Rouvres-en-Xaintois est une commune française située dans le département des Vosges en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Rouvres.
Ses habitants sont appelés les Roburiens.
Comme son nom l'indique pour le distinguer de Rouvres-la-Chétive, le village fait partie de la région du Xaintois (peut-être dérivé du nom de la région voisine : Saintois, voir "Toponymie"), à mi-chemin entre Mirecourt et Châtenois. C'est un village en creux, avec une côte au nord orienté sud. Il y a une petite bosse en allant vers Dombasle-en-Xaintois: le lieu s'appelle le bien-nommé "Quatre-vents". La côte au nord, entre Rouvres et Baudricourt, orientée sensiblement est-ouest avec un saillant vers le sud à mi-chemin, s'élève avec le Cochon à son pied. Son versant est orienté sud et était couvert de vignes avant 1900 (le lieu-dit est : les Grandes Vignes). Le haut de la côte est à 352 m pour un village qui est à 313 m.
Oëlleville | ||
Dombasle-en-Xaintois | ![]() |
Baudricourt |
Ménil-en-Xaintois Gemmelaincourt |
Offroicourt Viviers-lès-Offroicourt |
Remicourt |
La commune est située dans le bassin versant du Rhin et le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meusele bassin versant de la Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Cochon, le ruisseau du Groseillier et le ruisseau du Puits de Haie[1],[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Nappe des Grès du Trias Inférieur ». Ce document de planification, dont le territoire comprend le périmètre de la zone de répartition des eaux[Note 2] de la nappe des Grès du trias inférieur (GTI), d'une superficie de 1 497 km2, est en cours d'élaboration. L’objectif poursuivi est de stabiliser les niveaux piézométriques de la nappe des GTI et atteindre l'équilibre entre les prélèvements et la capacité de recharge de la nappe. Il doit être cohérent avec les objectifs de qualité définis dans les SDAGE Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental des Vosges[2].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Rouvres-en-Xaintois est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[3],[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mirecourt, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (46,8 %), forêts (30,3 %), prairies (15,6 %), zones urbanisées (4,4 %), cultures permanentes (2,8 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Attestée sous la forme Ruver dès 1109[11]. On trouve les noms : Rouvre en Seintois (1261), Rouvre en Saintoix (1463), Roux en Sainctois (1622). On trouve Rouvres en Xaintois tardivement, en 1711[12].
Rouvres a pour origine le latin robur (c'est pourquoi les habitants sont des roburiens) qui signifie vigueur, force, dureté et désigne une variété de chêne (Quercus Robur), de haute élévation, aux branches tortueuses et noueuses. Ces arbres sont abondants dans le bois du Chanot situé au sud-ouest du village qui autrefois formait une vaste et unique forêt avec le bois de Haye jusqu'à Gemmelaincourt (carte de Cassini).
Seules trois communes voisines, Ménil, Dombasle et Rouvres sont "en-Xaintois". La lettre x a eu différentes prononciations dans les Vosges. Dans les noms de communes, Pouxeux (qui s'écrivait Poucheux sur la carte de Cassini), Uxegney, Xaronval, le x se prononçait autrefois ch, [ʃ], selon Albert Dauzat[13]. La prononciation française [ks] a cependant toujours existé pour le nom de la commune de Xertigny. Dans Bouxières-aux-Bois, Jeuxey, Jorxey, Maxey-sur-Meuse, Saulxures-lès-Bulgnéville, Ubexy et Vouxey, le x se prononce encore maintenant ss, [s][14].
Ainsi, le glissement de [s] en [ks] pour Rouvres-en-Xaintois au xviiie siècle pourrait s'apparenter à une influence française dans la plaine des Vosges.
Le village comprenait deux seigneuries, distinctes dans la répartition des affouages : la grande avait pour seigneurs les sieurs de Removille et du Châtelet, puis après 1621 les marquis de Removille dont les derniers représentants de la maison de Bassompierre résidaient à Baudricourt ; la petite dépendait de Châtenois et appartenait au duc de Lorraine puis au roi. L’abbé de Chaumousey possédait autrefois d’autre part quelques droits seigneuriaux. Sous l’Ancien Régime, Rouvres-en-Xaintois appartenait au bailliage de Mirecourt.
