Géolocalisation sur la carte: Provence-Alpes-Côte d'Azur
Crévoux
modifier
Géographie
Situation
Crévoux est une commune de montagne située dans le massif du Parpaillon. Elle occupe toute la partie haute du vallon arrosé par le torrent homonyme, qui descend du Grand Parpaillon en direction du nord-ouest, pour se jeter dans la Durance au pied d’Embrun. Ce vallon est bordé au nord par le pic Saint-André (2 857 m) et le pic de Chabrières (2 746 m), à l'est par le pic de Crévoux (2 644 m) et la pointe de l'Eyssina (2 837 m), et au sud par le Grand Parpaillon (2 990 m) et l'arête de la Ratelle (2 572 m)[1].
Le contraste est fort entre la rive droite, adret rocheux le plus souvent nu, et la rive gauche, ubac boisé à dominante de mélèzes. La vallée est encaissée et inhospitalière, sauf autour de la Chalp, où on trouve une petite plaine de remblaiement alluviale.
Hameaux
D'est en ouest, soit en descendant le torrent: la Chalp, le chef-lieu, Praveyral, Champrond. Le chef-lieu, qui abrite la majorité de la population de la commune, est le seul établi sur la rive gauche, à l'ubac.
Accès
On n'accède à Crévoux que par l'ouest, depuis Embrun, par une route relativement sinueuse et étroite (D 39). Cette route se poursuit vers le sud-est jusqu'au tunnel du Parpaillon, mais n'est plus goudronnée après le franchissement du torrent du Réal. Le tunnel du Parpaillon est fermé à toute circulation entre fin octobre et fin juin.
(ces deux dernières situées dans le département des Alpes-de-Haute-Provence).
Urbanisme
Typologie
Crévoux est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Embrun, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,1% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (46,7%), forêts (29,5%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (19,9%), prairies (3,9%)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Crevolum en 1127, Crevoli en 1263[9], de Crevolis au XIIIesiècle[10], Crévoulx en 1568.
Crevòs en haut-alpin.
Étymologie
Ce nom viendrait d'un racine pré-latine crev-, variante de crav- qui signifie « pierre, rocher », associé au suffixe lui aussi pré-latin -olis[11].
Histoire
Autrefois, le village avait une activité artisanale importante: vannerie, outillage, ébénisterie, charpente... et agricole, élevage (chèvres, vaches...), vin et eau-de-vie. Il avait aussi une activité d'ardoisière à partir de galeries creusées dans la falaise schisteuse au-dessus de Praveyral; l'ardoise de Crévoux avait la réputation de durer «plus de cent ans»[12].
En 1937, l'épouse de Léo Lagrange, sous-secrétaire d’État aux sports et à l'organisation des loisirs, vient inaugurer la station de ski, qui est ainsi l'une des plus anciennes des Hautes-Alpes. Cette création s'inscrit dans la politique du Front populaire de soutien au tourisme et à la démocratisation des sports.
Blason
Taillé: au premier d'azur à la croix d'argent cantonnée d'une crosse d'or posée en barre en pointe à dextre, au second de sinople à la tour crénelée de quatre pièces d'or, ouverte du champ, ajourée de quatre fenêtres de sable rangées en fasce
Jusqu'en 2016 de la communauté de communes de l'Embrunais;
À partir du , de la communauté de communes de Serre-Ponçon[15].
Démographie
Ses habitants sont appelés les Crévolins.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[17].
En 2019, la commune comptait 127 habitants[Note 3], en diminution de 2,31% par rapport à 2013 (Hautes-Alpes: +1,39%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
435
525
518
527
543
528
520
526
508
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
528
521
512
457
451
483
446
402
382
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
385
387
385
298
267
235
233
226
189
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
159
131
127
115
117
103
124
129
130
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
2019
-
-
-
-
-
-
-
125
127
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique
Lieux et monuments
Vue partielle du village blotti autour de l'église.
L'église paroissiale: construite au XIVesiècle sur un plan en croix grecque (à quatre branches égales), elle est dédiée à saint Marcellin, premier évêque d'Embrun. Incendiée en 1692 par les troupes du duc de Savoie, elle a été profondément remaniée aux XVIIIeetXIXesiècles; la charpente notamment a été rehaussée, ce qui apparaît dans les décorations de la façade. Son clocher à bulbe couvert d'ardoises est d'un style unique dans la région. Ses pierres d'angle sont simulées en peinture. Les décorations extérieures, et notamment les modillons, sont rehaussées de peinture.
