Mirecourt ([miʁkuʁ]Écouter, en vosgien de la montagne [miʁko]) est une commune française, chef-lieu de canton du département des Vosges dans l'arrondissement de Neufchâteau. Située en Lorraine, la commune fait aujourd'hui partie de la région administrative Grand Est.
Cet article possède un paronyme, voir Minecourt.
Mirecourt | |
Vue aérienne de Mirecourt. | |
Blason |
Logo |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Intercommunalité | Communauté de communes de Mirecourt Dompaire (siège) |
Maire Mandat |
Yves Séjourné 2020-2026 |
Code postal | 88500 |
Code commune | 88304 |
Démographie | |
Gentilé | Mirecurtiens |
Population municipale |
4 949 hab. (2019 ) |
Densité | 408 hab./km2 |
Population agglomération |
7 359 hab. (2015) |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 18′ 03″ nord, 6° 08′ 06″ est |
Altitude | 285 m Min. 261 m Max. 378 m |
Superficie | 12,12 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Mirecourt (ville-centre) |
Aire d'attraction | Mirecourt (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Mirecourt (bureau centralisateur) |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mirecourt.fr |
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Ses habitants sont appelés les Mirecurtiens.
Mirecourt est située au cœur du Xaintois, à 24 kilomètres de Vittel, 35 kilomètres d'Épinal, 40 kilomètres de Neufchâteau et 48 kilomètres de Nancy.
Ramecourt | Poussay | Mazirot |
Thiraucourt Domvallier |
Villers | |
Remicourt Domèvre-sous-Montfort |
Mattaincourt | Vroville |
L'altitude varie de 261 m à 378 m.
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Madon, le ruisseau du Val d'Arol, le ruisseau de Bazoilles, le ruisseau de Ravenel et le ruisseau de Talencourt[1],[Carte 1].
Le Madon, d'une longueur totale de 96,9 km, prend sa source dans la commune de Vioménil et se jette dans la Moselle à Pont-Saint-Vincent, après avoir traversé 47 communes[2].
Le Val d'Arol, d'une longueur totale de 13,9 km, prend sa source dans la commune de Domjulien et se jette dans la Madon à Marcheprime, après avoir traversé neuf communes[3].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Nappe des Grès du Trias Inférieur ». Ce document de planification, dont le territoire comprend le périmètre de la zone de répartition des eaux[Note 1] de la nappe des Grès du trias inférieur (GTI), d'une superficie de 1 497 km2, est en cours d'élaboration. L’objectif poursuivi est de stabiliser les niveaux piézométriques de la nappe des GTI et atteindre l'équilibre entre les prélèvements et la capacité de recharge de la nappe. Il doit être cohérent avec les objectifs de qualité définis dans les SDAGE Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental des Vosges[4].
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1939 à 2017 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[5]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −1,7 | −1,6 | 0,8 | 2,8 | 7,2 | 10,2 | 12,2 | 11,7 | 8,6 | 5,9 | 2 | −0,4 | 4,8 |
Température moyenne (°C) | 1,4 | 2,4 | 5,8 | 8,8 | 13,3 | 16,5 | 18,7 | 18,2 | 14,4 | 10,5 | 5,4 | 2,4 | 9,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,5 | 6,4 | 10,9 | 14,9 | 19,4 | 22,7 | 25,1 | 24,7 | 20,3 | 15,1 | 8,9 | 5,2 | 14,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−23 22.01.42 |
−23,8 21.02.56 |
−18 01.03.05 |
−8,3 21.04.91 |
−4 04.05.41 |
−0,5 02.06.75 |
2,5 17.07.80 |
1,8 29.08.79 |
−3 25.09.72 |
−8 20.10.72 |
−13,5 23.11.98 |
−22 29.12.41 |
−23,8 1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16 05.01.99 |
19 15.02.58 |
24,5 30.03.17 |
28,4 17.04.49 |
32,5 25.05.09 |
35 22.06.17 |
39,6 06.07.57 |
39,5 12.08.03 |
32,8 19.09.47 |
26,9 09.10.95 |
23 08.11.15 |
17,8 16.12.89 |
39,6 1957 |
Précipitations (mm) | 76,9 | 64,4 | 69,4 | 61,2 | 81,6 | 77,8 | 69,5 | 73,5 | 80,9 | 87,5 | 79,6 | 91,5 | 913,8 |
Mirecourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[6],[7],[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Mirecourt, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[9] et 7 232 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[10],[11].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mirecourt, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Etablie au confluent du Madon et du Val d'Arol, la ville s'étend surtout sur le versant ouest de la vallée du Madon.
