Assat est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
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Assat | |
![]() Vue depuis le pont suspendu d'Assat. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Pau |
Intercommunalité | Communauté de communes Pays de Nay |
Maire Mandat |
Jean-Christophe Rhaut 2020-2026 |
Code postal | 64510 |
Code commune | 64067 |
Démographie | |
Gentilé | Assatois |
Population municipale |
1 942 hab. (2019 ![]() |
Densité | 205 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 15′ 00″ nord, 0° 17′ 57″ ouest |
Altitude | Min. 199 m Max. 323 m |
Superficie | 9,47 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Pau (banlieue) |
Aire d'attraction | Pau (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Ouzom, Gave et Rives du Neez |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | assat.fr |
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La commune d'Assat se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[1].
Elle se situe à 9 km par la route[Note 1] de Pau[2], préfecture du département, et à 10 km de Nay[3], bureau centralisateur du canton d'Ouzom, Gave et Rives du Neez dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Pau[1].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[4] : Narcastet (1,6 km), Meillon (2,1 km), Bordes (2,1 km), Baliros (2,4 km), Rontignon (2,8 km), Aressy (3,6 km), Pardies-Piétat (4,0 km), Angaïs (4,1 km).
Sur le plan historique et culturel, Assat fait partie de la province du Béarn, qui fut également un État et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté[5].
Assat est limitrophe de six communes :
Le village d’Assat est bâti en bordure du lit majeur du gave de Pau sur la terrasse de la rive droite. Il se situe à l’étranglement aval de la Batbielle (ou plaine de Nay), la plaine alluviale qui court, entre les coteaux depuis Coarraze, étranglement bordé au nord par le coteau du bois de Bordes et au sud, rive gauche, par le coteau de Narcastet. Ces deux coteaux ont été fortifiés à diverses époques (castéra d’Assat et chapelle de Saint-Ambroise).
Le territoire d’Assat est bordé au sud par la zone des saligues[7] du lit majeur du gave. On trouve ensuite une zone sensiblement horizontale établie sur la nappe alluviale correspondant à la dernière glaciation (Würm), nappe bordée au nord par le cours du Lagoin. Cette plaine est une zone agricole et maraîchère fertile.
Au nord du Lagoin, le territoire d’Assat occupe la zone des coteaux, entre la plaine du gave et celle de l’Ousse : ce sont d’anciennes nappes alluviales correspondant à des lits successifs du gave de Pau, disséquées au cours des divers âges glaciaires, vallonnées, entaillées d’une petite vallée (celle de l’Arrebigne, affluent du Lagoin sur sa rive droite). Les sols sont des alluvions à très gros galets et matrice argileuse, donnant des sols moins fertiles et partiellement boisés. La hauteur du bois d’Assat forme une colline bien identifiable dans le paysage dominant les vallées de l’Ousse au nord et du gave au sud[8].
Le paysage de la plaine du gave a été profondément transformé par les opérations de rectification du Lagoin puis de remembrement, dans les années 1980 et de construction de la voie rapide de Pau à Nay et Lestelle-Bétharram. L’ancien bocage coupé de haies est maintenant une plaine agricole « nue » vouée à la culture du maïs et, toujours, au maraîchage. L’extension des lotissements et des zones artisanales fait perdre de plus en plus son caractère rural au village d’Assat.
La commune est drainée par le gave de Pau, le Lagoin, le Canal du Lagoin, Canal du Moulin, le ruisseau Merdé, un bras du Lagoin, L'Arrebigne, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 14 km de longueur totale[9],[10].
Le gave de Pau, d'une longueur totale de 192,8 km, prend sa source dans la commune de Gavarnie-Gèdre et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Adour à Saint-Laurent-de-Gosse, après avoir traversé 88 communes[11].
Le Lagoin, d'une longueur totale de 28,7 km, prend sa source dans la commune de Saint-Vincent et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Bizanos, après avoir traversé 13 communes[12].
Le Canal du Lagoin, d'une longueur totale de 14,9 km, prend sa source dans la commune de Coarraze et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Meillon, après avoir traversé 8 communes[13].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[14]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[15].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[17] complétée par des études régionales[18] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Asson », sur la commune d'Asson, mise en service en 1970[19] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[20],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 13 °C et la hauteur de précipitations de 1 304,6 mm pour la période 1981-2010[21]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et à 20 km[22], la température moyenne annuelle évolue de 13,2 °C pour la période 1971-2000[23], à 13,4 °C pour 1981-2010[24], puis à 13,8 °C pour 1991-2020[25].
