Glomel [glɔmɛl] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, au cœur de l'Argoat, en région Bretagne. Elle est la capitale de la treujenn-gaol, c’est-à-dire la clarinette populaire jouée en Centre-Bretagne. La commune englobe son ancienne trève de Trégornan qu'elle a annexée à la Révolution.
Glomel | |
![]() Église et rue principale de Glomel. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Arrondissement | Guingamp |
Intercommunalité | Communauté de communes du Kreiz-Breizh |
Maire Mandat |
Thierry Troël 2020-2026 |
Code postal | 22110 |
Code commune | 22061 |
Démographie | |
Gentilé | Glomelois |
Population municipale |
1 363 hab. (2019 ![]() |
Densité | 17 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 13′ 25″ nord, 3° 23′ 42″ ouest |
Altitude | 295 m Min. 134 m Max. 307 m |
Superficie | 79,93 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Rostrenen (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Rostrenen |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site officiel de la commune |
modifier ![]() |
Ses habitants sont les Glomelois et les Glomeloises.
Glomel est une commune rurale située dans l'extrême sud-ouest des Côtes-d'Armor et limitrophe au sud du département du Morbihan qui fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fisel. Par sa superficie, elle se classait au deuxième rang des communes les plus étendues du département, derrière Loudéac avant la création de la commune de Le Mené.
Le bourg de Glomel est situé à l'ouest de Pontivy (36,1 km à vol d'oiseau[1]), au sud-ouest de Guingamp (42,0 km à vol d'oiseau[2]), au nord de Lorient (53,1 km à vol d'oiseau[3]), au sud-ouest de Saint-Brieuc (56,4 km à vol d'oiseau[4]), sa préfecture de rattachement, à l'ouest de Rennes (128,0 km à vol d'oiseau[5]) et à l'ouest de Paris (428,4 km à vol d'oiseau[6]).
|
Paule | Maël-Carhaix | Kergrist-Moëlou |
Paule | ![]() |
Rostrenen |
Langonnet | Plouray | Mellionnec |
La commune est très vallonnée et ses hauteurs constituent l'extrémité orientale des montagnes Noires. La colline de Menez Du culmine à 307 mètres et constitue le point le plus élevé de la commune. Le point le plus bas de la commune est situé à l'extrémité nord-ouest de celle-ci (canal de Nantes à Brest au lieu-dit Kerdelen ). Le Bourg est situé sur une colline à une altitude de 240 mètres.
|
L'ancien canal de Nantes à Brest la traverse. Il y atteint l'altitude la plus élevée de son parcours, 184 mètres, au niveau d'un tronçon appelé la « Grande Tranchée » reliant les bassins versants de l'Aulne et du Blavet. On dénombre sur la seule commune de Glomel 27 écluses sur les 236 écluses qui existaient sur l'ensemble du tracé du canal de Nantes à Brest.
La rivière Ellé, un fleuve côtier qui prend sa source sur le territoire de la commune près du château de Trégarantec, draine le sud de la commune. Il y reçoit les eaux du ruisseau de Crazius avant de se diriger vers le sud. Le ruisseau de Kerjean et le ruisseau de Coatcouraval drainent le nord du territoire communal et se jettent dans le canal de Nantes à Brest qui traverse le nord de la commune. Le cours du Kerjean est interrompu par un barrage, donnant naissance ainsi à un étang, l'étang de Corong. Le ruisseau de Kerjean et le ruisseau de Coatcouraval appartiennent au bassin versant du Blavet tandis que l'Ellé et le ruisseau de Crazius appartiennent au bassin versant de la Laïta.
Le plus grand gisement européen de kerphalite (nom donné localement à l'andalousite) est exploité à Kerphalès (Guerphalès) en Glomel. Il s'agit d'une mine à ciel ouvert dont l'exploitation a débuté en 1970[7]. Il représente 20 % de la production mondiale (près d'1 million de tonnes extraits chaque année)[8]. 80 % de la production est exportée dans le monde.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[9]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[10].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[13] complétée par des études régionales[14] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rostrenen », sur la commune de Rostrenen, mise en service en 1954[15] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[16],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 145,7 mm pour la période 1981-2010[17]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Lorient-Lann Bihoue », sur la commune de Quéven, dans le département du Morbihan, mise en service en 1952 et à 48 km[18], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[19] à 12 °C pour 1981-2010[20], puis à 12,2 °C pour 1991-2020[21].