Le musée rural «le Temps retrouvé»: présente des objets de la vie quotidienne des anciens (skis, barattes, rouets et outils) (quand il est ouvert).
Le moulin, en activité jusqu'en 1955, dernièrement rénové.
Le four, où on cuit le «pain de Crévoux» à l'occasion de chaque animation du village.
La fontaine et le cadran solaire, sur la place du chef-lieu.
La chapelle de la Chalp, à la voûte en berceau roman, et richement décorée.
La route du col du Parpaillon: construite par l'armée à partir de 1891 dans le cadre de la ligne Maginot, elle monte à travers une forêt de mélèzes, et donne accès à plusieurs cascades, dont celle du Razis. On y trouve aussi la «cabane des Espagnols», souvenir des 500 républicains réfugiés en France en 1939, réquisitionnés pour participer à la rénovation de la route.
Le «parcours des fées»: installation d'art éphémère dans la forêt au-dessus de la Chalp, créée en 2006 par un artiste local, Érik Lorré, et renouvelée chaque année.
La cascade du Crachet, visible de la route du col, et accessible à pied depuis la Chalp.
La «grotte du Drac», visible de la route montant vers le village.
Économie
Il reste quatre agriculteurs en activité. Leur production est importante: lait, fromages naturels (vache-chèvre ou 3 laits) ou bio (chèvre ou vache), tomes pur chèvre et crottins. Quelques artisans: boulanger, tournage sur bois, écoconstruction[20]. Marché tous les lundis en été.
La station de ski alpin (1 550 m - 2 400 m), inaugurée en 1937, est l'une des plus anciennes des Alpes du sud. Station familiale située immédiatement au-dessus du chef-lieu, elle comporte aujourd'hui 15 pistes (1 noire, 5 rouges, 6 bleues, 3 vertes) sur plus de 20 kilomètres, desservies par 5 remontées mécaniques, et un espace «Jardin des neiges». Elle est gérée par la station de Vars. Un cinquième téléski a été construit sur l'arête de la Ratelle, culminant à 2 550 mètres, et a été mis en service à la fin de 2010[21]. Le ski nordique se pratique au départ de La Chalp: 7 itinéraires totalisant 45 kilomètres (erreur admise par un élu, il n'y en a que 25 kilomètres).
L'activité hôtelière est importante, en hiver pour le ski, et en été pour la randonnée: hôtels, gîtes ruraux et restaurants[22].
Évènements
La municipalité et le syndicat d'initiative organisent, été comme hiver, de nombreuses animations et activités ouvertes à tous[23]:
Pot d'accueil des touristes tous les lundis de l'été (ce n'est plus vrai)
Vide-grenier et fête du pain en juillet
Fête de la Chalp le 15 août
Journées gourmandes le troisième vendredi d'août, préparées par les restaurateurs de la commune. À l'heure actuelle seul un restaurateur y participe
Excursions encadrées (journées pastorales, parcours des fées, etc.), sorties raquettes en hiver
Amontagnage (montée des troupeaux vers les pâturages d'été)
La typique course de la Ratelle (depuis 2 ans elle n'existe plus)
Journées du patrimoine
Visites chez les artisans (tourneur sur bois, peintre, boulanger) (il n'y a pas de peintre)
Crévoux est citée dans le poème d’Aragon, Le conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[24].
Personnalités liées à la commune
Coraline Hugue, de la Chalp, championne d'Europe junior de ski de fond en 2004, s'est distinguée en coupe d'Europe, en coupe du monde et en championnat de France, pour sa première année en catégorie senior. Elle n'a pu participer aux jeux olympiques 2010 pour cause de rupture des ligaments croisés du genou droit[25].
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Ernest Nègre - 1990 - Toponymie générale de la France - Volume 1 - Page 651.
Joseph Roman, Dictionnaire Topographique du département des Hautes-Alpes: comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Nîmes, C. Lacour, , 200p. (ISBN2-84406-757-3).
André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, ESPACI OCCITAN, , 412p. (ISBN2-913131-00-X).
Louis Aragon, «Le Conscrit des cent villages», publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes: France, 1940-1945, Paris: Seghers, 2004 (2eédition). (ISBN2-232-12242-5), p.373-375
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии