Vars (prononcé en français : [vaʁs]) est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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Vars | |
Le village en hiver. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Hautes-Alpes |
Arrondissement | Briançon |
Intercommunalité | Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras |
Maire Mandat |
Dominique Laudré 2020-2026 |
Code postal | 05560 |
Code commune | 05177 |
Démographie | |
Gentilé | Varsincs |
Population municipale |
528 hab. (2019 ![]() |
Densité | 5,7 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 35′ 45″ nord, 6° 41′ 26″ est |
Altitude | Min. 1 320 m Max. 3 381 m |
Superficie | 92,2 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Guillestre |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | vars.com |
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Elle est connue comme station de sports d'hiver.
Ses habitants sont appelés les Varsincs.
Vars est une commune alpestre située sur l'axe qui relie les communes de Guillestre et de Barcelonnette, par le col de Vars à 2 108 m. Du col, en regardant vers le sud, il est possible de distinguer les gorges de l'Ubaye.
Vars se situe aux portes du parc naturel régional du Queyras. Une partie de la commune, la réserve du val d'Escreins, une des premières réserves municipales de France créée en 1964, a été intégrée au parc depuis sa création en 1977 jusqu'en 2010. Fin 2017, la commune décide de réintégrer la réserve du val d'Escreins au parc naturel régional du Queyras, décision validée par décret le 14 mai 2019, jusqu'à l'expiration de la charte en avril 2021[1],[2].
À 3 385 m d'altitude, la Font Sancte est le point culminant de la commune.
Vars constitue, avec Risoul, le domaine de la Forêt Blanche entre 1 650 m et 2 780 m d'altitude. Ce domaine compte environ 180 kilomètres de pistes, plus de 100 pistes et environ 55 remontées mécaniques dont 1 télécabine, 1 télépulsé et 7 télésièges débrayables.
La commune est composée de quatre hameaux : Saint-Marcellin (altitude : 1 500 m), Sainte-Marie (altitude : 1 650 m), Sainte-Catherine (altitude : 1 750 m) et les Claux. Ce dernier hameau, qui constitue le cœur de la station de ski actuelle, s'étage entre 1 800 m et 1 950 m.
Vars est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 1,1 % | 107 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 0,6 % | 51 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 0,8 % | 69 |
Forêts de conifères | 25,2 % | 2285 |
Pelouses et pâturages naturels | 30,8 % | 2798 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 5,6 % | 504 |
Roches nues | 20,1 % | 1828 |
Végétation clairsemée | 15,8 % | 1433 |
Source : Corine Land Cover[8] |
La commune est nommée Varsea et Varz en 1101 et 1168[9], Varcium en 1153 et 1177[10], Castrum Varcii en 1295[11], Castrum de Varsio ou Varcio[12] en 1310, Castrum Varcii[13], Varcium en 1450[14], Vercium en 1516 & Varcium en 1520, Vars en 1568[15].
Plusieurs hypothèses tentent d'expliquer l'étymologie :
Cette dernière étymologie étayée par de mauvais arguments rejoint peut-être la seconde. Le patois local emploie bien le mot « vars » pour les sépultures dans les actes notariés. Cette acception pourrait-être parallèle au sens du « passage terrestre ». Par extrapolation dans le sens chrétien de la mort : un passage, au sens de « porte d'entrée dans la vie éternelle », les deux se rejoindraient par ce lieu même, au sens de l'unité de l'église avec le tout premier évêché régional Embrun ! Ce passage, comme le Montgenèvre, aurait eu une grande importance dans le lien transalpin constitutif de notre unité culturelle européenne, diffusant ce sens de la vie « passage » !
Saint-Marcellin est le village le plus ancien de la commune. La commune s'est ensuite étendue vers Sainte-Marie et Sainte-Catherine. C'est à partir de ce premier hameau qu'ont été construites les premières remontées mécaniques au XXe siècle[Quand ?] et les premiers hôtels, créés pour la plupart dans les anciens chalets. Enfin, à partir de 1962, Les Claux ont été construits autour des activités sportives et principalement du ski alpin.
Comme la plupart des vallées alpines, celle de Vars est déjà fréquentée par l’homme 4 000 av. J.-C.. De récentes fouilles ont mis au jour à proximité du village de Saint-Marcellin une fibule qui atteste d’une fréquentation plus tardive à époque gallo-romaine, ce qui correspond à l’âge du bronze final[21].
Une nécropole dite de Peyre-Haute comportant trois sépultures, dont celle d'une femme couverte de bijoux et de bronze au lieu-dit Panacelle[22],[21], fut découverte en 1874 (des recherches sauvages sans coordinations), montrant des hommes de grande taille dans la grotte. Le site est situé à la limite nord de la commune vers Guillestre, rive gauche de la rivière « La-Chagne » (une petite route et un pont existent, dit du Panacelle, proche d'un site d'escalade balisé)[23].
Une des nombreuses théories sur le passage des Alpes par Hannibal avance que son armée et ses éléphants de combat seraient passés le col de Vars, en .