Glomel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[22],[23],[24].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rostrenen, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[25],[26].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 1,0 % | 84 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 26,5 % | 2098 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 16,9 % | 1335 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 28,3 % | 2237 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 8,4 % | 665 |
Forêts de feuillus | 9,4 % | 747 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 4,6 % | 363 |
Marais intérieurs | 1,4 % | 108 |
Plans d'eau | 3,5 % | 280 |
Source : Corine Land Cover[27] |
Le chef-lieu (le bourg) est excentré au nord de la commune tandis que l'ancien bourg trévial de Trégornan occupe une position complètement à l'opposé au sud et l'ancien bourg trévial de Saint-Michel est excentré à l'est. Le reste de la population se répartit dans une centaine de petits villages ou hameaux dont les plus peuplés sont Sainte-Christine et Botcanou.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Glomael en 1295, 1330, 1347 et en 1407, Grovel en 1451, Glomael en 1516, Glomel en 1535 et en 1536[28].
Selon Bernard Tanguy, Glomel viendrait du vieux breton gloeu (brillant) et mael (chef, éminence)[29]. Une autre attestation se basant sur l'orthographie Gronvel de 1451 la fait dériver du celte crom (courbe, colline) et uel (belle)[30].
Le nom de la commune est Groñvel en breton.
Le territoire de la commune est occupé dès le Néolithique comme l'atteste l'érection des menhirs de Glomel et de Coat-Couraval ainsi que celle d'un dolmen détruit en 1859[31].
Glomel est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive (qui a peut-être fait partie originellement de la paroisse de Plévin), qui était sous le patronage de saint Germain d'Auxerre[32].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Glomel en 1778 :
« Glomel, sur une hauteur, à treize lieues et demi à l'est-nord-est de Quimper, son évêché ; à seize lieues et demie de Rennes et à quatre lieues de Corlay, sa subdélégation. Cette paroisse relève du Roi et ressortit à Carhaix. On y compte, y compris ceux de Saint-Michel[33] et de Trégornan, ses trèves, 3 600 communiants[34]. La cure est présentée par le chapitre de Quimper. Son territoire renferme un grand nombre de montagnes [en fait des collines], et plusieurs étangs, qui sont une partie de la source de la rivière de Blavet. Les terres y sont fertiles et produisent d'abondantes récoltes ; mais on y voit beaucoup de landes. Ses maisons nobles sont Glomel, Melpot et Ker-jean, annexés, haute justice ; la baronnie de Rostrenen, à Madame la duchesse d'Elbeuf, seigneur de la paroisse. Le château de Ker-Saint-Éloy, à Madame de Séfi de Kerempul [en fait Saisy de Kerampuil] ; Saint-Perron [en fait Saint-Péran] et le Bodeno [en fait Botdennou][35]. »
La paroisse de Glomel est érigée en commune en 1790 et annexe les territoires de ses deux anciennes trèves : Trégornan et Saint-Michel.
La région de Glomel est ainsi décrite en 1829 : « Lorsque pour la première fois, les ingénieurs de rendirent à Glomel pour préparer les travaux [de construction du canal de Nantes à Brest], ils s'accordèrent à comparer la Bretagne à la Sibérie, des mœurs sauvages comme l'est le pays, des chemins impraticables, des maisons de bourg obstruées par des tas de fumier infects (...). Pas un objet de plus que la commune nécessité. Le pain le plus usuel, les légumes les plus grossiers étaient un luxe inconnu, l'agriculture pauvre, l'industrie nulle et la misère plus que générale »[36].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Glomel en 1843 :
