Saint-Paul-sur-Ubaye est une commune française, frontalière avec l'Italie, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Paul.
Saint-Paul-sur-Ubaye | |
![]() Le hameau de Grande Serenne à Saint-Paul-sur-Ubaye. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-de-Haute-Provence |
Arrondissement | Barcelonnette |
Intercommunalité | Communauté de communes Vallée de l'Ubaye - Serre-Ponçon |
Maire Mandat |
Bernard Isoard 2020-2026 |
Code postal | 04530 |
Code commune | 04193 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Paulois |
Population municipale |
180 hab. (2019 ![]() |
Densité | 0,88 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 30′ 57″ nord, 6° 45′ 08″ est |
Superficie | 205,55 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Barcelonnette (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Barcelonnette |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.mairie-saint-paul-ubaye.com |
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Le nom de ses habitants est Saint-Paulois[1] ou Saint-Paulains, en valéian : lous Sant Poulencs[2][réf. incomplète][3].
Le village de Saint-Paul-sur-Ubaye se situe à 1 470 mètres d’altitude[4], dans la haute vallée de l'Ubaye, sur la route de Vars. Installé au pied du massif de Chambeyron, il est le plus haut village des Alpes-de-Haute-Provence, et la seule commune de France à avoir plus de 30 sommets supérieurs à 3 000 mètres sur son territoire. Elle est la 7e plus vaste commune de France métropolitaine et la plus vaste si l'on tient compte de la surface réelle due au relief (les surfaces officielles sont calculées sur la base d'une surface plane).
Le village compte plusieurs hameaux dépendants :
Elle est traversée par les sentiers de grande randonnée GR 5 et GR 6.
Crévoux, Vars | Vars, Ceillac | Saint-Véran |
Crévoux | ![]() |
Acceglio & Bellino (Italie) |
La Condamine-Châtelard | La Condamine-Châtelard, Jausiers | Meyronnes, Larche |
Comme l'indique le nom de la commune, Saint-Paul est traversée par l'Ubaye, qui y prend sa source.
Le village de Saint-Paul a également été une station de ski alpin grâce à un téléski implanté en face du village et donc de l'Ubaye, son accès se faisait par un pont qui fut emporté par l'Ubaye il y a peu. Le village est toujours fréquenté par des pistes de ski de fond.
La commune compte 3 000 ha de bois et forêts, soit 16 % de sa superficie[1].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Barcelonnette auquel appartient Saint-Paul-sur-Ubaye est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[5], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[6]. La commune de Saint-Paul-sur-Ubaye est également exposée à quatre autres risques naturels[6] :
La commune de Saint-Paul-sur-Ubaye n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[7] ; aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[7] et le Dicrim n’existe pas non plus[8].
La commune a été l’objet de deux arrêtés de catastrophe naturelle pour des inondations et des coulées de boue en 1989 et 2008[6] ; une autre coulée de boue, importante mais qui n’a pas provoqué de catastrophe, a eu lieu en [9]. En 1998, un important éboulement concerne les versants de la Reyssole[10]. En 2006 et 2008, plusieurs avalanches causent des coupures de la RD 902[11]. Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre[12] :
Saint-Paul-sur-Ubaye est une commune rurale[Note 1],[22]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[23],[24].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Barcelonnette, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[25],[26].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 1,0 % | 207 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 0,4 % | 91 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 0,5 % | 104 |
Forêts de conifères | 14,0 % | 2894 |
Forêts mélangées | 0,02 % | 5 |
Pelouse et pâturages naturels | 20,3 % | 4199 |
Landes et broussailles | 0,4 % | 90 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 3,2 % | 654 |
Roches nues | 38,4 % | 7931 |
Végétation clairsemée | 21,6 % | 4461 |
Source : Corine Land Cover[27] |
Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1200 (castrum Sancti Pauli), d’après le nom du saint fêté en juin (probablement l’apôtre Paul)[28].
La commune de Saint-Paul devient Saint-Paul-sur-Ubaye en 1998[29].
Sant Pol en valéian[2][réf. incomplète],[3] (dialecte occitan parlé dans la vallée de l'Ubaye).
L’Âge du Fer est très bien représenté dans cette vaste vallée, notamment par de nombreuses sépultures[30].
L’époque gallo-romaine est également représentée (monnaies romaines)[31]. Des vestiges ont été mis au jour à Saint-Paul, Tournoux, Gleisolles. La via Lictia traversait le territoire de la commune[32].
