Maubeuge est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France. Ses habitants sont appelés les Maubeugeois.
Maubeuge | |
![]() La porte de Mons, vue de la place Vauban. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Nord |
Arrondissement | Avesnes-sur-Helpe |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Maubeuge Val de Sambre (siège) |
Maire Mandat |
Arnaud Decagny 2020-2026 |
Code postal | 59600 |
Code commune | 59392 |
Démographie | |
Gentilé | Maubeugeois(es) |
Population municipale |
29 589 hab. (2019 ![]() |
Densité | 1 570 hab./km2 |
Population agglomération |
110 876 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 16′ 39″ nord, 3° 58′ 24″ est |
Altitude | Min. 122 m Max. 167 m |
Superficie | 18,85 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Maubeuge (partie française) (ville-centre) |
Aire d'attraction | Maubeuge (partie française) (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Maubeuge (bureau centralisateur) |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-maubeuge.fr |
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Avec ses 29 589 habitants (recensement de 2019), Maubeuge est une ville relativement importante (la 1re de l'Avesnois et la 11e du département). Avec Arras et les communes de l'ancien bassin minier situé un peu plus au nord-ouest, elle est directement sous l'influence de l'« aire métropolitaine de Lille », ensemble métropolitain de près de 3,8 millions d'habitants.
Maubeuge se situe dans le Hainaut, dans le sud-est du département du Nord, à environ 33 km à l'est de Valenciennes[1], 55 km de Cambrai[2], 70 km au nord-est de Saint-Quentin[3], 75 km au sud-est de Lille[4] et 200 km au nord-est de Paris[5] à vol d'oiseau.
La frontière franco-belge n'est qu'à 7 km au nord de la ville. Le bassin houiller du Borinage est tout proche, bien qu'entièrement en territoire belge. La ville belge de Mons, chef-lieu de la province de Hainaut, avec laquelle Maubeuge partage une politique culturelle commune[6], n'est qu'à 20 km. Maubeuge est également à 37 km de Charleroi et à 70 km de Namur et de Bruxelles.
La ville, baignée par la Sambre navigable, est une porte du parc naturel régional de l'Avesnois.
Avec une population de 29 589 habitants au , Maubeuge est la 234e commune de France[7] et la plus importante commune de l'arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe.
La ville est au cœur de l'unité urbaine de Maubeuge qui rassemble 114 174 habitants en 2009, comprenant notamment les communes de Hautmont, Jeumont, Louvroil, Feignies, Rousies, Ferrière-la-Grande, Aulnoye-Aymeries et Recquignies entre autres. Il s'agit d'une agglomération transfrontalière puisque le tissu urbain est continu de part et d'autre de la frontière franco-belge, entre les villes de Jeumont (France) et d'Erquelinnes (Belgique).
Située sur la Sambre qui s'écoule sur la bordure nord des Ardennes, elle fait partie géologiquement d'un ancien bassin d'avant-Pays du micro-continent Avalonnais lors de la formation de la chaîne hercynienne. Celui-ci est marqué par ce que les géologues belges ont appelé la « faille du midi ». Cette bordure nord des Ardennes forme donc un creux : au sud, le Massif ardennais ou ses contreforts, au nord le bassin houiller carbonifère. Ce sillon dit de « Sambre et Meuse » commence à Landrecies, où la Sambre s'infléchit vers le nord-est, en passant par Namur (confluent avec la Meuse, qui à cet endroit s'engouffre dans le sillon), jusqu'à Liège.
Gognies-Chaussée | Mairieux | Élesmes |
Feignies | ![]() |
Assevent |
Neuf-Mesnil | Louvroil | Rousies |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat semi-continental ou des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[11]. En 2020, la commune ressort du type « climat semi-continental » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les étés sont chauds et les hivers rudes, avec un grand nombre de jours de neige ou de gel. La pluviométrie annuelle est relativement élevée[12].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[15] complétée par des études régionales[16] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1961 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[17]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0,6 | 0,6 | 2,8 | 4,6 | 8,6 | 11,1 | 13,4 | 13,1 | 10,3 | 7,6 | 3,6 | 1,7 | 6,5 |
Température moyenne (°C) | 3,2 | 3,7 | 6,7 | 9,4 | 13,6 | 16,2 | 18,5 | 18,4 | 15,1 | 11,5 | 6,5 | 4,2 | 10,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,8 | 6,9 | 10,6 | 14,2 | 18,7 | 21,3 | 23,6 | 23,7 | 19,8 | 15,5 | 9,5 | 6,6 | 14,7 |
Record de froid (°C) date du record |
−17,5 16.01.1985 |
−13,7 08.02.1991 |
−12,5 08.03.1971 |
−6 09.04.1968 |
−2 01.05.1976 |
−1,5 05.06.1975 |
3,3 01.07.1984 |
4 26.08.1966 |
0 26.09.1972 |
−5 24.10.03 |
−11,5 22.11.1988 |
−13,5 15.12.1963 |
−17,5 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15 11.01.04 |
18,2 24.02.21 |
24,9 31.03.21 |
29,5 15.04.07 |
32 27.05.05 |
33,5 27.06.05 |
35,5 21.07.1995 |
37,5 07.08.03 |
34,5 15.09.20 |
25,6 03.10.1985 |
19,5 04.11.1994 |
17 05.12.06 |
37,5 2003 |
Précipitations (mm) | 81,1 | 64,7 | 80,8 | 54,7 | 70,9 | 79,1 | 71,2 | 73,1 | 61,8 | 79,5 | 78,8 | 85,1 | 880,8 |
Maubeuge est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[18],[19],[20]. Elle appartient à l'unité urbaine de Maubeuge (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 22 communes[21] et 110 876 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[22],[23].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Maubeuge (partie française), dont elle est la commune-centre[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (61,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (57,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (50,5 %), prairies (22,3 %), terres arables (15,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,5 %)[26].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[27].
La ville de Maubeuge est divisée en différents quartiers, qui possèdent chacun leur propre conseil.
Montplaisir forme avec les quartiers de Douzies et de Sous-le-Bois le Grand Sous-le-Bois. C'est un quartier historiquement ouvrier, ayant vu la création de forges, de faïenceries et d'usines sidérurgiques, alimentées par voie ferrée avec le charbon du Borinage et le minerai de fer de Lorraine.
Les lieux-dits du quartier sont évocateurs de son histoire industrielle. La Cité de la Céramique fait ainsi référence à la fabrique de céramiques de Montplaisir, créée en 1882, qui employait 250 ouvriers. Certaines maisons anciennes de Maubeuge sont, encore à l'heure actuelle, embellies par ses carrelages. De la même manière, on suppose aujourd'hui que la rue de la Briqueterie abritait une fabrique grâce à laquelle on construisait ces logements de briques rouges caractéristiques du bassin de la Sambre.
Situé dans le Grand Sous-le-Bois, Douzies est également un quartier ayant connu une forte croissance industrielle aux XIXe et XXe siècles.
À l'heure actuelle, les zones industrielles du Champ de l'Abbesse et de la Petite Savate recensent 36 entreprises. Un pôle universitaire, antenne de la faculté de Valenciennes, est également présent, comportant un IUT informatique et une école d’ingénieurs.
Il s'agit du quartier le plus populaire de la ville, et également du plus important en population. C'est également et surtout un quartier chargé d’histoire, avec un passé industriel fort.
Sous-le-Bois était à l'origine une forêt d'environ 120 hectares, propriété des chanoinesses de Maubeuge. C’est l’apparition de l’industrie, au XIXe siècle, qui change le paysage de manière radicale : entre 1837 et 1852, six hauts fourneaux sont construits, suivis d’une fonderie, de laminoirs pour fabriquer rails et tôle, et d'ateliers pour construire du matériel de chemin de fer. Les matières premières sont importées du Borinage et les produits finis sont transportés vers la région parisienne par voie ferroviaire ou fluviale.
L'afflux de main-d'œuvre, de France et surtout de Belgique où elle était moins coûteuse à l'époque, bâtit, réorganise, densifie et redessine le quartier. Un presbytère, un cimetière, une école, une bibliothèque et un hospice sont construits. La caisse de secours et la caisse d'épargne font leur apparition, favorisant l'accession à la propriété des ouvriers à leur logement. La place de l'Industrie, au nom évocateur, devient le centre d'activité du quartier : l'église, la salle des fêtes, le kiosque à musique y sont construits, et la place est souvent animée par les fêtes populaires, les ducasses et les tournois de jeu de paume.
En 1884, pour accompagner ce développement galopant, est construite la gare de Sous-le-Bois ; c'est à partir de 1906 que la population du faubourg (7 638 habitants) dépasse celle du centre-ville. Trois ans plus tôt, la Société des transports de Maubeuge avait acquis du département la concession du tramway. La ligne Maubeuge/Hautmont par Sous-le-Bois officia jusqu’en 1940, date à laquelle elle fut détruite et jamais reconstruite.
Dans les années 1970, le quartier subit de plein fouet la crise industrielle qui le laisse, encore maintenant, dans une situation difficile[28]. Aujourd'hui, Sous-le-Bois est une zone franche urbaine (ZFU). Le lycée André-Lurçat, construit en 1994, permet d'y maintenir une activité permanente.
La zone de l'Épinette était à l’origine un encart rural composé de champs et de pâtures autour des fermes du Grand Bois et des Sars. L'urbanisation du quartier date de 1965, date à laquelle fut approuvé le plan d'aménagement destiné à désengorger un centre-ville surpeuplé qui avait connu une trop forte poussée démographique.
Le quartier commence avec l'installation du premier supermarché de la région, « La Montagne », devenu plus tard Continent, puis Carrefour. Un habitat collectif et des services se développent rapidement autour. Aujourd'hui, la décadence de l'habitat, le chômage, la délinquance et la désaffection des services, typiques de ce genre de quartier bâti dans les années 1970, ont placé l'Épinette dans le cadre du plan de renouvellement urbain par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) au niveau national[29].
Le Pont-Allant est un quartier essentiellement résidentiel, où l'habitat collectif est rare. Le lycée Pierre-Forest et le collège Guillaume-Budé y sont présents.
Le faubourg Saint-Quentin devrait son nom aux bénédictins portant le nom de chanoines de Saint-Quentin.
Pilier de l'histoire du quartier, le bâtiment Sculfort fut construit par Gustave Sculfort en 1852. On y fabriquait alors de la quincaillerie et les premières machines-outils. En 1914, 1 200 ouvriers y travaillent. La société, comme beaucoup d'autres, disparut définitivement dans les années 1960. Les bâtiments seront toutefois réutilisés dans les années 1990 pour y installer la Luna (la salle de concerts de la ville) et l'Espace Sculfort, l'un des principaux centres d'expositions.
C'est également au faubourg Saint-Quentin que se trouve le centre hospitalier, qui y fut construit à la suite de la destruction du précédent lors de la Seconde Guerre mondiale.
De la même manière que pour les Provinces Françaises ou pour les grands ensembles de l'Épinette, ce quartier est une conséquence de la reconstruction d'après-guerre et de l'explosion démographique qui a suivi. L'histoire de ce quartier débute donc en 1960 : alors que de nombreuses entreprises viennent s'implanter dans la région, le centre-ville n’est pas encore achevé. En 1959, le conseil municipal décide donc le démarrage d’un nouveau programme de logements sociaux.
La reconstruction fut menée par l'idée de la mise en avant de Maubeuge en tant que première ville française après la frontière belge. C'est pourquoi les noms des nouveaux quartiers font tous référence à des personnages importants de l'histoire de France : écrivains, rois, ou comme ici, présidents.
C'est le plus petit quartier de Maubeuge, essentiellement résidentiel et enclavé par la voie ferrée au nord et la route d'Avesnes à l'ouest.
Il s'agit, au même titre que les Présidents, d'une zone d'habitation collective construite lors de la poussée démographique des années 1960. Aujourd'hui, c'est l'un des quartiers les plus défavorisés, qui renvoie une mauvaise image à la ville[30] : grands ensembles, immeubles inhospitaliers, quartier enclavé, dortoir déserté par les commerces et services.
Le logement à Maubeuge répond à certaines caractéristiques des villes industrielles qui connaissent des difficultés sur le front de l'emploi et qui peinent à attirer de nouveaux résidents. La fluidité des transferts de population est notamment assez faible : peu d'arrivées, davantage de départs mais une importante sédentarité de la population (l'ancienneté moyenne de présence d'un habitant dans un même logement est de 15 ans[31]). Les résidences principales constituent par conséquent une écrasante majorité du parc.
2011 | % | 2006 | % | |
---|---|---|---|---|
Ensemble | 13 744 | 100,0 | 13 686 | 100,0 |
Résidences principales | 12 565 | 91,4 | 12 722 | 93,0 |
Résidences secondaires et logements occasionnels | 96 | 0,7 | 156 | 1,1 |
Logements vacants | 1 082 | 7,9 | 808 | 5,9 |
Malgré cette inertie, le taux de propriétaires, conséquence d'un niveau social relativement faible, reste peu élevé (43,4 % en 2011[31]).
Paradoxalement, Maubeuge souffre en parallèle d'un manque chronique de nouveaux logements, dû notamment à la vétusté du parc existant, qui a entraîné de nombreuses démolitions ainsi que des réhabilitations. La politique de constructions de logements dans la ville tente de corriger cet état de fait, mais les efforts consentis demeurent insuffisants et causent notamment un niveau de loyers anormalement élevé[32], en décalage avec la faible attractivité de la ville.
D'un nom de personne germanique Malbodus, traité comme Malbodius[33]: Malbodium (752-68), Melbodio (869-75), Melbodii (Xe siècle), Melbodiensis (Xe siècle).
Mabuse / Malbode en flamand[34].
Les premières traces documentées de la ville datent d'environ 256 de notre ère, lorsque les Francs ont pénétré la région via les vallées de la Sambre et de la Meuse. Ils y tenaient annuellement leurs assises judiciaires, les Mahal, en un lieu appelé Boden, ce qui finit par donner au siège de ces assemblées le nom de Malboden (Mauvaise demeure) ; une hypothèse sur l'origine du nom de Maubeuge provient d'ailleurs de l'éventuelle transformation à l’ère médiévale de ce terme en Malbodium, lorsque, vers 661, sainte Aldegonde, fondatrice de la ville, y installa un monastère[35].
