Rocamadour est une commune du sud-ouest de la France, située dans le nord du département du Lot, en région Occitanie. Elle appartient à la micro-région touristique de la Vallée de la Dordogne. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Pour les articles homonymes, voir Rocamadour (homonymie).
Rocamadour | |
![]() La cité médiévale, campée sur une falaise abrupte, domine la vallée de l'Alzou. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Lot |
Arrondissement | Gourdon |
Intercommunalité | Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne |
Maire Mandat |
Dominique Lenfant 2020-2026 |
Code postal | 46500 |
Code commune | 46240 |
Démographie | |
Population municipale |
623 hab. (2019 ![]() |
Densité | 13 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 48′ 01″ nord, 1° 37′ 07″ est |
Altitude | 279 m Min. 110 m Max. 364 m |
Superficie | 49,42 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Gramat |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.mairierocamadour.fr |
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Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par, l'Ouysse, le ruisseau de Rignac et par deux autres cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne et le « géoparc des causses du Quercy », la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « vallées de l'Ouysse et de l'Alzou »), un espace protégé (les « falaises lotoises (rapaces) » et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Rocamadour est une commune rurale qui compte 623 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 695 habitants en 1800. Ses habitants sont appelés les Amadouriens ou Amadouriennes[réf. nécessaire].
Au cœur du Haut-Quercy, comme accrochée à une puissante falaise dominant de 150 mètres la vallée encaissée de l'Alzou, cette cité mariale est un lieu de pèlerinage réputé depuis le XIIe siècle, fréquenté depuis le Moyen Âge par de nombreux « roumieux », anonymes ou célèbres (Henri II d'Angleterre, Simon de Montfort, Blanche de Castille et Louis IX de France, saint Dominique et saint Bernard, entre autres figures illustres)[1], qui viennent y vénérer la Vierge noire et le tombeau de saint Amadour.
Rocamadour, « citadelle de la Foi », est également un site touristique naturel réputé de la causse de Gramat.
La cité médiévale, aux ruelles tortueuses, est gardée par une série de portes fortifiées (porte Salmon, Cabilière, de l'Hôpital, du Figuier). Un escalier monumental, que les pèlerins gravissaient (et gravissent parfois encore) à genoux conduit à l'esplanade des sanctuaires, où se côtoient la basilique Saint-Sauveur, la crypte Saint-Amadour (classées au patrimoine mondial de l'humanité[2]), les chapelles Sainte-Anne, Saint-Blaise, Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame – où se trouve la Vierge noire – Saint-Louis et Saint-Michel. L'ensemble est dominé par le palais des Évêques de Tulle[1]. Un chemin de croix conduit au château et à la croix de Jérusalem, où a été aménagé un belvédère.
La commune fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France.
Rocamadour est situé dans le département du Lot à l'extrême nord de la région Occitanie. Proche du Périgord et de la vallée de la Dordogne, Rocamadour s'inscrit au cœur du parc naturel régional des Causses du Quercy.
On y accède en voiture par l'autoroute A20, ou par le train : gare de Rocamadour - Padirac sur la ligne de Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac.
Le territoire de la commune de Rocamadour regroupe plusieurs hameaux : l'Hospitalet, les Alix, Blanat, Varagne, Mas de Douze, Fouysselaze, Magès, la Fage, la Gardelle, Chez Langle, la Vitalie, Mayrinhac-le-Francal[3].
Meyronne | Montvalent | Alvignac |
Lacave | ![]() |
Rignac |
Calès | Couzou | Gramat |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat, Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gourdon », sur la commune de Gourdon, mise en service en 1961[9] et qui se trouve à 20 km à vol d'oiseau[10],[Note 3], où la température moyenne annuelle évolue de 12,4 °C pour la période 1971-2000[11], à 12,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 13,1 °C pour 1991-2020[13].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[14],[15].
La commune fait partie du parc naturel régional des Causses du Quercy, un espace protégé créé en 1999 et d'une superficie de 183 039 ha, qui s'étend sur 102 communes du département du Lot[16]. La cohérence du territoire du Parc s’est fondée sur l’unité géologique d’un même socle de massif karstique, entaillé de profondes vallées. Le périmètre repose sur une unité de paysages autour de la pierre et du bâti (souvent en pierre sèche), de l’empreinte des pelouses sèches et du pastoralisme et de l’omniprésence des patrimoines naturels et culturels[17],[18]. Ce parc a été classé Géoparc en mai 2017 sous la dénomination « géoparc des causses du Quercy », faisant dès lors partie du réseau mondial des Géoparcs, soutenu par l’UNESCO[19],[20].
