Laon [lɑ̃][1] est une commune française, préfecture du département de l'Aisne, située dans la région Hauts-de-France. Ses habitants sont appelés les Laonnois [lanwa].
Pour les articles homonymes, voir Laon (homonymie).
Laon | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Aisne (préfecture) |
Arrondissement | Laon (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays de Laon |
Maire Mandat |
Éric Delhaye 2020-2026 |
Code postal | 02000 |
Code commune | 02408 |
Démographie | |
Gentilé | Laonnois |
Population municipale |
24 304 hab. (2019 ![]() |
Densité | 579 hab./km2 |
Population agglomération |
27 746 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 33′ 50″ nord, 3° 37′ 28″ est |
Altitude | Min. 63 m Max. 183 m |
Superficie | 42,00 km2 |
Unité urbaine | Laon (ville-centre) |
Aire d'attraction | Laon (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Cantons de Laon-1 et de Laon-2 (bureau centralisateur) |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.ville-laon.fr |
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Ville fortifiée sur un plateau, bénéficiant du plus vaste secteur sauvegardé de France (370 hectares)[2],[3],[4], Laon possède de nombreux monuments médiévaux, des hôtels particuliers et des maisons des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles en grand nombre, notamment dans les rues Sérurier, Saint-Jean, Saint-Cyr ou Vinchon, véritables musées urbains. Son sous-sol est sillonné de souterrains, carrières et puits dont la préservation est l'un des enjeux patrimoniaux actuels. Située à son sommet, sa cathédrale lui a valu le surnom de « Montagne couronnée ».
En évoquant la ville dans une lettre à son épouse Adèle Foucher, Victor Hugo écrivait : « Tout est beau à Laon, les églises, les maisons, les environs, tout…[5] ».
La ville de Laon, pour sa partie la plus ancienne (la ville haute), est édifiée sur une butte-témoin qui domine la plaine environnante d'une centaine de mètres. Au nord de la butte s'étend la vaste plaine picarde. Du haut de la butte, par temps clair, le regard porte à plus de quarante kilomètres au nord. À quelques kilomètres au sud, la côte d’Île-de-France marque la limite nord des plateaux du Soissonnais. Cette butte est appelée localement la « montagne de Laon ».
La montagne de Laon, détachée de la cuesta d'Île-de-France, est essentiellement composée de sables. Les niveaux supérieurs sont constitués d'argile de Laon (Cuisien), de sables grossiers et de calcaires du Lutétien. Les argiles sont à l'origine d'une nappe aquifère qui donne naissance aux sources situées au pied des remparts de la ville haute. Celles-ci ont été aménagées en fontaines et abreuvoirs dès le Moyen Âge. Les sables et calcaires furent exploités très tôt, d'abord en carrières à ciel ouvert, puis en carrières souterraines, fournissant la pierre de construction et le sable pour les mortiers. Elle est traversée au sud par la rivière Ardon.
Une station est ouverte le à 78 m d'altitude 49,595703, 3,610372[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (61,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,7 %), zones urbanisées (18,8 %), forêts (14,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (6,2 %), prairies (1,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,8 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Laon est aisément accessible par la route N2 Paris-Bruxelles, et l'autoroute A26 13. Par le train, depuis la gare de Laon, 4 lignes y convergent : de Paris et Soissons, de Tergnier (Saint-Quentin, Amiens), de Reims, et d'Hirson.
Un des problèmes que les élus ont essayé de résoudre à la fin du XIXe siècle était dû à la différence de niveaux entre la gare ferroviaire et la ville haute, ce qui induisait des pentes importantes.
Les Transports urbains laonnois (TUL) sont composés de quatre lignes de bus régulières, dont la navette desservant la ville-haute. Le réseau est placé sous l'autorité de la communauté d'agglomération du Pays de Laon.
De 1989 à 2016, un funiculaire (Poma 2000), en grande partie aérien, a fonctionné, intégré au réseau des Transports urbains laonnois (TUL)[9].