Du Ier siècle av. J.-C. jusqu'à nos jours, Vars reste un lieu de passage déterminant entre la France et l'Italie. Ainsi, ses habitants verront s'y succéder de nombreuses batailles. Les Sarrasins sont chassés des Hautes Alpes au Xe siècle.
Les ordres monastiques et congrégations religieuses tiennent des refuges proches des cols, comme aussi des structures dans les bourgs. Les "frères-de-la-Madeleine" soutenant les pèlerins (Rome et St Jacques de Compostelle), entretiennent aussi des chemins, ponts, passerelles[24]. Là où est la chapelle actuelle de la Madeleine, versant sud du col existait un très ancien refuge tenu par ces moines. Sur ces axes, ils tenaient aussi un lieu d'hospitalité à la sortie de Guillestre en montant vers Vars. À partir de la Contre-Réforme, un très grand nombre de confréries de pénitents s'étaient structurées sur cet axe (Guillestre, 4 à Saint-Paul-sur-Ubaye, une à Meyronnes...). Avant cette époque, il y eut aussi une confrérie du Saint-Esprit sur les mêmes lieux (dont une importante à Larche).
Le troisième supérieur des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem vient de la commune limitrophe de Risoul, Ordre qui avait également une structure à Saint-Clément-sur-Durance.
Les armées du roi de France François Ier passent par le col de Vars pour attaquer l'Italie et gagner la bataille de Marignan en 1515 ; non sans de gros efforts, ils y réalisent le chemin charretier pour passer des canons sur essieux.
À partir du XVIe siècle, les protestants prennent en fief le village de Vars[réf. nécessaire]. En paisible coexistence avec les catholiques, les Huguenots font de Vars un refuge et édifient un temple. En 1684, une répression s'abat par ordre du Dauphin, Louis VI dit le Grand-Dauphin, fils aîné de Louis XIV. Le temple est fermé et la cloche donnée au chapitre de Gap[25]. Après la révocation de l'Édit de Nantes (Octobre 1685), 227 protestants fuient Vars. Ceux qui restent et refusent de renier leur appartenance sont envoyés aux galères.
Les plus anciennes archives communales sont de 1695 car tout a été détruit avant, en 1692. Cette année-là, le duc de Savoie, Victor-Amédée II (1675-1730) pénètre en Dauphiné (France) pour une campagne de représailles détruisant tous les villages jusqu'à Embrun. À Vars, tous les hommes sont enfermés dans l'église et meurent asphyxiés dans l'incendie de celle-ci. Les maisons avaient aussi toutes été incendiées[26]. L'année suivante, en 1693, malade, le duc est battu à La-Marsaille et repoussé. À son retour par le col, ce qui reste de Vars est complètement rasé. Toute la population fuit. Le duc de Savoie signe avec Louis XIV une paix en 1696. C'est seulement en 1697 que Vars est doucement repeuplée avec des gens d'Allos et des protestants[27].
À la fin du même siècle, le duc de Lesdiguières, futur connétable de France sous le règne d'Henri IV, y bat Charles-Emmanuel Ier de Savoie qui se résout à battre en retraite. Les Vaudois puis les protestants, dont la présence est très importante, seront persécutés jusqu'au XIXe siècle avec le rétablissement de la liberté de culte.
De 1701 à 1714, la Guerre de Succession d'Espagne épuise les armées européennes et débouche sur les traités d'Utrecht (1713) qui redessinent la frontière ; celle du col de Vars disparaît (la vallée de l'Ubaye est rattachée au royaume de France par échange de territoire). En 1744, Philippe V (roi d'Espagne) (petit-fils de Louis XIV), devenu en 1700 premier roi d'Espagne de la maison de Bourbon, et le prince de Conti Louis-François de Bourbon-Conti entrent en Italie avec leur armée de 30 000 hommes en passant par le col de Vars.
XIXe siècle
Au XIXe siècle, Napoléon Ier, souhaitant faire un geste de remerciement aux populations qui l'ont aidé dans les passages des Alpes, prévoit la réalisation de onze refuges de col. Ils ne seront construits qu'au milieu du siècle sous Napoléon III dont un à Vars. Des refuges existaient déjà avant le XVIIe siècle (le refuge du col de la Madeleine et un autre à Guillestre), tenus par des moines dont ceux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Templiers et d'autres. Faute de moines, ce nouveau refuge Napoléon fut utile.
XXe siècle
Paul Rostolan (témoignage oral extrait du film Rencontre avec les Varsincs[28]) "en 14-18 au pourcentage, la commune a eu le plus de morts à la guerre du département. À la deuxième guerre mondiale la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) était très développée sur la commune et nous avons été très nombreux à nous mobiliser pour la Résistance. Les familles étaient très pauvres ; presque tous les enfants étaient placés dès 14 ans auprès de commerçant dans les grandes villes (Paris, Lyon, Marseille)."