En 1790, Rouvres-en-Xaintois fut désignée pour chef-lieu du sixième canton du district de Mirecourt. Ce canton a subsisté jusqu’au 19 vendémiaire an X.
Une ordonnance du a réuni à cette commune le bois dit le Pransieux, précédemment enclave de Baudricourt. L’église actuelle a été construite en 1856. La mairie et l’école des garçons ont été construites en 1833 ; l’école des filles en 1836[11].
Le village était vinicole au XIXe siècle. Il y avait beaucoup de vignerons et des marchands de vins. La côte lieu-dit "les Grandes Vignes" était couverte de vignes jusqu'à la fin du XIXe siècle. Mais l'épidémie de phylloxéra atteint les Vosges en 1894. Le département est déclaré officiellement phyloxéré en 1905. Les vignes sont détruites. Elles seront partiellement replantées, notamment en plants Kuhlmann et Oberlin, mais les terrains seront surtout reconvertis en vergers de mirabelliers.
L’église, dédiée à Saint Élophe, était du diocèse de Toul, doyenné de Porsas. La cure était du diocèse de Toul et, antérieurement, à la collation du chapitre de Brixey.
L'ancien édifice était au même endroit que l'actuel mais orienté sensiblement suivant un axe est-ouest, légèrement incliné vers le sud, le chœur étant vers l'est[15]. Le cimetière était de chaque côté de l'église.
L'église actuelle est orientée sud-ouest. L'édifice a trois nefs et cinq travées. L'abside offre cinq grandes fenêtres. Les vitraux sont en grisaille de l'atelier Pierre Napoléon Rives, peintre-verrier à Nancy. Elle a coûté trente-deux mille francs, ce qui semble raisonnable pour la qualité et l'époque, selon l'abbé Chapia qui en fait la description dans L'ami de la religion et du Roi[16]. L'église a été consacrée le par l'évêque de Saint-Dié (Vosges)[16]. Toutefois, compte-tenu des fonds disponibles, l'église est sans clocher ! Il ne sera construit que 30 ans plus tard. Les cloches sont entreposées dans un hangar à la toiture incertaine (il s'agit donc des cloches de l'ancienne église). Sur un devis de 34 650 francs, la commune demande une subvention de 10 000 francs au Conseil Général des Vosges. La séance du , sous la présidence de Jules Ferry lui-même, est houleuse, le devis semblant trop élevé et la tour trop haute : 41 m. Une somme de 5 000 francs seulement sera accordée[17].
Lors de la réalisation du réseau communal d'eau potable, vers 1957, les tranchées creusées pour poser les tuyaux le long de la rue allant de la place de l'Église à la rue du Haut-de-l'Âtre (sur la photo de l'église : à l'endroit de la bordure de trottoir), ont révélé un grand nombre d'ossements (fémur, crânes…), témoins de l'ancien cimetière[18].
Vers la même époque, l'église a été rénovée : peinture intérieure; le coq, endommagé à la guerre 39-40, a été remplacé; des vitraux de l'église ont été remplacés. Les chutes de verres colorés ont été utilisées par les enfants qui les broyaient et en faisait des décorations collées avec de la colle de farine sur du carton, du bois…[18]. D'importants travaux d'entretien sont à nouveau réalisés en 1991-1992.
Le clocher de l'église abrite cinq cloches :
Le plénum à cinq cloches peut-être écouté ici[20].
Au sommet de la côte "les Grandes Vignes" se trouve une imposante croix de mission en béton, de 10 m de hauteur, tenue par des haubans, datant de la mission catholique de 1933. Elle a été restaurée en 2018.
Il y a aussi la présence de deux vieilles croix identiques anciennes (dont la date est inconnue), une avant la sortie du village en direction d'Offroicourt, et l'autre proche de la sortie sur la route départementale en direction de Dombasle-en-Xaintois et Ménil-en-Xaintois.
Le monument aux morts de la commune est placé dans le cimetière de la commune. La structure est un pilier commémoratif avec des décorations végétales avec des guirlandes, des palmes, des palmes avec ruban, des couronnes de lauriers mais aussi des décorations religieuse comme une croix latine en son sommet. Il est aussi décoré en son contour des bornes et des chaînes.