Ce « système funiculaire automatique », d'un dénivelé de 98 m, reliait l'hôtel de ville (ville haute) à la gare de Laon (ville basse) sur un trajet de 1,5 km environ, en passant par la station intermédiaire de Vaux. Il tirait son nom de la société qui l'a conçu et filiale de Pomagalski (société créée par Jean Pomagalski, spécialisée dans le transport par câble — notamment les remontées mécaniques des stations de ski).
Ce funiculaire mis en service le a été définitivement fermé le , à la suite d'un vote de la communauté d'agglomération du pays de Laon, estimant son coût de fonctionnement trop élevé. Une navette de bus le remplace, à une fréquence beaucoup plus faible.
Il remplaçait un ancien tramway à crémaillère datant de la fin du XIXe siècle (mis en service le 9 juillet 1899) qui avait été retiré de la circulation le 27 janvier 1971 pour raison de sécurité, après 72 ans de service.
Besny-et-Loizy Cerny-lès-Bucy |
Aulnois-sous-Laon Barenton-Bugny |
Chambry |
Molinchart Clacy-et-Thierret |
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Athies-sous-Laon |
Chivy-lès-Étouvelles | Presles-et-Thierny | Bruyères-et-Montbérault Vorges |
Laon est une commune urbaine[Note 1],[10]. Elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Laon, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[13] et 28 328 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Laon, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 106 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
Le nom de la localité est attesté sous les formes [ecclesiae] Lugdunensis en 549, [infra urbis] Lugdune au VIe siècle, Leudunum en 632, Laodunum en 680, Loon, Montloon au XIIe siècle, Lauon, Montlauon au XIIIe siècle[18],[19].
Il s'agit d'un type toponymique gaulois fréquent qui se compose du théonyme Lugus (c'est-à-dire Lug), dieu gaulois et celtique insulaire, et de l'appellatif celtique très répandu dunon (lire dūnon) « citadelle, enceinte fortifiée, mont »[20]. Le sens initial de ce terme était « zone enclose, citadelle, fort » (cf. germanique *tūna- que continuent l'allemand Zaun « barrière, clôture », le néerlandais tuin « jardin » et l'anglais town « ville », -ton dans les noms de lieux), ce n'est que par la suite qu’il a pris le sens de « mont, butte, hauteur »[21]. Il se perpétue dans certains dialectes sous la forme dun « colline » et dunet « petite colline »[21].
Le sens global est donc « forteresse de Lug »[18],[20].
Homonymie avec Lyon, Loudon (Parigné, Mayenne), Loudun, Laudun, Leyde (Pays-Bas) et Londres Lugundunum (*Lugudunum ?) en Grande-Bretagne de localisation incertaine (Leven Seat, Londesborough, Lothian, Loudon ou Lugton ?), ainsi qu'avec Vieux Laon, à 20 km de Laon sur le plateau de Saint-Erme.
La topographie de la ville en fait un site défensif exceptionnel qui, toutefois, crée également un hiatus entre le centre urbain — siège des pouvoirs — et ses faubourgs.
La ville haute a probablement connu une petite occupation néolithique vers 3000 avant Jésus-Christ. En revanche, aucune trace de site des âges du bronze et du fer n’a été découverte jusqu'à maintenant.
L’occupation permanente de la ville haute ne débute que vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. Nous n’avons, de Laon durant l’Antiquité, qu’une vision très sommaire. Le statut de la ville nous est totalement inconnu pour toute la période antique. Dans la ville basse, plusieurs sites gallo-romains sont attestés.
L’époque gallo-romaine est partout présente dans la ville haute, aussi bien pour le Haut Empire que pour le Bas Empire. Au moins pour l’Antiquité tardive, il est certain que le castrum a été fortifié, très probablement avec une muraille en maçonnerie. L’occupation du Bas Empire semble plus dense dans la cité, à l’intérieur du castrum, que dans le bourg.
Les premières traces de christianisme remontent au Ve siècle, comme en atteste une pierre funéraire paléochrétienne découverte en 1998.
