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Klingenthal [kliŋəntal] (Klingedol [kligədōl] en alsacien}, littéralement «Vallée des lames» en alsacien et en allemand, (les «lames» étant celles des épées et sabres autrefois fabriqués sur place) est un village français situé sur les communes de Bœrsch80 %) et d'Ottrott (20 %), dans la communauté de communes des Portes de Rosheim, dans le département du Bas-Rhin, en région Grand Est, anciennement région Alsace.

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Klingenthal

Vue sur le temple et la Maison de la Manufacture
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Bas-Rhin
Arrondissement Molsheim
Canton Molsheim
Commune Bœrsch, Ottrott
Code postal 67530
Code commune 67947
Démographie
Gentilé Klingenthalois(es)

Klingenthaler (alsacien)

Géographie
Coordonnées 48° 28′ 00″ nord, 7° 25′ 00″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Klingenthal
Géolocalisation sur la carte : France
Klingenthal
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Klingenthal
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Klingenthal

    Le village est créé ex nihilo à partir de 1730, lorsqu’une manufacture d'armes blanches est établie par Louis XV. La manufacture fonctionne pendant un siècle, puis son activité est transférée à Châtellerault. Néanmoins, de 1838 à 1962, le village continuera de fabriquer armes et outils tranchants pour le compte privé de l'entreprise Coulaux.

    On retrouve les traces de la « mono-industrie » d'État dans toute l'organisation du village : ateliers de forge (rez-de-chaussée) sur maisons d'habitation (1er étage), aiguiseries, moulins à eau, bassins de rétention et système de canaux, jusqu'aux équipements publics (école, église, temple).


    Géographie



    Localisation


    Au pied du Mont Sainte-Odile (764 m d'altitude), Klingenthal s'étire sur près de 2 km le long du ruisseau Ehn, dans une vallée encaissée et boisée du piémont vosgien en lisière du vignoble alsacien (route des vins d'Alsace à 2 km). Le centre du village est à 4 km du centre de Bœrsch, à 2 km d'Ottrott, à km d'Obernai et à 35 km au sud-ouest de Strasbourg. Il est également situé sur la route de Strasbourg au Champ du Feu (à 18 km), seule station de ski bas-rhinoise, et la plus proche de la capitale alsacienne.


    Lieux-dits et écarts



    Historiques


    Récents


    Environnement


    En raison du réchauffement climatique (sécheresses et épisodes de canicule prolongés en été), les feux de tourbières forestières ont eu tendance à se multiplier ces dernières années dans le massif Vosgien en particulier aux alentours de Klingenthal[1].


    Armoiries


    Les armes de Klingenthal se blasonnent ainsi :
    «D'azur à deux sabres versés d'argent, garnis d'or, posés en chevron renversé, les coquilles affrontées et accompagnés au point du chef d'une fleur de lis d'or.»[2]


    Deux sabres encadrant une fleur de lys, référence au roi Louis XV qui fonda la manufacture d'armes blanches.

    Le blason rappelle, par sa couleur et la disposition des sabres, celui de Bœrsch, commune qui accueille la majorité du territoire de Klingenthal. À la courbe des sabres de Klingenthal disposés en faux miroir qui s’ouvre vers la haut, répond la figure des poissons argentés de Bœrsch (perches) selon des couleurs, une courbure et une ouverture identiques.


    Toponymie


    En 1730, Louis XV fonde au lieu-dit Struttmatt, la Manufacture Royale des Armes Blanches d'Alsace. Ainsi, les premières lames d'épée sont signées « d'Alsace ». Le nom Klingenthal n'existe pas encore. Créée avec dix ouvriers de Solingen, la Manufacture est une usine, pas encore un village avec un nom. Le nom Klingen-Schmiede im Ehn-Thal, que l'on peut traduire par les Forges de lames de la Vallée de l’Ehn, et qui aurait été par la suite simplifié en Klingenthal, est d'abord déposé.