Les rives du gave et ses saligues constituent une zone naturelle pratiquée par les pêcheurs, les promeneurs (sentiers aménagés) et les amateurs de sport d'eau vive (avec le « saut d'Assat » en aval du pont).
Les coteaux et le vallon de l'Arrebigne ont gardé un aspect rural, forestier et bocager et sont traversés par des itinéraires de promenade balisés, face à la chaîne des Pyrénées.
Les rives du Lagoin offrent un paysage de rivière aménagée et arborée au milieu d'un territoire agricole plus ouvert.
Au nord, le territoire est traversé par le chemin Henri-IV[26], chemin de randonnée qui relie le château de Franqueville à Bizanos, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques) au lac de Lourdes (Hautes-Pyrénées).
Assat est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[27],[28],[29]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pau, une agglomération intra-départementale regroupant 55 communes[30] et 200 666 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[31],[32].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 228 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[33],[34].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (34,7 %), zones agricoles hétérogènes (27,3 %), forêts (17,9 %), zones urbanisées (14,9 %), prairies (4,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %), eaux continentales[Note 8] (0,1 %)[35].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la presque totalité des habitations d'Assat se regroupait dans le bourg lui-même, autour de l'église et du château. Deux propriétés bâties isolées existaient alors : la gentilhommière de Lanusse d'Assat - devenue propriété Marsan - dans les coteaux, au nord-est et la propriété dite de Secretary (ou le Secrétaire), près de Ousse, au-delà des coteaux. À la fin du XIXe siècle, la villa Daran fut construite légèrement à l'écart du bourg, vers l'ouest. Le quartier bâti au nord-ouest fut le quartier de la Judée - sans que l'on puisse expliquer cette appellation. Quant aux hauteurs d'Assat, dans la zone des coteaux, c'est de tout temps le bois d'Assat. Un lieu-dit Clerguet à l'est du bois d'Assat est peut-être une confusion avec un ancien fief nommé Clerguet, tout proche, sur le territoire d'Artigueloutan.
Enfin, les zones inondables autour du gave sont traditionnellement la saligue.
Les écarts sont de création récente et dus à l'urbanisation grandissante des environs de Pau. Deux quartiers se sont développés à l'écart du village : le quartier Laforgue ou de lous mats comprenant une quarantaine de nouvelles constructions au nord de la voie rapide et le hameau d'Ousse avec une quinzaine d'habitations plus ou moins dispersées le long de chemins communaux ou de routes départementales.
Géoportail relève les lieux-dits suivants :
Assat est desservie par la route départementale 937 de Pau à Nay, doublée par la voie rapide D 938. L’agglomération est également accessible par le pont d'Assat reliant les deux rives du gave et par la départementale assurant, vers le nord, la liaison avec la plaine de l’Ousse et la route de Pau à Tarbes. Les routes départementales 212, 437 et 837 traversent également le territoire de la commune.
La voie ferrée de Pau à Lourdes et Tarbes dessert Assat (ligne de Toulouse à Bayonne. La gare, autrefois active (silos à maïs et manutention des explosifs destinés au camp militaire d’Idron) ne sert plus que de halte.
Le gave qui fut une voie de transport encore au XIXe siècle (radeaux de bois) n’est plus qu’une rivière toujours mal maîtrisée (divagations du lit mineur, surcreusement causé par l’extraction trop intense des sables et graviers au niveau d’Aressy, en aval). Une partie du village est en zone inondable.
Le territoire de la commune d'Assat est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité moyenne). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[36]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[37].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Pau, regroupant 34 communes concernées par un risque de débordement du gave de Pau, un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[38]. Les événements antérieurs à 2014 les plus significatifs sont les crues de 1800, crue la plus importante enregistrée à Orthez (H = 15,42 m au pont d'Orthez), du , exceptionnelle par son ampleur géographique, des 27 et , la plus grosse crue enregistrée à Lourdes depuis 1875, du , du (10,46 m à Orthez pour Q = 725 m3/s), du , du (3,40 m à Rieulhès pour Q = 504 m3/s) et du . Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[39]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 2008, 2009, 2013 et 2014 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2013 et 2014[40],[36].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[41]. 41,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 9],[42].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2013[36].