Entre 497 et 513, saint Remi[22], natif de la région laonnoise, élève Laon à la dignité de cité par la création d'un évêché démembré de celui de Reims. Au VIe siècle, la cité se confond encore probablement avec le castrum du Bas Empire. En 580, le duc Loup de Champagne met sa femme en sûreté à l'intérieur des murs de la ville de Laon (Grégoire de Tours, Historia Francorum, livre VI).
Au Xe siècle, au pouvoir épiscopal s’ajoute le pouvoir royal, Laon étant un lieu de résidence fréquent des derniers rois carolingiens. C'est le roi Louis d'Outremer qui vers 940-950 fait ériger une tour fortifiée à Laon[23],[Note 3].
Le tracé des remparts de la cité, reconstruits ou agrandis à l’époque carolingienne, est totalement inconnu. En dehors des murs de la cité, à l’ouest, le peuplement se développe dans le secteur de l’église Saint-Julien. Un ou plusieurs noyaux de peuplement semblent également se développer sur le bras sud-ouest de la butte. En ville basse, le faubourg de Vaux existe probablement avant même le haut Moyen Âge et les faubourgs de Saint-Marcel, de Semilly et de Leuilly apparaissent peut-être à cette époque.
Le faubourg d’Ardon semble assez tardif et encore quasi inexistant au Xe siècle (le faubourg de La Neuville n'est fondé qu'à la fin du XIIe siècle). L’abbaye Saint-Jean, un monastère double[25], est fondé hors les murs par sainte Salaberge, mère de saint Baudouin de Laon, en 648[26], ou 641 selon l'historien Dominique Barthélemy[27] et dédié à saint Jean-Baptiste[28],[29].
La cité renferme la cathédrale, reconstruite dans le premier tiers du IXe siècle, la résidence de l’évêque et le cloître des chanoines au nord, et, au sud, le palais royal, et à côté une grande tour construite par Louis d'Outremer, laquelle servit de prison au jeune duc de Normandie, Richard Ier. Hugues le Grand s'emparera de cette dernière mais dut la rendre au roi. En 988, le duc carolingien Charles de Lorraine, l'entoura de fossés et de palissades[30].
L'abbaye Saint-Vincent n’apparaît dans les sources historiques qu’à la fin du IXe siècle. La plus ancienne mention de l’existence de cette église date de 886. Jusqu’en 961, elle est qualifiée d’ecclesia. Ce n’est que vers 961 que Saint-Vincent devient une abbaye, lorsque l'évêque de Laon, Roricon, fils bâtard du roi Charles le Simple favorise la venue d'une communauté de moines bénédictins venus de Saint-Benoît-sur-Loire qui remplacent un collège de chanoines[31].
Le , jour du Jeudi saint[32] ou le , dimanche des Rameaux de l'année 991[33], grâce à la trahison de l'évêque Ascelin, Hugues Capet, aidé de son fils Robert (le futur Robert II le Pieux), y fait prisonnier à la suite d'un long siège (988-991) Charles de Lorraine, oncle du dernier roi carolingien Louis V, qui revendiquait la couronne de France.
Dès la fin du XIe siècle, Laon connaît un développement très important, et, vers le milieu du XIIIe siècle, la ville abrite une population d’au moins 10 000 habitants, dont environ les deux tiers occupent la ville haute. La cité reste le centre des pouvoirs, le roi et l'évêque étant coseigneurs de la ville. Durant tout le plein Moyen Âge, elle est le champ clos de conflits qui opposent ou unissent le roi, l'évêque, le chapitre cathédral, les abbayes et l'institution communale. Cependant, le roi, de plus en plus absent, laisse face à face l’Église et une bourgeoisie naissante issue de l’aristocratie locale. En 1111, les habitants de la ville se constituent en commune et signent un accord avec l’évêché. L’évêque Gaudry, déjà auteur de plusieurs manœuvres déloyales dans sa gestion de la cité, rompt l’accord. Une révolte exceptionnelle soulève la population, qui poursuit l’évêque. Celui-ci se cache dans un tonneau, mais il est découvert et mis à mort[34]. Après la révolte de 1112, l’évêque ne joue plus un rôle prépondérant, mais le plus important chapitre cathédral de France — 83 chanoines en 1270 — pèse de tout son poids sur la ville. Le conflit est résolu par une charte communale accordée par le roi Louis VI le Gros en août 1128, laquelle donne une autonomie soigneusement encadrée à la ville[35],[34].
