Oëlleville est une commune française située à l'ouest du département des Vosges en région Grand Est et peuplée de 312 habitants[Note 1].
Oëlleville | |
Vue depuis le nord-ouest (Haut de la Vigne) en août 2007. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Intercommunalité | Communauté de communes de Mirecourt Dompaire |
Maire Mandat |
Yveline Herbelot 2020-2026 |
Code postal | 88500 |
Code commune | 88334 |
Démographie | |
Gentilé | Oëllevillois(es) |
Population municipale |
312 hab. (2019 ![]() |
Densité | 31 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 20′ 07″ nord, 6° 01′ 15″ est |
Altitude | 364 m Min. 308 m Max. 391 m |
Superficie | 10,08 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Mirecourt |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Oëllevillois et les Oëllevilloises.
Commune rurale du Xaintois et du canton de Mirecourt, située entre Mirecourt à 12 kilomètres à l'est et Châtenois à 16 kilomètres à l'ouest, un peu à l'écart de l'axe Épinal - Mirecourt - Châtenois - Neufchâteau. Vittel est à 22 kilomètres au sud-ouest, Neufchâteau à 31 kilomètres à l'ouest, Épinal à 45 kilomètres à l'est et Nancy à 47 kilomètres au nord.
Repel | Chef-Haut, Blémerey | Frenelle-la-Petite |
Totainville | ![]() |
Juvaincourt |
Dombasle-en-Xaintois | Rouvres-en-Xaintois | Baudricourt |
Le village est groupé autour d'un réseau dense de routes d'intérêt local, la D 14 vers Totainville à l'ouest ou Frenelle-la-Petite au nord-est, la D 29 vers Repel au nord-ouest ou Baudricourt au sud-est, la D 29b vers Juvaincourt à l'est et la D 14b montant à Chef-Haut au nord par la Côte Durand, point culminant de la commune à 391 mètres.
Oëlleville compte 124 hectares de forêts : la Couare, le Grand Trait, la Genière, le Cheminé, Niauchamp et le Franquillon. Ces bois, dominés par le chêne rouvre, sont disposés tout le long de la limite communale, certains étant partagés avec les communes limitrophes, le village étant au centre, dans une configuration qui remonte probablement à la création du premier domaine gallo-romain et à la définition des limites communales. Au nord de la commune, des vergers de mirabelliers et quelques vignes occupent les coteaux exposés au sud.
Selon l'instituteur, en 1888[3], il y a des mines de phosphate de chaux qui sont exploitées (l'exploitation des nodules de phosphate de chaux est importante en Meuse à cette époque (entre 1860 et 1900), notamment à Laheycourt et Villotte-devant-Loupy). Il y a deux carrières à Oëlleville, dont les nodules sont très riches en phosphate (jusqu'à 80 %). L'épaisseur des couches est de 25 à 50 cm. Après broyage, ils sont commercialisés comme engrais dans les départements voisins et à l'étranger. La réserve estimée sur l'axe Oëlleville-Urville est de 30 000 tonnes et l'exploitation s'effectue dans sept villages en 1887[4].
La commune est située dans le bassin versant du Rhin et le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meusele bassin versant de la Meuse. Elle est drainée par le ruisseau de Juvaincourt[5],[Carte 1].
Le ruisseau de Juvaincourt, ou ruisseau d'Oëlleville, d'une longueur totale de 10,5 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le ruisseau des Pierres en limite de Poussay et de Puzieux, après avoir traversé six communes[6].
La limite ouest de la commune avec Totainville marque la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Moselle et du Rhin à l'est (Oëlleville) et celui de la Meuse à l'ouest (Totainville).
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Nappe des Grès du Trias Inférieur ». Ce document de planification, dont le territoire comprend le périmètre de la zone de répartition des eaux[Note 3] de la nappe des Grès du trias inférieur (GTI), d'une superficie de 1 497 km2, est en cours d'élaboration. L’objectif poursuivi est de stabiliser les niveaux piézométriques de la nappe des GTI et atteindre l'équilibre entre les prélèvements et la capacité de recharge de la nappe. Il doit être cohérent avec les objectifs de qualité définis dans les SDAGE Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental des Vosges[7].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Le toponyme d’Oëlleville est attesté pour la première fois au XIIe siècle : en 1147 est signalé le lieu apud Ollei villam. Le nom a subi ensuite des modifications multiples au cours de siècles pour passer de l'originel Olleivilla à l'appellation actuelle, en transitant par les Oyllevilla, Doyleville ou Oilleville sur la carte de Cassini.
D'après Dauzat et Rostaing[8], ce nom s'expliquerait par le passage à un composé en -villa d'un précédent Oliacum, construit sur le nom de personne latin Olius avec le suffixe -acum : il s'agirait du domaine d'Olius, nom qui pourrait remonter à la période gallo-romaine[9].
L'origine d'Oëlleville est un domaine gallo-romain, qui serait donc le domaine d'Olius d'après la toponymie. Des restes de mosaïque, de colonnes cannelées et de céramique ont en effet été retrouvés à l'occasion de travaux sous la place du village, devant la mairie et en face de l'église[10]. Des sondages archéologiques ont également montré la présence d'un établissement agricole gallo-romain au lieu-dit le Genano[11]. Une voie romaine passait au niveau des limites avec les communes de Repel et de Totainville par le Grand Trait et la Grande Tranchée (toponymie caractéristique des voies anciennes[12]), venant de la direction d'Aboncourt et se dirigeant vers Mirecourt en passant à droite de Juvaincourt.