Le toponyme Assat est attesté dès le début du XIIe siècle, succédant aux graphies antérieures Assal[43] et Assag[44] (980[45], cartulaire de Lescar[46]). On trouve également les formes Assat (1110[47], cartulaire de Lescar[46] et 1115[47], titres de Gabas[48]), Assad (XIIe siècle[45], titres de Gabas[48]), Assatum (1434[45], cartulaire du château de Pau[49]) et Assat sur la carte de Cassini (fin XVIIIe siècle[47]).
En béarnais la commune se nomme Assat [as.ˈsat][50].
En français, le nom de la commune se prononce [as̪at].
L'hypothèse communément admise est une origine basque as/aitz signifiant pointe rocheuse. Assat est effectivement situé en bordure du gave de Pau, à l'endroit où il borde les falaises de poudingue de Narcastet, bien visibles sur la rive gauche. Si l'hypothèse est admise, la terminaison -at ou -ag pose problème aux linguistes[47].
« Assat, arrabassat », Assat couvert de raves. Allusion aux cultures de raves (en occitan arrabas) qui étaient une spécificité agricole d'Assat. Les Assatois furent los arrabassats, les amateurs ou mangeurs de raves[51].
Chronologie sommaire[52]
La déclaration générale de la Communauté d'Assat[58], rédigée en 1683, précise le mode de désignation et le rôle des jurats chargés de l'administration de la communauté. Le roi qui exerce son autorité directement sur certains parçans (quartiers) de la paroisse (Durfort, Candau, Cauna, Soumoulou, Castaing et du Prieur) y fait exercer son autorité par quatre jurats.
Les jurats qui ont servi quatre ans désignent pour les remplacer de nouveaux jurats choisis par eux avec l'assistance de huit hommes de la communauté. Cette désignation est faite en nombre double des jurats sortants. Les nouveaux jurats sont élus parmi les jurats désignés, en scrutin public, par l'assemblée générale des habitants (chefs de famille) de la communauté. Le seigneur de Saint-Aubin désigne, de son côté, des jurats pour ce qui concerne son fief.
Les jurats, sous la direction d'un premier jurat exercent au nom du Roi les droits de justice, règlent les affaires et les conflits de la communauté, lèvent les impôts, nomment les gardes, afferment diverses charges (notaire, marguiller…). Ils sont assistés, dans cette tâche par six députés désignés pour dix-huit mois, choisis dans la communauté, par les jurats et les députés sortants. Les jurats du roi ont prééminence sur ceux du seigneur de Saint-Aubin.
Ils siègent tous les samedis sur la place royale et sous les chênes qui y sont plantés pour y administrer la justice, civile, criminelle et politique.
Assat était le chef-lieu d'une notairie[45] comprenant les communes d'Aressy, Bezing, Bordes, Meillon et Narcastet.
Il y eut, pendant la Révolution, une succession d'agents municipaux désignés comme officiers publics, particulièrement chargés de la tenue des registres d'état-civil :
Bernard Vergez, Pierre Vergez et Jean Laban.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1791 | Jean Poeymirau | ||
1792 | 1796 | Pierre Biraben | ||
1796 | 1803 | Jean Bordenave, dit Lagahe | ||
1803 | 1804 | Jean-Pierre Vergez | ||
1804 | 1813 | Jean Poeymirau | ||
1813 | 1816 | Jean Laban | ||
1816 | 1826 | Pierre Dabancens | ||
1826 | 1830 | Isacq Ségassie dit Soubervielle | ||
1830 | 1835 | Jean-Pierre Pètre-Bordenave | ||
1835 | 1843 | Joseph Saint-Lup | ||
1843 | 1847 | Pierre Nougué | ||
1847 | 1848 | N. Segassie | ||
1848 | 1853 | N. Mauhourat | ||
1853 | 1854 | N. Lamasou | ||
1854 | 1860 | N. Bacqué | ||
1860 | 1870 | Charles Sallé | ||
1870 | 1876 | Pierre Saint-Lup | ||
1876 | 1878 | Charles Sallé | ||
1878 | 1912 | Jean-Baptiste Pètre | Conseiller d'arrondissement (canton de Pau-Est) | |
1912 | 1919 | Jean Pètre-Conderine | ||
1919 | 1929 | Bernard Vignau-Bégué | ||
1929 | 1935 | Joannès Bergeret | ||
1935 | 1944 | Jean Lanne | ||
1944 | 1953 | Joannès Bergeret | ||
1953 | 1977 | Gaston Eschaas-Tourné | ||
1977 | 1983 | Jean Marque-Bérot | ||
1983 | 2001 | Jean-Claude Duhieu | ||
2001 | 2008 | André Marque | ||
2008 | 2020 | Pierre Rodriguez | Retraité | |
2020 | En cours | Jean-Christophe Rhaut | DVC | Suppléant du député MoDem Jean-Paul Mattei |
Assat fait partie de quatre structures intercommunales[69] :
La commune fait partie de l'aire urbaine de Pau.