Elle se développe en paliers successifs pour atteindre finalement les rives sinueuses de la rivière.
De ce point bas, Mirecourt offre aux visiteurs un spectacle des plus pittoresques qui laisse apercevoir un bâti intéressant tant par sa richesse architecturale que par le contexte environnemental du site.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (49,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (52,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (30,4 %), zones urbanisées (20,9 %), forêts (18,9 %), terres arables (15,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11 %), cultures permanentes (3,5 %)[14].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].
Mirecourt est desservie par plusieurs routes départementales. Elle est reliée :
Mirecourt possède sa propre gare ferroviaire se situant sur la ligne 14 qui relie Nancy à Contrexéville. Les autres gares ferroviaires les plus proches se trouvent à Charmes et à Épinal.
L'aérodrome d'Épinal-Mirecourt est situé à 6 km à l'ouest de la ville, sur le territoire de la commune de Juvaincourt.
Anciennes mentions : In Murici curte (960) ; Murichort (1180) ; De Modoricicurte (Xe siècle) ; Mirecourt, Mirecort (1234) ; Murecourt (1264) ; Murecourt sur Madon (1279) ; Mericourt (1284) ; Myrecort (1286) ; Mercort (1297) ; Muricort (xiiie siècle) ; Miricourt (1331) ; Mircourt (1332) ; Miricour (1392) ; Miricuria (1423) ; De Mirecuria (1427) ; Mercuria (1472) ; De Mercurio (1473) ; Myrecourt, Merecourt (XVIe siècle) ; Prope Mircuriam (1538) ; Mirecour (1656)[16].
Les historiens ont voulu trouver quelque analogie entre le nom de Mirecourt et celui de Mercure ; mais ils ne produisent à l'appui de leur opinion aucune citation, aucune tradition, ni aucun monument ancien[17]. Une autre hypothèse parle de Muricus curtis : curtis signifie domaine rural et Muricus est le nom de son propriétaire[18].
Mirecourt est fondée au cours du premier millénaire, au carrefour des routes menant de Toul à Épinal et de Neufchâteau à Châtel-sur-Moselle, au franchissement du Madon. La première mention de Mirecourt date de 960[19], dans un acte de l'empereur Othon II stipulant qu’un dénommé Urson a fait don d’un important domaine situé in Murici Curte.
Dans le courant du XIIIe siècle, elle fait partie du domaine seigneurial du comte-évêque de Toul, qui lui accorde des lettres de franchise en 1234. Un acte de 1284 (Ferry III) constate le rattachement de Mirecourt et de son territoire au duché de Lorraine. Mirecourt devient le chef-lieu de l'important bailliage de Vôge, mais est avant tout une cité de grand négoce.
Au XVIe siècle, les ducs de Lorraine y introduisent le savoir-faire des maîtres italiens dans la fabrication des violons, savoir-faire qui se perpétue jusqu'à nos jours. Ainsi, un certain Dieudonné Montfort, faiseur de violons, est déjà actif à Mirecourt en 1602[20]. En 1732, reconnaissant ce savoir-faire, le duc François III de Lorraine, futur empereur du Saint-Empire romain germanique, édicte une charte pour les « luthiers et faiseurs de violons de Mirecourt et de Mattaincourt »[21]. Il souhaite ainsi protéger cette corporation « des abus qui se glissent dans leur métier », et conserver « la renommée qu'elle s'est autrefois acquise, de contenir d'habiles faiseurs d'instruments »[20]. Parallèlement à cette activité de lutherie, Mirecourt devient également un haut lieu de la facture d’orgues au cours du XVIIIe siècle. Enfant de la ville, Léopold Renaudin illustrera son art à Paris avant d'épouser les idéaux révolutionnaires et de mourir sur l'échafaud.