La commune fait également partie de la zone de transition du bassin de la Dordogne, un territoire d'une superficie de 1 880 258 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en juillet 2012[21],[22].
Un autre espace protégé est présent sur la commune : les « falaises lotoises (rapaces) », objet d'un arrêté de protection de biotope, d'une superficie de 6,6 ha[23].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : les « vallées de l'Ouysse et de l'Alzou »[25], d'une superficie de 3 009 ha, un territoire très riche en entomofaune, comprenant notamment, outre les insectes répertoriés de l'annexe II, nombre d'espèces remarquables d'orthoptères (Omocestus raymondi, Sphingonotus caerulans), de lépidoptères (Brenthis hecate, Chazara briseis, Euchloe tagis) et de coléoptères (Acmaedora pilosellae, Barypeithes pyreneus, Carabus hispanus, Sphenoptera parvula)[26].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Cinq ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[27] :
et une ZNIEFF de type 2[Note 6],[27] : le « plateau et bassin d'alimentation du système karstique de Padirac » (10 133 ha), couvrant 11 communes du département[33].
Rocamadour est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[34],[I 1],[35]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (56,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (32,2 %), zones agricoles hétérogènes (28,9 %), forêts (24,6 %), prairies (12,2 %), zones urbanisées (1,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,5 %)[36].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Rocamadour est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage[37]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[38].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Ouysse, l'Alzou et le ruisseau de Rignac. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[39]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1989, 1994, 1999 et 2001[40],[37].
Rocamadour est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2015-2025. Les propriétaires doivent ainsi couper les broussailles, les arbustes et les branches basses sur une profondeur de 50 mètres, aux abords des constructions, chantiers, travaux et installations de toute nature, situées à moins de 200 mètres de terrains en nature de bois, forêts, plantations, reboisements, landes ou friches. Le brûlage des déchets issus de l’entretien des parcs et jardins des ménages et des collectivités est interdit. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[41].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines), des éboulements, chutes de pierres et de blocs, des glissements de terrain et des tassements différentiels[42]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[43].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 62,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,7 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 442 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 234 sont en en aléa moyen ou fort, soit 53 %, à comparer aux 72 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[44],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[43].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1993 et 1999[37].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic et une ligne de chemin de fer. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[45].
La commune est en outre située en aval du barrage de Bort-les-Orgues, un ouvrage de classe A[Note 8] disposant d'une retenue de 477 millions de mètres cubes[47]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[48].
Les formes anciennes de Rocamadour sont Rocamador en 968, Rupis Amatoris en 1186. D'après Dauzat, le toponyme viendrait du nom d'un saint, Amator[49].
Selon Gaston Bazalgues, le toponyme Rocamadour serait une forme médiévale qui a pour origine Rocamajor. Roca désignait un abri sous roche et major évoquait son importance. Ce nom aurait été christianisé à partir de 1166 avec l'invention du faux hagiotoponyme saint Amadour ou saint Amateur. En 1473, d'après la monographie d'Edmond Albe, le lieu fut nommé la roque de Saint Amadour. En 1618, sur une carte du diocèse de Cahors de Jean Tarde, apparut le nom de Roquemadour[50].
En 1166, les reliques de saint Amadour auraient été découvertes : un corps parfaitement conservé se trouvait enfoui au cœur du sanctuaire marial, devant l'entrée de la chapelle miraculeuse. Le corps de saint Amadour fut sorti de terre puis exposé aux pèlerins. Le corps fut brûlé durant les guerres de Religion et il ne subsiste aujourd'hui que des fragments d'os, bientôt réexposés dans la crypte Saint-Amadour.
Le lieu-dit l'Hospitalet, surplombant Rocamadour, a un nom issu de espitalet qui signifie petit hôpital en occitan et a pour origine latine hospitalis. Ce lieu d'accueil fut fondé en 1095 par dame Hélène de Castelnau[50].
La commune reçoit d'autres appellations : en occitan Ròcamador[51] ou Ròc Amadori.
Sur la planète Mars, en , l'une des cibles d'analyses poussées effectuées sur un affleurement rocheux par l'astromobile Curiosity de la NASA, est baptisée d'après la commune[52].
Rocamadour et ses nombreuses grottes abritaient déjà des hommes au Paléolithique comme le montrent les dessins de la grotte des Merveilles. La grotte de Linars et son porche ont servi de nécropole souterraine et d'habitat à l'âge du bronze. Les vestiges sont déposés au musée de Cabrerets et dans le hall de la mairie de Rocamadour.