Maubeuge apparaît sur un sceau échevinal dès l'an 1293 mais ce n'est qu'au XVe siècle que ce nom devient définitif après l'usage de diverses variantes (Melbarium, Villa Malbodiensis, Melbodium, Malbode, Malboege, Melboege, Mabuge, Mabeughe et Mauboege.
Maubeuge est attestée pour la première fois dans une source écrite en 870 lors du traité de Mersen[36].
Sainte Aldegonde fonde une abbaye de femmes au VIIe siècle[37]. Elle est pillée par les Vikings en 876 et 881. En 953, elle est à nouveau pillée par les Hongrois. Elle est sécularisée par Bruno de Querfurt[38].
Maubeuge fait partie du comté de Hainaut sous les premiers rois carolingiens. En 843, lors du partage des États de Louis le Débonnaire au traité de Verdun, la ville est rattachée à la Lotharingie, puis passe en 870 au royaume de Francie occidentale par le traité de Meerssen[37]. En 925, les Régnier accèdent au titre de comte de Hainaut, sous la suzeraineté des empereurs d’Allemagne.
En 1087, le bourg est pris par Thierry d'Avesnes, assiégée en 1182 par le duc de Brabant. L'activité textile se développe, et le bourg reçoit une charte. Elle est à nouveau assiégée en 1254 par le comte d'Anjou, Charles d'Anjou-Provence. Le comte de Hainaut Jean d'Avesnes viole la charte, ce qui provoque une révolte en 1293[38].
La ville ne développe une activité de grande draperie que dans la seconde moitié du XIIIe siècle[36]. En fonction des épidémies et des épisodes de guerre, la population de Maubeuge est estimée à environ 3 000 personnes, soit près de 30 % de la population de la prévôté-le-comte dont elle est la ville principale[39].
La première enceinte du domaine des chanoinesses disparaît dans un incendie à la fin du XVIe siècle. En 1339, le comte Guillaume II de Hainaut autorise l'édification de nouveaux remparts plus vastes comprenant six portes et vingt-deux tours sur trois kilomètres. Mais malgré ces prudents aménagements, la ville de Maubeuge est, jusqu’à son rattachement à la France en 1678, saccagée et pillée plus de vingt fois.
En raison de son rôle de ville fortifiée et proche de la frontière, le comte refuse à la ville le statut de commune : elle est donc gouvernée par un échevinage (composé de sept échevins et un maire), nommé conjointement par le comte et l'abbesse de Sainte-Aldegonde[40].
La ville est divisée en deux paroisses à partir de 1292 : la vieille cité est perchée sur une hauteur, à l'abri des inondations, et occupée par les classes dominantes, alors que les pauvres vivent dans les bas-quartiers surpeuplés et menacés[41]. La ville est plusieurs fois détruite par les incendies, dont un très important en 1396 qui anéantit le château comtal. Pour repeupler la ville, le duc Albert de Bavière accorde des exemptions fiscales et des privilèges judiciaires à la ville[42]. En 1433, la ville passe aux États bourguignons[38]. Pour limiter les incendies, un ban de la ville de 1436 interdit à tous d'entrer dans une grange avec une lanterne[43] ; le même ban prévoit des inspections des locaux dangereux, comme les brasseries, et des habitations privées, toujours pour prévenir les incendies[44].
Mais ces précautions n'empêchent pas tous les incendies : ainsi, quand la ville est assiégée est 1387, l'église Saint-Pierre est incendiée[45],[38] ; le cas se répète en 1478 par Louis XI, qui la fait incendier[46],[45],[37],[38].
La province passe à la maison d’Autriche de 1478 à 1513, et à la maison d’Espagne de 1513 à 1678.
En 1637, l'armée française du cardinal de La Valette envahit les Pays-Bas espagnols et s'empare de Landrecies et Maubeuge. Les Espagnols, commandés par Piccolomini et le cardinal Ferdinand d'Autriche, cherchent à reprendre la ville mais ils sont repoussés par Turenne[47]. En 1641, elle est reprise par les Espagnols de Francisco de Melo. Le dernier prévôt du roi d'Espagne à Maubeuge est Nicolas de Croix, dit de Drumez, plus tard comte de Clairfayts, nommé en 1648[48]. Maubeuge est de nouveau assiégée et prise par Turenne en 1655 en présence du jeune Louis XIV et du cardinal Mazarin mais reprise par les Espagnols qui la conservent au traité des Pyrénées en 1659[49].
Maubeuge est définitivement rattachée à la France par le traité de Nimègue du , ratifié par le roi Louis XIV le , et par le roi d’Espagne Charles II le . La ville vit alors une période de calme relatif, Louis XIV ayant chargé Vauban, en 1679 de la fortifier.
Maubeuge connaît une période plus paisible au cours du XVIIIe siècle. Elle est rattachée à la province de Hainaut et à la généralité de Valenciennes. La manufacture d'armes, fondée en 1701 par Robert Daretz, fournit toutes sortes d'armes y compris des canons ; elle comprend deux ateliers situés à Rousies et Ferrière-la-Grande[50]. Les cartes du milieu du XVIIIe siècle (celles de l'Atlas de Trudaine par exemple) nous montrent ainsi Maubeuge comme une ville essentiellement militaire et fortifiée, entourée de quelques cultures et bénéficiant du proche bois de Beaufort pour son alimentation en bois.
Le , le siège est mis devant la ville par les Autrichiens du prince de Saxe-Cobourg. La victoire de Wattignies, les 15 et , permet cependant de lever le blocus du camp retranché[51],[52] par l’armée du Nord avec Carnot, Jourdan et Duquesnoy. Quelques mois plus tard, les coalisés prennent Landrecies ; les villes de Maubeuge et Avesnes-sur-Helpe se mettent en état de défense et, le , leurs gardes nationaux participent à la reprise de Landrecies. La campagne se termine par la victoire de Fleurus, le , qui assure la conquête de la Belgique[53].
Le 22 thermidor an X (), un orage hors norme, par sa violence et sa soudaineté, a concerné la ville de Maubeuge : douze personnes, réfugiées sous le portique de la tour de la paroisse ont été touchées par la foudre. Les témoins ont parlé de « petit tonneau de feu » qui s'est ensuite divisé. Une personne à « l'échine du dos noire comme du charbon » est morte, les onze autres ont été plus ou moins affectées mais ont pu récupérer après quelques instants. L'orage a fait quelques dégâts d'importance limitée sur la tour[54].
À cette époque, au niveau des transports, existe une liaison régulière avec Valenciennes[55].
À la suite de la défaite des armées napoléoniennes à Leipzig en , les forces coalisées envahissent la France. La place forte de Maubeuge résiste victorieusement en 1814 aux attaques des troupes du duc de Saxe-Weimar. Pendant les Cent-Jours, c'est dans la région de Maubeuge que les troupes de Napoléon se préparent à la bataille de Waterloo toute proche. Trois jours après cette défaite, le , Maubeuge est de nouveau assiégé par 12 000 Prussiens et doit se rendre. Suivent trois ans d'occupation par les troupes prussiennes puis russes[56].