La loge maçonnique Saint-Jean le Parfait Désintéressement à l'Orient de Mirecourt date de 1750 : c'est une les plus anciennes de France (elle a inauguré son temple le [22],[23]).En fait, il y eut trois loges maçonniques qui se succédèrent : les deux premières au titre distinctif de Saint-Jean le Parfait Désintéressement au XVIIIe siècle, la troisième au titre de l'Harmonie au XIXe siècle[24].
En 1766, à la mort de Stanislas Leszczynski, la Lorraine devient française, mais l'organisation administrative est maintenue. En 1776, Nicolas-Louis François de Neufchâteau achète l'office de lieutenant-général de bailliage.
La réforme administrative de 1789 fait de Mirecourt un chef-lieu de district du département des Vosges, puis un chef-lieu d'arrondissement ; ce statut sera perdu en 1926, du fait de la réduction massive du nombre de sous-préfectures (mesures d'économie prises par Raymond Poincaré).
Mirecourt accueille une des toutes premières écoles normales d'instituteurs de France, fondée en 1828.
À partir de 1870, un certain nombre de protestants venus d’Alsace s’installent à Mirecourt et dans ses environs et, en 1983, Pierre Maignial fonde la première église protestante sur Mirecourt[25].
Fondée en 1890 à Mirecourt, la Banque Kolb est la filiale du Crédit du Nord dans le Nord-Est de la France.
On fabrique aussi des instruments mécaniques (orgues de manège, serinettes…). La ville de Mirecourt a eu une renommée mondiale par sa production d'instruments du quatuor et surtout par sa production d'archets. Soixante maisons de luthiers et d’archetiers, de petites entreprises et d’usines de décolletage sont recensées à travers trois siècles. Elle compte aussi une usine de production de violons de l'entreprise Couesnon[26]. La majeure partie est en activité au XIXe siècle. L'activité d'archèterie chute avec l'arrivée des enregistrements sonores, dans la première moitié du XXe siècle[27].
En 1940, après l'Armistice, la Wehrmacht s'installe à Mirecourt. L'hôpital psychiatrique de Ravenel, en construction, est transformé en camp de transit et d'internement, le Frontstalag 120. De nombreux soldats français y restent prisonniers en attendant leur transfert dans des camps de prisonniers d'Allemagne. Les prisonniers « indigènes » (originaires des colonies) y restent plus longtemps ; le Frontstalag est fermé le . Ils seront envoyés dans d'autres camps en zone occupée. La ville est libérée le , par des éléments de l'armée américaine. Le site de Ravenel devient le 21st General Hospital de Washington qui fonctionnera jusqu'en 1946.
On fabrique encore de la dentelle à Mirecourt, notamment à la maison de la dentelle. Une école de lutherie y a été créée en 1970 par Étienne Vatelot.
En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[28] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
La commune fait partie du canton de Mirecourt, dont elle est le chef-lieu, et de la communauté de communes de Mirecourt Dompaire.
Depuis 1945, sept maires se sont succédé :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Liste des maires de 1822 à 1945
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novembre 1945 | octobre 1947 | Raymond Brahy | Rad.ind. | Médecin Conseiller général du canton de Mirecourt (1945 → 1947) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
octobre 1947 | mars 1971 | Henri Parisot (1895-1984) | RI | Négociant Conseiller général du canton de Mirecourt (1947 → 1973) Sénateur des Vosges (1959 → 1977) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1971 | mars 1977 | Robert Flambeau | UDF-PR | Entrepreneur Conseiller général du canton de Mirecourt (1973 → 1979) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1977 | 1999 | Jacques Zimmermann | CNIP | Bijoutier | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
février 1999 | mars 2001 | René Fritz | DVD | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2001 | mars 2014 | Maria Rouyer (1942- ) | DVG | Ancienne professeure d'allemand au lycée Jean-Baptiste-Vuillaume | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2014 | En cours | Yves Séjourné (1957- )[30] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
UDI-PR puis MRSL |
Cadre du secteur privé Conseiller régional du Grand Est (2015 → ) Président de la CC de Mirecourt Dompaire (2017 → 2020 ) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune de Mirecourt est jumelée avec le district de Bonn-Beuel. La localité allemande de Bonn Beuel a d'ailleurs prêté son nom à un quartier de Mirecourt.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[32].