À l'âge du fer, la région était habitée par le peuple des Cadurques Les restes d'un village, dans la vallée de la Salvate près de Couzou, ont été retrouvés lors de travaux. Un oppidum perché sur les hauteurs de la vallée de l'Alzou, en aval de Tournefeuille, est peut-être lié à la lutte des Gaulois contre les troupes romaines lors de la guerre des Gaules[53].
Les trois étages du village de Rocamadour datent du Moyen Âge, ils reflètent les trois ordres de la société : les chevaliers au-dessus, liés aux clercs religieux au milieu et les travailleurs laïcs en bas près de la rivière.
De rares documents mentionnent qu'en 1105 une petite chapelle était bâtie dans un abri de la falaise au lieu-dit Rupis Amatoris, à la limite des territoires des abbayes bénédictines Saint-Martin de Tulle et Saint-Pierre de Marcilhac.
En 1112, Eble de Turenne, abbé de Tulle s'installe à Rocamadour. En 1119, une première donation est faite par Eudes, comte de la Marche. En 1148, un premier miracle est annoncé. Le pèlerinage à Marie attirait les foules. La statue de la Vierge noire est datée du XIIe siècle. Géraud d'Escorailles, abbé de 1152 à 1188, fit construire les édifices religieux, financés par les dons des visiteurs. Les travaux furent terminés à la fin du XIIe siècle.
Rocamadour bénéficia déjà d'une renommée européenne comme l'atteste le Livre des Miracles du XIIe siècle[54] écrit par un moine du sanctuaire et reçut de nombreux pèlerins. En 1159, Henri II, époux d'Aliénor d'Aquitaine vint à Rocamadour remercier la Vierge pour sa guérison.
En 1166, en voulant inhumer un habitant, on découvrit un corps intact, présenté comme celui de saint Amadour. Rocamadour avait trouvé son saint. Au moins quatre récits, plus ou moins teintés de légende, présentèrent saint Amadour comme un personnage proche de Jésus. En 1183, Henri le Jeune et son frère Geoffroy, en rébellion contre leur propre frère Richard Cœur de Lion pénètrent en Poitou et saccagent tout sur leur passage. Henri pille alors le sanctuaire de Rocamadour, et est emporté par une maladie foudroyante en quelques jours peu après son méfait[55].
En 1211, le légat pontifical pendant la croisade des Albigeois, Arnaud Amalric, vint passer l'hiver à Rocamadour. De plus, en 1291, le pape Nicolas IV accorda trois bulles d'indulgence d'un an et quarante jours pour les visiteurs du site. La fin du XIIIe siècle voit l'apogée du rayonnement de Rocamadour et l'achèvement des constructions. Le château est protégé par trois tours, un large fossé et de nombreux guetteurs[53].
En 1317, les moines quittent Rocamadour. Le site est alors administré par un chapitre de chanoines nommés par l'évêque.
Au XIVe siècle, un refroidissement climatique, des famines, des épidémies comme la peste noire ravagent l'Europe.
En 1427, une reconstruction est amorcée, mais sans moyens financiers ni humains. Un énorme rocher écrase la chapelle Notre-Dame qui est reconstruite, en 1479, par Denys de Bar évêque de Tulle[56].
Par la suite, lors des guerres de Religion, le passage iconoclaste de mercenaires protestants en 1562 provoque la destruction des édifices religieux et de leurs reliques[57]. Les chanoines décrivent, dans une supplique au pape Pie IV en 1563, les dégâts causés : « Ils ont, ô douleur! tout saccagé; ils ont brûlé et pillé ses statues et ses tableaux, ses cloches, ses ornements et joyaux, tout ce qui était nécessaire au culte divin… ». Les reliques sont profanées et détruites, y compris le corps de saint Amadour. Selon les témoins, le capitaine protestant Bessonie le rompt à coups de marteau de forgeron en disant : « Je vais te briser, puisque tu n'as pas voulu brûler ». Les capitaines Bessonie et Duras tireront, au profit de l'armée du prince de Condé, la somme de 20 000 livres de tout ce qui composait le trésor de Notre-Dame depuis le XIIe siècle[58].
Le site fut une nouvelle fois pillé sous la Révolution.
Au début du XIXe siècle, les sanctuaires de Rocamadour étaient dans un état de délabrement important, des arbres poussaient dans le grand escalier, la plupart des commerçants étaient partis[53]. Trois sanctuaires étaient en service (églises Saint-Sauveur et Saint-Amadour, chapelle Notre-Dame), deux sont en mauvais état (Saint-Michel et Saint-Blaise), les deux autres sont ruinés (Sainte Anne et Saint-Jean-Baptiste). La toiture de l'église Saint-Sauveur était à refaire, le mur extérieur de la face du midi accusait un surplomb de trente centimètres sous la poussée des voûtes surchargées de gravats[59]. En 1831, Jacques-Antoine Delpon écrivait : « Tout annonce que cet oratoire célèbre ne subsistera pas longtemps »[60].