Pour connaître l'évolution de la population d'Assat au cours de l'Ancien Régime, on ne dispose que de rares documents : le dénombrement de 1385 et la déclaration générale de 1683.
Les habitants sont appelés les Assatois[71].
Pour la période contemporaine, on dispose de recensements réguliers. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[72]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[73].
En 2019, la commune comptait 1 942 habitants[Note 10], en augmentation de 7,95 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
644 | 673 | 658 | 705 | 724 | 813 | 805 | 830 | 835 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
861 | 871 | 893 | 914 | 917 | 873 | 859 | 832 | 852 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
822 | 819 | 768 | 707 | 670 | 719 | 692 | 629 | 731 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
721 | 740 | 865 | 1 055 | 1 244 | 1 479 | 1 624 | 1 666 | 1 799 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 850 | 1 942 | - | - | - | - | - | - | - |
Du milieu du XIXe siècle - qui correspond à un maximum de population dans les régions rurales du Sud-Ouest - à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la population d'Assat décroit de plus de 30 %. Cette décroissance peut être attribuée à l'exode rural qui touche la totalité de la France jusqu'en 1975. Le doublement de la population entre les recensements de 1962 et de 1999 est dû à l'extension de la zone d'influence de Pau et à l'installation de nouveaux résidents[76].
Jusqu'au milieu du XXe siècle, Assat eut une économie agricole traditionnelle. Toutefois, certains paysans s'étaient spécialisés dans les cultures de légumes (d'où le sobriquet d'Arrabassats donné aux Assatois). Les cultures maraîchères y sont encore présentes avec un développement vers la culture sous serre et même hors-sol. La commune fait également partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
De petites entreprises artisanales ou agro-alimentaires sont maintenant implantées à Assat et ont profité de facilités d'installation sur le parc d'activité Clément-Ader développé conjointement par Assat et Bordes.
Dans le cadre du pôle de compétitivité Aerospace Valley, commun aux régions Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées sur le thème de l'aéronautique, de l'espace et des systèmes embarqués, un pôle aéronautique Bordes-Assat[77] est en voie de création. Il s'étend sur 53 hectares et s'articule autour de quatre espaces d'activités :
Le château[78] est bâti dans la partie ouest du village, au nord du cimetière où se trouvait l'ancienne église romane d'Assat. C'est un bâtiment de 21 m sur 16 m à trois niveaux, flanqué d'une tour rectangulaire à quatre niveaux surmontée d'un toit pyramidal.
Les assises du château paraissent remonter au XIIe siècle[79]. L'ancien donjon est constitué d'assises superposées de briques et de galets du gave, selon le mode de construction de la fin du XIVe siècle. Les armes de Gaston Fébus figurent sur une des portes de la tour - ce qui est peut être une indication sur la date de son édification (milieu à fin du XIVe siècle ?). Vers le début du XVIIe siècle, le château fut transformé en une gentilhommière à larges fenêtres à meneaux et croisillons - probablement pour la famille de Noguès, alors propriétaires du château et seigneurs du fief le plus important d'Assat, celui de Saint-Aubin.
Au XIXe siècle, la salle du premier étage a été ornée de peintures mythologiques[80], classées « monument historique » en 1959, ainsi que la salle et les toitures. Le château est une propriété privée.
Le pont lancé en 1938 a été restauré en 2005. Les câbles porteurs ont été changés et le tablier rénové par l’entreprise Baudin Chateauneuf spécialisée depuis 1919 dans les ouvrages métalliques.
Édifié vers 1923 devant l'église, ce monument aux morts est dédié « à nos vaillant héros », décoré d’une croix de guerre et surmonté d’un grand christ en croix. C’est donc un « monument patriotique »[81]. Une statue, nommée « la Ferveur »[82] par son créateur Ernest Gabard accompagne le monument : réalisée en pierre blanche, elle représente une femme debout, douloureuse, dans la tenue de veuve des béarnaises.