En 1818, l’économie de la ville redémarre. La Révolution industrielle se concrétise, notamment à la suite de la canalisation de la Sambre, qui facilite l’approvisionnement en charbon depuis Charleroi. Dès 1837, les hauts-fourneaux et laminoirs se multiplient autour de la rivière, notamment dans le quartier de Sous-le-Bois.
En 1853, la création de la gare de Maubeuge sur la ligne de chemin de fer de la Compagnie des chemins de fer du Nord Paris - Maubeuge - Charleroi, puis la jonction avec Aulnoye et la mise en service de la grande transversale Lille - Thionville, consolident définitivement l'essor de l'économie du bassin de la Sambre par l'approvisionnement en minerai de fer du Valenciennois et de Lorraine.
1885 : le est inaugurée la ligne de chemin de fer Maubeuge - Fourmies.
1902 : mise en service du tramway de Maubeuge, qui fonctionnera jusqu'en 1951.
La Première Guerre mondiale va éprouver à nouveau la cité sambrienne. En 1914, Maubeuge résiste sous la direction du Général Fournier, puis est prise.
Pendant cette Première Guerre mondiale, à Maubeuge existe une rareté : la 5e compagnie d'aérostiers (voir Dirigeable militaire) y a sa base. Sur les bords de Sambre, dans le quartier de Pont-Allant, on a construit un grand hangar de 116 mètres de long, terminé en 1912 pour accueillir les « cigares volants » sur lesquels on fonde beaucoup d'espoirs militaires. À tort, les résultats obtenus, comme ceux du Dupuy-de-Lôme ne seront guère probants et les avions vite préférés aux dirigeables. Pendant l'occupation allemande, le hangar est régulièrement agrandi pour recevoir les ballons allemands dont les fameux Zeppelin. En 1920, Maubeuge étant le seul endroit pouvant l'accueillir, on y voit arriver en 1920 le Dixmüde, zeppelin (voir liste des Zeppelins) allemand géant de 211 mètres de long, sept nacelles, sept moteurs pouvant le propulser à 130 km/h, récupéré par la France au titre des prises de guerre. Le géant a failli s'écraser au sol : les Français savent à peine le piloter et les Allemands chargés officiellement de les former ne leur ont donné que des indications de base. L'appareil finalement utilisé dans le Sud de la France pour des vols au-dessus des colonies africaines, finit dans une explosion le , faisant 51 morts[57].
Le , elle est délivrée par les Britanniques. Malgré le traumatisme, les destructions matérielles sont relativement mineures alors que le proche bassin minier est quasiment rasé.
La Seconde Guerre mondiale a en revanche un effet désastreux sur la ville : en mai 1940, les Allemands en incendient le centre historique avec des grenades incendiaires, détruisant le cœur de Maubeuge à plus de 90 %. Le secteur de Maubeuge était fortifié dans le cadre du programme Maginot : 4 forts et 7 casemates. Ces fortifications subissent l'assaut des Allemands, elles résistent du 18 au . Le , la cité est libérée de l'occupant allemand par la 3e division blindée américaine « SpearHead », commandée par le général Maurice Rose. Kléber Leulier est nommé maire par le gouvernement provisoire.
Maubeuge reçoit la croix de guerre 1939-1945 le [58].
Maubeuge, 'la Belle Balafrée' pour reprendre l'expression de son maire Pierre Forest, fut nommée Ville Pilote de l'Urbanisme en 1949.
Commence alors la période de tous les changements : André Lurçat, nommé « architecte en chef du Bassin de la Sambre » par le ministre de la Reconstruction, va entreprendre dès la fin de l'année 1944[59] une redéfinition de la ville sans précédent. L'architecte propose un programme complet de reconstruction, basé sur l’utilisation des ressources premières du territoire pour favoriser la relance économique et la préservation du patrimoine ancien. Il s’oppose ainsi au démantèlement complet des fortifications de Vauban, proposant d’étendre le centre-ville par le sud en ne supprimant que la partie des remparts située sur la rive droite de la Sambre. Attaché à gommer les disparités sociales intra-urbaines, Lurçat restructure l'ensemble de l'agglomération, allant jusqu’à rabaisser le niveau de la ville haute et à remonter celui de la ville basse, sans toutefois renier les tracés urbains existants. Lurçat souhaite fonder son mode d'intervention sur une "collaboration étroite entre techniciens et population", dans l'objectif de "satisfaire les besoins les plus généraux comme les plus particuliers des habitants"[59]. Cette reconstruction s'avère une tâche de longue haleine qui va durer jusqu'en 1970 (date d'inauguration du nouvel hôtel de ville). Ce vaste programme de construction a permis à la ville de se pourvoir de 8525 immeubles (soit 11000 logements) et 2500 autres sont programmés de 1977 à 1983. Ces immeubles comprenaient des innovations techniques, tel que l'emploi d'éléments préfabriqués en béton ou en métal, dans le cadre de la normalisation en œuvre dans la plupart des villes en reconstruction, alliées à l'utilisation en façade de matériaux locaux, que sont la brique et la céramique, afin de conserver l'identité de la ville. Les immeubles de logements construits sous la direction de Lurçat (tels que ceux de la rue Jean-Mabuze, du quartier de la gare ou bien du boulevard de l'Europe), présentant pour certains des rez-de-chaussée commerciaux, obéissent à cette volonté d'associer le modernisme architectural à l'inspiration régionale, afin d'atténuer le traumatisme des habitants. La barre du Mail (faisant 250 mètres de long) construite le long du quai de la Sambre constitue une expérience ambitieuse, que l'on peut qualifier de brutaliste du fait de son esthétique sobre et austère. Cet ensemble d'habitations comprend des locaux au rez-de-chaussée, dissocié visuellement des étages supérieurs par leur conception en galerie, pouvant abriter 21 commerces, les étages, eux, accueillent 49 logements[59].
À la fin de la guerre, plusieurs industries renommées viennent s’installer dans la région. Mais dès 1953-54, des difficultés surgissent, qui se précisent dans les années 1960. De 1962 à 1968, le Bassin de la Sambre subit une forte récession. Il semble indispensable de reconvertir les activités et de les diversifier. La création d’une zone industrielle permet d’accueillir l'usine Chausson en 1971, qui constituera Maubeuge Construction Automobile (MCA), filiale de Renault. L’installation de ces ateliers donne un second souffle à l’activité industrielle de Maubeuge.
Malgré cela, le bassin de la Sambre connaît une terrible période de récession de 1975 à 1990, perdant près d’un quart de ses emplois. La situation économique de la ville, si elle tend à s'améliorer après des années difficiles, reste délicate.
Le , en début de nuit, une tornade s'est abattue sur Boussières-sur-Sambre, Hautmont, Neuf-Mesnil et Maubeuge, provoquant d'importants dégâts. À Maubeuge, 679 habitations, dans un secteur extrêmement diffus, ont été touchées, dont 463 logements privés et 216 logements de bailleurs sociaux, 112 d'entre eux étant désormais inhabitables. Plus d'un millier d'arbres ont été détruits : remparts, parcs du Tilleul, Paillot, Sainte-Émilie, etc. Le parc zoologique est resté fermé jusqu'au milieu du mois d'août. Une quarantaine de bâtiments communaux ont subi des dégâts, notamment le stade, le clocher de l'église de Sous-le-Bois, les écoles et la salle des fêtes de Sous-le-Bois et le toit de la piscine Pasteur[60].