Une volonté politique naquit en France pour la conservation des monuments historiques. Le , M. Baumes, préfet du Lot, écrivit une lettre pour demander une aide urgente au ministre de l'Intérieur. Il y joignit un devis, qui s'élevait à 8 500 francs, établi en 1822 par l'abbé Caillaux. Cette lettre resta sans réponse. Une liste des monuments fut dressée pour le Lot, la chapelle de Rocamadour y apparut prioritaire, mais aucun financement ne fut accordé par l'État ou par la municipalité de Rocamadour, ruinée par un procès.
Début 1855, Jean-Jacques Bardou, évêque de Cahors, eut l'idée de lancer une grande loterie pour rassembler des fonds. Le ministère de l'Intérieur imposa comme préalable l'établissement de plans et de devis pour les travaux. L'architecte départemental réalisa ces documents et évalua la dépense prévisible à 318 819,71 francs. Trois tirages eurent lieu : , et . 600 000 billets de 1 franc sont émis, mais la loterie ne rapporta que 84 624,63 francs, soit le quart de la somme nécessaire aux travaux.
L'abbé Jean-Baptiste Chevalt, prêtre architecte et archéologue du diocèse de Montauban fut chargé, par Jean-Jacques Bardou, de la conduite des travaux qui débutèrent en 1858. En l'absence de financement public et pour éviter de nouveaux retards, l'évêque refusa de soumettre les travaux au contrôle de la commission des monuments historiques, d'où d'importantes tensions que tempéra le préfet du Lot.
Les travaux concernèrent toute la cité religieuse et le château. L'abbé Chevalt dut faire face à de nombreuses difficultés pendant le déroulement du chantier :
À la fin de l'été 1872, les gros travaux de restauration furent terminés.
L'épreuve finale du pèlerinage consistait à gravir à genoux les 216 marches conduisant à la cité religieuse (qui comprend sept églises, et douze autres que les restaurations du XIXe siècle n'ont pu relever). Enfin parvenus à l'intérieur des sanctuaires après cette ascension, les pèlerins laissaient en ex-voto divers objets. Les plus connus restent les fers de condamnés libérés de leurs chaînes, les bateaux de marins sauvés et reconnaissants, ou les plaques de marbre gravées et accrochées au mur de la chapelle aux XIXe siècle et XXe siècle. L'insigne des pèlerins est la sportelle.
Bien plus que présentant les reliques du corps d'Amadour, le succès du site vint des miracles de la Vierge noire dont la cloche miraculeuse signalait par son tintement le sauvetage en mer de marins. Cette reconnaissance du monde des marins valut à Notre Dame de Rocamadour d'être vénérée dans plusieurs chapelles comme au Finistère ou au Québec. L'Église encouragea également ce pèlerinage par l'attribution à perpétuité d'indulgences plénières aux personnes qui recevraient les sacrements de la pénitence et de la communion à Rocamadour. Les plus célèbres sont celles du Grand Pardon de Rocamadour, lorsque la Fête-Dieu arrive, assez exceptionnellement, le jour de la Saint Jean-Baptiste (24 juin). Les jours de grands pardons où l'indulgence plénière est accordée, plus ou moins 30 000 personnes se pressent à Rocamadour.
Outre les détails concernant le pèlerinage et les pèlerins, le Livre des Miracles de Notre-Dame de Rocamadour, dont le manuscrit daterait de 1172, renferme nombre de renseignements sur la vie au Moyen Âge, mille traits de mœurs sur les hommes et les femmes de cette époque, tout un vécu populaire, qui font l'histoire. Outre les circonstances qui ont entouré l’essor tout à fait exceptionnel du pèlerinage, Jean Rocacher évoque les points essentiels que contient ce texte : signification du miracle dans la mentalité médiévale, aspects médicaux, spiritualité et doctrine mariale, intérêt historique signalé entre autres par des événements précis tels que l’ordalie imposée à l’infante de Navarre, Sancha, épouse de Gaston V de Béarn. Il existe une réédition du Livre des Miracles de Notre-Dame de Rocamadour présentée et annotée par Jean Rocacher (professeur émérite à l’Institut catholique de Toulouse), avec une préface de Régine Pernoud, chez l'éditeur Le Pérégrinateur.
