Treffrin [tʁɛfʁɛ̃] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Treffrin | |
![]() La mairie. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Arrondissement | Guingamp |
Intercommunalité | Communauté de communes Poher communauté |
Maire Mandat |
Étienne Le Fer 2020-2026 |
Code postal | 22340 |
Code commune | 22351 |
Démographie | |
Gentilé | Treffrinois, Treffrinoise |
Population municipale |
544 hab. (2019 ![]() |
Densité | 73 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 17′ 59″ nord, 3° 30′ 56″ ouest |
Altitude | 160 m Min. 85 m Max. 174 m |
Superficie | 7,47 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Carhaix-Plouguer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Rostrenen |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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La commune fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fisel. Elle est située dans le Kreiz Breizh, dans le département des Côtes-d'Armor (mais à la limite de celui du Finistère), juste à l'est de Carhaix dont elle est une commune limitrophe.
Plounévézel Finistère |
Carnoët | |
![]() |
Trébrivan | |
Carhaix-Plouguer Finistère |
Le Moustoir |
Le finage de Treffrin est limité à l'ouest par le cours de l'Hyères, qui la sépare de Plounévézel, et au sud-ouest par un petit affluent de rive gauche de l'Hyères, qui la sépare de Carhaix. Les altitudes vont de 172 mètres pour les points les plus hauts situés à l'est du bourg à 85 mètres pour le point le plus bas, situé dans la vallée de l'Hyères, près du pont gaulois et de la chapelle Sainte-Catherine, situés en Plounévézel. Le bourg de Treffrin, excentré dans la partie est du territoire communal, est vers 160 mètres d'altitude ; ce bourg en est à peine un, formé traditionnellement seulement de quelques maisons autour de l'église, même si un habitat pavillonnaire de type rurbain s'est développé ces dernières décennies, principalement au sud du bourg, en raison de la proximité avec la ville de Carhaix.
Le paysage agraire traditionnel est celui du bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux et de fermes isolées.
L'extrême ouest du territoire communal est traversé par la voie ferrée Carhaix-Guingamp et par la D 787 (ancienne Route nationale 787) qui va aussi de Carhaix à Guingamp.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Carhaix », sur la commune de Carhaix-Plouguer, mise en service en 1983[7] et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 1 082,4 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, dans le département du Finistère, mise en service en 1966 et à 52 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].
Treffrin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Carhaix-Plouguer, une agglomération inter-départementale regroupant 3 communes[17] et 8 949 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carhaix-Plouguer, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (84 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (44,6 %), terres arables (37,5 %), zones urbanisées (9,1 %), prairies (7,6 %), forêts (1,2 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Trefvrin en 1383, Treffrin en 1614, Treffvrin au début du XVIIe siècle[24].
Treffrin vient du breton treb (village) et brin (colline) signifiant le « village de la colline »[25].
La voie romaine allant de Vorgium à Alet sépare cette commune de celle du Moustoir. Des traces d'un camp romain ont été retrouvées à Kermoisan, ainsi que les fondations de deux tours en maçonnerie, qui sont postérieures à ce camp[26].
La chapelle de Notre-Dame de Treffrin est mentionnée en 1383 sur une indulgence papale[27].
L'église Notre-Dame, en forme de tau, porte la date de 1580. Son porche date de 1582 : « richement décoré, il contient les statues des Douze Apôtres placées dans des niches dont les socles et les dais sont variés et délicatement sculptés. La charpente et le lambris sont de 1690, mais les frises ou bandeaux sculptés sont du siècle précédent (...) »[26]. Cette église, sauf le porche qui a été conservé, a été détruite lors de la construction de l'église Saint-Louis en 1893.
Le château de Toulgoët était aux XVIe et XVIIIe siècles habité par la famille Le Gogal de Toulgoët (par exemple par Louis Joseph Le Gogal[28], puis par son fils Bertrand Louis Le Gogal[29], avocat à la Cour).
Quelques ruines de l'ancien château de Toulgoët (Toulgoat) subsistaient encore à la fin du XIXe siècle[26].
La famille de Pestivien, seigneur du dit lieu en Pestivien était aussi seigneur de plusieurs autres lieux dont le manoir de Coëtcliviou en Treffrin[30].
La paroisse de Treffrin est supprimée en 1791 par l'Assemblée constituante : « Il n'y aura, pour la ville de Carhaix et les campagnes environnantes, qu'une seule paroisse, qui sera desservie sous l'invocation de saint Trémeur, dans l'église ci-devant collégiale de cette ville. La paroisse de Plounévézel, Sainte-Catherine sa succursale, ainsi que les succursales de Saint-Quijeau et Treffrin sont supprimées et réunies à la paroisse de Carhaix ; l'église de Plounévézel et celle de Treffrin sont conservées comme oratoires »[31]. Cette paroisse fut ensuite rattachée à celle de Trébrivan lorsque la commune, créée en 1790, fut rattachée au département des Côtes-du-Nord. Elle fut rétablie par la suite.
