, Seigneur et Dame de Gazon, Archives départementales, cité par M. Etasse, Documents inédits concernant la baronnie de Vitré, "Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine", 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207795g/f71.image.r=Domagn%C3%A9
René Ravenel, né en septembre 1656 à Vitré, fils de Daniel Ravenel de Cohigné et d'Aimée Lefebvre.
Charlotte de Saint-Julien, née en mai 1668, fille de Pierre de Saint-Julien.
Olivier Le Dour et Grégoire Le Clech, "Les huguenots bretons en Amérique du Nord", tome 1, Les Portes du large, 2012, (ISBN978-2-914612-30-2).
Par testament du , Charles Picquet, seigneur de Montreuil, greffier en chef du Parlement de Bretagne, fonde une messe en la chapelle du Bois-Bide tous les dimanches et jours fériés et en 1740 sa veuve, Françoise Onfroy, seigneur du Bois-Bide et de Saint-Aubin-des-Landes fit cesser la pratique du jeu de soule organisé chaque jour de Noël en son honneur
Julie Le Moyne des Grands-Prés épousa le Joseph du Bourg, fils d'un sénéchal de Vitré. La famille du Bourg s'est établie dans le pays de Vitré à la fin du XVIIesiècle.
Louis Marie du Pontavice, né le à Fougères, fils de Louis André, comte du Pontavice des Renardières, né en 1774 au château des Renardières en Landéan et qui participa à l'insurrection de l'Armée catholique et royale de Rennes et de Fougères, voir Théodore Courtaux, "Histoire généalogique de la maison Du Pontavice et de ses alliances", 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55329015/f102.image.r=Poc%C3%A9?rk=1630909;2
"Henri Du Boishamon...: sa vie à travers la Révolution et la Terreur, ses services dans l'armée catholique et royale de Bretagne, ce qu'il fut pendant et après la Restauration, notes recueillies sur documents authentiques", 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9600743f/f66.image.r=Ch%C3%A2teaubourg
Jean Bellier, né le à Pocé-les-Bois, soldat au 124e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Virton (Belgique)
Pierre Esnault, né le à Vitré, soldat au 76e régiment d'infanterie territoriale, mort des suites de ses blessures le à Lizerne (Belgique)
Joseph Loury, né le à Saint-Didier, soldat au 76e régiment d'infanterie territoriale, morts des suites de ses blessures lors du combat de Pilkem dans le cadre de la Première bataille d'Ypres à Ypres (Belgique)
Joseph Terrière, né le à Soulaire-et-Bourg (Maine-et-Loire), soldat au 135e régiment d'infanterie, mort des suites de ses blessures le à Zonnebeke (Belgique)
Joseph Poirier, né le à Pocé-les-Bois, soldat au 124e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Baconnes (Marne)
Pierre Poirier, né le à Pocé-les-Bois, soldat au 130e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Mangiennes (Meuse)
Jean Alix, né le à Pocé-les-Bois, soldat au 245e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Verdun (Meuse)
Louis Alix, né le à Pocé-les-Bois, soldat au 117e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Châlons-sur-Marne (Marne)
Pierre Roussel, né le à Étrelles, chasseur au 106e bataillon de chasseurs à pied, mort des suites de ses blessures le à Zuydcoote (Nord)
Léon Gieux, né le à Pocé-les-Bois, conducteur au 5e escadron du train des équipages militaires, mort des suites de maladie contractée en service le à Écury-sur-Coole (Marne)
Jean François Esnault, né le à Pocé-les-Bois, décédé le à Pocé-les-Bois
Pierre Auguste Louaisil, né le à Erbrée, décédé le à Pocé-les-Bois
Évariste François Auguste Lasne, né le 19 floréal an XIII () à Vitré, décédé le à la Roche en Pocé-les-Bois
Auguste Marie du Pontavice du Bois-Bide, né le à Pocé-les-Bois, marié le à Vitré avec Marie Joséphine Charlotte de Lantivy-Gillot de Kerveno, décédé le au château du Bois-Bide en Pocé-les-Bois
Prosper Marie Marquet, né le à Pocé-les-Bois, décédé le à Pocé-les-Bois
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