Les tribunaux ecclésiastiques, et parfois les tribunaux civils, ont fréquemment imposé le pèlerinage de Rocamadour. C'était une grande pénitence, infligée surtout aux hérétiques albigeois qui passaient pour haïr la Mère de Dieu. Mais les pèlerinages n'étaient pas toujours un but d'actions pieuses : les seigneurs, les consuls des villes aimaient à se placer sous la protection de Notre-Dame pour conclure un traité ou signer une charte.
Rocamadour possède un pèlerinage très ancien à la Vierge Marie sous l'apparence d'une Vierge noire dont le corps était autrefois couvert de plaques d'argent, puis d'un manteau, comme Notre Dame du Puy ou Notre Dame de la Daurade à Toulouse. Cette statue est dans l'une des chapelles dans les sanctuaires à pic, sur les gorges de l'Alzou
C'est aussi ici que selon une version, l'épée de Roland, Durandal, aurait été transportée par l'archange saint Michel.
En août 2016, le sanctuaire fête les 850 ans de la découverte du corps intact de saint Amadour. Après le pèlerinage annuel qui se tient du 22 au 25 août, les fidèles pourront de nouveau se recueillir devant les reliques du saint de façon permanente[61].
Depuis le 1er janvier 2015, la commune de Rocamadour a rejoint la Communauté de communes Causses et vallée de la Dordogne.
En mars 2001, la ville s'est singularisée en élisant au conseil municipal, en tête de tous les candidats, le producteur et présentateur de télévision Patrick de Carolis, qui a des attaches dans la commune, avec pour intention d'en faire son nouveau maire. Toutefois, Patrick de Carolis, qui n'était pas candidat à l'élection municipale, a décliné l'offre qui lui était faite mais fut conseiller municipal pendant quelques années.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1801 | Pierre Vidal | |||
1813 | Bouzon | |||
1816 | Joseph Bouson | |||
1825 | Jean-pierre Bouzon | |||
10.08.1840 | Charles Montmaur (de) | |||
27.06.1844 | Claude Vitrac | |||
1847 | Antoine Ortal | |||
18.02.1848 | Antoine Delnaud | |||
14.05.1871 | Raymond Jouclas | |||
19.02.1874 | Antoine Delnaud | |||
27.06.1876 | Antoine Atquie | |||
21.01.1879 | Louis Montmaur (de) | |||
15.04.1899 | Julien Vedrennes | |||
11.02.1906 | Paul Delnaud | |||
19.05.1912 | René Gautier | |||
10.10.1919 | Henri Constant | |||
19.05.1929 | André Niederlender | |||
31.03.1943 | Edouard Delpech | |||
mars 1971 | 2001 | André Jallet[63] | ||
mars 2001 | 2008 | Annick Leymarie | ||
mars 2008 | juillet 2020 | Pascal Jallet | ||
octobre 2020 | En cours | Mme Dominique Lenfant[64] | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
Cette section est consacrée aux finances locales de Rocamadour de 2000 à 2018[Note 9].
Les comparaisons des ratios par habitant sont effectuées avec ceux des communes de 500 à 2 000 habitants de 500 à 2 000 hab appartenant à un groupement fiscalisé, c'est-à-dire à la même strate fiscale.
Pour l'exercice 2018, le compte administratif du budget municipal de Rocamadour s'établit à 1 018 730 € en dépenses et 1 179 010 € en recettes :
Rocamadour (€/hab.) | Strate (€/hab.) | ||
---|---|---|---|
Résultat comptable | 158 € | 146 € | ![]() |
Charges de personnels | 627 € | 274 € | ![]() |
Achats et charges ext. | 308 € | 198 € | ![]() |
contingents | 242 € | 45 € | ![]() |
subventions versées | 17 € | 26 € | ![]() |
charges financières | 16 € | 18 € | ![]() |
Impôts locaux | 570 € | 307 € | ![]() |
dotation globale de fonctionnement | 237 € | 147 € | ![]() |
Autres impôts | 73 € | 51 € | ![]() |
Écart par rapport à la moyenne de la strate :![]() ![]() ![]() |
Pour Rocamadour en 2018, la section de fonctionnement[Note 10] se répartit en 848 630 € de charges (1 304 € par habitant) pour 951 190 € de produits (1 461 € par habitant), soit un solde de la section de fonctionnement de 102 560 € (158 € par habitant) :
La dotation globale de fonctionnement est quasiment égale à celle versée en 2017.