Édifiée en 1925, l'école privée de filles d'Assat, devenue salle communale, de style art déco, est l’œuvre de l'architecte H.Barrès.
La plaine de Nay a toujours été une des régions agricoles les plus riches du Béarn - avec une aisance particulière du milieu du XVIIIe siècle aux dernières années du XIXe siècle. Comme les autres villages de la plaine, Assat compte de belles maisons bâties à cette époque et bien conservées qui ont les caractères généraux des maisons béarnaises : symétrie de la façade et de l'aménagement intérieur autour d'une porte d'entrée centrale, toit à forte pente et à quatre eaux couvert d'ardoises. Selon la fortune des propriétaires, les maisons sont simplement à rez-de-chaussée avec un grenier, ou à un étage et grenier.
La façade de l'habitation ne donne généralement pas sur la rue, mais sur une cour encadrée de granges. Cette façade est exposée à l'est ou au sud-est. L'accès à la rue se fait par un vaste portail encadré de piliers de pierre appareillée. Au-dessus des piliers, on trouve fréquemment soit des motifs ornementaux en pierre (boules, coupes, pyramides ou parfois flammes), soit un petit toit d'ardoise. Quelques cours ont encore conservé les pavages en petits galets traditionnels. Les linteaux des portes portent souvent un cartouche avec date ou inscription, les vastes portes des granges ont un encadrement de pierre en arc surbaissé.
Les propriétés sont entourées de hauts murs en galets à assises en feuille de fougère qui dissimulent la maison, ses granges et les jardins à la vue des passants. Le village d'Assat présente ainsi des rues plus ou moins sinueuses bordées de murs en galets. Outre les divers types d'habitations béarnaises à rez-de chaussée ou à étage, on peut observer quelques maisons plus modestes (maisons d'ouvriers ou de brassiers) et quelques demeures imposantes comme la villa Sallé.
Elle fut édifiée en 1873 grâce aux dons reçus par le conseil de fabrique de la paroisse : terrain et matériaux. L'ancienne église, datant de 1624, elle-même à la place de la première église d'Assat, probablement romane, était jugée trop éloignée du nouveau centre du village et vétuste. Cette construction s'inscrivait dans un grand mouvement de remplacement des églises anciennes par des bâtiments plus vastes et jugés plus convenables, par des communautés alors relativement prospères (les années 1850-1870 correspondent au maximum de population et de richesse dans les campagnes du Sud-Ouest de la France).
La nouvelle église fut construite en galets et pierre de taille (calcaire d'Arudy) et enduite. Un clocher-porche dont le troisième niveau est couvert d'une terrasse à garde-corps, sur laquelle s'élève en retraite la chambre des cloches donne accès à la nef de cinq travées à arcades brisées[83].
Les verrières de la nef furent réalisées dans les ateliers du maître verrier toulousain, Louis-Victor Gesta (1828-1894).
Le tympan du portail principal est sculpté d'un relief représentant le Couronnement de la Vierge.
En 1895, les héritiers d'un Assatois, Ernest Daran, qui avait exercé la profession de banquier au Mexique, firent don de sept tableaux au conseil de fabrique. Ces tableaux, qu'il avait rapportés du Mexique, et dont l'histoire antérieure n’est pas connue sont attribués à des écoles espagnoles du XVIIe siècle et sont classés comme monuments historiques. Le « repas d'Emmaüs »[84] est une réplique d'atelier attribuée à Zurbarán (1598-1664), « l'hospitalité de Marthe et Marie »[85] à Nicolás Rodriguez Suárez[86], saint François d'Assise[87] à Francisco Ribalta (1565-1628), saint Jérôme[88] à Joseph Mora[89].
Les trois autres tableaux, un « Christ en croix »[90], « saint Jérome pénitent »[91] et « l'adoration des mages »[92] sont du début du XVIIe siècle et attribués à des peintres de l'école sévillane.
En 1903, le peintre palois Joseph Castaing exécuta deux grandes compositions pour le chœur.
Le poète Francis Jammes (1868-1938) séjourna souvent à Assat, dans la maison de son oncle (cet oncle était le donateur des sept tableaux offerts, en 1896, pour la décoration de l'église). Francis Jammes fait allusion à cet oncle et à ses séjours au Mexique dans ses œuvres.
Le docteur Guy Ébrard, né à Assat en 1926, fut maire d'Oloron-Sainte-Marie (1965-1977).