    Le nom Klingenthal apparaît néanmoins dès 1731 dans un registre de baptême de Barr où on lit "Johann Wilhelm Kind, Klingenschmied im Klingenthal" (Forgeron à Klingenthal) Le nom est formé sur un modèle où on désigne simplement le lieu par l'activité qui s'y trouve : ici, les lames, ou plus exactement le bruit caractéristique que l'on y entend : le verbe alsacien klingen signifiant sonner ou tinter. La ville de Solingen d'où viennent une partie des premiers ouvriers qualifiés est d'ailleurs appelée, sur ce même modèle : Klingenstadt, la Ville des lames, ou la Ville qui sonne.

    Dans les rapports officiels de la Manufacture avec Paris, le nom est parfois francisé. Dans le rapport de Peloux de 1735, le nom devient Clinquethal. En 1794, on trouve la francisation : Clingental.

    Sous les périodes allemandes de 1870-1918, puis 1940-44, il y avait deux Klingenthal dans le même pays. Le village alsacien avait pris pour nom exact Klingenthal-im-Elsass (en Alsace), pour le différencier de la ville homonyme Klingenthal-im-Sachsen (en Saxe), située près de la frontière tchèque, centre d'instruments de musique (violon, accordéon), et station de sports d'hiver (saut à ski).


    Histoire



    Avant la Manufacture


    Scierie et maison forestière à Klingenthal, près du Hagelschloss, 1830. Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
    Scierie et maison forestière à Klingenthal, près du Hagelschloss, 1830. Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg

    Avant 1583, la vallée de l'Ehn, peu habitée, est déjà un lieu de passage, notamment vers le monastère du Mont Saint-Odile, attesté en 738, distant de 7 km. Le lieu est dénommé Widenstrum ou Widenstrout dans les écrits du roi Henri IV de Germanie (XIe s.)[3].

    En 1583, le Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg, propriétaire du couvent de Saint-Léonard (1134) décide la création — à l’endroit de l’actuel château — d’un «Schliffmühle» sur l’Ehn, un moulin à aiguiser où on réparait outils, faux, couteaux et armes, nécessaires au travail sur les terres conventuelles. Ce moulin était doublé d'une forge, dont Philippe Silbereisen était le forgeron.

    L'Alsace devient française sous Louis XIV en 1648. Le roi décide l'établissement d'une manufacture d'armes blanches dans le pays, près de la nouvelle frontière, afin que les armes soient à portée des troupes en cas de besoin. Il faut attendre presque un siècle pour que ce vœu devienne réalité.

    Le Grand Chapitre de Strasbourg, propriétaire des lieux, autorise en 1692 la création d'une scierie, mue par l'eau de l'Ehn, à côté d'une ferme existante au lieu-dit Entenpfühl. Le lieu accueille également une blanchisserie par la suite.


    Le temps de la Manufacture


    Vue de la manufacture d'armes à Klingenthal, 1830. Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
    Vue de la manufacture d'armes à Klingenthal, 1830. Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

    Jusqu'au XVIIIe siècle, la France ne disposait pas de manufacture forgeant les lames pour les armes blanches. Les lames "ordinaires", étaient fabriquées par des forgerons et des fourbisseurs locaux, parfois dans des forges volantes qui s'établissaient là où était la demande. Mais les lames de meilleure qualité étaient importées de la plus renommée des manufactures "Européennes", celle de Solingen en Westphalie (Allemagne). Louis XV décide d'y remédier et charge le secrétaire d'État à la Guerre, Nicolas Prosper Bauyn d'Angervilliers, d'établir une manufacture d'armes blanches en son Royaume.

    Le le Roi délivre ainsi des lettres patentes pour l'établissement d'une Manufacture royale d'armes blanches en Alsace. Jean-Henri d'Anthès exploite et dirige les différentes forges en Haute-Alsace (actuel Haut-Rhin), et a déjà choisi, en 1713, la vallée de l'Ehn, en amont d'Obernai, pour installer sa dernière forge, en raison de la présence du cours d'eau obligatoire pour la production d'énergie nécessaire au fonctionnement des usines, de nombreuses matières premières utiles à la construction et au fonctionnement de l'usine (bois, grès). La proximité du Rhin permet le transport de l'acier venant de Siegen et de l'Arsenal de Strasbourg pour l'écoulement des armes et la pratique de l'alsacien, en usage dans la région, permet aux premiers ouvriers venus de Solingen de mieux s'intégrer. Pour la création initiale de la manufacture, Jean-Henri Anthès débauche en effet des ouvriers de Soligen, de Remscheid en Westphalie, et de Saint-Blaise dans la Forêt Noire[4].