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Valeurs en millier d'euros (k€) Rocamadour, Valeur totale : ![]() ![]() |
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Valeurs en millier d'euros (k€) Rocamadour, Valeur totale : ![]() ![]() |
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Valeurs en millier d'euros (k€) Rocamadour, Valeur totale : ![]() |
Rocamadour (%) | Strate (%) | ||
---|---|---|---|
Taxe d'habitation | 9,26 | 12,34 | ![]() |
Taxe foncière sur le bâti | 25,20 | 15,41 | ![]() |
Taxe foncière sur le non bâti | 149,04 | 43,70 | ![]() |
Écart par rapport à la moyenne de la strate :![]() ![]() ![]() |
Le tableau T2p compare les taux d'imposition locaux à ceux des autres communes de la même strate fiscale.
Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Rocamadour. Ils ont varié de la façon suivante par rapport à 2017 :
Rocamadour (€/hab.) | Strate (€/hab.) | ||
---|---|---|---|
Remboursements d'emprunts | 155 € | 68 € | ![]() |
Dépenses d'équipement | 102 € | 307 € | ![]() |
Nouvelles dettes | 42 € | 70 € | ![]() |
fctva | 20 € | 36 € | ![]() |
subventions reçues | 19 € | 81 € | ![]() |
Écart par rapport à la moyenne de la strate :![]() ![]() ![]() |
Cette section détaille les investissements[Note 19] réalisés par la commune de Rocamadour.
Les emplois d'investissement en 2018 comprenaient par ordre d'importance :
Les ressources en investissement de Rocamadour se répartissent principalement en :
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Valeurs en millier d'euros (k€) Rocamadour, Valeur totale : ![]() ![]() |
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Valeurs en millier d'euros (k€) Rocamadour, Valeur totale : ![]() ![]() ![]() |
Rocamadour (€/hab.) | Strate (€/hab.) | ||
---|---|---|---|
Encours de la dette | 865 € | 615 € | ![]() |
annuité de la dette | 171 € | 86 € | ![]() |
Capacité d'autofinancement | 173 € | 156 € | ![]() |
Écart par rapport à la moyenne de la strate :![]() ![]() ![]() |
L'endettement de Rocamadour au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 22], l'annuité de la dette[Note 23] et sa capacité de désendettement[Note 24] :
Les courbes G4a et G4b présentent l'historique des dettes de Rocamadour.
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Valeurs en euros Rocamadour, Par habitant : ![]() ![]() |
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Valeurs en années Rocamadour, : ![]() |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[65]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[66].
En 2019, la commune comptait 623 habitants[Note 25], en diminution de 3,41 % par rapport à 2013 (Lot : +0,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 055 | 1 695 | 772 | 1 360 | 1 314 | 1 377 | 1 482 | 1 563 | 1 630 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 640 | 1 646 | 1 627 | 1 573 | 1 607 | 1 545 | 1 509 | 1 388 | 1 246 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 179 | 1 184 | 1 048 | 838 | 872 | 800 | 813 | 744 | 806 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
660 | 625 | 599 | 627 | 627 | 614 | 630 | 633 | 637 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
606 | 623 | - | - | - | - | - | - | - |
Ce festival a été créé par Patrick de Carolis en 2001, dans le cadre de l'association Les Amis de Rocamadour[69],[70],[71]. De nombreuses personnalités du monde musical, tous styles confondus, ont été invitées à Rocamadour.
Depuis 2006 a lieu chaque année pendant l'été le Festival de "Cantica Sacra de Rocamadour", devenu "Festival de Rocamadour" est consacré à la musique sacrée. Plusieurs concerts sont organisés à cette occasion au sein de la basilique Saint-Sauveur[72] ainsi que des visites musicales de la ville[73] et un stage de chant choral.
Ce festival voit le jour en 2006 grâce à l’initiative de mélomanes passionnés par l’histoire de Rocamadour et notamment par son héritage musical médiéval mais aussi plus récent avec le passage de Francis Poulenc. La vocation de la promotion de la musique sacrée fut une évidence pour cette ville-sanctuaire dont la Basilique Saint-Sauveur et la Crypte Saint Amadour sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Une cité du vertige et un patrimoine exceptionnel pour une acoustique parfaite qui donne cette touche de magie unique à chaque concert. De quelques concerts, le festival a su, au fil des ans, créer son histoire, trouver son public et établir des liens pour devenir aujourd’hui le rendez-vous culturel incontournable lors d’un passage dans le pays de la Vallée de la Dordogne.
En 2009 est lancé le projet de la construction d’un Grand orgue pour Rocamadour. Pendant, quatre ans l’équipe du festival va porter ce projet pour réaliser une œuvre d’art unique qui s’inscrit pleinement dans l’histoire de la cité. Rocamadour étant lié au monde des marins, cet orgue a pris la forme d’une proue de bateau jaillissant de la falaise et pour venir se poser dans des courbes raffinées et souples sur un des piliers porteurs.