Au XIIe siècle, la ville connaît un essor économique important qui se traduit par une intense activité d'édification et reconstruction. Le chantier le plus important est celui de la cathédrale, du quartier canonial et du groupe épiscopal. Elle est aussi le siège de l'École de Laon, centre théologique[36] avec des maîtres comme Anselme de Laon. Cette cathédrale abrite deux établissements d'éducation : l'un destiné aux étudiants qui versent des frais d'inscription, appelés « bacheliers » ; l'autre, appelé « petites écoles », est réservé aux boursiers de la ville.
Tout au long des XIIe et XIIIe siècles, le chapitre et l'évêque luttent contre la commune, qui perd petit à petit ses pouvoirs. Une nouvelle révolte a lieu en 1295, qui aboutit à la suppression de l’institution communale, et l’installation d’un prévôt royal[34]. Laon devient le siège du très important bailliage de Vermandois en 1237 et est dotée d'un présidial en 1551. Elle perd sa prééminence au profit de Soissons à l'extrême fin du XVIe siècle.
Au commencement du XIVe siècle, les chanoines avaient délégué l'enseignement à des maîtres peu instruits, et la réputation des écoles s'était ternie. Un chanoine, Guy, entreprit donc, avec le concours de Raoul de Presles, de rétablir le niveau des études en créant, au sein de l'université de Paris, un collège de Laon[37] (1313).
La cité est entièrement ceinte de remparts dès le XIe siècle, lesquels sont encore en place aujourd'hui dans un état de conservation remarquable. À l'ouest, le bourg est fortifié petit à petit, entre le XIIe et le XIVe siècle. Vers 1350, toute la ville haute est urbanisée et enclose, à l’exception de deux quartiers. Encore aujourd'hui, les remparts sont presque intégralement conservés en élévation et, malgré les remaniements postérieurs, leur tracé est resté très proche de celui du milieu du XIVe siècle.
Le roi Charles VI dit le Fol avait pour médecin Guillaume de Harcigny qui habitait à Laon. Voici ce qu'en disait le chroniqueur Jean Froissart : « En ce temps là, avoit un très vaillant et sage médecin au royaume de France : et n'y avoit point son pareil nulle part. Icelui (Guillaume de Harcigny) demeuroit, pour ce temps, en la Cité de Laon »
En 1358, l'évêque de Laon, Robert Le Coq, conspire avec quelques habitants pour livrer la ville aux Navarrais, la conspiration est découverte et les complices de Robert Le Coq, qui s'est enfui, sont décapités.
En 1359, les Anglais d'Édouard III d'Angleterre, dévastent une partie de la ville mal fortifiée appelée la Villette. Ils mettent le feu à l'abbaye Saint-Vincent dont la riche bibliothèque part en fumée.
En juillet 1373, le fils d'Édouard III d'Angleterre, Jean de Gand, duc de Lancastre, assiège la ville mais il est contraint d'abandonner après avoir dévasté le faubourg de Vaux et plusieurs lieux environnants.
En septembre 1411, la ville, favorable aux Armagnacs, se rend à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, après quelques jours de siège. Alors que Jean sans Peur était déclaré ennemi de l'État, le roi Charles VI lui reprend la ville en juin 1414. En 1418, elle retombe aux mains des Bourguignons. L'année suivante, Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, livre la ville aux Anglais qui la gardent jusqu'en 1429, au lendemain du sacre de Charles VII.
En mai 1471, par ses lettres patentes, Louis XI confirma les privilèges de l'Église de Laon[38].
Pendant les guerres de Religion, la ville qui a pris le parti de la Ligue est assiégée. La garnison espagnole commandée par le capitaine Mansfeld capitule devant Henri IV le [39]. Au cours de ce siège[40], les Espagnols tentent de dégager la ville lors de la bataille de Cerny[41].
