Coarraze (en béarnais Coarrasa ou Coarrase) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Coarraze | |
![]() Vue sur Coarraze. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Pau |
Intercommunalité | Communauté de communes Pays de Nay |
Maire Mandat |
Michel Lucante 2020-2026 |
Code postal | 64800 |
Code commune | 64191 |
Démographie | |
Gentilé | Coarraziens |
Population municipale |
2 170 hab. (2019 ![]() |
Densité | 146 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 10′ 16″ nord, 0° 13′ 44″ ouest |
Altitude | Min. 258 m Max. 450 m |
Superficie | 14,84 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Pau (banlieue) |
Aire d'attraction | Pau (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton des Vallées de l'Ousse et du Lagoin |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.coarraze.fr |
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Ses habitants sont les Coarraziens et les Coarraziennes[1].
La commune de Coarraze se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[2].
Elle se situe à 21 km par la route[Note 1] de Pau[3], préfecture du département, et à 14 km de Pontacq[4], bureau centralisateur du canton des Vallées de l'Ousse et du Lagoin dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[2]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Pau[2].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[5] : Igon (1,2 km), Mirepeix (2,7 km), Bénéjacq (2,8 km), Mirepeix (2,8 km), Bordères (3,8 km), Asson (3,9 km), Lagos (4,3 km), Baudreix (4,6 km).
Sur le plan historique et culturel, Coarraze fait partie de la province du Béarn, qui fut également un État et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté[6].
La commune est drainée par le gave de Pau, le Lagoin, le canal du Lagoin, un bras du gave de Pau, un bras du Lagoin, canal Dufau, canal du Lagoin, canal du Lagoin, le Houga, le ruisseau de Candau, le ruisseau de Cap de Bédat, le ruisseau de la Hount de Ber, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 30 km de longueur totale[8],[Carte 1].
Le gave de Pau, d'une longueur totale de 192,8 km, prend sa source dans la commune de Gavarnie-Gèdre et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Adour à Saint-Laurent-de-Gosse, après avoir traversé 88 communes[9].
Le Lagoin, d'une longueur totale de 28,7 km, prend sa source dans la commune de Saint-Vincent et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il se jette dans le gave de Pau à Bizanos, après avoir traversé 13 communes[10].
Le canal du Lagoin, d'une longueur totale de 14,9 km, prend sa source dans la commune et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il se jette dans le gave de Pau à Meillon, après avoir traversé huit communes[11].
Le lac de Sargaillouse, aménagé pour la pêche, est entouré de pistes forestières, fréquentées par les chasseurs de palombes, les VTTistes et les promeneurs. On trouve des palombières dans la forêt communale.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[12]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[13].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[15] complétée par des études régionales[16] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Asson », sur la commune d'Asson, mise en service en 1970[17] et qui se trouve à 4 km à vol d'oiseau[18],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 13 °C et la hauteur de précipitations de 1 304,6 mm pour la période 1981-2010[19]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et à 30 km[20], la température moyenne annuelle évolue de 13,2 °C pour la période 1971-2000[21], à 13,4 °C pour 1981-2010[22], puis à 13,8 °C pour 1991-2020[23].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 6]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la « directive Habitats » : le « gave de Pau »[25], d'une superficie de 8 194 ha, un vaste réseau hydrographique avec un système de saligues[Note 7] encore vivace[26],[Carte 2].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 2[Note 8] sont recensées sur la commune[27],[Carte 3] :
Coarraze est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9],[30],[31],[32]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pau, une agglomération intra-départementale regroupant 55 communes[33] et 200 666 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[34],[35].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau dont elle est une commune de la couronne[Note 10]. Cette aire, qui regroupe 228 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[36],[37].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (56,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (35,6 %), prairies (25,5 %), terres arables (20,3 %), zones agricoles hétérogènes (10,1 %), zones urbanisées (7,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[38].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 4].
La gare de Coarraze-Nay se trouve entre Pau et Lourdes sur la ligne Toulouse - Bayonne ou sur la ligne Paris Montparnasse - Tarbes. La commune est desservie par les routes départementales 212, 412, 937 et 938.
Le territoire de la commune de Coarraze est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité moyenne). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[39]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[40].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment le gave de Pau, le canal du Lagoin et le Lagoin. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 2008, 2009, 2011, 2013 et 2021 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2013[41],[39].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[42]. 63,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 11],[43].
Le toponyme Coarraze apparaît sous les formes Coarrasa et Caudarasa (respectivement 1100[44] et XIIe siècle[44], Pierre de Marca[45]), Coarasa (1227[44], registres de Bordeaux[46]), Coarrase et Coarase (respectivement 1385[44] et 1402[44], censier de Béarn[47]), la via Coarasola, la vie Coarasette et Couarraxe (respectivement 1540[44] pour les deux premières formes et 1675[44], réformation de Béarn[48]). Le nom pourrait provenir de la racine préindoeuropéen kow (butte, petite hauteur) et du gascon arrasa (rasé), une référence au promontoire sur lequel se situe le château de Coarraze[49].
Son nom béarnais est Coarrasa[50] ou Coarrase[51].
Paul Raymond[44] note qu'en 1385, Coarraze comptait trente-neuf feux, qu'elle dépendait du bailliage de Pau et qu'elle formait la quatrième grande baronnie de Béarn.
En 1508, le château est incendié en représailles contre Gaston de Foix, comte de Carmaing, qui se rebelle contre le roi de Navarre et vicomte de Béarn Jean d'Albret, et ses terres ravagées. Le comte en appela au parlement de Toulouse qui prononça la confiscation de la souveraineté du Béarn au nom du roi de France. Le roi de Navarre en appela au jugement de celui de France qui en 1512 reconnut l'indépendance du Béarn[52],[53].