Treffrin devient une paroisse indépendante en 1843[27].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Treffrin en 1845 :
« Treffrin ; commune formée de l'ancienne trève de Plouguer-Carhaix ; aujourd'hui succursale. Principaux villages : Kerveil, Ar-Vouern, Kergouliou, Kernest, Toul-Gouet, Coat-Cliviou-Manoir, Coat-Cliviou-Dero, Kermoïzan, Kergonan. Superficie totale : 746 hectares dont (...) terres labourables 407 ha, prés et pâturages 75 ha, bois 56 ha, vergers et jardins 24 ha, landes et incultes 144 ha (...). Moulin Ar-Ros, à eau. Treffrin a un desservant qui bine avec [qui est aussi curé de] Trébrivant. Géologie : schiste argileux. On parle le breton[32]. »
Frank Davies[33] décrit ainsi les paysans de Treffrin vers 1854 :
« Vêtus d'un manteau de peau de bique, les membres inférieurs protégés par de la toile en forme de "bragues", spacieuses ou modelées sur les jambes, les pieds nus dans des gros sabots garnis de paille, les cheveux bouclés et longs, comme s'ils n'avaient jamais connu les ciseaux ou le peigne, tombant par derrière leurs épaules, ils présentent l'aspect véritable d'anciens Bretons. (...) Voyez-les en chasse : leur arme est un gourdin ou un épieu, s'ils ne sont pas assez riches pour avoir un fusil, et leur gibier est le loup ! Ils sont vraiment des sauvages (...)[34]. »
Frank Davies décrit une chasse aux loups, dirigée par le comte de Saint-Prix[35], qui se termina entre Treffrin et Glomel dans le chapitre 21, intitulé "Un loup à trois pattes", de son livre "Chasse aux loups et autres chasses en Bretagne".
Jérôme Le Floch, de Treffrin, reçut en 1914 un brevet de médaille commémorative pour avoir participé à la Guerre de 1870 comme soldat au 64e régiment d'infanterie de ligne[36].
Le journal L'Ouest-Éclair du indique qu'une tentative d'inventaire s'est déroulée à Treffrin :
« Une tentative d'inventaire a été faite à Treffrin. Lorsque l'agent du fisc, accompagné de deux gendarmes, s'est présenté, il a trouvé l'église fermée. M. le Recteur, accompagné des membres du conseil de fabrique, a refusé d'ouvrir. Le percepteur s'est alors retiré sans vouloir entendre les protestations de M. le Recteur. Après son départ, les portes de l'église ont été ouvertes et le recteur a lu sa protestation. La bénédiction a ensuite été donnée. Il n'y a pas eu d'incident[37]. »
Un décret du attribue à la commune de Treffrin les biens, qui étaient placés sous séquestre, ayant appartenu à la fabrique de l'église de Treffrin, sous réserve que les revenus et produits des dits biens soient affectés au service des secours de bienfaisance[38].
Le monument aux morts de Treffrin porte les noms de 15 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 4 sont morts en Belgique : Yves Allauret dès le à Ham-sur-Sambre et 3 (Pierre Février, Yves Le Bournot, François Piriou), tous trois soldats du 73e régiment d'infanterie territoriale, sont morts à Boesinghe le même jour le ; tous les autres sont décédés sur le sol français[39].
Dans la nuit du 25 au un violente tempête fit des dégâts à Treffrin, emportant notamment à bonne distance un hangar dans une exploitation agricole du hameau de Pennalann[40].
Le journal L'Ouest-Éclair du indique que, de père en fils, la famille Calvez exploite la ferme du manoir de Penalan depuis 1834.
Le monument aux morts de Treffrin porte les noms de 5 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Jérôme Huruguen, mort de suites de ses blessures reçues sur le champ de bataille le à Avesnes-sur-Helpe ; Jean Menguy, résistant, décédé le au camp de concentration de Neuengamme et Trémeur Le Yoncour, prisonnier de guerre, est mort en captivité en Allemagne le [39].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1826 | François Le Manac'h[41] | Cultivateur. | ||
1830 | Bercot | |||
1832 | François Le Manac'h | Déjà maire précédemment. | ||
1837 | J.M. Caillebot | |||
1843 | Siméon Bercot[42] | |||
1846 | François Caillebot[43] | |||
avant 1876 | après 1876 | Henri Bercot[44] | Gendre de Siméon Bercot, maire entre 1843 et 1846 | |
1908 | Jean Calvez[45] | |||
1908 | Jean Manach | |||
avant 1931 | après 1937 | François Treussard[46] | SFIO | Conseiller général du canton de Maël-Carhaix en 1931. |
1945 | 1971 | Pierre Calvez | SE | Maire |
1971 | 1983 | Jean Le Gallic[47] | ||
1995 | 2001 | Yvon Bercot | ||
2001 | 2014 | Marie-Renée Oget | PS | Députée entre 2002 et 2012 |
2014 | En cours | Étienne le Fer | DVG | Salarié agricole |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[48]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[49].
En 2019, la commune comptait 544 habitants[Note 8], en diminution de 6,37 % par rapport à 2013 (Côtes-d'Armor : +0,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
169 | 252 | 220 | 271 | 285 | 281 | 270 | 302 | 300 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
332 | 332 | 313 | 274 | 335 | 327 | 345 | 384 | 376 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
378 | 424 | 447 | 449 | 418 | 359 | 316 | 300 | 251 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
253 | 256 | 367 | 550 | 608 | 572 | 554 | 551 | 580 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
548 | 544 | - | - | - | - | - | - | - |