En 1596, le présidial est transféré à Soissons qui devient siège de la Généralité en 1599. Une citadelle est construite de 1595 à 1598[42] par l'architecte Jean Errard.
À cette époque, la ville se couvre de nouveaux bâtiments religieux ou profanes. Jouxtant les hôtels particuliers de la Cité s'élèvent alors les maisons plus modestes du Bourg. Les XVIe et XVIIe siècles voient ainsi se développer une architecture semi-privée de maisons étroites mais profondes, organisées autour de cours intérieures et élevées sur plusieurs niveaux de caves. Certaines possèdent des puits. Alors que partout en France triomphe l’architecture baroque de l’ostentation et du trompe-l’œil, le goût laonnois préfère une austérité calculée pour ses demeures privées où le raffinement extrême et la virtuosité des artisans se nichent dans les équilibres des cheminées de bois et de stucs, les balustres d’escaliers de bois ou les sombres boiseries sans ornements. Peu de ces témoignages fragiles ont eu la chance de résister aux injures des guerres et des hommes. Quelques maisons cependant, comme celle du 10, rue Saint-Cyr, préservent encore ces élégances cachées.
Le , la ville est secouée par un tremblement de terre. Des secousses furent aussi ressenties le 18 février et le .
À la Révolution française, Laon retrouve sa prééminence en devenant chef-lieu du département de l'Aisne. Ce choix s'explique par sa situation centrale dans ce nouveau territoire administratif, dont le découpage et l'établissement ont notamment été confiés à Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars, futur maire de Laon, par le roi Louis XVI en 1790. Le , par 411 voix contre 37 (pour Soissons), Laon devient donc le chef-lieu du département. La nouvelle administration s'installe dans l'ancienne abbaye Saint-Jean.
Lors de la bataille de Laon, à la fin de la campagne de France, Napoléon Ier subit une défaite face à l'armée de la Sixième Coalition.
Le 9 septembre 1870, lors de la guerre franco-allemande de 1870 qui scelle la fin du second Empire, alors que le duc de Mecklembourg et le général Charles-Louis Thérémin d'Hame[44] vont signer la capitulation de la ville de Laon, le garde d'artillerie Henriot, par un acte de désespoir de voir livrer la ville à l'ennemi, met le feu à la poudrière[45]. Cette explosion fit plusieurs centaines de victimes dont le général Thérémin d'Hame, mort des suites de ses blessures, ainsi que 132 soldats et officiers de la 7e compagnie de mobiles du canton de Rozoy-sur-Serre du 3e bataillon de la garde nationale mobile de l'Aisne, des artilleurs de la garde mobile de l'Aisne[46] et une partie de l'armée prussienne dont le duc de Mecklembourg qui fut légèrement blessé. Les Allemands fusillèrent un certain nombre de Français dont trois instituteurs qui ont leur monument devant l'école normale[47].
Au début de la Première Guerre mondiale, le 29 août 1914, la 5e armée française établit son QG dans la commune.
Laon tombe le 2 septembre, et reste jusqu'à la fin de la guerre un des principaux points d'appui allemands, l'un des plus proches de Paris.
Le 13 octobre 1918, la 10e armée française, commandée par le général Mangin, libère Laon.
Il en reste deux grands cimetières allemands au Champ de manœuvre et à Bousson.
Pendant l'hiver 1936-1937, enseigne au lycée de Laon, un professeur appelé à une grande renommée : Jean-Paul Sartre[48].
Au , la région Picardie, à laquelle appartenait le département de l'Aisne dont Laon, fusionne avec la région Nord-Pas-de-Calais pour devenir la nouvelle région administrative Hauts-de-France.
La commune est le chef-lieu du département de l'Aisne et de l'arrondissement de Laon. Pour l'élection des députés, depuis 1958, elle fait partie de la première circonscription de l'Aisne.