Le château des barons de Coarraze et de la famille d’Albret Miossens est le lieu où Henri III de Navarre, futur Henri IV passa son enfance, élevé par Suzanne de Bourbon-Busset.
En 1569, le comte de Montgomery, chargé par la reine de Navarre Jeanne d'Albret de délivrer Bernard d'Arros, pénètre en Béarn, le 6 août à Pontacq ; son armée passe le gave à Coarraze sur un pont militaire improvisé. Toutes les églises qu'il croise sont brûlées[54].
Dans son livre sur Henri IV, François Bayrou parle ainsi du château de Coarraze : « Henri de Navarre a grandi au château de Coarraze à quelque deux kilomètres à vol d’oiseau de ma maison natale [...]. J’ai beaucoup rêvé sur la devise qui orne encore aujourd’hui le portail du château : lo que ha de ser no puede faltar, 'ce qui doit arriver ne peut pas manquer'. »
Le 19 avril 1762 dans un cabaret de Coarraze, Raymond Blasy entre dans un cabaret pour se rafraichir et entame une partie de cartes avec trois comparses. Au bout d'un moment, Ménine sa femme arrive et prétextant que quelqu'un l'appelle au dehors, elle tente de le faire sortir du cabaret. Voyant que rien n'y fait elle se jette sur la table et déchire les cartes des joueurs et ramène son mari de force à la maison. Devant la passivité de Raymond face à sa femme, ses amis le menacent de faire courir l'âne. Et le surlendemain c'est le crieur public qui annonce que : "Le 24 jour du dimanche on fera courir l'asne et que quiconque voudroit y assister et voir le spectacle étoit invité." Le jour dit la parade commence, deux tambours, un groupe de garçons précédant un tombereau, les chansonniers déclament leurs commentaires rimés et ouvrent la voie aux deux figurants. Il s'agit d'un mélodrame déguisé avec des capes et des chapeaux, l'un des figurants monté sur un âne, jouant le rôle de l'homme et l'autre sur un cheval, jouant le rôle de la femme. Le figurant qui joue le rôle de la femme prend son partenaire aux cheveux et le jette à bas de son âne, puis il le roue de coups avec sa quenouille. Puis, sur le dos de l'âne est organisée une partie de cartes mais là encore, l'épouse survient, brouille le jeu avec sa quenouille et se saisit des cartes pour les déchirer[55].
Au XIXe siècle, les manufactures de meubles en bois se développent dans la région, grâce à l'abondance des matières premières. Dans les années 1960, ces petites industries ne résistent pas à la concurrence et se tournent vers le négoce mais malgré tout, l'activité disparaît. Il ne reste aujourd'hui que le lycée professionnel de Coarraze qui rappelle ce passé d'ébénisterie et de fabrication du bois[56].
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Blasonnement :
D'or à deux brebis de sinople clarinées d'argent, passant l'une sur l'autre. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1856 | Hippolite Pommies | |||
1892 | 1896 | François Hounieu | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
Gaston Labau | SFIO puis PS | |||
Jean-Louis Ladagnous | PS | |||
Jean Penouil | ||||
Jean Saint-Josse | CPNT-DVD | Chef d'entreprise Député européen (1999 → 2004) Conseiller régional d'Aquitaine (1992 → 1999) Vice-président de la CC du Pays de Nay | ||
En cours | Michel Lucante |
Coarraze appartient à cinq structures intercommunales[57] :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[58]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[59].
En 2019, la commune comptait 2 170 habitants[Note 12], en augmentation de 1,26 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 749 | 1 755 | 1 838 | 2 015 | 2 314 | 2 418 | 2 418 | 2 477 | 2 414 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 505 | 2 438 | 1 782 | 1 768 | 1 780 | 1 682 | 1 628 | 1 616 | 1 664 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 740 | 1 690 | 1 596 | 1 402 | 1 428 | 1 432 | 1 404 | 1 284 | 1 338 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 720 | 1 940 | 1 949 | 2 202 | 2 047 | 2 068 | 2 110 | 2 109 | 2 094 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 176 | 2 170 | - | - | - | - | - | - | - |
Coarraze fait partie de l'aire urbaine de Pau.
La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
La commune dispose d'une école primaire (école Henri IV[62]), d'un centre de loisirs et d'une maison de l'ado. On y trouve aussi une école de musique. Le lycée professionnel des métiers d'arts Gabriel-Haure-Placé est spécialisé dans l'ébénisterie et la tapisserie.
Elle possède une zone industrielle conjointe avec Bénéjac, la zone Monplaisir, et une gare ferroviaire avec la ville de Nay.
Le château de Coarraze[63] date partiellement du XVIe siècle. Le château de Coarraze est à la hauteur de la richesse et de la puissance de ces seigneurs. Il s'élève à un emplacement stratégique, à proximité de la frontière avec la Bigorre. De la construction médiévale du château, il ne subsiste que le donjon, tour au plan curieusement pentagonal édifiée vers 1350 par Raymond Arnaud IV, seigneur de Coarraze. En 1492 l'héritière du château, Catherine, lègue la propriété à son petit-fils, Gaston de Foix[Lequel ?], comte de Carmaing. Les exactions de ce dernier prennent fin avec le siège du château par le vicomte du Béarn, qui démantèle le château et l'incendie en 1508. La baronnie passe entre les mains de Raymond de Coarraze (son cousin), et l'édifice est reconstruit en 1515. Le château est à nouveau détruit par un incendie en 1684, puis reconstruit tel qu'il apparaît aujourd'hui, en 1755[53].
La chapelle Sainte-Catherine[64] date de la première moitié du XVIe siècle, tout comme une partie de l'église Saint-Vincent-Diacre[65]. Cette dernière recèle du mobilier[66] classé aux monuments historiques.