Laheycourt est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
La rivière Chée traverse la commune de l'est à l'ouest. C'est une rivière de 65 km qui traverse les départements de la Meuse et de la Marne. Elle prend sa source principale à Marat-la-Grande. Elle se jette dans la Saulx en amont de Vitry-en-Perthois (Marne). Elle appartient au bassin de la Seine par la Saulx puis la Marne. La Chée possède un affluent important, la Vière. Le débit moyen à Laheycourt est d'environ 2 mètre-cube par seconde.
Sommeilles | Sommeilles | Lisle-en-Barrois |
Noyers-Auzécourt | ![]() |
Villotte-devant-Louppy |
Noyers-Auzécourt | Noyers-Auzécourt | Villotte-devant-Louppy |
Laheycourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-le-Duc, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 86 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (57,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (42,7 %), forêts (38,6 %), terres arables (13 %), zones urbanisées (3,2 %), eaux continentales[Note 3] (2,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Depuis 1756, début des registres paroissiaux conservés, l'orthographe est principalement Lahaicourt. Quelques variantes non significatives apparaissent de temps en temps : Laheicourt (1766, 1773), Lahaycourt (1771), Lahécourt (1775). Laheycourt (1774, 1778, 1786, 1793). La carte de Cassini de 1759 indique : la Heycourt[8]. L'orthographe actuelle s'impose à partir de 1802.
Le c'est le « combat de Laheycourt, Villers-aux-Vents, bois de Laimont ».
En se rendant sur les crêtes au nord de Villers-aux-Vents (cote 190), le 31e régiment d'infanterie se heurte à l'ennemi à Laheycourt; en combattant, il va occuper la position assignée qu'il défend avec acharnement toute la matinée malgré des pertes considérables.
Mais le ravitaillement en cartouches des unités se fait difficilement et le repli s'exécute sur Laimont, où le régiment reçoit l'ordre d'organiser et de tenir coûte que coûte la lisière du bois à l'est de ce village, au nord de la route de Bar-le-Duc – Châlons.
Du 7 au , le régiment tient cette position sans défaillance. Malgré les pertes causées par les violentes rafales d'artillerie ennemie, malgré la faiblesse des effectifs, le régiment résiste vigoureusement à toutes les tentatives ennemies de forcer nos lignes.
Le , l'ennemi bat en retraite et la poursuite commence dans la direction du nord par Belval, Froidos, Avocourt.
Un programme national avait été décidé par la loi du : les chemins de fer d'intérêt local sur routes. L'idée est de créer des lignes à moindre coût, en utilisant l'accotement des routes, ce qui facilite la construction tant pour l'emprise que pour l'approvisionnement en matériaux. À l'époque, les cultivateurs sont demandeurs pour transporter céréales, lait, fromages, mais aussi les industries métallurgiques en Meuse. C'est dans ce programme qu'une ligne de chemin de fer à voie étroite (1 m) est mise en service le entre Laheycourt et Revigny, soit 15 km. Elle est prolongée jusqu'à Triaucourt soit 20 km en 1880 (mise en service le ). Elle était appelée "tramway" (parce qu'elle circule le long des routes) et surnommée à Laheycourt "le tacot". Elle desservait les villages de : Triaucourt, Vaubecourt, Lisle-en-Barrois, Villotte-devant-Louppy, Laheycourt, Auzécourt, Noyers, Brabant-le-Roy, Revigny (carte de la ligne[12],[13]). La ligne fermera en 1936. La gare de Laheycourt a disparu. Elle était située sur le côté gauche de la route D20 en venant d'Auzécourt, un peu avant le chemin du Pâquis. La voie était sur l'accotement de la D137 puis de la D20 depuis Auzécourt. Après la gare, elle traverse la route, puis longe le Chemin de Derrière les Jardins avant de rejoindre l'accotement de la D902 à la sortie de Laheycourt pour aller vers Villotte-devant-Louppy[14]. En 1914, il y avait trois trains dans chaque sens par jour entre Laheycourt et Revigny. La durée du trajet était d'environ 50 min[14]. La ligne se prolongeait après Revigny vers le sud jusqu'à Haironville, sur 27 km.
La ligne était mixte voyageurs-marchandises. Dans sa partie nord (Triaucourt-Revigny), elle servait au transport des produits agricoles, mais surtout du bois de Laheycourt, et des phosphates (avant 1900), soit sous forme de nodules pour y être pulvérisés dans les moulins de Revigny, soit sous forme de poudre en sacs, provenant des moulins de Laheycourt et Villotte-devant-Louppy, pour y être repris sur le réseau ferré à Revigny pour expédition dans d'autres régions.
La construction et l'exploitation de la ligne fut confiée à Léon Soulié, ingénieur, par convention avec le préfet de la Meuse du [9]. Toutefois, sa société Compagnie des chemins de fer d'intérêt Local de la Meuse fit faillite le , après sept ans d'exploitation. L'activité fut reprise par le département de la Meuse puis par la Compagnie Meusienne des Chemins de Fer (Compagnie Varinot) en 1892. Une petite locomotive 031T-C.M. n° 26, de 14 tonnes à vide, baptisée « La Suzanne » fut mise en service en sur la ligne[15]. Elle a été restaurée et se trouve à Bar-Le-Duc (chemin du Varinot). Elle reprend du service le 1er mai 2022 pour un trajet commercial touristique de 4, 2 km (soit 8,4 km aller-retour) le long de la Voie Sacrée, avec quatre wagons et une centaine de voyageurs. Cette exploitation aura lieu tous les dimanches. Le départ est au 29, chemin du Varinot, Bar-le-Duc[16].