« Glomel, commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, y compris ses trèves Saint-Michel et Trégornan ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Querangal, Kermarquer, Keranflec, Coatrennec, Goas-an-Morau, le Croasty, Kermapjean, Trével, Kerien, Kerguiniou, Kerbidam, Kerviguen, Guermeur, Kerphales, Crazius, château de Ker-Saint-Éloy, Kerbiguet, Guennevan, le Guiouer, Restauffret, Cluzioudonne, Botsay, le Merdy, Locorvé, Kermaptanguellou, Kermarec, Quinquis-en-Lez, Restoleberrs, Botcanou, Sainte-Christine, la Ville-Blanche, Hilars, Kerstol. Maisons remarquables : château de Saint-Péran, de Coat-Couraval. Superficie totale : 8 400 hectares dont (...) terres labourables 4 141 ha, prés et pâtures 1 040 ha, bois 288 ha, vergers et jardins 160 ha, canaux de navigation 111 ha, landes et incultes 2 198 ha, étangs 60 ha (...). Moulins : 11 (deux de Saint-Péran, du Coroncq, de Crazius, de Kerjean, Grand-Moulin, de Botcanou, à eau). Trégornan, une ancienne trève, a encore aujourd'hui un desservant ; il y a encore, outre cette église et celle du bourg, les chapelles de Saint-Conogan, Saint-Quay et Sainte-Christine. (...). Il y a foire le 3 mai et le 6 décembre. Géologie : Glomel est sur roches amphiboliques, Trégornan est sur granite. Au sud-ouest schistes maclifères, schistes argileux et roches amphiboliques ; granite à l'est. On parle le breton[37] »
La construction du canal de Nantes à Brest a nécessité le creusement d'une tranchée longue de 3,2 km, large d'une centaine de mètres et ayant jusqu'à 23 mètres de profondeur pour relier les bassins versants du Blavet et de l'Aulne et franchir ce seuil à 207 mètres au-dessus du niveau de la mer situé à l'extrémité orientale des Montagnes Noires ; les travaux durèrent 9 ans, de 1823 à 1832 et furent effectués en partie par 4 000 bagnards, qui transportèrent la terre dans des charrettes, mais aussi parfois à dos d'hommes, et qui vécurent dans des baraquements provisoires implantés en pleine nature, surveillés par une cinquantaine de gendarmes et encadrés par une trentaine de responsables administratifs et techniques, ce qui permit d'abaisser à 187 mètres d'altitude la hauteur maximale franchie par le canal ; un barrage permit l'agrandissement de l'étang du Coronc (Korang) qui retient 3 millions de m3 d'eau, ainsi que la construction des étangs de Trébelet de Mézouët, afin de constituer une réserve d'eau suffisante pour l'alimentation en eau du canal[38]. Une quinzaine d'écluses, formant de véritables escaliers d'écluses, ont dû être construites entre la Grande Tranchée et le hameau de Lansalaün (en Paule) distant de 4 km en raison du dénivelé existant[39].
La mise à adjudication de cette « coupure de la ligne de partage » est ouverte début 1823. Il s'agit du lot no 6 qui comporte, en plus de la tranchée, la construction des deux premières écluses, Créharer, vers Brest, Quistinic, vers Nantes. Ce lot implique aussi, c’est en toutes lettres dans le cahier de charge, l'utilisation, en plus des ouvriers libres, de condamnés militaires, mis à disposition des Ponts et chaussées par l'armée. La construction du camp qui va les héberger, un rectangle de bois et de terre, couvert de chaume, débute en sur un terrain plus sec, situé à égale distance des deux extrémités de la future tranchée. Cette clause, l'appel aux condamnés, refroidit plus d’un entrepreneur. Charles Beslay, père, entrepreneur à Dinan, a déjà utilisé des prisonniers espagnols sur un tronçon du canal d'Ille-et-Rance. Il n'en garde pas un souvenir ineffable. Il s'arrange pour laisser son fils Charles obtenir l’adjudication du marché. Quand ce jeune homme de 28 ans s’amène à cheval à Glomel, les bagnards sont déjà sur place et des émeutes ont déjà eu lieu. Il prend le chantier en main en obtenant rapidement leur confiance.