Quelques auteurs situent aux Eychalps, près de Gleizolles (au confluent de l’Ubaye et de l’Ubayette), le lieu-dit antique Mustiæ Calmes. C’est là que le patrice Mummol a battu les Lombards en 571 ou 576. Une église paléo-chrétienne s’y trouvait[33],[34].
Jean Siméonis, baile-juge d'Apt (1351), président de la chambre des comptes (1355), avocat et procureur du roi (1364), viguier-juge de Forcalquier (1372-1373), noble, originaire de Saint-Paul-sur-Ubaye. Ce juriste embrassa une carrière militaire. En effet, lors de l'invasion des troupes de l'Archiprêtre, il aurait pris la tête, avec Guillaume de Barras, d'une troupe de fantassins et de cavaliers. Ainsi, le , il vint renforcer la garnison de Sisteron[35]. M.-Z. Isnard le signale, en 1358, comme seigneur de Maurin, de Saint-Paul-sur-Ubaye, de Tournoux et de Gleisoles[36].
La communauté médiévale de Tournoux, qui comptait 27 feux en 1316, est fortement dépeuplée par la crise du XIVe siècle (Peste noire et guerre de Cent Ans) et annexée par celle de Saint-Paul au XVe siècle[37].
Les seigneurs de Saint-Paul sont les Bérard au XIIe siècle, puis les comtes de Provence[37]. Ils prélevaient un péage sur la route qui remontait vers le col de Vars[38]. Saint-Paul se donna en 1383 au comte de Savoie, sans réactions de son suzerain. En 1388, le reste de la vallée suit Saint-Paul. De ce fait, l'Ubaye reste savoyarde jusqu'au traité d'Utrecht de 1713.
En 1531, une avalanche emporte l’église du hameau de Maurin[30]. En 1591 (guerres de religion), l’église Saint-Paul paroissiale est ravagée et doit être reconstruite en partie.
Durant la Révolution, la société patriotique de la commune y est créée pendant l’été 1792[39]. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Monts[40].
Le , lors du début de la Seconde Guerre mondiale, ordre est donné d’évacuer la population située entre les fortifications de la ligne Maginot et la frontière. Seuls les femmes et les enfants sont évacués, et reviennent peu après, l’Italie de Mussolini ne déclarant pas la guerre à la France[41]. L’entrée en guerre de l’Italie, et l’évacuation de tous les civils vers La Motte-du-Caire puis la Lozère, n’a lieu que le . L’offensive des troupes fascistes se produit le , mais elle est facilement stoppée à Saint-Paul-sur-Ubaye par les batteries d’altitude[42] : la ligne d’armistice du passe à Maurin, hameau d’altitude[43].
Les 11 et , les FFI affrontent la Wehrmacht ; parmi les FFI, se trouvaient des réfugiés espagnols arrivés lors de la Retirada[44].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 2001 | Émile Signoret | |||
mars 2001 | mars 2008 | Marie-Danielle Allix | ||
mars 2008 | mars 2014 | Michel Tiran[45] | ||
mars 2014 | mars 2020 | Jan Behets |
La commune est dotée d’une école primaire[46]. L'école porte le nom d’Émile Signoret, ancien maire de la commune.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[47]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[48].
En 2019, la commune comptait 180 habitants[Note 3], en diminution de 13,46 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,48 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1765 | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 736 | 1 396 | 1 850 | 1 872 | 1 793 | 1 802 | 1 650 | 1 714 | 1 612 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 594 | 1 520 | 1 512 | 1 482 | 1 538 | 1 259 | 1 238 | 1 341 | 1 064 |
1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 060 | 987 | 984 | 945 | 764 | 652 | 597 | 560 | 474 |
1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
324 | 238 | 232 | 221 | 208 | 198 | 190 | 220 | 228 |
2013 | 2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
208 | 179 | 180 | - | - | - | - | - | - |
En 1316, Saint-Paul-sur-Ubaye comptait 192 feux[37].
En 2009, la population active s'élevait à 82 personnes, dont 2 chômeurs[51]. Ces travailleurs sont majoritairement salariés (51 sur 80)[52] et travaillent majoritairement hors de la commune (45 travailleurs sur 80)[52]. L'essentiel des actifs de la commune sont employés dans l’agriculture (48 % en 2009)[53]. L'industrie et la construction emploient 23 % des actifs, et les services et l'administration, un peu moins de 30 %[53].
Les entreprises implantées dans la commune sont principalement des commerces et des services (14 des 25 établissements), et des entreprises du secteur de la construction (6 sur 25)[54].