2013 voit le festival changer de nom pour devenir le festival de Rocamadour mais aussi l’aboutissement du projet de l’orgue avec son inauguration financé exclusivement par des dons privés montrant ainsi la volonté et la passion de toute l’équipe de promouvoir la musique sacrée. En 2015, la dixième édition du festival de Rocamadour remporte un immense succès. Le festival a proposé des nouveautés : naissance du chœur Exosphère, création mondiale du Stabat Mater de Christopher Gibert, création du spectacle De Profundis au Gouffre de Padirac. Le festival a su innover et aller à la rencontre de son public.
En 2016, le festival tisse de nouveaux liens avec le territoire: concerts à Autoire, Loubressac et Carennac, production commune avec le festival de Saint-Céré. Le concert en hommage à Francis Poulenc pour les 80 ans de sa venue à Rocamadour fut une soirée inoubliable.
En 2017, il s’est hissé parmi les grands festivals du Lot et de la région Occitanie. 20 grandes soirées sont organisées dans l’écrin majestueux de la Basilique. En première place, des chefs-d’œuvre intemporels de la musique sacrée : les Vêpres à la Vierge de Monteverdi données pour le grand concert du 15 août, le Requiem de Fauré, ainsi que les funérailles de la Reine Mary de Purcell avec l’ensemble Vox Luminis, et beaucoup d’autres encore.
En constante progression, le Festival de Rocamadour s’ouvre en 2018 avec des partenariats de renom : la Fondation Orange et France Musique notamment ont décidé d’accompagner sa 13e édition, le plaçant ainsi parmi les festivals d’envergure nationale. Ce sont aussi des lieux de prestige qui font confiance au festival pour proposer des soirées d’exception dans leurs murs : les plus beaux villages de France, Loubressac, Carennac et Autoire, mais aussi les magnifiques châteaux de la Treyne et de Mercuès, Les jardins Sothys et l’incroyable Gouffre de Padirac.
En 2019, la 14ème édition du Festival de Rocamadour a offert des sensations fortes. À l’image de Jean-François Zygel avec ses remarquables improvisations, ou de Lea Desandre avec ses interprétations explosives, le frisson était au rendez-vous. Le 7ème art était également de la partie avec un ciné-concert de Thierry Escaich sur le Jeanne d’Arc de Dreyer (1928). La plus belle salle de concert de l’Occitanie s'est déployéedans la Vallée de l’Alzou à l’occasion d’un concert en plein-air. Sur scène Renaud Capuçon et les Lausanne Soloists ont joué Bach et Tchaïkovski. En toile de fond, la cité de Rocamadour éclairée constituait le plus beau fond de scène que l’on puisse imaginer.
En 2020, c’est une édition anniversaire qui a été célébrée et surtout maintenue dans son intégralité malgré la crise sanitaire sans précédent de la Covid 19. La programmation de cette 15ème édition était un doux mélange de fougue et de maturité avec des artistes qui ont eu un impact sur nos éditions précédentes : Les Arts Florissants, Anne Queffélec, Renaud Capuçon… 2020 a également été marquée par le lancement de la résidence pour grands ensembles. À l’issue d'un appel à projets, Le Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet a été retenu pour créer, enregistrer et proposer de l’inédit dans le cadre d’une collaboration de trois années. De l’inédit, il y en a eu également avec l’Ensemble Matheus ou William Christie dont les programmes semblent être taillés sur mesure pour une édition anniversaire. Pour cette édition pétillante, de nouvelles formules de concerts sont conçues avec notamment nos soirées sous les étoiles pour contempler le riche paysage stellaire du triangle noir. Dans les prestigieux Château de la Treyne et Château de Mercuès, participez à nos dégustations artistiques où chaque saveur sera sublimée par une note de musique, par une lecture ou par une atmosphère.
En 2021, nous vous invitons à venir en nombre partager les authentiques héritages que nous ont légués la Nature et certains compositeurs remarquables. Des répertoires populaires seront mis en avant avec les voix corses de Barbara Furtuna ou le duo guitare-accordéon de Félicien Brut et Thibault Garcia. Contemplée par tous, la vallée de l’Alzou sera à nouveau investie à 2 reprises par Les Quatre Saisons de Vivaldi et un Stabat Mater interprété par Philippe Jaroussky. Bien entouré, Renaud Capuçon revient également faire résonner Bach dans la magnifique acoustique de la Basilique Saint-Sauveur. Cette acoustique sublimera également les voix du Tenebrae Choir de Londres et le God Save the Queen du Concert Spirituel. Pour changer de paysage, nous vous donnons rendez-vous au Château de la Treyne, au Château de Mercuès et au Château de Haute-Serre où la musique se mêlera aux saveurs et aux étoiles. Depuis Rocamadour et ses alentours, nous vous proposons de partir bien loin avec cette programmation 2021 cultivant un héritage local et assumant des influences très diversifiées. En route pour cette 16ème édition, en route pour de nouvelles émotions !