    En 1740, 5 ans après la mort du fondateur Anthès, la Manufacture obtient enfin le monopole de fabrication des armes blanches pour les armées françaises. Le duc de Choiseul, Ministre de la guerre de Louis XV décide en 1763 de rénover entièrement la Manufacture. L’établissement emploie alors 200 ouvriers, le village compte 600 habitants. De nombreux ouvriers ne peuvent déjà plus se loger sur place et doivent s'établir à Ottrott ou Bœrsch.

    De «Royale», la manufacture de Klingenthal devient «Nationale» après la Révolution en 1792, «Impériale» en 1804, puis à nouveau «Royale» en 1815.

    Sous l'Empire, le prince Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Bonaparte, alors empereur, vient en visite a Klingenthal le 1805 et, selon la tradition, loge au Château. En 1810, forte des guerres napoléoniennes, l’industrie de l'armement à Klingenthal n'a cessé de croître : la manufacture emploie alors 600 ouvriers qualifiés.

    La manufacture de Klingenthal faisait partie des manufactures d'armes impériales avec notamment pour les armes blanches la manufacture de Versailles et la manufacture d'armes de Saint-Etienne, ainsi que celles de Charleville et de Turin. Pour les armes à feu, les manufactures impériales de Tulle, Maubeuge, Mutzig, Roanne, Culembourg, Liège puis plus tard celle de Châtellerault.

    L'année 1813 marque l'apogée de la production. À la suite de la campagne de Russie, Napoléon réorganise son armée et passe une vaste commande d'armes blanches à Klingenthal. La production d'épées et sabres de cavalerie est plus que doublée, passant de 32 000 en 1811 à près de 71 000 en 1813. On atteindra le nombre maximal de 679 ouvriers[5]. L'abdication de Napoléon en 1814 fait néanmoins chuter la production à 52 000 en 1814. La chute est encore plus brutale en 1815 et perdure au cours de la période d'occupation alliée.

    En 1817, à la suite de la création de la manufacture d’armes de Zlatooust en Russie en 1815, un accord entre États envoie une équipe d’ouvriers spécialisés de la manufacture de Klingenthal pour aider à cette création en apportant le savoir-faire alsacien. En 1836, un autre accord envoie le maître-armurier klingenthalois Ignace Sprenger à Zlatooust pour transférer la technique de fabrication de cuirasses de cavalerie résistantes aux balles de fusil. La mission sera accomplie, mais l’homme mourra sur place en .

    Louis XVIII fonde, en 1819, la manufacture d'armes blanches de Châtellerault destinée à remplacer celle de Klingenthal, jugée trop proche de la frontière de l’est. Napoléon vient de subir une déroute, et Louis XVIII a beau être la "créature" des Prussiens et des Autrichiens, leur présence à deux pas de ses usines d’armement de Maubeuge, Charleville et encore plus Klingenthal, l’inquiète. Châtellerault est située loin de toute frontière. La coutellerie s’y est développée au fil des siècles et les ouvriers sont des experts recherchés, d’autant que, jusqu’en 1830, la Manufacture de Châtellerault se consacre exclusivement aux armes blanches. La Vienne est également un fournisseur plus puissant d’énergie motrice, les roues étant progressivement remplacées par des turbines électriques. Dès 1819 donc, un armurier et un réviseur sont détachés d'Alsace vers la nouvelle manufacture pour former les premiers ouvriers.


    L'exil vers Châtellerault


    Manufacture d'armes de Châtellerault sur la Vienne. Construite en remplacement des manufactures du Nord et du Nord-Est, dont celle de Klingenthal
    Manufacture d'armes de Châtellerault sur la Vienne. Construite en remplacement des manufactures du Nord et du Nord-Est, dont celle de Klingenthal

    La fermeture de la Manufacture d’Armes de Klingenthal est actée en 1833 par le gouvernement qui argue que la proximité des frontières rend son exploitation incertaine en cas de conflit, notamment avec le voisin allemand.