En 2009, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 29 établissements différents[55] dont 11 exploitations agricoles (et parmi elles, seulement trois professionnelles)[55]. De 1988 à 2000, la surface agricole utile a fortement décru, passant de 1560 à 580 ha, dont seulement 24 hectares de céréales. En 2000 toujours, trois exploitations possédaient un cheptel bovin (total pour la commune : 103 têtes) et trois autres élevaient des volailles[56].
En 2010, le nombre d’exploitations n’avait que peu augmenté, passant de onze à douze, dont trois élevages bovins, et cinq élevages ovins[57]. Par contre, la surface agricole utilisée a doublé en dix ans pour repasser à un peu plus de 1 100 ha, l’essentiel étant consacré à l’élevage (1 067 ha)[57].
Les alpages accueillent environ 30 000 têtes de moutons, qui sont surveillés par huit bergers[58].
En 2009, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 14 établissements différents[55].
En 2009, le secteur tertiaire (commerces, service) comptait 15 établissements (avec six emplois salariés), auxquels s'ajoutent les trois établissements administratifs (salariant huit personnes)[55].
D'après l'Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est très importante pour la commune, avec plus de 5 touristes accueillis pour un habitant[59], l'essentiel de la capacité d'hébergement étant non-marchande[60]. Plusieurs structures d'hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
Ce sont néanmoins les résidences secondaires qui pèsent le plus lourd dans la capacité d'accueil[68] (deux logements sur trois sont des résidences secondaires[53]).
Chaque année, la fête de la musique organisée à Saint-Paul draine une partie de la vallée de l'Ubaye[58].
Le site des forts de Tournoux se trouve au croisement de deux vallées et des routes permettant l'accès au col de Vars et au col de Larche.
Dès 1703, l'intérêt stratégique du site est signalé par le maréchal de Berwick et par Vauban. Cette vallée qui faisait partie du comté de Nice et dépendait des ducs de Savoie est devenu un territoire français par échange au traité d'Utrecht, en 1713. Des sept redoutes construites à partir de 1710, seule subsiste la redoute dite de Berwick. Elles avaient été abandonnées pendant deux siècles avant que le général Séré de Rivière décide en 1891 de sa restauration. Elle est alors reconstruite dans l'état où on peut la voir aujourd'hui. Un poste triangulaire permettait le logement d'une garnison d'une cinquantaine d'hommes. L'enceinte protégeait deux hangars et une poudrière.
L'amélioration des routes d'accès aux cols va entraîner la construction des forts de Tournoux à partir de 1840. Les forts sont construits pour pouvoir abriter 1 500 hommes en profitant d'une crête rocheuse face au confluent de l'Ubaye et de l'Ubayette. Du torrent de l'Ubaye, situé au niveau 1 297 m, à l'observatoire de Serre de l'Aut, au niveau 2 010 m, il y a plus de 700 m de dénivelé. Le fort de Tournoux comprend cinq sites fortifiés :
Les bâtiments étaient alimentés par un téléphérique à partir de La Condamine-Châtelard. Un vaste réseau de galeries souterraines et de salles souterraines a été creusé pour assurer la sécurité des soldats.
Quelques dates :
La progression de la puissance de l'artillerie a nécessité de renforcer les protections des forts après 1930. Il a participé aux combats contre l'armée italienne, en 1940, puis a été occupé par l'armée allemande en 1943. Repris par l'armée française en 1945, il a été utilisé comme dépôt de munitions entre 1948 et 1987, date à laquelle il a été abandonné par l'armée.
Les forts ont participé aux combats de la Seconde guerre mondiale. Ils sont aujourd'hui sans utilité militaire. Ils sont en cours d'aménagement pour permettre leur visite.
Avant la construction du pont, l'accès à Fouillouse se faisait par un chemin franchissant l'Ubaye à Grande Serenne (partie supérieure de Serennes).
Pour faciliter l'accès permanent au hameau, un projet de tracé d'une nouvelle route avec franchissement de l'Ubaye par un pont au verrou de Châtelet est proposé le . Le conseil municipal approuve ce projet en 1878 mais en retenant une solution de pont en bois, moins onéreux. Finalement, après avoir étudié la solution d'un pont en bois, le conseil municipal prend la décision le de construire un pont en maçonnerie, plus durable.