Malgré le fait qu'elle soit de loin le plus important foyer de population de la région, la ville n'est pas sous-préfecture mais chef-lieu de canton, laissant la fonction à la petite commune d'Avesnes-sur-Helpe. Maubeuge est par ailleurs le siège de la Communauté d'agglomération Maubeuge-Val-de-Sambre, qui comporte plus de 100 000 habitants.
Le premier tour des élections municipales de 2020 se déroule le . Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 retarde de trois mois la tenue du second tour, qui a lieu le . Celui-ci se solde par une quadrangulaire, comme dans cinq autres municipalités du département du Nord[61]. Les forces en présence sont Arnaud Decagny (divers droite, 42,04 %), Rémi Pauvros (socialiste, 23,4 %), Jean-Pierre Rombeau (divers droite, 14,67 %) et Aymeric Merlaud (Rassemblement national, 12,62 %)[62], remportée par la liste du maire sortant.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1945
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1945 | 1946 | Kléber Leulier | SFIO | Nommé maire par le gouvernement provisoire | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1946 | novembre 1984 (décès) |
Pierre Forest | SFIO puis PS |
Médecin Député de la 20e circonscription du Nord (1958 → 1968) Conseiller général du canton de Maubeuge-Nord (1945 → 1982) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1984 | mars 1989 | Jean-Claude Decagny | UDF-PSD | Cadre de l'administration hospitalière Député du Nord[63] (janvier → mai 1988) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1989 | juin 1995 | Alain Carpentier | PS | Enseignant retraité Conseiller général du canton de Maubeuge-Nord (1982 → 1994) Vice-président du conseil général du Nord (1989 → 1994) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
juin 1995 | mars 2001 | Jean-Claude Decagny | UDF | Cadre de l'administration hospitalière Député de la 23e circonscription du Nord (1993 → 2007) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2001 | mars 2014 | Rémi Pauvros | PS | Député de la 3e circonscription du Nord (2012 → 2017) Conseiller général du canton de Maubeuge-Nord (2001 → 2012) 1er vice-président du conseil général du Nord (2011 → 2012) Président de la Communauté d'agglomération Maubeuge Val de Sambre (2008 → 2014) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
6 avril 2014[64] | En cours (au 6 juillet 2021) |
Arnaud Decagny | UDI | Directeur grands comptes Conseiller départemental du canton de Maubeuge (2015-2021) 11e vice-président du conseil départemental du Nord (2015-2021) Conseiller régional des Hauts-de-France (depuis 2021) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
Les taux d’imposition locaux sont parmi les plus élevés de France. La part des ménages non imposable étant très importante (57 % contre 47 % en moyenne en France), la charge fiscale pèse très fortement sur une faible partie de la population.
Fiscalité directe 2009
Taxe | Taux | Euros par habitant |
---|---|---|
d'habitation | 31,57 % | 180 |
foncière sur le bâti | 32,74 % | 233 |
foncière sur le non-bâti | 48,96 % | 2 |
Sources des données : Site du ministère de l'Intérieur, Fiscalité locale[65]. Taxes en pourcentage de la valeur locative cadastrale |
Cette sous-section présente la situation des finances communales de Maubeuge[Note 6].
Pour l'exercice 2013, le compte administratif du budget municipal de Maubeuge s'établit à 56 035 000 € en dépenses et 55 820 000 € en recettes[A2 1] :
En 2013, la section de fonctionnement[Note 7] se répartit en 38 251 000 € de charges (1 217 € par habitant) pour 44 142 000 € de produits (1 404 € par habitant), soit un solde de 5 891 000 € (187 € par habitant)[A2 1],[A2 2] :
Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Maubeuge[A2 3]. Ils ont varié de la façon suivante par rapport à 2012[A2 3] :
La section investissement[Note 10] se répartit en emplois et ressources. Pour 2013, les emplois comprennent par ordre d'importance[A2 4] :
Les ressources en investissement de Maubeuge se répartissent principalement en[A2 4] :
L'endettement de Maubeuge au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 13], l'annuité de la dette[Note 14] et sa capacité de désendettement[Note 15] :
Zones | Population | Surface (km²) | Densité (/km²) | Évolution 1999-2009 |
Agglomération Maubeuge Val de Sambre | ||||
Maubeuge | 31 970 | 19 | 1 696 | - 4,74 % |
Unité urbaine | 114 174 | 178 | 642 | - 4,61 % |
Aire urbaine | 131 454 | 395 | 333 | - 3,80 % |
Démographie de la région Nord-Pas-de-Calais | ||||
Nord-Pas-de-Calais | 4 033 197 | 12 414 | 325 | + 0,93 % |
Selon les données de l’INSEE, la population de la ville de Maubeuge est de 31 970 habitants recensés au [67].
Avec une superficie communale de 18,90 hectares, la densité de population s'élève à 1 696 habitants par km², ce qui en fait une ville densément peuplée et l’une des 220 villes les plus densément peuplées de France.
En 2009, l’unité urbaine de Maubeuge, qui s'étend sur 22 communes jusqu'à la frontière avec la Belgique par la ville de Jeumont regroupe 114 174 habitants[68] et se classe au 52e rang en France métropolitaine, et son aire urbaine, incluant les communes périurbaines situées dans la zone d’influence forte de la ville, rassemble 131 454 habitants[69].
Ces différentes données font de Maubeuge la ville la plus peuplée de son arrondissement, appartenant à l'arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe.
Au niveau départemental, son unité urbaine la place au 5e rang après les unités urbaines de Lille (1er rang départemental), de Douai-Lens (2e rang départemental), de Valenciennes (3e rang départemental) et de Dunkerque (4e rang départemental).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[70],[Note 16]
En 2019, la commune comptait 29 589 habitants[Note 17], en diminution de 3,2 % par rapport à 2013 (Nord : +0,49 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 841 | 4 726 | 5 020 | 5 736 | 6 240 | 6 363 | 7 431 | 7 328 | 7 719 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 663 | 10 557 | 10 877 | 13 234 | 14 398 | 17 221 | 18 329 | 18 863 | 19 799 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
20 826 | 21 520 | 23 209 | 21 173 | 23 338 | 24 221 | 23 622 | 20 859 | 24 215 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
27 214 | 32 028 | 35 399 | 36 061 | 34 989 | 33 546 | 32 699 | 31 103 | 29 679 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
29 589 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Après la Seconde Guerre mondiale, la ville a été marquée par une forte poussée démographique, dont le pic fut atteint entre 1962 et 1968 (+ 18 %). Cette augmentation sensible, due aux besoins de main-d’œuvre, s'est notamment traduite par l'édification de barres d'habitation imposantes, dont l'exemple type est le quartier des Provinces Françaises, à proximité immédiate du centre-ville. Comme tous les grands ensembles de ce type, ce quartier est aujourd'hui soumis à une remise en question, à cause des problèmes de désaffection de services et de délinquance.
La ville compte presque 30 % de jeunes de moins de 19 ans, conséquence d'un solde migratoire qui a été négatif ces dernières années et d'un solde naturel qui, même très positif, ne suffit pas à enrayer la baisse de population entamée dans les années 1980.