Le télésiège de Peinier date de 1957. Odile David, ancienne secrétaire de mairie, dit[28]: "nous nous sommes mobilisés car cette activité hivernale permettait de garder nos jeunes et de limiter la désertification. Ce fut un peu un engrenage d'investissements qui devaient trouver leur rentabilité. C'est comme cela qu'on a pu inverser la courbe de population. Certains, qui étaient partis en ville, revenaient dans leur village ; si bien qu'en 1970, nous avons eu la joie de totaliser cent élèves, primaire et secondaire confondus."
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1958 | septembre 1986 | Marie François-Bénard | UDSR | Député, conseiller général |
1986 | 1989 | Raymond Rolland | DVD | |
1989 | 2014 | Pierre Eymeoud[29] | UMP | |
mars 2014 | aout 2017 | Jean-Pierre Boulet[30] | SE | Retraité |
aout 2017 | En cours | Dominique Laudré |
À la suite de la démission du conseil municipal protestant contre le maire le 4/7/2017 de nouvelles élection ont été organisées en aout[31].
Vars fait partie :
La population de Vars n'a cessé de décroître depuis le milieu du XIXe siècle. Cette chute s'explique principalement par l'abandon des zones rurales pendant la révolution industrielle et plus particulièrement par l'abandon des activités pastorales.
Vars connait une croissance démographique importante vers le milieu du XXe siècle, date à laquelle les activités touristiques se sont largement développées. Elle atteignit alors près de 1 000 habitants.
Aujourd'hui, malgré une légère baisse démographique depuis dix ans, la population s'est stabilisée et, en 1999, la commune de Vars comptait 637 habitants permanents[réf. nécessaire] :
Cette démographie s'accroît considérablement durant l'hiver avec l'arrivée des saisonniers et des vacanciers.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[34].
En 2019, la commune comptait 528 habitants[Note 2], en diminution de 22,12 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
740 | 611 | 830 | 971 | 1 006 | 1 016 | 954 | 996 | 908 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
910 | 900 | 852 | 838 | 832 | 780 | 772 | 715 | 726 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
660 | 637 | 595 | 466 | 408 | 374 | 342 | 340 | 254 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
245 | 433 | 779 | 897 | 941 | 637 | 597 | 708 | 527 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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528 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Vars dépend de l'académie d'Aix-Marseille. Les élèves de la commune commencent leur scolarité à l'école primaire Sainte-Catherine, au village, qui regroupe 42 enfants[37].
En saison hivernale, une maison de santé est ouverte[38]. En 2016, un cabinet médical de Vars, comprenant 3 médecins, un kiné, un appareil radiologique, et une salle d'urgence, est financée par la Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l’État français, et l'Europe[39].
L'Outdoormix Festival est un rassemblement de 4 jours de compétitions sportives dites Outdoor et extrêmes.
Depuis 2018[40],[41], l'association travaille en collaboration avec l'Office de tourisme de Vars la Forêt Blanche, sur l'organisation d'une version hivernale du festival. Le principe est de garder l'aspect "Ride & Party" qui caractérise l'événement, en l'adaptant à la neige sur une station de ski.
Cet événement est la combinaison entre les sports d'hiver dit "classiques", en accueillant notamment chaque année une étape des championnats d'Europe de ski et snowboard freestyle, ainsi qu'une manche du prestigieux Freeride World Tour (K2 Vars Qualifier***).
À ces sports, les organisateurs ont souhaité apporter leur touche en détournant des sports déjà organisés sur l'événement du printemps. Cela a donné naissance à des compétitions de kayak et de VTT sur neige, dans un format boardercross et mass start, ainsi qu'à des démonstrations d'highline, de trickline et de parapente acrobatique.
La principale activité de Vars réside dans le ski alpin dont le domaine skiable de La Forêt Blanche s'agrandit fréquemment - le domaine de Risoul fait partie de ce domaine skiable. La modernisation du parc de remontées mécaniques, le recours à l'enneigement artificiel, l'organisation d'évènements fédérateurs pour la jeunesse (Coupe du monde de snowboard, X-Games, etc.) sont aujourd'hui les principaux investissements de la station.
Malgré un abandon progressif ces dernières années, Vars reste un site majeur pour le ski de vitesse ou kilomètre lancé (KL). Sur une pente raide (maximum de 98 %, soit un angle proche de 45°), des skieurs s'élancent dans le but d’atteindre la vitesse la plus élevée possible. Vars détient depuis le le nouveau record du monde de la discipline : Simone Origone a battu son propre record avec 252,632 km/h sur la piste de Chabrières[42].
Soucieux de diversifier ses activités, Vars développe depuis la fin des années 1990 de nombreux sports comme le ski nordique ou les sports estivaux à l'instar de la randonnée pédestre, de la grimpe d'arbres ou du VTT.
Propice au cyclisme, le col de Vars a été franchi lors d'étapes parfois décisives du Tour de France.
L'Office départemental des centres de vacances et de loisirs (Odcvl), société coopérative française créée en 1939, commercialise principalement des séjours de vacances en France et à travers le monde pour groupes et familles. Il dispose d'un centre permanent dans la commune.
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : d'argent à trois aigles éployées de sable, armées, membrées et becquées de gueules posées 2,1. |
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