Après avoir obtenu l'accord des autorités militaires pour cette voie stratégique, le préfet donne son accord au projet le . Le pont est terminé en 1882. Deux ans plus tard, le percement d'un tunnel de 28 mètres de long est terminé, et la nouvelle liaison avec lui. La route donnant l'accès à Fouillouse n'est carrossable qu'en 1888. Le pont a été miné en 1944. Seule la chaussée a été détruite, l'arche ayant résisté. Le pont a été restauré en 1945.
On peut admirer le site à partir d'un point de vue sur la route allant de Serennes à Maurin.
L’église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, à Saint-Paul, construite à la fin du Moyen Âge, est démolie en 1591, à la fin des guerres de religion. Sa reconstruction se situe au XVIIe siècle, avec renouvellement de la charpente en 1762. Une partie du chœur d’origine subsiste (1452). Elle est fortifiée en 1696.
En 1959, une travée s’effondre, à la suite du tremblement de terre du . Sa reconstruction est achevée en 1969. Elle était classée monument historique depuis 1921[73].
Dans son état actuel, l’église compte une nef de deux travées voûtées d’ogives. Le chœur est une simple travée supplémentaire, à chevet plat ; lui aussi est voûté sous croisée d’ogives. Au sud, une chapelle barlongue donne dans le chœur[74]. Les chapiteaux sont ornés de têtes d’hommes et d’animaux en relief, les clefs de voûte portent des agneaux ou des blasons[75]. Tout l’extérieur est parcouru d’arcatures aveugles, survivances de la bande lombarde. Les portails sud et occidental sont décorés, le second ouvre sous un linteau et date du début du XVIe siècle. La base du clocher est probablement la partie la plus ancienne de l’église (1390), mais l’essentiel de la tour, percée de fenêtres géminées, date du XVIe siècle ; le clocher a été réparé en 1829[74].
Sur le tympan du portail occidental, se trouve une déposition de Croix qui était cachée sous un enduit[76]. D'autres fresques ont été découvertes dans les années 1960 dans le chœur, sous les boiseries. Elles ont été peintes au XVIe siècle par des peintres italiens et représentent Dieu le Père, des anges, la Vierge et la Vision de saint Paul[77]. Elle possède trois autels avec retables en bois, partiellement peints et partiellement laissés au naturel, ou dorés[78], classés[79] et un antependium très rare, en toile peinte, du XVIIe siècle[80], classé monument historique au titre objet[81].
Enfin, le monument aux morts, placé dans l’église, est un bronze de Landowski[82].
Au hameau de Tournoux, l’église paroissiale est placée sous la titulature de saint Thomas a été construite le long de l'ancienne route haute qui menait vers Saint-Paul et le col de Vars par Gleizolles. De style gothique, elle remonte au XIIIe siècle, bien que les voûtes soient plus récentes. Le chevet est couvert d'une croisée d'ogives reposant sur des culées correspond à un type classique dans la vallée de l'Ubaye. Des baies géminées ouvrent dans la tour du clocher[83], dont la base est romane mais les étages du XVIe ou du XVIIe siècles[84]. Un bas-côté étroit lui a ensuite été ajouté au nord, au XVIIIe ou XIXe siècle[85]. Le linteau du portail est supporté par deux corbeaux, reposant sur deux personnages sculptés (sculpture du XVe ou du XVIe siècle)[84].
Parmi les œuvres de l'église, se trouve une Vierge au Rosaire entourée de sainte Catherine de Sienne, de saint Dominique et de saint Thomas qui pourrait provenir de l'ancien couvent des Dominicains de Barcelonnette.
La chapelle de Gleizolles est sous la titulature de Saint-Jacques et Saint-Philippe et dépendait de la paroisse de Tournoux[30]. En ruines dans les années 1980, il n’en subsistait que le chœur, sous croisée d’ogives, daté du début du XVIe siècle[86]. Elle a été reconstruite par les habitants de Gleizolles en 1988 mais en la limitant à son ancien chevet.
La chapelle des pénitents, de grande taille, avec une nef à trois travées, avec des baies côtés nord et sud, date du XVIIIe siècle[87]. La chapelle avait été détruite en 1959 par un tremblement de terre.