Un sarcophage mérovingien a également été retrouvé autour de l'église, et surtout une nécropole mérovingienne a été découverte en à la périphérie de la zone habitée actuelle, lors de la construction d'un hangar agricole au lieu-dit le Tombois, ce qui montre que la toponymie avait bien conservé la mémoire de l'utilisation ancienne du lieu. 17 tombes furent mises au jour avec un important mobilier : épées, scramasaxes, boucles de ceintures, éléments de parure[13].
Au Moyen-Âge, l’histoire d’Oëlleville est étroitement liée à celle de Juvaincourt. Le ban d’Oëlleville dépendait, comme celui-ci, de l’abbesse, de la dame sonrière et du chancelier du chapitre de Remiremont qui y exerçaient les haute, moyenne et basse justices.
Sous l’Ancien Régime, tous les sujets d’Oëlleville faisant ménage devaient chacun une poule et un poussin à l’abbesse de Remiremont.
Au XVIIIe siècle, les seigneurs voués d’Oëlleville étaient les sieurs de Bassompierre et de Tilly.
Oëlleville était située, avant la Révolution, dans le ressort du bailliage de Mirecourt.
Son église, que certains datent du XVe siècle, relevait du diocèse de Toul, doyenné de Porsas. Elle est dédiée à saint Brice. La cure était à la collation du chapitre de Remiremont et au concours.
De 1790 à l’an IX, Oëlleville a fait partie du canton de Rouvres-en-Xaintois, canton inclus par la suite dans celui de Mirecourt.
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Blasonnement :
D'azur, à une croix pattée alésée arrondie d'argent accompagnée à dextre d'un épi en bande d'or, et à senestre d'une croix de Lorraine en barre du même.
Commentaires : La croix pattée ornait une fibule du VIIe siècle découverte lors de fouilles près de l’église. L’épi de blé symbolise le caractère agricole de la localité, et la croix à double traverse, l’appartenance de la commune à la Lorraine. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1852 | François Beurdouche | révoqué par le préfet[14] | ||
1852 | Victor Beurdouche | nommé par le préfet | ||
1977 | Guillot | |||
mars 1977 | mars 1979 | Ploquin | ||
mars 1979 | mars 2001 | Bernard Bazard | ||
mars 2001 | mars 2008 | Roger Mathieu | DVG[15] | |
mars 2008 | août 2017 | Gilbert Renault (1946-2017) | décédé en cours de mandat | |
septembre 2017 | En cours (au 28/08/2017) |
Yveline HERBELOT |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2019, la commune comptait 312 habitants[Note 4], en augmentation de 12,23 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,86 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
474 | 479 | 555 | 554 | 570 | 606 | 587 | 614 | 546 |
1861 | 1866 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
545 | 532 | 503 | 473 | 482 | 478 | 459 | 423 | 412 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
367 | 308 | 302 | 295 | 287 | 268 | 301 | 313 | 329 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2019 | - |
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344 | 314 | 291 | 278 | 292 | 282 | 302 | 312 | - |
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La fête de la Saint-Nicolas, typique du Nord-Est de la France, y est célébrée chaque année le . Le saint est incarné traditionnellement par un personnage populaire du village, choisi pour ses caractéristiques physiques imposantes et son regard dur. Il est accompagné du Père Fouettard et de sa hotte remplie de triques.
Dans les anciens temps, le passage de saint Nicolas sur son char jetant des bonbons dans la foule était l'apogée de la tournée qui le conduisait pendant plusieurs jours des écoles maternelles et primaires jusqu'au point d'orgue de cette célébration, à la "ruche" où les enfants sages attendaient devant un bol de cacao leurs mandarines, ainsi que leur pain d'épices et saint-Nicolas en chocolat, fabriqués par le boulanger du village. Une anecdote fameuse raconte que le saint Nicolas le plus célèbre et le plus admiré, René Géhin, fut démasqué par son fils lors de la visite à la "ruche" car celui-ci commit l'imprudence d'utiliser sa paire de chaussures pour son déguisement, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention du dégourdi bambin.
Les dernières tournées connues de saint Nicolas allaient jusqu'au club du troisième âge, en passant parfois par le bistrot également. La "ruche" a été détruite, remplacée par un terrain de tennis, et les traditions se perdent, jusqu'à la fameuse fête des mirabelles et ses multiples activités (jeu de quilles, fléchettes, tir aux boîtes de conserve, mât de cocagne, tombola, pêche à la ligne...) ainsi qu'un bal populaire sous chapiteau réunissant les villageois pour la dégustation d'une traditionnelle choucroute. Le bal se fait de plus en plus rare et le dynamisme du village est érodé par le vieillissement de sa population et le départ des jeunes générations pour la ville.
Chaque enfant du village pouvait faire le tour du village pour remplacer les cloches qui étaient parties, selon la tradition. À l'aide d'un instrument appelé la crécelle, ils faisaient des sons incroyables de musique. On chantait des chansons paillardes dans la rue. Puis, la fin du temps des crécelles venue, chaque enfant repassait dans le village pour récolter des bonbons, gâteaux, œufs, argents, etc., le tout mis dans une petite charrette. Le partage se faisait ensuite entre eux, chez un habitant du village. Cette tradition passait de grands à petits enfants ; généralement c'étaient les enfants de chœur de l'église qui appliquaient la tradition. À l'église d'Oelleville, un enfant de chœur faisait résonner une crécelle, près de monsieur le curé, devant les paroissiens présents, pour remplacer les petites clochettes traditionnelles, avant que chacun reçoive l'hostie.
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