Elle était le chef-lieu de 1790 à 1973 du canton de Laon, année où celui-ci est scindé entre le canton de Laon-Nord et le canton de Laon-Sud et la commune répartie entre ceux-ci[49]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune devient le bureau centralisateur des cantons de Laon-1 et canton de Laon-2.
La ville était membre de la communauté de communes du Laonnois, créée le 31 décembre 1992.
Celle-ci s'est transformée en communauté d'agglomération le 1er janvier 2014[50] sous le nom de communauté d'agglomération du Pays de Laon, dont la ville est la commune principale.
Scrutin | 1er tour | 2d tour | |||||||||||||||||||
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1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | 1er | % | 2e | % | 3e | % | ||||||||
Municipales 2014 | UMP | 58,80 | PS | 25,75 | FG | 6,60 | DVG | 5,57 | Pas de 2d tour | ||||||||||||
Européennes 2014 | FN | 28,91 | UMP | 20,87 | PS | 13,69 | UDI | 8,71 | Tour unique | ||||||||||||
Régionales 2015 | FN | 33,22 | UMP | 28,43 | PS | 20,07 | EELV | 6,01 | UMP | 62,64 | FN | 37,36 | Pas de 3e | ||||||||
Présidentielle 2017 | FN | 28,84 | EM | 21,66 | LFI | 19,49 | LR | 15,68 | LREM | 57,66 | FN | 42,34 | Pas de 3e | ||||||||
Législatives 2017 | EM | 30,39 | PS | 19,89 | FN | 18,38 | LR | 15,11 | LREM | 64,06 | FN | 35,94 | Pas de 3e | ||||||||
Européennes 2019 | RN | 32,09 | LREM | 18,08 | EELV | 11,90 | LR | 6,71 | Tour unique | ||||||||||||
Municipales 2020 | UDI | 61,55 | PS | 25,08 | RN | 9,77 | LO | 2,04 | Pas de 2d tour | ||||||||||||
Présidentielle 2022 | FN | 32,59 | EM | 24,70 | LFI | 19,23 | EELV | 4,58 | FN | 52,22 | LREM | 47,78 | Pas de 3e | ||||||||
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1944 | 1965 | Marcel Levindrey | SFIO | Rédacteur dans une compagnie d'assurances sociales Député de l'Aisne (1946 → 1958) Conseiller général de Laon (1937 → 1940 et 1945 → 1970) Président du conseil général de l'Aisne (1945 → 1948) |
1965 | 1977 | Guy Sabatier | UNR-RPR | Avocat Député de l'Aisne (1962 → 1973) Conseiller général de Laon-Nord (1973 → 1979) |
1977 | 1983 | Robert Aumont | PS | Député de l'Aisne (1973 → 1986) Conseiller général de Laon (1970 → 1973) Conseiller général de Laon-Sud (1973 → 1982) |
1983 | 1989 | René Dosière | PS | Député de l'Aisne (1988 → 1993 et 1997 → 2017) Président du conseil régional de Picardie (1981 → 1983) Conseiller général de Laon-Sud (1993 → 2008) |
1989 | 2001 | Jean-Claude Lamant | RPR | Député de l'Aisne (1986 → 1988 et 1993 → 1997) Conseiller général de Laon-Sud (1982 → 1993) |
mars 2001 | septembre 2017[51],[52] | Antoine Lefèvre | UMP-LR | Chargé d'études à la Chambre d'agriculture de l'Aisne Sénateur de l'Aisne (2008 → ) Démissionnaire en raison de son mandat de sénateur |
octobre 2017[53],[54],[55] | En cours (au 25 mai 2020) |
Éric Delhaye | UDI | Directeur général des services techniques de l'agglo du Soissonnais Président de la CA du Pays de Laon (2017→ ) Président de Valor'Aisne ( ? → )[51] Réélu pour le mandat 2020-2026[56] |
Ville | Pays | Période | ||
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![]() | Soltau[57] | ![]() | Allemagne | depuis |
![]() | Winchester, Hampshire[57] | ![]() | Royaume-Uni | depuis |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[58],[Note 4]
En 2019, la commune comptait 24 304 habitants[Note 5], en diminution de 3,63 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,61 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
7 500 | 6 691 | 6 976 | 6 837 | 8 400 | 8 230 | 9 406 | 9 809 | 10 098 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 199 | 10 090 | 10 268 | 10 365 | 12 139 | 12 623 | 13 677 | 14 129 | 14 625 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