Les condamnés venaient de plusieurs régions militaires, Bretagne exceptée, sans doute pour éviter les connivences locales en cas d'évasion. Certains avaient déjà travaillé sur des chantiers identiques sur les coupures de ligne de partage du canal du Berry ou du canal de Niort à La Rochelle. Ils ont été condamnés aux travaux forcés pour des peines allant de 3 à 9 ans. Tous militaires, ils sont déjà passés en conseil de guerre. On y trouve des déserteurs opposés à l'expédition d’Espagne, des objecteurs à la conscription, des bonapartistes convaincus refusant de servir la royauté, des « retardataires » (arrivés en retard au régiment), mais aussi, bien évidemment, des fortes têtes ayant fait le coup de poing contre leurs supérieurs. En cas de récidive ou de faute grave, c'est au bagne de Brest qu’on les amène pour être à nouveau jugés. Même s’ils n’ont ni chaînes, ni boulets, ils sont malgré tout, quelque part, les cousins des galériens du roi, puis, ces galères supprimées au milieu du XVIIIe siècle, des forçats des bagnes maritimes (Brest, Rochefort, Toulon) qui subsistèrent jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Leur nombre va constamment varier au cours des 9 ans de présence à Glomel, allant de 300 à 650. Grâces royales (deux fois par an), évasions, séjours à l’infirmerie, construite à même les baraquements, et à l’hôpital militaire, aménagé dans l'ancien château de Rostrenen, vont ponctuer la vie au camp. Charles Beslay commence par responsabiliser ses hommes en les organisant en escouades de treize individus. Chaque escouade élit librement son chef. Le travail consiste à creuser à coups de pioche puis à ramener la terre avec des brouettes sur les zones de remblais. Des charretiers du pays, à l’aide de tombereaux tirés par deux chevaux, s’occupent aussi de sortir les remblais. Il y en aura jusqu'à 25. Ils vont devenir les principaux contacts des bagnards avec le monde extérieur. C’est par eux que transitent nouvelles, chapardages (habits, souliers et couvertures), ainsi que les petits trafics quotidiens.
Au début du chantier, avant l'arrivée de Beslay, les bagnards sont payés, à l'identique des ouvriers libres, soit 1 franc la journée. L’entrepreneur, décide de les rémunérer au volume déblayé, ce qui les encourage au travail et dissuade les évasions. L'administration des Ponts et Chaussées gère l'intendance du camp. Elle prélève les deux tiers des gains pour ses frais fixes : hébergement, habillement et nourriture des condamnés. Les concierges (de 1 à 3 selon les périodes) tiennent les cantines libres, ouvertes après le travail. Ils y vendent boissons alcoolisées (bière, cidre et vin), tabac, et complément de nourriture. Ce qui reste de la paye des condamnés passe vite dans la poche des concierges.
Les 54 gendarmes, affectés à la surveillance des bagnards, logent dans le même baraquement. Plus d'une fois, ils vont être débordés. Le paludisme, appelé alors « fièvre intermittente », va décimer leur rang. En , en écho aux Trois Glorieuses qui, à Paris, vient de changer la donne politique, ils seront impuissants à empêcher l’évasion massive des 550 bagnards présents au camp. Les principales autorités concernées par ce bagne, armée, Ponts et chaussées, préfet, maire, entrepreneur, confrontées à des intérêts différents, vont alors se retrouver dans la tourmente des complots et chausse-trappes politiques.
Lors de la grande évasion d’ (cette évasion est consécutive aux Journées de juillet 1830 ; 250 bagnards marchèrent sur Pontivy), et le ils sont sur les hauteurs de Talvern en Malguénac ; une délégation dirigée par Charles Beslay négocié le retrait des mutins affamés en échange de vivres et contre la promesse d'une augmentation de salaire et d'une meilleure nourriture ; à sa,demande, le ministre de la Guerre accorda la grâce à tous les condamnés[40] (ce même Charles Beslay, élu député de la circonscription de Pontivy en 1831 et réélu en 1834, devint bien plus tard, en 1871, à 76 ans, doyen de la Commune de Paris).
Une fausse alerte au choléra signe, en , la fin du bagne. Le camp, gangrené par la boue et l’humidité du climat, est devenu un vrai cloaque en proie aux maladies épidémiques. La tranché sera terminée par des ouvriers libres et il faudra attendre encore 10 ans pour que la première péniche puisse traverser la lande Péran[41].
Cette ville artificielle, le camp, n'aura pas duré 10 ans, mais elle aura apporté une réelle embellie économique à la Bretagne intérieure, décrite en ce début du XIXe siècle comme « la Sibérie de la Bretagne, peuplée d’ivrognes, d’illettrés et de mendiants » (rapport de la commission de 1827 sur la nécessité des canaux). Même si les péniches se sont faites plutôt rares sur cette partie du canal, sans doute à cause du nombre d’écluses à franchir, on peut s'interroger sur le rôle défensif assigné par Vauban, qui avait été le premier à imaginer la construction de ce canal : une fois construit, la « Perfide Albion » n’a plus jamais attaqué la France. Aujourd'hui le canal, au lieu de servir de repoussoir, s'est plutôt transformé en attrait pour nos amis Britanniques[42]...