    La manufacture est vendue aux enchères en 1838. L'État vend trois martinets, cinq aiguiseries, deux maisons de maître, neuf ateliers, deux magasins, une forerie, une « caserne », un grand réservoir, une dizaine de maisons, un bâtiment de sept étables à vaches, dix-huit petits jardins et plus de 5 hectares de prairies et de terres. La famille Coulaux acquiert l'outil de production. L’établissement devient «Entreprises Coulaux».

    Lors du déménagement de la manufacture vers Châtellerault, ce sont des dizaines de Klingenthalois qui doivent suivre leur emploi et s'exiler vers leur nouveau destin. Ils seront rejoints par d'autres après 1870 et l'annexion de l'Alsace. Ce fut un voyage sans retour, et la plupart des nouveaux arrivants optèrent pour la nationalité française. La communauté klingenthaloise se regroupe dans le quartier de Châteauneuf autour de la nouvelle église Saint-Jean-l'Evangéliste. Dans la « chapelle des Alsaciens », les inscriptions en allemand des vitraux rappellent la province perdue, et les tombes du cimetière de Châteauneuf portent de plus en plus de patronymes alsaciens. En 1936, on fêta officiellement les 100 ans de Grégoire Schaffner, né à Klingenthal en 1836 et exilé à l'âge de trois ans, en lui remettant la Légion d'Honneur. Il s'éteindra deux ans plus tard, dernier témoin de l'aventure qui avait conduit les ouvriers en armes de Klingenthal jusqu'aux rives de la Vienne[6].


    Après la Manufacture


    1933 : un sabre d'honneur créé spécialement pour George Washington à Klingenthal, « hommage des jeunes révolutionnaires français », est remis au président Roosevelt.
    1933 : un sabre d'honneur créé spécialement pour George Washington à Klingenthal, « hommage des jeunes révolutionnaires français », est remis au président Roosevelt.

    Alors que l'Alsace-Lorraine est en train d'être rattachée à l'Allemagne en 1870, les troupes allemandes qui occupent Klingenthal emportent toutes les armes qui s’y trouvent. Un demi-siècle plus tard, pendant la Première Guerre mondiale, des soldats allemands occupent les locaux de la manufacture de Klingenthal, remplacés bientôt par des prisonniers russes.

    Dans l'entre-deux-guerres, le , un sabre d'honneur créé spécialement pour George Washington, que les volontaires français de la Révolution avaient fait exécuter à la manufacture de Klingenthal, est remis au président Roosevelt des États-Unis. C'est un « hommage des jeunes révolutionnaires français au noble champion des guerres de l’Indépendance. » La garde du sabre représente un aigle américain. Le monogramme de Washington surmonté de l’aigle et des étoiles de l’Union est reproduit à la fois sur la garde et sur la lame.

    Après la Seconde Guerre mondiale, trois martinets et une forge sont encore en activité pour produire des faux et des faucilles en 1945. Dix en plus tard, en 1955, seule une dizaine d'ouvriers demeurent aux établissements Coulaux de Klingenthal.

    La dernière forge de Klingenthal cesse son activité en 1962. Ironie du sort, c'est dans l'aiguiserie n°1, construite dès 1730 et transformée en martinet, qu'est forgée la dernière faux, par le dernier ouvrier de l'épopée des lames : Georges Aschauer, lui-même héritier, après sept générations, du savoir-faire de son aïeul Andreas Aschauer, 1er aiguiseur venu de Solingen en 1730.

    Une Association pour la sauvegarde du Klingenthal, visant à préserver les patrimoines industriels, architecturaux, sociaux et immatériels (savoir-faire, métiers) du village-manufacture est créée en 1991.

    En 1995, le colloque international « Écologie, éthique, spiritualités », organisé par Pax Christi-France, débouche sur l'appel de Klingenthal[7].


    Liaison avec Strasbourg


    En 1930, une ligne de tramway Strasbourg-Ottrott fut inaugurée. Exploitée par la Compagnie des Tramways Strasbourgeois, elle partait de l’Ancienne Gare à Strasbourg, située à l’emplacement actuel de la Place des Halles, passait par la Montagne Verte, Lingolsheim, Entzheim, Geispolsheim, Blaesheim et Obernai. À Meistratzheim, elle rejoignait une ancienne voie existante d’Erstein à Ottrott.

