Ceillac est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes, en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Partie du parc naturel régional du Queyras, elle se situe à environ 80 km de Gap, préfecture du département. Le village est situé à 1 640 m d'altitude.
Ne doit pas être confondu avec Seillac.
Ceillac | |
![]() La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Hautes-Alpes |
Arrondissement | Briançon |
Intercommunalité | Communauté de communes du Guillestrois et du Queyras |
Maire Mandat |
Émile CHABRAND 2020-2026 |
Code postal | 05600 |
Code commune | 05026 |
Démographie | |
Gentilé | Ceillaquin, Ceillaquine |
Population municipale |
285 hab. (2019 ![]() |
Densité | 3 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 40′ 05″ nord, 6° 46′ 39″ est |
Altitude | Min. 1 224 m Max. 3 381 m |
Superficie | 96,05 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Guillestre |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://ceillac.fr/ |
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Ses habitants sont appelés les Ceillaquins.
La vallée de Ceillac est une vallée façonnée par les glaciers et traversée par un affluent du Guil, le Cristillan. En dehors du village principal, Ceillac dispose de plusieurs hameaux : la Clapière, le plus proche du village, le Pont de pierre, l'Ubac de l'aval, le Villard, le Tioure, les Chalmettes et la Riaille.
Ceillac est directement accessible à la sortie des gorges du Guil. Le village atteint, la route poursuit son chemin sur 5 km pour s'arrêter au fond de la vallée du Mélézet à Chaurionde, petit plateau suspendu à 2 000 m d'altitude. Du bourg, part une autre route, longue celle-ci de 8 km ; elle dessert la vallée du Cristillan, le cours d'eau principal de la vallée qui traverse le chef-lieu.
La vallée de Ceillac se situe à cheval sur deux zones géologiques bien distinctes :
La vallée du Mélézet, en zone briançonnaise, est délimitée par de grands sommets dépassant souvent les 3 000 m d'altitude. Le pic nord de la Font-Sancte (3 385 m) est le point culminant de la commune. On trouve également : le pic des Heuvières (3 271 m), la Tête de la Petite Part (3 144 m), le sommet de la crête des Veyres (3 202 m), les rochers de l'Eissassa (3 048 m) et la pointe de la Saume (3 043 m).
La vallée du Cristillan, dont le fond se situe en zone piémontaise, est délimitée par quelques hauts sommets : le Péouvou (3 232 m), la Roche noire (3 134 m), la Tête de la Cula (3 121 m) et la pointe des Avers (3 089 m).
Deux autres massifs calcaires encadrent la vallée vers l'ouest. Il s'agit du massif d'Assan (2609m) et du pic d'Escreins (2734m)
L'ensemble du territoire de la commune est réparti sur une tranche altitudinale allant d'environ 1 200 m à 3 385 m.
Compte tenu de l'altitude du chef-lieu (1 640 m) et de sa localisation géographique dans l'arc alpin, le climat de Ceillac peut être considéré comme tempéré montagnard à influence méditerranéenne. Les précipitations annuelles dépassent rarement 700 à 800 mm par an. Les températures moyennes mensuelles sont négatives en décembre, janvier et février. L'hiver, les précipitations tombent, le plus souvent, sous forme de neige. Les plus fortes précipitations se situent à l'automne et au printemps. Au printemps, cette caractéristique, combinée à la fonte des neiges et à la particularité géologique du fond de la vallée du Cristillan composée de roches quasi-imperméables (schistes), rendent les crues fréquentes voire, certaines années, dévastatrices. Les inondations de ont marqué la mémoire des habitants de la région.
Ceillac est directement accessible à la sortie des gorges du Guil. Il se situe à 8 km de la Maison du Roy. Le village atteint, la route poursuit son chemin sur 5 km pour s'arrêter au fond de la vallée du Mélézet à Chaurionde, petit plateau suspendu à 2 000 m d'altitude. Du bourg, part une autre route, longue celle-ci de 8 km ; elle dessert la vallée du Cristillan, le cours d'eau principal de la vallée qui traverse le chef-lieu.
Ceillac est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'habitat est essentiellement concentré sur le plateau avec le hameau de la Clapière, le chef-lieu et le quartier de L'Ochette construit après les inondations de 1957. Une dizaine de petits hameaux s'égrènent dans chaque vallée, quatre étant habités toute l'année.
Sur les 9 600 hectares du territoire, seulement 14 sont construits ou constructibles. L'espace naturel est donc particulièrement préservé, avec une faune et une flore exceptionnelle et attire, été comme hiver, nombre de visiteurs.