Par ailleurs, Maubeuge compte une part importante de familles de plus de six personnes (environ 7 % des ménages, à mettre en regard avec les 2,5 % de la moyenne nationale).
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 39,6 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,4 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 14 378 hommes pour 15 254 femmes, soit un taux de 51,48 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,4 |
5,9 | 75-89 ans | 9,2 |
14,7 | 60-74 ans | 16,9 |
18,4 | 45-59 ans | 18,8 |
18,2 | 30-44 ans | 16,8 |
20,9 | 15-29 ans | 18,3 |
21,5 | 0-14 ans | 18,6 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,3 |
5,1 | 75-89 ans | 8,1 |
14,3 | 60-74 ans | 15,6 |
19,2 | 45-59 ans | 18,6 |
19,6 | 30-44 ans | 18,7 |
20,7 | 15-29 ans | 19,1 |
20,7 | 0-14 ans | 18,5 |
Dans l'Avesnois, on peut trouver des kiosques à musique de deux types: le kiosque à concert et le kiosque à danser. À noter qu'un kiosque à danser est un kiosque surélevé permettant à l'orchestre de jouer au-dessus des danseurs.
Le kiosque de Maubeuge est, quant à lui, un kiosque à concert pouvant accueillir un orchestre de 65 musiciens. Il fut construit en 1874 en briques, fer forgé, fonte et zinc. Son plafond en bois donne à l'ensemble une très bonne caisse de résonance.
Au XIXe siècle, le kiosque est très utilisé (Maubeuge étant réputée pour ses festivités et ses prestations musicales). Chaque semaine, les harmonies locales et la garnison donnaient un concert. De nos jours, peu de concerts y sont organisés.
La scène transfrontalière du Manège, très réputée dans la région, accueille des spectacles nombreux et divers, en partenariat avec l'intercommunalité et la ville belge de Mons. Jusqu'en 2017 elle organisait le festival des Folies.
L'économie maubeugeoise, comme dans beaucoup de villes du Nord, repose encore essentiellement sur l'activité du secteur secondaire. Le secteur primaire, du fait de l'urbanisation du territoire communal, n'y est que peu représenté (ferme du Grand Bois).
À partir des années 1970 et après près de 130 ans de développement industriel extraordinaire, Maubeuge a dû faire face à la fin d'une époque et à une vague de fermetures d'usines, conséquence de la crise industrielle ; la vallée de la Sambre a alors compté près de 20 000 chômeurs pour 100 000 habitants, renvoyant une durable image de ville perdue, pauvre et sinistrée. À l'heure actuelle, les résultats des politiques successives de reconversion restent très insuffisants et ne peuvent faire oublier les splendeurs d'une époque révolue ; malgré un rebond économique indubitable, des travaux d'embellissement et un développement culturel volontariste, la ville peine à effacer sa réputation désastreuse, et il n'est pas rare de croiser dans les quartiers des vestiges délabrés de l'ère industrielle.
Par ailleurs, l'agglomération, très orientée vers l'industrie et la sidérurgie, demeure dans une perspective de reconversion limitée dans des secteurs en crise ; en conséquence, la population maubeugeoise comporte une forte dominante ouvrière. Le revenu des ménages y est largement inférieur à la moyenne de la population française (11 319 €/an contre plus de 15 000 € en moyenne pour la province). Le taux de chômage, ayant connu une forte baisse mais toujours à 15,5 %, reste également au-delà des standards nationaux. En 2004, on comptait également 202 RMIstes pour 1 000 allocataires, contre 106 pour la France métropolitaine[76]. En 2010, Maubeuge a été classée 4e commune la plus pauvre de France dans les villes de plus de 20 000 habitants, après Denain, Roubaix et Vaulx-en-Velin, par le Journal du Net[77].
À noter finalement que certaines zones de Maubeuge et de Louvroil ont obtenu le statut de Zone franche urbaine (ZFU) en 2003 jusqu'en [78],[79].
On peut répartir l'emploi maubeugeois en trois catégories :
Les 10 plus grands établissements au
2008 | Nom ou raison sociale | Tranche d'effectif | Secteur d'activité | |||
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1 | MAUBEUGE CONSTRUCTION AUTOMOBILE | 2000 à 2999 salariés | Fabrication de matériels de transport | |||
2 | CENTRE HOSPITALIER DE SAMBRE-AVESNOIS | 1000 à 1999 salariés | Activités pour la santé humaine | |||
3 | AUCHAN FRANCE | 500 à 999 salariés | Commerce | |||
4 | JSPM OU JEUMONT - SYSTEMES DE POMPES ET | 500 à 999 salariés | Fabrication de machines et équipements n.c.a. | |||
5 | VALLOUREC MANNESMANN OIL & GAS FRANCE | 500 à 999 salariés | Métallurgie & fab. de prdts métalliques sauf machines & équipements | |||
6 | MYRIAD | 500 à 999 salariés | Métallurgie & fab. de prdts métalliques sauf machines & équipements | |||
7 | COMMUNE DE MAUBEUGE | 250 à 499 salariés | Administration publique | |||
8 | DEPARTEMENT DU NORD | 250 à 499 salariés | Administration publique | |||
9 | JEUMONT ELECTRIC | 250 à 499 salariés | Fabrication d'équipements électriques | |||
10 | V&M FRANCE | 250 à 499 salariés | Métallurgie & fab. de prdts métalliques sauf machines & équipements | |||
Sources des données : INSEE[80] |
Maubeuge et le bassin de la Sambre sont l'origine de trois géants, aujourd'hui cotés au CAC40 : Vallourec (Recquignies), Danone (Boussois) et Schneider Electric (Jeumont). Une histoire aujourd'hui oubliée et un clin d'œil à l'ancienne puissance industrielle de ce bassin.
Dès 1969, en pleine crise industrielle, Maurice Schumann, ministre d’État du général De Gaulle et Pierre Forest, le maire de Maubeuge, avaient prévu la construction d'une usine de construction automobile regroupant 6 000 emplois. À partir de cette époque, l'industrie locale s'est développée autour de l'automobile, tendance qui ne s'est jamais démentie depuis.
Aujourd’hui, l’usine Maubeuge Construction Automobile (MCA) appartient au groupe Renault-Nissan et compte encore plus de 2 500 employés[81]. Une zone d'accueil de fournisseurs a vu le jour aux côtés de l'usine, qui réunit quelques entreprises sous-traitantes de Renault. La zone industrielle de Grévaux les Guides, ainsi constituée, représente le principal foyer d'emplois du bassin de la Sambre et le 4e pôle automobile du Nord-Pas-de-Calais[82].
Le groupe Vallourec a été fondé, entre autres, dans la banlieue maubeugeoise (le nom « Vallourec » étant un concentré de Valenciennes, Louvroil et Recquignies)[83]. Aujourd'hui, certaines usines du groupe subsistent dans l'agglomération : Cerec à Recquignies[84], Interfit à Maubeuge pour la fabrication de raccords à souder en acier au carbone.
Les autres entreprises :
Maubeuge a également une tradition industrielle dans la céramique et le verre, dont un des principaux représentants dans l'agglomération est AGC Flat Glass Europe - Usine de Boussois. L'entreprise a notamment réalisé les vitres de certains métros et RER de la région parisienne. Elle assure la fabrication de verre plat par le procédé « Float-Glass » et la fabrication de vitrages pour l'automobile. À l'origine cette usine fut le site des Glaces de Boussois qui devint en 1966, le cœur du groupe Boussois-Souchon-Neuvesel (BSN) et enfin le groupe Danone[85]. Un autre géant qui a sa source dans le bassin de la Sambre.
