En 2019, la localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (lignes no47 et no59)[1].
Le relief de la commune est celui d'un plateau un peu encaissé au centre du territoire communal[2], dont le sol est argilo-siliceux et caillouteux au nord-est[2]. Aucun cours d'eau ne traverse la commune. La nappe phréatique était située à 15 / 20 mètres de profondeur à la fin du XIXesiècle[2].
Le climat de la commune est tempéré océanique avec vents dominants d'ouest.
Urbanisme
Typologie
Estrées-Deniécourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].
L'habitat de la commune est composé de deux entités, le village d'Estrées et la hameau de Deniécourt.
Détruits totalement au cours de la Première Guerre mondiale, les villages furent reconstruits dans l'entre-deux-guerres. Lieu de combats pendant la Bataille de France de 1940, Estrées en partie détruite fut reconstruite après 1945.
Articles détaillés: Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale et Reconstruction en France après la Seconde Guerre mondiale.
Occupation des sols
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,7% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,6%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (81,8%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,3%), zones urbanisées (4,6%), zones agricoles hétérogènes (3,9%), forêts (1,4%)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Toponymie
Estrées
Estrée est un mot d'ancien français, issu du latin strata (via), qui désignait une «voie couverte de pierres plates», par opposition à rupta (via) qualifiant une «route». Il s'est conservé dans la plupart des langues romanes (cf. l'italien et le roumainstrada) et a été emprunté par le germanique (cf. l'anglaisstreet, l'allemandStraße et le néerlandaisstraat[10]). Le mot estrée a disparu du français à la fin du Moyen Âge, mais il demeure dans un grand nombre de toponymes, particulièrement dans le nord de la France, signalant la proximité d'une voie romaine[11]. Ici, la voie romaine est la chaussée Brunehaut.
L'abbé Decagny pour sa part, indique comme signification du nom strada, «lieux foulés aux pieds»[12]. Il indique également qu'en 1146, on trouve le nom de Starda en Stangters et que la carte de Guillaume Delisle indique Estrées ou Mailleu, Mallieux, Maillou.
Deniécourt
On trouve plusieurs formes pour désigner Deniécourt, dans les textes anciens: 1010, Digniscourt; 1110, Dignicurt; 1265, un titre mentionne Deniécourt sous la forme de Sancti Dionisii curia ce qui rend vraisemblable l'existence à Deniécourt, d'une ancienne église sous le vocable de saint Denis[12].
Histoire
Les fouilles archéologiques, effectuées lors de la construction de la ligne TGV Paris– Lille, ont révélé des vestiges de différentes périodes.
Préhistoire
Âge du fer
Des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour les vestiges d'un établissement rural de l'époque de La Tène moyenne (second âge du fer), datant vraisemblablement du début du IIesiècleav. J.-C., avec un petit cimetière renfermant les restes d'une vingtaine de personnes[13].
Antiquité
Plaque de rue de la Chaussée Brunehaut apposée sur la droite, en direction d'Amiens.
Des fouilles archéologiques ont mis au jour des vestiges d'une ferme gauloise datant de la période d'occupation romaine (du Ier au IVesiècle)[13].
La commune est traversée par l'ancienne voie romaine de Samarobriva (Amiens) à Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin), très rectiligne, nommée chaussée Brunehaut.
Selon la tradition catholique, dans la seconde moitié du IIIesiècle, saint Quentin passa par Estrées en se rendant d'Amiens à Vermand.
Moyen Âge
Le domaine d'Estrées dépendait au Moyen Âge de la châtellenie de Nesle. En 1147, Ives de Nesle, comte de Soissons, avant son départ pour la deuxième croisade, accorda à Ernaud, abbé de l'abbaye Saint-Crépin de Soissons, les dîmes d'Estrées, proche de Péronne[12].
Époque moderne
Au XVIIesiècle, pendant la guerre de Trente Ans, Estrées fut ravagée par la soldatesque espagnole[2].
Époque contemporaine
Les deux communes d'Etrées et de Deniécourt, instituées pendant la Révolution française fusionnent entre 1790 et 1794 pour former celle d'Estrée-Deniécourt[14].
Pendant la Guerre franco-allemande de 1870, des habitants d'Estrées s'armèrent et tuèrent plusieurs Prussiens[2].
Première Guerre mondiale
Dessin de Muirhead Bone: l'emplacement du château (1918).Le territoire du village criblé de cratères d'obus, le .