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 0,3 % | 28 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 1,8 % | 176 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 1,0 % | 92 |
Forêts de conifères | 30,2 % | 2897 |
Pelouses et pâturages naturels | 22,0 % | 2109 |
Landes et broussailles | 0,5 % | 48 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 2,3 % | 225 |
Roches nues | 24,4 % | 2345 |
Végétation clairsemée | 17,6 % | 1686 |
Source : Corine Land Cover[6] |
En occitan alpin, la commune se nomme Celhac.
Le toponyme apparaît en 1118 dans une bulle du pape Gélase II confirmant une possession[7], sous la forme Celiacum[8].
L'étymologie relèverait, selon l'institut historique de Provence, de l'aire gallo-romaine et viendrait de Cilliacus, Silliacus, Cilius, Silius, des anthroponymes. André Faure parle lui aussi d'un nom, Coelius, associé au suffixe *-acum qui indique la propriété.
Ernest Nègre, 1998, dans Toponymie générale de la France compare ce toponyme à d'autres un peu semblables[9].
La vallée de Ceillac, a semble-t-il, été occupée plusieurs siècles avant Jésus-Christ, comme en témoignent les vestiges de tombes mis au jour dans le quartier de l’Ochette.
Le nom de Ceillac apparaît pour la première fois dans une bulle du pape datant de 1118 (valle Ciliaci). Cette bulle confirmait la possession des églises de Guillestre, Risoul et Ceillac à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, qui percevait les revenus qui y était attachés[10].
Après être passé entre les mains de différents puissants seigneurs, Ceillac incombe, dès le XIIIe siècle, à l'archevêque d'Embrun qui demeurera pour de longs siècles le seigneur de Ceillac. Il prélevait des droits sur la mouture, sur les moulins, sur les fours, sur la chasse, sur les troupeaux et une capitation (jusqu'au XIVe siècle). Il avait en plus droit de justice comme tous les seigneurs de cette époque.
L'archevêque avait un officier, un mandataire pour veiller à ses droits, celui-ci pouvant exercer la charge de consul.
Durant plusieurs siècles, le village est dirigé par le consul. Il est élu pour un an lors de l'assemblée générale des habitants se tenant sur la place du village. Il s'occupait des règlements, des amendes, des saisies, de la délimitation, du traçage et de l'entretien des chemins, de la fixation des mesures, de la sécurité (incendie notamment), des fours, des moulins, de la police rurale. Il pouvait, pour des décisions d'importance, convoquer la population en assemblée générale sur la place.
Selon la légende, au lieu dit Pra-Prati se tenait autrefois le rendez-vous des sorciers qui tenaient là leur sabbat[11].
Le XVIIIe siècle fut marqué par une suite de calamités : guerres, pillages, incendies, neige en abondance, loups… Ces malheurs auront d'autant plus de conséquences que le village était alors très démuni avec une population extrêmement pauvre comptant nombre d'indigents.
La Révolution française fut bien accueillie car elle marqua la fin des démêlés avec l'archevêque, les droits seigneuriaux étant abolis.
Les conditions de vie s'avérant très difficiles, le XIXe siècle voit un exode rural massif des Ceillaquins. La commune passe ainsi de 921 habitants en 1831 à 380 habitants en 1900. Le village est en grande partie dévasté par les incendies de 1888 et 1889.
Lentement, le progrès arrive et le village sort peu à peu de sa quasi-insularité. Après le téléphone installé pour et par l'armée, c'est l'électricité qui est dispensée par l'usine construite par la commune en 1928. Par la route étroite et chaotique, arrivent les premières voitures. On consulte plus souvent le médecin, les femmes commencent à accoucher à la maternité. Quelques enfants partent « aux études » et pas seulement au séminaire qui reste pourtant la seule école supérieure gratuite. L'eau potable est arrivée dans chaque maison. C'en est fini des va-et-vient continus à la fontaine, dans la neige et le froid, pour aller chercher l'eau des bêtes et des gens.
Dans la nuit du 13 juin 1957, de terribles inondations surviennent qui auraient pu anéantir le village à jamais, et la catastrophe s'étend à tout le Queyras et aux vallées voisines. Un vaste mouvement de solidarité et l'acharnement de quelques-uns transforment en électrochoc salutaire ce qui aurait pu provoquer la mort de cette petite commune de montagne. En janvier 1978, deux des hameaux de Ceillac, Le Villard (1 830 m) et La Thioure (1 844 m) furent détruits par une avalanche. Ainsi la chapelle Saint-Barthélémy à La Thioure, mentionnée dès 1547, fut rasée. Le hameau du Villard fut toutefois progressivement reconstruit.
Le remembrement agricole évolue et devient le premier « remembrement aménagement » qui, outre la restructuration du foncier agricole, prend en compte la création d'un lotissement où devaient être reconstruites les maisons du village qu'on croyait alors condamnées. Deux fils neige offerts à la commune et un petit téléski construit par dix habitants du village : ce sont les premières remontées à Ceillac.