Avec Aouze, Soulosse-sous-Saint-Élophe et Grand, Rouvres est l'une des quatre communes vosgiennes « candidates » (sans consultation populaire) à l'implantation d'un site d'enfouissement de déchets nucléaires (type FAVL).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1802 | 1808 | Nicolas Blat(1748-1809) | ||
1808 | 1830 | Sébastien Grandidier(1766-1843) | ||
1830 | 1836 | Joseph Laprevote | ||
1836 | 1840 | Joseph-François Laprevotte | ||
1840 | 1843 | Joseph Poirson | ||
1843 | 1848 | Jean Baptiste Delorme | ||
1848 | 1852 | Joseph Poirson | ||
1852 | 1860 | Jean-Nicolas Lhotte | ||
1860 | 1871 | Jean Baptiste Nestor Laprevotte | ||
1871 | 1874 | Joseph Noirson | ||
1874 | 1874 | François Vauthier | Adjoint au maire qui a pris les fonctions | |
1874 | 1881 | Nestor Laprevotte | ||
1881 | 1882 | Jules Denizot | ||
1882 | 1885 | Jean-Nicolas Denizot | ||
1885 | 1885 | Jean-Nicolas Viriot(e?) | ||
1885 | 1900 | Auguste Prevot | ||
1900 | 19? | Auguste Parisot | ||
1923 | 1929 | |||
1929 | 1935 | Paul Bassot | ||
1935 | 1941 | Henri Moitsier | ||
1941 | 1947 | |||
1947 | 1953 | |||
1953 | 1959 | |||
1959 | mars 1965 | Georges Maton | ||
mars 1965 | mars 1971 | Roland Burnel | ||
mars 1971 | mars 1983 | René Poirot | Agent administratif SNCF | |
mars 1983 | mars 1989 | Hubert Munier | ||
mars 1989 | mars 2001 | André Vuillaume | ||
mars 2001 | août 2019 | Bernard Charles (1952-2019[21]) | DVD[22] | Électricien, décédé en cours de mandat. |
août 2019 | En cours | Marie-Brigitte Frament (°1961) |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2019, la commune comptait 274 habitants[Note 5], en diminution de 4,2 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,86 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1856 |
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361 | 363 | 462 | 519 | 640 | 673 | 673 | 700 | 587 |
1861 | 1866 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
602 | 593 | 551 | 557 | 539 | 515 | 503 | 470 | 454 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
459 | 387 | 430 | 423 | 375 | 395 | 403 | 374 | 356 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 | 2019 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
367 | 385 | 337 | 299 | 297 | 298 | 289 | 283 | 274 |
Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012, le dimanche , le taux d’abstention à Rouvres-en-Xaintois était de 16,23 % (265 inscrits, 222 votants pour 219 exprimés)[27], ce qui est inférieur à l'abstention nationale (20,52 %) mais supérieur à celle de la commune lors du premier tour de la dernière élection présidentielle (11,79 % en 2007)[27].
Lors de ce scrutin, les Roburiens se sont exprimés comme suit :
Marine Le Pen | François Hollande | Nicolas Sarkozy | Jean-Luc Mélenchon | François Bayrou | Nicolas Dupont-Aignan | Philippe Poutou | Jacques Cheminade | Eva Joly | Nathalie Arthaud |
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25,11 % | 24,20 % | 22,37 % | 11,42 % | 10,96 % | 1,83 % | 1,37 % | 1,37 % | 0,91 % | 0,46 % |
Ce scrutin montre une percée du Front national qui arrive en tête, ainsi que de l'extrême gauche (surtout à travers le Front de gauche) dans la commune, au détriment de Nicolas Sarkozy qui recule nettement.
Lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012, le dimanche , le taux d’abstention à Rouvres en Xaintois était de 13,58 % (265 inscrits, 229 votants pour 208 exprimés)[28], ce qui est inférieur à l'abstention nationale (19,66 %) mais supérieur à celle des seconds tours des deux dernières élections présidentielles (respectivement de 8,37 % en 2007 et 12,92 % en 2002)[28].
Lors de ce scrutin, les Roburiens se sont exprimés comme suit :
François Hollande | Nicolas Sarkozy |
---|---|
53,37 % | 46,63 % |
Ce scrutin montre un très bon report des voix de gauche (mais aussi des électeurs de François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan) en faveur de François Hollande. Le score de Nicolas Sarkozy est en effet inférieur au total additionné des voix UMP et FN du premier tour.
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