En 1914, le village d'Estrées fut occupé par l'armée allemande, et, le , il ne restait plus que 39 habitants, dont le curé, sur 450. Les Allemands quittèrent la commune le après la bataille de la Marne. Mais, l'armée française se replie et les Allemands reprennent possession du village. Le 28 septembre, les hommes valides du village sont emmenés pour enterrer les morts. Le 30 septembre, les femmes, les enfants et les vieillards sont conduits à l'hospice de Déniécourt. Le , les femmes les plus jeunes et les enfants les plus âgés partent à pied pour Péronne. Le , douze hommes d'Estrées-Déniécourt, dont le maire, sont déportés en Allemagne.
En 1915, le village d'Estrées et son église furent totalement détruits par l'artillerie allemande.
En 1916, pendant la bataille de la Somme, la population de la commune dut évacuer Péronne pour le Nord du fait de l'offensive franco-britannique. Le , le 329erégiment d'infanterie entra dans ce qu'il restait d'Estrées. Le village changea quatre fois de main en deux jours. La reconquête par les Français se fit maison par maison jusqu'au . Les combats pour la reprise de Déniécourt durèrent du 4 au .
En 1918, le , débuta l'offensive allemande du printemps ou bataille du Kaiser. Estrées-Deniécourt fut à nouveau occupée par les Allemands et les deux villages furent libérés en août 1918 par les troupes australiennes[15].
1937, fin de la reconstruction de l'église d'Estrées.
Seconde Guerre mondiale
, mitraillage d'un groupe de reconnaissance du 14erégiment d'infanterie par les Allemands qui tenaient le plateau de Dompierre-Becquincourt. Le à 21 h, faute de munitions, les soldats français qui tenaient encore Estrées-Déniécourt cessèrent le combat. Les villages d'Estrées et de Déniécourt étaient une nouvelle fois détruits.
Le , eut lieu l'inauguration du tronçon Roye - Bapaume de l'autoroute A 1 (autoroute du Nord) avec l'échangeur de Péronne situé sur le territoire de la commune d'Estrées-Deniécourt.
Politique et administration
Rattachements administratifs et électoraux
La commune se trouve dans l'arrondissement de Péronne du département de la Somme. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1958 de la cinquième circonscription de la Somme.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Chaulnes[14]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est intégrée au canton de Ham.
Intercommunalité
La commune était le siège de la communauté de communes de Haute-Picardie, créée en 1994 sous le nom de communauté de communes de Chaulnes et environs, et qui a pris sa dénomination de communauté de communes de Haute-Picardie en 1999.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en octobre 2015 un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) qui prévoit la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département[17].
Le projet préfectoral prévoit la «fusion des communautés de communes de Haute Picardie et du Santerre», le nouvel ensemble de 17 954 habitants regroupant 46 communes[18],[19],[20]. À la suite de l'avis favorable de la commission départementale de coopération intercommunale en janvier 2016[21], la préfecture sollicite l'avis formel des conseils municipaux et communautaires concernés en vue de la mise en œuvre de la fusion le [22].
Cette procédure aboutit à la création au de la communauté de communes Terre de Picardie, dont la commune est désormais membre[23].
Articles connexes: Histoire du recensement de la population en France et Démographie de la France.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].
En 2019, la commune comptait 328 habitants[Note 3], en diminution de 5,2% par rapport à 2013 (Somme: −0,2%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
556
576
512
611
604
602
612
635
612
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
599
587
575
539
574
567
544
500
513
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
527
513
521
198
330
281
272
244
253
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
272
255
285
253
252
245
275
336
325
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
-
-
-
-
-
-
-
-
328
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[31].)
Histogramme de l'évolution démographique
Enseignement
L'école primaire locale est organisée au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal avec sept villages des alentours[32].
Économie
L'économie de la commune reste dominée par l'agriculture. Quelques commerces de proximité subsistent dans le village d'Estrées.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Quentin, reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, en béton armé (1959).
Église Saint-Gentien de Deniécourt reconstruite durant l'entre-deux-guerres, à l'emplacement de l'église précédente, ancienne chapelle du château alors situé à proximité de Deniécourt[33].
Monument aux morts avec cette dédicace: «Aux enfants d'Estrées-Déniécourt morts pour la France» et la liste des vingt victimes de la commune, vingt soldats et vingt civils.
Stèle au 339erégiment d'infanterie érigée le .
Église d'Estrées.
Église d'Estrées.
Monument aux morts.
Panneau explicatif sur la commune pendant la Grande Guerre.
Stèle hommage au 329eRI.
Monument disparu
Le château de Deniécourt, construit en brique et pierre par la famille d'Hervilly au XVIIIesiècle, a été détruit pendant la Grande Guerre[34].