15 434 | 15 288 | 16 262 | 18 904 | 19 402 | 19 125 | 20 254 | 17 401 | 21 931 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
25 078 | 26 316 | 27 914 | 26 682 | 26 490 | 26 265 | 26 522 | 25 745 | 25 193 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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24 304 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 38,7 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,2 % la même année, alors qu'il est de 26,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 11 808 hommes pour 12 902 femmes, soit un taux de 52,21 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,26 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
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0,6 | 90 ou + | 0,0 |
5,2 | 75-89 ans | 9,4 |
14,5 | 60-74 ans | 18,3 |
17,6 | 45-59 ans | 17,8 |
20,1 | 30-44 ans | 16,7 |
22,2 | 15-29 ans | 18,5 |
19,8 | 0-14 ans | 17,2 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
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0,6 | 90 ou + | 1,7 |
6,4 | 75-89 ans | 9,6 |
17,4 | 60-74 ans | 17,9 |
20,5 | 45-59 ans | 19,7 |
18,2 | 30-44 ans | 17,6 |
17,1 | 15-29 ans | 15,5 |
19,8 | 0-14 ans | 18 |
Les établissements scolaires de Laon sont rattachés à l’académie d'Amiens.
La commune dispose de onze écoles maternelles publiques (Ardon, Vaux, Champfleury, Anatole- France, Louise-Macault, La Cité, Saint-Exupéry, Hélène-Boucher, Ile-de-France, Jean-de-la Fontaine, Moulin-Roux), dix écoles élémentaires publiques (Ardon , Champfleury, Vaux, Anatole-France, Delaunay-Kergomard, Bois-de-Breuil, Louise-Macault, Saint-Exupéry, Ile-de-France)[62]. Trois collèges publics (Charlemagne, Jean-Mermoz, Les Frères-le Nain), et les lycées polyvalents Paul-Claudel et Pierre-Méchain ainsi que le lycée professionnel Julie-Daubié accueillent les élèves du secondaire[63].
La ville accueille également un établissement privé sous contrat, l'Institution primaire, collège et lycée La Providence[63].
L'enseignement supérieur à Laon est composé de :
Laon possède un Centre consulaire de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne au 3, rue des Minimes. Il gère le Centre des formations des apprentis (CFA) de Laon.
Préfecture de l'Aisne, de nombreux emplois administratifs sont implantés sur la ville : services de la préfecture, conseil départemental de l'Aisne, DDT, DDCS, Chambre d'agriculture, etc.
Une antenne de l'IUT-UPJV de Picardie est présente à Laon, ainsi que le pôle départemental de formation des professeurs : ESPE.
Ville fleurie : deux fleurs attribuées en 2007 par le Conseil des Villes et Villages Fleuris de France au Concours des villes et villages fleuris[64].
La commune s'est vu attribuer le label « Ville et Métiers d'Art »[65].
Laon est classée ville d'art et d'histoire. Cela est pleinement justifié au regard du nombre de bâtiments et de sites remarquables de la commune, notamment sur la Montagne de Laon. Elle est surnommée La montagne couronnée. On compte, en 2008, 68 édifices classés au registre des Monuments historiques. On peut signaler parmi les monuments les plus remarquables :
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Blason | D'argent à trois merlettes de sable, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or[72],[73],[74].
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Détails | La merlette représente soit les chevaliers laonnois partis lors de la première croisade ou les bourgeois de la ville qui se sont révoltés en 1112 contre le comte-évêque de Laon, seigneur de la ville[73]. Les fleurs de lys symbolise l'appartenance de la ville de Laon au domaine royal, qui a d'ailleurs été la capitale du royaume sous les Carolingiens[73]. Blason officiel. |
Unités ayant été stationnées à Laon :
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