En 2019, la commune comptait 4 949 habitants[Note 4], en diminution de 11,59 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,86 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 946 | 5 084 | 5 257 | 5 453 | 5 574 | 5 684 | 5 365 | 5 521 | 5 194 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 533 | 5 735 | 5 480 | 5 266 | 5 333 | 5 455 | 5 141 | 5 063 | 4 953 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 511 | 5 967 | 5 436 | 5 508 | 5 239 | 5 383 | 5 275 | 7 939 | 8 572 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 804 | 8 649 | 7 940 | 6 900 | 6 384 | 6 006 | 5 982 | 5 848 | 5 325 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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4 949 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Le Centre hospitalier spécialisé départemental orienté psychiatrie[35] est situé sur la commune de Mirecourt. C'est le premier employeur de la commune (environ un millier de salariés).
L'aéroport d'Epinal-Mirecourt, propriété du conseil départemental des Vosges, est géré par la SEAEM Vosges Aéroport (groupement composé de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Vosges et de la société indienne Super Airport Infrastructure India Pvt Ltd).
La Banque Kolb, filiale du Crédit du Nord, a son siège social à Mirecourt.
Jean Michel Prosper Guérin, La Pietà (1868), huile sur toile, conservée au Lycée Jean-Baptiste-Vuillaume.
La commune dispose d'un atelier jazz à l'école municipale de musique[56].
En 1979, la poste rend hommage à la lutherie par l'émission d'un timbre postal d'1,30 franc brun-rouge et sépia. Tiré à 10 millions d'exemplaires, il figure un violon symbolisé. Il est mis en vente en 1er jour à Paris et à Mirecourt le . Il porte le n° YT 2072[57].
L'origine de la lutherie lorraine semble remonter aux voyages des ducs de Lorraine en Italie, d'où ils ramenèrent d'excellents musiciens et luthiers à la fin du XVIe siècle[63],[64],[65].
On fabrique des violons en Lorraine depuis le XVIe siècle. Si l'existence du luthier Tywersus, cité par le luthier Nicolas Lupot au XVIIIe siècle, est incertaine, les premiers luthiers attestés en Lorraine, désignés comme « faiseurs de violons », sont contemporains de Girolamo Amati (1561-1630) et de Niccolò Amati (1596-1684). Il s'agit de Nicolas Renauld et de Nicolas Médard, ayant travaillé tous deux pour la Cour de Lorraine[20]. Le premier, qui n'a pas laissé d'instruments, a exercé son activité dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le second, dont on connaît plusieurs instruments, a travaillé à Nancy un siècle plus tard[20]. Nicolas Renauld, probablement lié à Kaspar Tieffenbrucker, a travaillé à Paris vers 1570 pour Charles IX, avec Andrea Amati et l'un des aïeux de Nicolas Médard, à la fabrication des instruments destinés à la Chapelle du roi de France. Nicolas Médard a travaillé sur les instruments de la Chapelle ducale de Charles IV[20]. Un violon de cette époque, armorié aux armes du duc de Lorraine et marqué à chaud « Nicolas Médard, à Nancy, 1665 », témoigne du talent de ce luthier. Plus tard, il aurait également fabriqué des instruments pour la Chapelle royale de Louis XIV, armoriés aux armes de France[20].
C'est tout particulièrement à Mirecourt que la lutherie prend son essor. Dès le début du XVIIe siècle, des luthiers s'installent dans la commune. Ainsi, en 1602, Dieudonné Montfort est déjà déclaré comme exerçant le métier de « faiseur de violon »[20]. On compte déjà 43 luthiers en 1635. Au milieu du XVIIe siècle, la famille de luthiers Lupot, dont descend le grand Nicolas Lupot, exerce déjà son art à Mirecourt.