    Cette ligne champêtre de 35 km desservait une douzaine de stations et était entièrement électrifiée et dotée d'un matériel moderne permettant d’atteindre le terminus en deux heures au prix relativement modique de 5,5 francs. De là, un autocar prenait le relais pour amener pèlerins et touristes jusqu’au Mont Sainte-Odile via Klingenthal. Un cadencement — jusqu’à huit trams par jour dans chaque sens — a permis de transporter plus de 1 600 000 voyageurs en 1937.


    Conditions de vie


    Du temps de la Manufacture, les Klingenthalois étaient soumis directement à l'État français. Ils jouissaient certes de privilèges en étant dispensés de taxes et d'impôt, dispensés de conscription. En contrepartie, le travail était dur. Le contrôle pour la qualité des armes ou pour tenir la demande de production de fourniture des armées imposait une stricte organisation des conditions de travail. En outre certains métiers étaient particulièrement pénibles. Les aiguiseurs par exemple inhalaient de fortes quantités de poussière d'usure des meules de grès, les polisseurs respiraient eux la fine poussière de charbon, toutes deux fortement nuisibles à la santé. Beaucoup souffraient de silicose et mouraient jeunes.

    À partir du XIXe siècle, à la mono-industrie des armes blanches et des outils de taille viennent progressivement s'ajouter les activités agricoles, forestières (scieries) – qui pré-existaient; mais se redéveloppent en temps de crise de la production et de chômage – puis de tourisme et de villégiature dès le dix-neuvième siècle, hôtels, restaurants.

    Depuis la riche et très peuplée plaine d'Alsace, Klingenthal est une des premières vallées où on puisse se « mettre au vert » et se consacrer à la randonnée (Club Vosgien), et à la chasse. Sans connaître le développement d'une station touristique comme le Hohwald proche, quelques Strasbourgeois et Alsaciens fortunés y installent leur résidence secondaire, et certains anciens établissements de la Manufacture sont aménagées en restaurants, en pensions ou en hôtels.


    Odonymie


    L’odonymie ou « science des noms de rue », permet une plongée linguistique dans l’histoire du village de Klingenthal. Depuis 2010, à l’instar des communes de France et d’ailleurs qui ont retrouvé les anciennes appellations en langue locale, Klingenthal a inauguré ses nouvelles plaques de rue, remettant l’appellation alsacienne « sous le français ». On trouve ainsi :


    Où voir des armes de Klingenthal ?


    Poignée du sabre d'Oumar Tall, exposé au Musée des civilisations noires de Dakar.
    Poignée du sabre d'Oumar Tall, exposé au Musée des civilisations noires de Dakar.

    Épées d'académiciens


    Article détaillé : Épée d'académicien.

    Nombres d'épées d'académiciens sont des épées réalisées à Klingenthal, pour tout ou partie : le plus souvent, seule la lame a été forgée en Alsace. Le reste est laissé aux soins d'un joailler.

    Remise à l’élu quelques jours avant sa réception, l’épée est à l’origine le signe de l’appartenance des académiciens à la Maison du roi ; son port se généralise à partir de la Restauration ; seuls les ecclésiastiques et, en principe, les femmes n’en reçoivent pas. Jacqueline de Romilly n’en portait pas. Elle l'avait remplacée par un sac à main brodé. Alors que Hélène Carrère d’Encausse, Florence Delay, Assia Djebar, Simone Veil, Danièle Sallenave et Dominique Bona ont choisi d'en porter une.

    Traditionnellement la poignée de l’épée porte les symboles représentant la vie et l’œuvre du futur académicien. Son épée, emblème de sa personnalité, est généralement offerte au nouvel académicien par ses amis et admirateurs grâce à l’ouverture d’une souscription (Comité de l’épée), au cours d’une cérémonie qui précède la réception officielle. Elle revient à la famille lors du décès de ce dernier.