Personnalités liées à la commune
Une charte de 1221 mentionne Pierre d'Estrées comme seigneur d'Estrées. Il porta bannière à la bataille de Bouvines, en 1214[12].
En 1270, Raoul d'Estrées est cité parmi les chevaliers participant à la huitième croisade[12].
Jean Ier d'Estrées, né en 1486 à Cœuvres-et-Valsery (Aisne), seigneur d'Estrées, de Valieu (Wailly), de Cœuvres et de Viérey, comte d'Orbec, baron de Doudeauville, vicomte de Soissonspremier grand-maître de l'artillerie, épousa en 1521, Catherine de Bourbon-Ligny. Il fut le père de Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV[12].
Louis François César d'Hervilly (né à Paris le - décédé à Amiens le à 64 ans), Comte d'Hervilly, lieutenant-colonel des chasseurs à cheval de la Sarthe, chevalier de la Légion d'honneur, propriétaire du château de Deniécourt[35], conseiller général de Chaulnes et conseiller d'arrondissement, fut maire d'Estrées-Deniécourt[réf.nécessaire].
Le docteur Gustave Gaujot, né à Estrées-Deniécourt en 1828, inspecteur des hôpitaux militaires de l'Algérie, après 1870, puis, directeur du Val de Grâce[2].
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
John Ayto, Dictionary of Word Origins, Arcade Publishing, New York, 1990, 584 pages, p.506.
Stéphane Gendron, La Toponymie des voies romaines et médiévales, éditions errance, Paris, 2006, 200 pages, p.32.
Abbé Paul Decagny, Chaulnes et ses environs, 1865, reprise Paris, 1992, Le Livre d'histoire, Res Universis, Rassorts Lorisse (ISBN2 - 87 760 - 916 - 2).
Henri de Saint-Blanquat, Archéo-TGV, 450 km d'histoire, Paris, Casterman, 1992 (ISBN2 - 203 - 23 303 - 6).
Francine François-Dejuine, 1914-1924, 26 communes dans la tourmente, Inval-Boiron, 2007, La Vague verte, collection Souvenance (ISBN978 - 2 - 913 924 - 99 - 4).
Francine François-Dejuine, 1935-1955, Mémoires de 28 communes du Santerre, Inval-Boiron, 2011, La Vague verte, collection Souvenance (ISBN978 - 2 - 35 637 - 035 -8).
Vincent Fouquet, «Vers un mariage de la communauté de communes de Haute-Picardie avec celle de Rosières?: Le conseil communautaire, qui s’est déroulé jeudi soir à Soyécourt, a été l’occasion d’annoncer la volonté de l’intercommunalité de fusionner avec celle de Rosières-en-Santerre», Le Courrier picard, (lire en ligne).
Vincent Fouquet et Cécile Latinovic, «Haute-Somme: La nouvelle carte du territoire fait réagir les présidents: La révélation de la nouvelle carte du département, et des découpages des intercommunalités fait réagir les présidents, qui sont majoritairement satisfaits», Le Courrier picard, (lire en ligne).
«Un mariage entre Chaulnes et Rosières-en-Santerre est prévu pour 2017: L’annonce a été faite jeudi 1er octobre à Rosières-en-Santerre: les communautés de communes de Haute Picardie (CCHP) et du Santerre (CCS) souhaitent fusionner. Voici leurs arguments», Le Courrier picard, édition du Santerre, (lire en ligne).
«Somme, la CDCI valide des projets de fusion d’ECPI», Décideurs en région, (lire en ligne).
«Arrêté préfectoral du 15 avril 2016 portant projet de périmètre de la communauté de communes issue de la fusion de la communauté de communes de haute Picardie avec la communauté de communes du Santerre», Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Somme, nos2016-031, , p.78-79 (lire en ligne[PDF]).
«Gérard Guillemont reste à la tête d’Estrées-Deniécourt», Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )«Les 11 conseillers élus en mars 2020 ont renouvelé leur confiance à Gérard Guillemont, qui reste donc maire d’Estrées Deniecourt».
«La Haute Somme a son Guide du moutard», Courrier picard, , p.2.
André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll.«Richesses en Somme», 4e trimestre 2003, 302p., p.240 (ASINB000WR15W8).
Christian du Passage, Chateaux disparus dans la Somme: ou histoire de 75 châteaux picards détruits... accompagnée de généalogies inédites..., Amiens, CRDP, , 150p. (ISBN2-86615-008-2), p.94-95.
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