Frank Davies[43] décrit une chasse aux loups, dirigée par le comte de Saint-Prix[44], qui se termina entre Treffrin et Glomel dans le chapitre 21, intitulé "Un loup à trois pattes", de son livre "Chasse aux loups et autres chasses en Bretagne"[45].
L'épidémie de choléra de novembre 1856 frappa à Glomel 389 personnes (sur 3 322 habitants), dont 87 moururent[46].
Le monument aux morts de Glomel porte les noms de 35 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, un (Pierre Panele) est mort sur le front belge, un (François Gloaguen) est mort à Salonique (Grèce) lors de l'expédition de Salonique, les autres (dont Pierre Le Menec, décoré de la Médaille militaire) sont décédés sur le sol français[47].
Le monument aux morts de Glomel porte les noms de 4 personnes (Jean Jegou, Jean Le Bris, Yves Le Guellec[48], François Pochat) mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale[47].
Le à Glomel, Yves Rolland, 23 ans, est abattu par une patrouille de la Feldgendarmerie[49].
Le , un groupe de résistants FTP tue Yves Le Cann et le lendemain, son frère François Le Cann, tous les deux du hameau de Mézouet en Glomel, accusés de commercer avec les troupes d'occupation, pour venger l'assassinat le de René Rolland[50] surpris par les Allemands dans ce hameau.
Le Jean Le Goff, 21 ans, est pendu à Glomel et un autre résistant le lendemain[51].
L'exécution du maire pétainiste Jean-Louis Croizer a fait l'objet de polémiques auxquelles le préfet, à la Libération, a mis un terme en rappelant que ce maire était considéré comme dangereux pour la Résistance.
Le monument aux morts de Glomel porte les noms de trois personnes (Yves Le Corre, Jean Lescoat, François Tresco) mortes pour la France pendant la Guerre d'Algérie[47].
La commune est amputée en 1970 d'une partie de son territoire au profit de sa voisine Rostrenen. Elle cède à cette dernière douze villages et le bois de Kerbescond. Sa superficie passe ainsi de 84,82 km2 à 79,93 km2.
Le dictionnaire d'Ogée, paru en 1778, donne une population de 3 600 communiants pour la paroisse de Glomel.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[53].
En 2019, la commune comptait 1 363 habitants[Note 8], en diminution de 4,48 % par rapport à 2013 (Côtes-d'Armor : +0,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 556 | 2 593 | 3 062 | 2 885 | 3 971 | 3 687 | 3 776 | 3 674 | 3 814 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 322 | 3 457 | 3 450 | 3 455 | 3 552 | 3 670 | 3 692 | 3 795 | 3 860 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 826 | 4 027 | 4 226 | 3 928 | 3 974 | 3 594 | 3 289 | 3 142 | 2 686 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 466 | 2 132 | 1 756 | 1 534 | 1 457 | 1 460 | 1 402 | 1 397 | 1 414 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 380 | 1 363 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2020, Glomel était, après Guémené-sur-Scorff et Callac, la commune de Bretagne, où le prix médian des maisons était le mins élevé (59 000 euros), soit près de 10 fois moins qu'à l'Île-aux-Moines, commune où ce prix était le plus élevé[56]. Pour cete raison, Glomel est devenu attractif, notamment pour les Britanniques (du moins avant le Brexit) : par exemple le hameau de Trégornan en 2020 compte 8 Anglais pour une population totale de 38 habitant ; au total les Britanniques représentent plus de 5 % de la population totale de la commune[57].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Maires avant 1953
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mai 1953 | mars 1965 | Yves-Louis Le Guellec | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1965 | mars 1974 (démission) |
Paul Dréan | Retraité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mai 1974 | février 1980 (démission) |
Yves Treuscor[58] | Menuisier ébéniste retraité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
avril 1980 | juin 1995 | René Quilliou | Agriculteur | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
juin 1995 | novembre 2005 (décès) |
Roger Pennec[59] | DVD | Entrepreneur | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
janvier 2006 | mars 2018 (décès) |
Gérard Corveller[60] | DVD | Retraité agricole | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2018 | 3 juillet 2020 | Michel Jan | SE | Agriculteur | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
3 juillet 2020 | En cours | Thierry Troël[61],[62] | DVG | Éleveur en agriculture biologique Ancien conseiller régional de Bretagne (2004 → 2010) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
En 2015, Glomel comptait 172 établissements actifs dont 66 dans le secteur de l'agriculture (38,4%) et 7 dans le secteur de l'industrie (4,1 %) [63]. Le plus gros employeur de la commune est une mine à ciel ouvert d'andalousite avec fabrique de matériaux réfractaires pour notamment des pièces pour les têtes de fusées nucléaires et les hauts fourneaux. Elle est exploitée par le groupe DAMREC, acronyme de Denain Anzin Matériaux Réfractaires Céramiques, et emploie 90 salariés.