Les autres entreprises :
La principale surface commerciale de l'agglomération, se situant sur les communes de Louvroil et Hautmont, s'organise autour d'un hypermarché Auchan. Actuellement[Quand ?], elle s'étend sur plus de 35 000 mètres carrés[86].
Le centre-ville de Maubeuge, quant à lui, connaît de grandes difficultés, notamment à cause de la concurrence du centre commercial de Louvroil, du centre commercial des Grands Prés et des centres-villes de Valenciennes et de Mons. Sa faible densité de population entraîne également une notable désaffection des habitants et un manque de dynamisme du tissu commercial[86]. Ces éléments ont pour conséquence aussi bien la fermeture de petits commerces de proximité (boucheries...) que la fuite des grandes enseignes (notamment de prêt-à-porter).
Les perspectives de développement des centres des autres communes de l'agglomération apparaissent quant à elles encore plus limitées ; ces dernières doivent en effet subir le développement des centres commerciaux périphériques et l'implantation des hard-discounters (ouverture en 2006 de deux enseignes Ed à Maubeuge intra-muros, sur un marché déjà occupé notamment par Penny Market et Lidl)[86].
La ville intra-muros recèle de nombreux sites, édifices, monuments de toutes époques, qui possèdent une réelle valeur patrimoniale et des caractéristiques architecturales singulières. Maubeuge compte 8 sites classés monuments historiques.
Commençons par un petit point historique. En 1678, la signature du traité de Nimègue met fin à la guerre des Provinces-Unies. Ce traité permet à la France de se pourvoir d’une frontière fortifiée au nord de son territoire. Cette ligne de fortifications est quasi identique à notre frontière actuelle avec la Belgique (de Dunkerque à Givet).
À Maubeuge, l’enceinte médiévale est presque inexistante. Vauban a donc carte blanche pour dessiner son nouveau concept de fortification. L’ensemble imaginé pour Maubeuge est composé d’une ligne de remparts d’une hauteur d’une dizaine de mètres flanquée de sept bastions à orillons. Pour clore l’espace entre deux bastions, une ceinture de demi-lunes est ajoutée (entièrement cernée de fossés). La construction de cet ensemble dura de 1679 à 1685 et fut effectuée par environ 8 000 à 10 000 hommes[87].
Au cours du temps, le corset de pierre a été percé de plusieurs franchissements afin d’ouvrir la ville intra muros vers l’extérieur : la porte de Bavay à l’ouest (avenue Roosevelt) la porte des Capucins au nord (rue Casimir-Fournier) la porte de la Croix à l’est (rue de la Croix). La partie ouest renferme une partie des installations du parc animalier créé depuis 1957 sous le nom de zoo de Maubeuge (bastion des Jésuites).
Au nord, sur la place Vauban, s’adosse contre la muraille la porte de Mons, ouvrage en pierre de taille surmonté de combles à la Mansart. Construite en 1682 avec des matériaux d’origine locale (brique, pierre bleue et grès) pour mettre en avant la puissance de Louis XIV, c’est la seule rescapée des portes de l’enceinte. Elle s’ouvre depuis trois arcades vers un parcours ludique au cœur des fortifications. La façade exposée vers l’intérieur possède un pont-levis et s’enchâsse dans la muraille surmontée d’un talus. Elle est percée d’une arcade et expose une architecture triomphante d’esprit baroque. Un écu en latin rappelle la fin de travaux en 1685 et deux plaques rendent hommage aux défenseurs de Maubeuge (le colonel Schouller en 1814 et le général Fournier en 1914).
À l’origine, la porte abritait un corps de garde, des logements pour les troupes et un cachot. Depuis 1924, la porte de Mons est classée Monument historique. Elle a accueilli la police nationale et accueille maintenant l’office du tourisme ainsi que la Maison Folie de Maubeuge (à la suite de Lille 2004).
Elle rejoint par une voie étroite et pavée le pont dormant formé de huit voûtes en pierre de taille franchissant un large fossé verdoyant pour découvrir au bord d’une demi-lune, l’ancien corps de garde qui abrite un musée d’histoire militaire.
Le corps de garde pouvait accueillir, comme son nom l’indique, une garde de 15 hommes. Étant proches de l’octroi, ces hommes contrôlaient les passeports des voyageurs et assuraient le service des ponts-levis. Ce corps de garde fut occupé jusqu’en 1914, puis fut laissé à l’abandon jusqu’en 1979. À cette date, l’Association Renaissance Vauban lui offrit une restauration totale.
Le parcours aboutit, finalement, à l’extérieur de l’enceinte sur le carrefour de la Croix de Mons (ancien octroi).
Entre le bastion des Capucins et le bastion de la Croix se situent la Redoute et Tenaille de l’étang, dont le fossé retenu par un barrage est irrigué par un ruisseau, la Pisselotte.
Au Moyen Âge, l’étang contenait un vivier à poissons dépendant de l’abbaye Sainte-Aldegonde que Vauban utilisa comme inondation défensive. À l’est, à proximité de la Sambre et du bastion de Falize se révèle un autre site remarquable constitué par les étangs Monier dénommés communément Fausse Sambre. Il s’agit de deux larges fossés séparés par un ouvrage à corne qui, à l’époque de Vauban, étaient destinés à capturer l’eau de la Sambre par un système d’écluses et de digues afin de servir de défense principale. En 1901, afin de modifier l’ancien cours sinueux de la rivière et faciliter la navigation fluviale, un nouveau lit fut ouvert.
Comme dans de nombreuses constructions de Vauban, de nombreuses salles souterraines traversent les remparts de Maubeuge. On peut y trouver de nombreuses galeries. La plus longue, la galerie de contremines, longue de 254 mètres, servait à détecter la progression des sabotages de l’ennemi en cas de siège. Plus profondément, dans les bastions, Vauban eu l’idée de construire des salles de stockage (pour des vivres mais aussi la population en cas de siège). Elles sont généralement sous le cavalier, à environ 10 mètres sous terre, et donc à l’abri des tirs de mortier. Quelques salles sont encore visibles, dont la salle de la Rapière (qui accueillait le club d’escrime auparavant).
Deux bâtiments issus du patrimoine militaire ont subsisté face aux nombreuses destructions d’ouvrages entreprises au cours de temps, soit en raison de leur vétusté, soit pour faire face aux besoins de développement de la ville intra-muros (démantèlement des fortifications sud, de la porte de France, des casernements et ouvrages militaires divers).
Le magasin à poudre situé à proximité de la rue de la Croix expose une salle voûtée recouverte à l’extérieur d’une épaisse enveloppe de terre. Le lieu ne possède pas d’affectation particulière, mais accueille de temps à autre une exposition ou une manifestation festive. À l’origine, le plan Vauban comportait trois magasins à poudre disposés et répartis stratégiquement au bord de l’enceinte intérieure.