    L’épée d’académicien est conçue avec beaucoup de liberté par des artistes joailliers tels que Goudji, la maison Arthus Bertrand, René Boivin, Stéphane Bondu, Boucheron, Cartier, Mellerio dits Meller, Jean Vendome, etc. ou des artistes renommés tels que Pierre Soulages, César, Ousmane Sow. Les épées anciennes sont fourbies par Michel Renonciat[8].

    Liste des académiciens possesseurs d'épées de Klingenthal
    Académicien Dates Qualité(s) Académie

    ou Distinction

    Élu en Lame Poignée ou autre
    Joseph Barthélemy 1874-1945 juriste, ministre de la Justice (régime de Vichy) Sciences morales et politiques 1927 « Coulaux et Cie Klingenthal »[9] Griffe Mellerio dits Meller, Paris. Poignée: or, fusée ajouré: 12 tiges avec liens torsadés sertis de 218 diamants. Fusée: blason gravé d'Auch, plume or, cartouche ovale: symbole gravé de la justice: glaive & balance. Pommeau: sphère de lapis-lazuli, décor 18 étoiles en or. Fourreau: cuir à 2 garnitures or. Chape: or, décor gravé: couronne de laurier cerclant la Loi & attache à la croix basque, pastille de nacre. Bouterolle: or & diamants
    Georges Duplessis 1834-1899 historien d'art Académie des Beaux-arts 1891 « Manufacture Coulaux et Cie Klingenthal.»[10] XIXe siècle
    Maréchal Juin 1888-1967 général d'armée, maréchal de France Académie française 1952 « Coulaux »
    Louis Landouzy 1845-1917 médecin neurologue Académie des sciences 1913 "Coulaux à Klingenthal" "Maison Falize"[11]
    Henri Lavagne 1939 historien de l'Antiquité romaine Inscriptions et Belles-Lettres 2006 épée de 1825 ayant appartenu à un officier de la Garde de Charles X[12].
    Jules-Eugène Lenepveu 1819-1898 peintre Académie des Beaux-arts 1869 « Coulaux et Cie Klingenthal » [13] Épée de cour, 1er ou 2nd Empire. Poignée: bronze & nacre, décor: motifs végétaux & arabesques. Garde: aigle aux ailes éployées dans couronne de laurier et de chêne. Lame triangulaire damasquinée, feuillages & trophée d'armes.[13]
    Frédéric Masson 1847-1923 historien Académie française 1903 « Coulaux et Cie Klingenthal » [14]
    Alfred Mézières 1826-1915 historien de la littérature, homme politique Académie française 1874 « Coulaux et Cie Klingenthal »[14].
    Pierre de Nolhac 1859-1936 historien et poète parnassien Académie française 1922 « Coulaux et Cie Klingenthal »[15].
    Paul Pascal 1880-1968 chimiste Académie des sciences 1845 « Coulaux et Cie à Klingenthal France »[16] Épée de 1947. Garde: laiton laqué, pommeau: ivoire. Capuce: «pax bellum», motif: moisson & usine dans livre ouvert. Couronne de laurier. Signature «Recker Brasier». Garde: bobine électrique stylisée, «1909». Poignée: figure gravée d’Athéna, bombe gravée sur plaquette ivoire. Pommeau: insert argent «PP». Fourreau: peau de serpent gris. Attache & bouterole: laiton. Bouton:ivoire
    Henri Rabaud 1873-1949 compositeur et chef d’orchestre Académie des Beaux-arts 1918 « Coulaux et Cie Klingenthal » [14]
    Jean Tharaud 1877-1952 écrivain Académie française 1946 « Coulaux »[17]
    à compléter

    Politique et administration



    Liste des entrepreneurs de la manufacture


    Il n'y a pas de maire à Klingenthal car elle n’a jamais été constituée en commune. La « politique » et la police sont du ressort direct de l'État français, à travers l'entrepreneur de la Manufacture, son représentant.