Au hameau de Maurin, l’église Saint-Antoine-du-Désert (classée monument historique[88]), commune aux trois hameaux du vallon de Maurin, La Barge, Maljasset et Combe-Brémond. Les fondations sont du XIIe, elle est reconstruite après qu’une avalanche l’ait détruite en 1531 comme le rappelle l'inscription sur le tympan : 1531 lo 14 de febrier svalancha la gleiso (le , l'église a été « avalanchée »). Les trois travées de la nef et le chœur sont romans, ainsi que les sculptures de marbre rose du portail : elles peuvent être d’origine ou bien de style archaïque du XVIe siècle[89]. L’ensemble du retable et de son tableau représentant la Vierge du Rosaire au pied de laquelle des saints intercèdent pour les âmes du purgatoire, datés de 1654, sont classés[90]. Un fragment de fresque sur le mur nord de la nef est le souvenir d'une Passion datant du Ve siècle. Sa croix de procession en étain repoussé et cuivre doré, du XVIIe siècle, est classée[91]. L'église est sous le vocable de saint Antoine mais la Vierge et un saint local Flamain, y sont également honorés. Une chapelle des pénitents jouxte, au nord, le cimetière.
Au hameau de Maljasset, se trouve la chapelle de Saint-Antoine, dépendant de la paroisse de Maurin[30]. Toujours dépendant de Maurin, la chapelle Notre-Dame-des-Neiges se trouve à la Barge et Saint-Roch à la Combe Brémond[30].
L’église Saint-Jean-Baptiste est entre les hameaux de Fouillouse et des Serrets, très proches. Elle est reconstruite en 1549, avec une voûte en berceau brisé plus tardive[92],[93]. Le clocher-mur, à trois baies, est de belle taille[93]. Elle possède quelques statues, du Christ en poutre de gloire (classée[94]) et de saint Jean-Baptiste, du XVIIe siècle mais d’un style extrêmement fruste[95]. Les bustes reliquaires (dont un à saint Jacques) sont raides et archaïques, bien qu’eux aussi du XVIIe[96]. Elle possède un antependium très rare, en tapisserie du XVIIe ou du XVIIIe siècles[80], classé[97].
Au hameau de la Grande Serenne, l’église de la Transfiguration-de-Notre-Seigneur, est l’ancienne église paroissiale du hameau (érection en 1829, mais la construction est antérieure[30]). Son plan est en croix latine, avec une coupole et une nef d‘une travée[98]. Son ciboire en argent, du XVIIIe siècle, est classé[99]. Lors du séisme de 1959, l'extrême pointe de son clocher a subi un net cisaillement que l'on peut encore observer. Une chapelle Saint-Roch se trouve au hameau de la Petite Serenne[30].
L’autel de la chapelle du hameau de Prads, en bois taillé, du XVIIIe siècle, est classé au titre objet[100]. Au hameau de L’Estrech, près des Bonis, chapelle Notre-Dame ; ces deux chapelles dépendaient de la paroisse du chef-lieu[30].
Au hameau de Mélezen, dans le mobilier de l’église Saint-Sébastien (1785), figurent une croix de procession en métal argenté du XVIIe siècle, classée[101], et un ciboire d’argent du siècle suivant[102]. Avant l’érection de la paroisse et la construction de l’église, le hameau disposait d’une chapelle, réaménagée en presbytère[30].
Au col de Vars, la chapelle Sainte-Marie-Madeleine, construite au milieu du XIXe siècle, succède à un hospice destiné aux voyageurs[30]
L’enclos, les chapiteaux et la porte du cimetière de Maurin sont classés monument historique[103].
Sur la maison Toniet, un cadran solaire porte la légende « Je suis pendu à la muraille pour enseigner l’heure qu’il est aux braves gens et à la canaille »[107],[108]. Sur l’église de Maurin reconstruite après l’avalanche de 1531, un cadran solaire date de 1837[107]. Un cadran de Zarbula, datant de 1860, restauré en 1990, et portant la légende « Vita fugit sicut umbra » (en latin : la vie passe comme l’ombre)[109].
À Fouillouse, se trouvent six cadrans anciens :
À Serennes, se trouvent six cadrans anciens :
Par ailleurs, la plupart des maisons du hameau sont datées (entre 1850 et 1914)[112].
Au village de Saint-Paul, quelques cadrans sont remarquables :
Au Mélézen, on peut remarquer :
À Tournoux,
Tous les ans en été, il est organisé une journée dite "musée vivant" durant laquelle certains objets, entreposés dans le musée de l'ancienne grange Manuel à Saint-Paul, sont sortis pour une démonstration publique.
Le patronyme « Grouès », est un patronyme du département : on le trouve aussi à Maurin, Larche, Fouillouse, et Barcelonnette. Antoine Grouès est le fils de Joseph Grouès, berger de Fouillouse et fut le père de Henry Grouès dit l'abbé Pierre : Joseph Grouès venant vendre la laine de son troupeau à Lyon devient drapier et vendeur de tissus et s'y installe définitivement[115].
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