Les autres gros employeurs sont la fromagerie Entremont Alliance, ex Le Colombier (55 salariés), le ramassage de volaille, Volaille Service (25 salariés), l'entrepôt Distrivert (35 salariés)[64].
Les établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015 à Glomel est présenté ci-dessous.
Total | % com | 0 salarié |
1 à 9 salarié(s) |
10 à 19 salariés |
20 à 49 salariés |
50 salariés ou plus | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | 172 | 100,0 | 135 | 28 | 5 | 2 | 2 |
Agriculture, sylviculture et pêche | 66 | 38,4 | 54 | 11 | 1 | 0 | 0 |
Industrie | 7 | 4,1 | 4 | 0 | 1 | 0 | 2 |
Construction | 9 | 5,2 | 7 | 2 | 0 | 0 | 0 |
Commerce, transports, services divers | 72 | 41,9 | 57 | 12 | 2 | 1 | 0 |
dont commerce et réparation automobile | 14 | 8,1 | 9 | 4 | 1 | 0 | 0 |
Administration publique, enseignement, santé, action sociale | 18 | 10,5 | 13 | 3 | 1 | 1 | 0 |
Le site Triskalia de Glomel s'étend sur 12 hectares. Plaque tournante des produits chimiques et pesticides vendus par Triskalia, ce site qui permet de stocker 65 000 tonnes de produits est classé Seveso seuil haut[66].
À la rentrée 2017, 17 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue (soit 18,5 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[67].
Le dictionnaire d'Ogée en donne la description suivante : « Dans la paroisse de Glomel, sur une hauteur dominant l'étang qui alimente le bief de partage le plus élevé des trois qui se trouvent sur le canal de Nantes à Brest, on voit le monolithe peut-être le plus volumineux de tous ceux connus en Bretagne sous le nom de menhir. Il est d'un granite très sain, sans fissures ; sa forme est une pyramide tronquée, plus écrasée que celle des obélisques égyptiens ; sa hauteur est d'environ 11 mètres au-dessus du sol ; sa base a 4 mètres de face et son sommet 3. Il est moins brut que ne le sont ordinairement les nombreux menhirs répandus en Bretagne; un seul de ses côtés cependant a été taillé pour en faire un plan à peu près exact; son volume est de plus de 100 mètres cubes et son poids doit être égal, s'il ne le surpasse, à celui de l'obélisque de Luxor. »
Les Landes de Lann-Bern, d'une étendue de 87 hectares, « un plateau de Landes rases, sans arbre,où le sol est constamment spongieux et où le vent souffle fort » écrivait en 1822 Le Corre, ingénieur qui supervisait les travaux de construction du canal, furent progressivement abandonnées par l'agriculture au début du XXe siècle ; bouleaux et saules remplacèrent progressivement la lande. Le site a été partiellement débroussaillé par l'"Association de mise en valeur de Lann-Bern et Magoar-Penvern", quelques bosquets étant conservés ; des poneys des Highlands assurent désormais le broutage de la végétation. Un sentier d'interprétation, d'une longueur de 2,5 km, a été tracé et un observatoire panoramique aménagé.
Les marais de Magoar-Penvern couvrent 33 hectares et associent landes tourbeuses et prairies humides. À la fin de l'hiver le marais détrempé couvre plus de 15 hectares. L'aménagement du ruisseau Crazais dans la décennie 1980 menaça, en l'asséchant, ce milieu naturel, réhabilité depuis, notamment grâce au creusement de sept mares ; on y a recensé 21 espèces de libellules, 32 espèces de papillons, de nombreux amphibiens et reptiles[71].
Depuis 1989, chaque année s'y déroule la "Rencontre Internationale de Clarinette Populaire" qui réunit des clarinettistes locaux et de tous pays (Arménie, Azerbaïdjan, Roumanie, Bulgarie, Écosse, Irlande...).
Camp (Irlande) (comté de Kerry)
Tazones (Espagne) (Asturies)
Sur les autres projets Wikimedia :