Le tracé de la voie complète en 1883 peut-être vu sur le site du patrimoine cartographique Cartomundi[17]
Note : une ligne "6bis" a été construite à la hâte en 1916 pour desservir le front depuis Revigny. Elle longeait pratiquement la ligne 6 dans la traversée de Laheycourt, mais continuait sur Sommeilles sans franchir la Chée.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | mai 2020 | Didier Massé | SE | Président de la Communauté de communes |
mai 2020 | En cours | Jean-Jacques Westrich [18] |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[20].
En 2019, la commune comptait 378 habitants[Note 4], en diminution de 4,55 % par rapport à 2013 (Meuse : −4,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 350 | 1 303 | 1 253 | 1 215 | 1 273 | 1 261 | 1 282 | 1 218 | 1 245 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 117 | 1 051 | 1 004 | 972 | 1 012 | 1 006 | 1 003 | 965 | 860 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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727 | 670 | 614 | 526 | 493 | 472 | 447 | 403 | 415 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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391 | 343 | 324 | 416 | 445 | 372 | 382 | 383 | 384 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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406 | 378 | - | - | - | - | - | - | - |
Les émouleurs
Au XVIIIe siècle et jusqu'à la fin du XIXe siècle, il y a beaucoup d'émouleurs (ou rémouleurs) à Laheycourt : ouvrier, le plus souvent ambulant, qui aiguise les couteaux, les ciseaux et autres objets tranchants sur une meule généralement à pédale qu'il déplace avec lui. Il y a aussi des taillandiers, moins nombreux : artisan, ouvrier qui fabrique les outils et instruments tranchants en fer utilisés dans de nombreux corps de métiers (ciseaux, serpes, émondoir, faux à élaguer, faux à herbe, coupe-paille, échardonnoirs, couperet de cuisine, hachoir à deux mains, tranchet, faucille…). Vers 1850, presque la moitié de la population de Laheycourt[23] exerce comme émouleur. En février-mars, ils partent vers la Champagne, la Brie, la Beauce et bien au-delà : le , François Bister, 69 ans, de Laheycourt, est décédé à Saint-Valery-en-Caux (Seine-Inférieure, actuellement Seine-Maritime)[24]. Il est dit rémouleur. Il est accompagné de son fils Jean Baptiste Bister, 31 ans, aussi rémouleur. Certains évolueront au XIXe siècle vers la bijouterie. Pierre Nicolas Blavat, décédé en 1814, est taillandier. Ses enfants seront émouleurs et bijoutiers. Trois de ses petits enfants seront bijoutiers, marchand-bijoutier, horloger. L'un d'eux s'installera à Reims comme bijoutier, antiquaire et aussi archéologue amateur.
Les coquins[25]
Au XIXe siècle, des nodules de phosphate de chaux, familièrement appelés "coquins", ont été extraits à Laheycourt et dans d'autres communes du voisinage (plus de 30 communes en Meuse). Il s'agit d'une veine de 300 km de long de l'Yonne jusqu'aux Ardennes sur 500 m à 3 km de large (d'autres gisements existent, notamment dans les Vosges, mais beaucoup plus petits, qui sont aussi exploités, notamment à Oelleville). En 1877, Charles de Molon, qui a découvert ces veines de phosphates vers 1850 (brevets d'applications en 1856 et 1857 pour la fertilisation agricole), et d'autres ailleurs en France, estime la quantité encore exploitable en Meuse à 80 millions de tonnes[26]. En 1886, on a extrait dans les départements de la Meuse et des Ardennes 76 600 tonnes de nodules[27].
L'extraction s'effectuait d'abord en surface, où les nodules sont libres (ils ont été séparés de la roche par l'érosion) puis avec des puits pouvant atteindre 20 m de profondeur, où les nodules sont empâtés dans la roche. "La grosseur des nodules varie de la taille d'une noisette à celle d'un œuf d'autruche". Il y avait des ateliers de lavage le long de la Chée ainsi que des moulins hydrauliques pour la pulvérisation des nodules. Il y avait un moulin à Laheycourt sur la Chée. À Villotte-devant-Louppy [28], le moulin à blé du Matron a été reconverti vers 1881 en moulin à phosphates. Une petite voie de chemin de fer à voie unique (également appelée tramway) assure le transport vers Revigny-sur-Ornain, où il y a aussi une importante usine à nodules (appartenant à M. Alcide Bister, natif de Villotte, qui se reconvertira ultérieurement dans la production de produits en béton et surtout d'animaux en pierre reconstituée).
L'extraction et traitement des phosphates de chaux ont été une activité importante pendant une trentaine d'années (environ 1860-1890) puis en déclin à cause de la concurrence d'autres sites plus productifs et mieux desservis pour le transport. Elle a pratiquement disparu en 1900.
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Blason | Parti : au 1er d'azur à deux bars adossés d'or, au 2e d'or à la roue d'engrenage de sable ; à la trangle ondée d'argent brochant en pointe sur le tout ; le tout sommé d'un chef de gueules chargé d'un lion léopardé d'or. |
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Détails | Création de R.A. Louis avec les conseils de la Commission Héraldique de l'UCGL. Adopté par la commune en janvier 2014. |
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