L’arsenal construit entre 1678 et 1689 développe une longue silhouette sur trois niveaux (103 mètres de long sur 12 mètres de large). Ce bâtiment fait partie des casernements prévus à l’époque pour abriter les troupes de la garnison. Il fut utilisé comme dépôt du temps de l’activité de la manufacture d’armes (1701-1836). Depuis, il a eu diverses utilisations. Il fut, entre autres, archives du Chapitre, siège de la direction de l’Artillerie, caserne ; il accueillit même les scouts. Le bâtiment a perdu sa toiture initiale en 1923 lors d’un incendie. Ce n’est que treize années plus tard qu’il fut restauré. Longtemps laissé à l’abandon après la Seconde Guerre mondiale, il abrite depuis 1982 le siège d’une trentaine d’associations, la bibliothèque municipale, l’école des Beaux-Arts et une salle d’exposition.
Quelques rares édifices religieux provenant des siècles passés ont traversé le temps, malgré les destructions dues aux guerres, le vieillissement du bâti, les disparitions accidentelles ou volontaires. Certains bâtiments du monastère de Sainte Aldegonde sont encore visibles à l'heure actuelle : le Chapitre[88], qui abrite aujourd'hui le lycée Notre-Dame de Grâce, la chapelle des Sœurs Noires ou le béguinage.
Le béguinage des Cantuaines (rue de la Croix)
Ce bâtiment issu du XVIe siècle fut la demeure de Jean Gippus, doyen de Chapitre, qui à sa mort en 1562 en fit donation, pour accueillir des femmes de la bourgeoisie déchue, appelées alors Cantuaines. L’intérieur se compose de sept cellules formant béguinage. Les sept cheminées correspondant aux cellules intérieures ont été préservées. Seules l'adjonction de lucarnes à la capucine afin de donner jour aux combles et la suppression d’un auvent au-dessus du portail d’entrée modifient la construction initiale. La bâtisse reçoit actuellement, dans la proximité du théâtre du Manège, des artistes en résidence. Ce bâtiment est classé Monument historique et devrait être bientôt restauré.
La chapelle des Sœurs Noires (avenue du Lieutenant-Colonel-Martin)
Ce petit édifice date du XVIIe siècle et est, lui aussi, classé Monument Historique. Cette chapelle faisait partie du couvent des religieuses de Saint-Augustin, fondé en 1455 derrière l'ancienne place du Marché aux Herbes. Elle était implantée à proximité de l’ancien chapitre et contiguë de l’hôpital militaire (construit en 1680 par Vauban et détruit en mai 1940). Aujourd’hui elle s’expose seule dans un cadre urbain hétérogène, formé de modes de productions divers (Building, Joyeuse 2, Chapitre). La chapelle révèle une façade de style baroque et s’orne d'un fronton à enroulement supporté par un jeu de jambages en pierre. Un portail en bois surmonté d’une niche s’inscrit dans l’axe de symétrie de la composition architecturale. La maçonnerie est en brique et la toiture à deux pans couverte en ardoise naturelle. Après sa première vocation, elle fut affectée successivement en dépôt militaire, en société de musique, en bibliothèque municipale et en temple protestant. Elle est aujourd'hui le siège de l'Université du Temps Libre.
La Salle Sthrau (rue Georges-Paillot)
Le lieu emprunte son nom au jeune tambour Alsacien Sthrau tombé en héros lors de la bataille de Wattignies en 1793. À l’origine, elle fut érigée à partir de 1620 par l’ordre des Jésuites, à proximité du collège qu’ils avaient fondé au début du XVIIe siècle. Construite entièrement en pierre et en brique, elle élève une haute silhouette, maintenue de part et d’autre des murs gouttereaux par des contreforts établis selon les règles gothiques. La façade en pignon possède un portail en bois surmonté d’un fronton à aileron en pierre pourvu d’une niche. La partie haute est percée d’une vaste ouverture en plein cintre agrémentée d’une composition verrière art déco. Elle fut incendiée lors de la Première Guerre mondiale. Au début des années 1930, elle fut transformée à l’intérieur par l’architecte Lafitte en salle des fêtes dans le plus pur style Art déco. Elle servit d’église provisoire durant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en 1958 qui voit s’achever la nouvelle église Saint-Pierre-et-Saint-Paul réalisée par André Lurçat. Depuis elle accueille de temps à autre diverses manifestations (expositions, spectacles, débats politiques, concerts, etc.).
Église Saint-Pierre-Saint-Paul (avenue Franklin-Roosevelt)
Présentée comme l'aboutissement ultime de l'architecture d'André Lurçat, l'église Saint-Pierre-saint-Paul est la principale église du centre-ville.
Église Notre-Dame-du-Tilleul (rue de Douzies)
Le principal intérêt du bâtiment repose sur la bivalence entre les styles extérieur et intérieur, tous deux, paradoxalement, représentatifs des tendances d'expérimentation architecturale du Nord dans la seconde moitié du XIXe siècle.
À noter que l'église du Tilleul, datée de 1864, a succédé de peu à l'église Saint-Augustin de Victor Baltard, premier édifice religieux à structure entièrement métallique réalisé en 1860 à Paris.
Maubeuge compte également plusieurs rue classées au patrimoine des chemins de Compostelle pratiqués par les pèlerins depuis des années : la rue du Grand Bois, où se situe une chambre d'hôte accueillant entre autres des pèlerins, et la rue des Sars.
Autres édifices catholiques dont :
Jusqu’aux destructions de , le centre-ville se présentait comme une ville de type hennuyer : toits pentus, fenêtres étroites, rues de faible largeur pavées, immeubles serrés et enchevêtrés formant des îlots et places à la géométrie quelconque. Quelques îlots furent épargnés ou reconstruits sur leur propre base, pour s’associer et s’intégrer dans le plan rationnel de la ville reconstruite établi par André Lurçat. Les morceaux de ville ancienne s’implantent en plus grande densité sur la rive gauche de la Sambre :
Sur la rive droite, deux îlots subsistent :
La commune, qui se réclame du concept de « campagne à la ville »[89], a de fait été récompensée à plusieurs reprises au niveau régional et national, ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[90]. De nombreux espaces naturels entourent le centre-ville : Petit Bois, Parc du Tilleul, Sambre, étang Monier, parc zoologique, etc. Les Floralies du Nord se sont déroulées en 2006, à l'espace Sculfort, réunissant des milliers de visiteurs. Des compositions florales imaginées par les artistes du groupe MADI sont reproduites en mosaïculture afin de populariser l’art géométrique, objet d’une fondation maubeugeoise.
Maubeuge est une étape française sur la via Gallia Belgica du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui se prolonge par la via Turonensis. L'étape notable précédente est Vieux-Reng ; la suivante est Aulnoye-Aymeries[91].
La ville de Maubeuge inspire régulièrement les scénaristes de cinéma :
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Les armes de la commune de Maubeuge se blasonnent ainsi : Ce blason a été imposé au XIIIe siècle à la « franche ville » de Maubeuge par Jean II d'Avesnes (comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande et prétendant au comté de Flandre sous le nom de Jean Ier de Hainaut) ; il combine les armoiries personnelles du comte (et nouveau blason du Hainaut) avec la crosse des abbesses du Chapitre de Sainte-Aldegonde[95]. Ce blason est inscrit à l'Armorial général depuis 1696 mais sans autre explication. |
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