Philippe Lamour, avocat et journaliste, ce père de la politique française de l'aménagement du territoire a accepté de prendre en main en 1965 les destinées du village. Pour conduire le renouveau, il crée dans le Queyras l'un des premiers syndicats intercommunaux à vocations multiples, les sociétés d'intérêt collectif agricole dirigées par Alfred Moyrand, l'une chargée de la création du parc immobilier, l'autre de la création et de la gestion des remontées mécaniques. Il crée également le parc naturel régional du Queyras, l'association pour la Grande Traversée des Alpes…
Le dynamisme se traduit par l’installation de jeunes actifs venus de l’extérieur, ce qui demande la construction d’une nouvelle école. Les reportages sont nombreux qui saluent cet exemple de rénovation rurale. À côté des équipements destinés à l'accueil touristique, on construit une bergerie collective d'été, un réseau d'irrigation par aspersion, on crée une foire aux moutons et on entreprend un programme conséquent de restauration du patrimoine bâti de la commune qui se poursuit encore. En mars 1983, on inaugure la Poste de Ceillac.
La municipalité élue en 2001, met à niveau, avec le concours déterminant du conseil général, ses équipements liés à la pratique du ski alpin : remontées mécaniques, neige de culture et téléskis. Elle construit également un réseau d’assainissement avec une station d’épuration compatible avec l'image du parc et définit un Plan local d’urbanisme qui remplace le POS de 1976 avec la volonté affichée de respecter, de mettre en valeur son cadre naturel et de développer modérément et avec intelligence la station par une offre touristique diversifiée.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1965 | 1983 | Philippe Lamour | ||
1983 | 1995 | Antoine Reynaud | ||
1995 | 2001 | Célestin Fournier | ||
2001 | 2008 | Jean-Claude Carle | ||
mars 2008 | mars 2014 | Célestin Fournier[12] | ||
avril 2014 | juillet 2020 | Christian Grossan[13] | Retraité de la fonction publique | |
juillet 2020 | En cours | Émile Chabrand[13],[14] | Chef d'entreprise de dix salariés ou plus |
Ceillac fait partie :
La commune de Ceillac recense 300 habitants permanents, la population pouvant en saison monter à 3 000 habitants, en comptant les deux campings de la vallée.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].
En 2019, la commune comptait 285 habitants[Note 2], en diminution de 4,36 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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958 | 732 | 818 | 898 | 921 | 889 | 841 | 801 | 705 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
738 | 668 | 637 | 626 | 584 | 556 | 577 | 505 | 415 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
376 | 344 | 322 | 294 | 273 | 254 | 249 | 221 | 224 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
202 | 208 | 234 | 292 | 289 | 276 | 294 | 297 | 298 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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292 | 285 | - | - | - | - | - | - | - |
Ceillac dépend de l'académie d'Aix-Marseille. Les élèves de la commune commencent leur scolarité à l'école primaire du village, qui accueille 30 enfants[19].
La paroisse catholique de Ceillac dépend du diocèse de Gap et d'Embrun[20]. La commune compte deux églises, l'une dans le village, l'église Saint-Sébastien, l'autre dans le hameau de la Clapière, tout proche, l'église Sainte-Cécile[21].
L'hiver, il est possible de pratiquer le ski alpin, le ski de fond, le ski de randonnée ainsi que les raquettes à neige et la promenade sur la neige (pistes balisées à cet effet). Ceillac possède aussi des cascades de glace réputées pour être souvent dans de bonnes conditions et faciles d'accès.
L'été, la randonnée pédestre y est reine pour découvrir, les 4 lacs d'altitude dont les fameux lacs Sainte-Anne et Miroir, des cols et des sommets faciles d'accès. D'ailleurs le "Tour du Queyras" (GR58) et le GR 5 y passent. Quelques randonnées plus sportives peuvent conduire à des sommets moins fréquentés. De petites courses d'alpinisme facile à la journée existent. Un site réputé pour les amateurs de vol à voile est utilisé de mai à octobre.
En quelques décennies, l’activité économique de la vallée est passée d’une mono-activité agricole essentiellement vivrière, à une quasi mono-activité touristique, si l’on excepte un artisanat du bâtiment traditionnel important, en partie saisonnier.
Le village compte deux églises, toutes deux classées. L’une, avec un très beau clocher en bois à six cloches, se trouve au centre du village, l’autre est proche du hameau de la Clapière. En dehors du village, 12 chapelles sont construites, proches des différents hameaux[21].
On peut voir nombre de maisons typiques qui ont conservé leur architecture traditionnelle, avec un soubassement en pierres, des fustes (bâti constitué d’un empilement de troncs à peine équarris) et une charpente en mélèze.
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Ceillac
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