En 2018, la commune compte 261 ménages fiscaux[Note 26], regroupant 558 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 21 590 €[I 4] (20 740 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 4,6 % | 6,2 % | 6,8 % |
Département[I 7] | 7,3 % | 8,9 % | 9,6 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 374 personnes, parmi lesquelles on compte 74,3 % d'actifs (67,5 % ayant un emploi et 6,8 % de chômeurs) et 25,7 % d'inactifs[Note 27],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 9]. Elle compte 511 emplois en 2018, contre 517 en 2013 et 536 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 263, soit un indicateur de concentration d'emploi de 194,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 52,6 %[I 10].
Sur ces 263 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 190 travaillent dans la commune, soit 72 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 62,2 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 8,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 29,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
177 établissements[Note 28] sont implantés à Rocamadour au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 29],[I 13].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 177 | 100 % | (100 %) |
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 22 | 12,4 % | (14 %) |
Construction | 8 | 4,5 % | (13,9 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 107 | 60,5 % | (29,9 %) |
Information et communication | 1 | 0,6 % | (1,8 %) |
Activités financières et d'assurance | 2 | 1,1 % | (2,8 %) |
Activités immobilières | 13 | 7,3 % | (3,5 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 13 | 7,3 % | (13,5 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 4 | 2,3 % | (12 %) |
Autres activités de services | 7 | 4 % | (8,7 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 60,5 % du nombre total d'établissements de la commune (107 sur les 177 entreprises implantées à Rocamadour), contre 29,9 % au niveau départemental[I 14].
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[80] :
La commune est dans les Causses », une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département du Lot[81]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 30] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 46 | 47 | 30 | 26 |
SAU[Note 31] (ha) | 1 364 | 2 553 | 2 439 | 2 222 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 46 lors du recensement agricole de 1988[Note 32] à 47 en 2000 puis à 30 en 2010[83] et enfin à 26 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 43 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[84],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune est restée relativement stable, passant de 1364 ha en 1988 à 2222 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 30 à 85 ha[83].
Rocamadour a donné son nom à un petit fromage de chèvre, le rocamadour, AOC depuis 1996. Le rocamadour est également appellation d'origine protégée (AOP), l'équivalent européen de l'AOC, depuis 1999.
Rocamadour possède un bureau de poste et de nombreux commerces.
L'ensemble des édifices religieux de la Cité religieuse[85],[86] ont été classés au titre des monuments historiques le [87],[88] ;
Autres édifices religieux :
Rocamadour se situe sur quatre sentiers de grande randonnée :
Un premier musée consacré à la présentation des objets de culte du sanctuaire a ouvert en 1968 dans le palais épiscopal rénové au XIXe siècle. L'intérêt de la collection conservée a conduit à la décision de rénover le musée en 1990. Le musée rénové a ouvert en juin 1996. Le musée est un témoin de l'histoire du pèlerinage à la Vierge de Rocamadour. Il présente sur cinq niveaux une centaine d'œuvres d'art sacré offertes au sanctuaire et qui ont pu être sauvegardées malgré les pillages du sanctuaire[98].
Lieu d'exposition sur la vie des abeilles domestiques et le métier d'apiculteur. Le musée présente les instruments et les techniques de l'apiculteur d'hier et d'aujourd'hui avec une exposition de ruches anciennes[99][réf. à confirmer].
La Féerie Autour du Rail était un grand spectacle d'automates miniatures animés. Après 22 ans d'activité, un incendie ravagea les lieux et détruisit 30 années de travail.
Le Café Théâtre Côté Rocher présente des spectacles d'humour, des comédies, des One-man-shows. Il est parrainé depuis 2008 par l'acteur Patrick Sébastien qui y joue régulièrement ses propres pièces[102].
Quelques pèlerins célèbres : Roland de Roncevaux - Charles le Bel - Saint Louis - Blanche de Castille - Louis XI - Aliénor d'Aquitaine - Henri II Plantagenêt - Jacques Cartier - Sœur Emmanuelle.
Rocamadour est le titre d'une chanson écrite, composée et interprétée par Gérard Blanchard, ayant connu un grand succès en 1982.
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