    Liste des entrepreneurs successifs (Manufacture, puis Établissements Coulaux)
    Période Entrepreneur Origine Dénomination de l'établissement
    1730 1733 Henri Anthès (1670-1733) All. puis Ht-Rhin Manufacture Royale d’Alsace (1730-ca.1768)
    1733 1735 Jean-Phlippe Anthès (1699-1760) All. puis Ht-Rhin
    1735 1736 François Joseph de Mackau (baron)

    Wiedemann

    Hurtigheim

    Strasbourg

    1736 1738 François Joseph de Mackau (baron)

    Frédéric Wolff

    Hurtigheim

    Strasbourg

    1738 1747 Frédéric Wolff Strasb.(banquier)
    1747 1753 Jean Philippe Richshoffer (1717-1796) Strasbourg
    1753 1765 Lucien Jacques Maupetit Paris (armurier)
    1765 1784 Louis-Antoine Gau de Vaumarin

    François-Daniel Oesinger

    Strasbourg

    Strasbourg

    Manufacture Royale de Klingenthal (ca.1768-1792)
    1784 1791 Jean-François Perrier
    1791 1801 De Bissy et consorts Manufacture Nationale (1792-1804)
    1801 1836 Jacques Coulaux (1762-1834)

    Julien (II) Coulaux père (1764-1844)

    Manufacture Impériale (1804-1815)
    Manufacture Royale (1815-1836)
    1838 1840 Julien (III) Coulaux fils (1807-1840) Coulaux Aîné & Compagnie
    1840 1842 Charles-Louis Coulaux (1810-1887) Coulaux & Compagnie
    1887 1925 Julien (IV) Coulaux (fils de Ch-L) (1844-1925)
    1925 1962 directeurs à Montbrison, Loire, à compléter Coulaux & Compagnie S.A.

    Demandes d'indépendance


    Création du Roi de France, le village-manufacture a vécu un siècle en autonomie par rapport aux communes de Bœrsch, Ottrott et Obernai qui l'accueillaient sur leur ban. Le roi assurait la politique, réglait sa vie, assurant travail et logement. Les ouvriers et habitants étaient par exemple exempts de taxes et impositions, mesures reconnues et rappelées dans les Lettres Patentes accordées à chaque nouvel entrepreneur, qui jouait en quelque sorte aussi le rôle de maire ou de gouverneur du village. La vente de la manufacture par Paris, et son "déménagement" vers Châtellerault fut un rappel aux réalités.


    État Civil


    Klingenthal dépend des communes de Bœrsch et Ottrott. Néanmoins, le village possède ses propres registres d'état-civil de 1840 à 1871, et depuis 1877. Quant aux registres paroissiaux, la paroisse catholique Saint-Louis est une annexe de Bœrsch et Ottrott, la paroisse protestante est une annexe de Heiligenstein.


    Population et société



    Démographie



    Évolution démographique

    Klingenthal n'étant pas érigée en commune, l'évolution du nombre d'habitants n'est estimée qu’approximativement au travers de données trouvées dans divers documents et recensements officiels concernant les bans de Bœrsch, d'Ottrott, en incluant parfois les habitants d'autres écarts proches (Kupferhammer, maisons forestières, etc.).

    Évolution de la population [ modifier ]
    Année 1760 1784 1805 1818 1836 1841 1853 1866 1900 1939 1952 1990 1999
    Pop. estimée 250 600 650 762 756 593 570 497 620 240 350 450 650
    Détail 17 foyers luthériens

    2 foyers réformés

    32 foyers cathol.


    ban Bœrsch: 654

    ban d’Ottrott: 66

    ban d'Obernai: 42

    rapport Krantz

    Bœrsch:653

    Ottrott: 103


    recens.

    Bœrsch:507

    Ottrott: 86


    recens.

    Commentaire au dép. de

    l'entrepr.

    Gau

    croissance régu-

    lière dû au dév.

    de la Manufacture

    baisse due aux

    départs vers

    Châtellerault


    Origines

    Village créé ex-nihilo à partir d'un noyau d'ouvriers et de cadres étrangers à la région, il n'y a plus aujourd'hui de traces de cette singularité, que ce soit dans le parler ou dans un accent spécifiquement klingenthalois. Il reste néanmoins, dans la patronymie, une trace de ces ascendants étrangers, main d’œuvre qualifiée, que Louis XV a demandé d'aller chercher à Solingen et Remscheid, en Rhénanie (région de Cologne et Düsseldorf) pour commencer la production des armes blanches. Les patronymes Aschauer, Schmid, Schmidt, Engels, Kind, Wundes, Evertz, Eichhorn, Kind, Degard (Teegarten), rappellent ces origines lointaines du Rhin inférieur.