Au XVIIIe siècle, la production artisanale se développe à Mirecourt, profitant des ressources inépuisables de la forêt vosgienne. En 1732, afin de réglementer cette profession florissante, la duchesse douairière Élisabeth-Charlotte d'Orléans, agissant au nom de François III de Lorraine, promulgue une charte visant à protéger la corporation des « luthiers et faiseurs de violons de Mirecourt et de Mattaincourt »[21], « des abus qui se glissent dans leur métier », afin de conserver « la renommée qu'elle s'est autrefois acquise, de contenir d'habiles faiseurs d'instruments »[20]. Ce sont en effet de véritables dynasties de luthiers et archetiers qui font la renommée de cet art, parmi lesquels il faut citer les Aldric, Lupot, Gand, Bernard, Jacquot, Nicolas, Mougenot, Vuillaume, dont Jean-Baptiste, surnommé le Stradivarius français, Charotte, Apparut, Hilaire, Collin, Laberte, Magnié, Peccate, Bazin, Ouchard, Caussin, dont François Hippolyte Caussin.
Le commerce et la fabrication de violons continue se développer au XIXe siècle, faisant de Mirecourt le principal centre de production d'instruments à cordes de France. En 1925, la lutherie à Mirecourt se composait ainsi de dix-huit ateliers et de quatre fabriques employant 680 ouvriers. Par après, on voit disparaître bon nombre de ces prestigieux ateliers. Toutefois, dans les années 1970 apparaît un renouveau grâce à la création de l'École nationale de lutherie à Mirecourt.
De nos jours, la lutherie fait toujours partie des traditions de la ville, qui se perpétuent grâce à l'École nationale de lutherie, où l'une des rares formations de lutherie est donnée dans le lycée Jean-Baptiste-Vuillaume[65],[66] et aux luthiers qui exercent encore dans la commune. Luthier renommé, Jean-Jacques Pages crée et produit des instruments de grande qualité qu'il copie sur les modèles des grands anciens comme les Amati et Stradivarius. Les frères Gérome ne sont que fabricants de guitares et de mandolines, mais la corporation des luthiers les a adoptés. La fierté de ces deux frères qui ont aujourd'hui pris leur retraite restera d'avoir reçu un jour la visite de Georges Brassens, venu leur acheter une guitare.
Un musée municipal de la lutherie permet d'approfondir sa connaissance de cet artisanat d'art. Comme œuvres picturales on notera un Portrait d'un musicien peint par le peintre belge François-Joseph Navez, daté de 1836 et la reproduction photographique d'un Portrait du luthier Nicolas Lupot, par Henriette Lorimier, daté de 1805, l'original a été déposé par le musée municipal de la lutherie à la Cité de la musique de Paris.
L'art aux fuseaux remonterait à l'époque égyptienne. Les grandes invasions plongèrent cet art dans l'oubli et ce n'est qu'à partir du XVIe siècle, qu'il fut introduit en Lorraine et notamment à Mirecourt par les luthiers italiens, soutenus par les Ducs de Lorraine[67].
Saint Pierre Fourier, curé de Mattaincourt, créa la confrérie des Sœurs de Notre-Dame et encouragea celles-ci à enseigner la dentelle dans leur école et à l'orphelinat. Les jeunes filles de grandes familles travaillaient à cet art d'agrément pour garnir leur trousseau. Les enfants de l'orphelinat, les femmes de familles ouvrières, les paysannes, s'y adonnaient pour le profit. En 1790, des milliers de dentellières travaillaient déjà pour des négociants de tous les pays voisins de nos frontières, la ville était mondialement connue, ainsi vers 1850, ce fut l'âge d'or de la dentelle de Mirecourt. Au milieu du XXe siècle, il ne reste à Mirecourt que quelques dentellières qui enseignèrent cet art, assurant ainsi le maintien de cette activité. Aujourd'hui, grâce à une association dynamique avec plus de 140 participants, Mirecourt a retrouvé sa renommée internationale avec sa dentelle aux fuseaux d'une finesse incomparable, jusqu'à la création de l'association Promotion et Renouveau de la dentelle. Grâce à celle-ci la dentelle renaît à Mirecourt, on y dispense des cours et organise des expositions permanentes, avec des dentellières au travail à la Maison de la Dentelle.
Figure | Blasonnement |
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— Malte-Brun, la France illustrée, tome V, 1884 | |
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