    Culture


    Ancienne école communale transformée en Maison de la Manufacture
    Ancienne école communale transformée en Maison de la Manufacture

    Sports



    Commerce et hébergement



    Festivités



    Patrimoine



    De l'ancienne manufacture


    Un circuit signalétique mettant en avant 23 bâtiments-vestiges de la manufacture a été mis en place par la Maison de la Manufacture[23].


    Restaurants



    Autres



    Disparu



    Personnalités liées à la commune


    Henri d'Anthès, fondateur de la manufacture de Klingenthal
    Henri d'Anthès, fondateur de la manufacture de Klingenthal
    Cuirasse, 1825, par François-Joseph Bisch
    Cuirasse, 1825, par François-Joseph Bisch
    Charles-Louis Coulaux (1810-1887), directeur de la manufacture, maire de Strasbourg, député.
    Charles-Louis Coulaux (1810-1887), directeur de la manufacture, maire de Strasbourg, député.

    Klingenthal et les arts



    Dans la littérature



    Au cinéma



    Dans les musées



    Voir aussi



    Bibliographie



    Liens externes


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    Notes et références


    1. « Ottrott. Cent mètres carrés de tourbe partent en fumée », sur www.dna.fr (consulté le )
    2. Daniel Juric, « 67052 - KLINGENTHAL », sur armorialdefrance.fr, (consulté le )
    3. PiP vélodidacte, « Droits de chasse à Ottrott, en 1059 », sur Autour du Mont-Sainte-Odile (consulté le )
    4. Aimé Auteur du texte Reinhard, Le mont Sainte-Odile et ses environs : notices historiques et descriptives : par Aimé Reinhard ; avec les planches dessinées par Silbermann, gravées par Weiss et publiées pour la première fois en 1781, (lire en ligne)
    5. « Manufacture d'armes blanches de Klingenthal », sur www.tircollection.com (consulté le )
    6. « https://www.lanouvellerepublique.fr/chatellerault/3-l-arrivee-des-alsaciens-a-la-manu », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
    7. « L'appel de Klingenthal - 1995 » [PDF] (consulté le ).
    8. « L’habit vert et l’épée | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
    9. Masson, Clovis Edmond, Oxford University Press, coll. « Benezit Dictionary of Artists », (lire en ligne).
    10. « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur www.photo.rmn.fr (consulté le )
    11. (en) Rouillac, « 30th Garden Party Sale - II - Monday, June 11th 2018 Artigny Castle in Touraine », sur www.rouillac.com (consulté le )
    12. « ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES »
    13. « Collections des musées d'Angers - Affichage d'une notice », sur ow-mba.angers.fr (consulté le )
    14. « Épées d’académiciens, Bibliothèque de l’Institut de France »
    15. Ader, « Belle épée d'académicien de Monsieur Pierre... », sur Ader (consulté le )
    16. « Photographie de la poignée de l’épée d’académicien de Paul Pascal », sur CALAMES : 201918141229668, (consulté le )
    17. (en) « Épée d’académicien de Jean Tharaud (1877-1952)… », sur LotSearch (consulté le )
    18. « Maison de la Manufacture d’Armes Blanches », sur RéMuT: le réseau national des Musées et collections Techniques (consulté le )
    19. « klingenthal », sur serge.haffner.pagesperso-orange.fr (consulté le )
    20. « Orgue de Klingenthal, St-Louis », sur decouverte.orgue.free.fr (consulté le )
    21. « Orgue de Klingenthal, église protestante », sur decouverte.orgue.free.fr (consulté le )
    22. « L'aide aux vacances »
    23. « Les vestiges », sur www.klingenthal.fr (consulté le ).
    24. Patrick Mortal, Les armuriers de l’État : Du Grand Siècle à la globalisation 1665-1989, Presses Universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2276-2, lire en ligne).
    25. « KREBS Clément, Paul - Maitron », sur maitron.fr (consulté le ).



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