Bex ([be]) est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district d'Aigle.
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Bex | |
![]() Le centre du village de Bex avec les dents du Midi en arrière-plan. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Canton | ![]() |
District | Aigle |
Localité(s) | Anzeindaz, Chêne-sur-Bex, Fenalet-sur-Bex, Chiètres, Frenières-sur-Bex, Vasselin (quartier de Lavey-village débordant sur la commune de Bex), Le Châtel, Les Dévens, Les Plans-sur-Bex, Les Posses-d'en dessus, Les posses d'en dessous, Solalex, Pont-de-Nant |
Communes limitrophes | Ollon, Gryon, Ormont-Dessus, Conthey (VS), Chamoson (VS), Leytron (VS), Fully (VS), Collonges (VS), Lavey-Morcles, Saint-Maurice (VS), Massongex (VS), Monthey (VS) |
Syndic Mandat |
Alberto Cherubini (PS) 2021-2026 |
NPA | 1880 Bex, Fenalet-sur-Bex, Frenières-sur-Bex, Les Plans-sur-Bex 1882 Les Posses-sur-Bex |
No OFS | 5402 |
Démographie | |
Gentilé | Bellerin |
Population permanente |
7 845 hab. (31 décembre 2020) |
Densité | 81 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 15′ 04″ nord, 7° 00′ 46″ est |
Altitude | 424. m |
Superficie | 96,56 km2 |
Divers | |
Langue | Français |
Localisation | |
Carte de la commune
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Liens | |
Site web | www.bex.ch |
Sources | |
Référence population suisse[1] | |
Référence superficie suisse[2] | |
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Formes anciennes : in Baccis (600) ; Gurarnerus de Baix (vers 1140) ; Warnerus de Bax (1179) ; de feudo Baiz (1220) ; in plano de Bacio (1252).
L'hypothèse d'une formation avec un nom de personne (gentilice) latin du type Battius ou Baccius est la plus probable, car l'emploi de noms de personnes simples, c'est-à-dire sans l'adjonction d'un suffixe toponymique, est fréquent en Suisse romande. Il signifierait donc « (propriété) de Baccius »[3].
D'azur au bélier saillant d'argent accompagné au chef dextre d'une étoile à huit rais d'or. Ces armoiries apparaissent sur un sceau du XVIIIe siècle, sur des channes soit cruches de communion et autres plats en étain, mais le bélier est alors représenté passant sur une terrasse. Vers 1910, il devient saillant, parfois sur un tertre. La version définitive est arrêtée en 1925 et confirmée en 1963 par les autorités communales[4].
En 1791, des travaux d'assèchement au bord du petit lac de Luissel, en vue de l'extraction de tourbe, sur les hauts Bex, ont permis de découvrir diverses parures et armes de bronze, objets richement ornementés aujourd’hui datés de la fin du Bronze final Xe siècle av. J.-C. ou IXe siècle av. J.-C. Dès leur découverte, ces objets sont disséminés. Certains passent à l’Académie de Genève, d’autres à celle de Berne, enfin une pointe de lance et une épée à antennes entrent dans les collections de l’Académie de Lausanne, et, par là, ont abouti au Musée cantonal d'archéologie et d'histoire de Lausanne[5].
À partir du XIe siècle, Bex passe, avec tout le Chablais, sous la domination de la Maison de Savoie. À partir du XIIe siècle, un château et des fortifications sont érigés dans la région de Bex, soulignant son rôle d'avant-poste des territoires de la Savoie. Il ne subsiste aujourd'hui qu'une tour de ce château, la Tour de Duin.
En 1227, Pierre de Bex est seigneur de Bex et, à ce titre, défenseur du château-fort édifié au XIIe siècle[6].
Au début du XVIe siècle, le Chablais vaudois est disputé entre Berne et le duc de Savoie : occupé par Berne en 1464, sous contrôle bernois à la suite de la Guerre de Bourgogne à partir de 1476, le pays de Vaud est confirmé possession bernoise au traité de Lausanne (15 octobre 1564). Durant les événements de l'invasion française de la Suisse, plusieurs habitants de Bex participèrent au combat du Col de la Croix[7]. Le monument Forneret commémore cet épisode de l'histoire bellerine. Vaud devient indépendant en 1798 et adhère à la Confédération suisse en 1803.
À l'instar de Montreux, Bex a été un carrefour touristique d'importance au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Ses bains et ses grands hôtels ont attiré de nombreux touristes, notamment anglais et russes.
Les habitants de la commune se nomment les Bellerins (fém. : Bellerintses)[8].
Ils sont surnommés les Bûcherons (lè Botsèran ou lè Botzéron en patois vaudois) ou les Moutons (lè Muton) : le premier surnom fait référence aux forêts de la commune, le second à ses armoiries. Ils ont encore trois autres surnoms dont l'origine s'est perdue : les Baiseurs, les Orgueilleux (lè z'Orgolyâo) et les Mauvais-Habits (lè Tchiâpes)[9].
La commune de Bex possède un important patrimoine, à la fois naturel et bâti.
La Tour de Duin.
Le temple (ancienne église médiévale Saint-Clément, attestée dès 1193) et son clocher à flèche de pierre de 1501 dû au maître maçon Jean Vaulet-Dunoyer. La nef et le chevet ont été reconstruits en 1812-1814 par l'architecte Henri Perregaux [10]. Vitraux de 1911 par Clément Heaton. Édifice classé à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale. Voir :
La cure protestante, reconstruite après incendie en 1680, a subi une rénovation complète en 1805 par l’architecte Henri Exchaquet. Restaurée en 1983-1984[11].
L'ancienne chapelle de l'Église libre (dite chapelle Nagelin), construite en 1865 par l’architecte veveysan Samuel Késer[12].
L'église catholique Saint-Clément (L'Allex), de style néogothique, a été bâtie en 1885 et transformée en 1941-1943. Vitraux de 1937 par Paul Monnier[13].
L'hôtel de ville. Ce bâtiment de 1747 a été bâti par l'ingénieur et architecte Isaac Gamaliel de Rovéréa, avec arcades servant de halle de marché[14]. Restauré et transformé en 1977-1978[13].
Le château (route de Gryon 4-6), imposant édifice de trois niveaux avec tour d'escalier, sous un toit Mansart, a été construit en 1641 pour David de Rovéréaz[13].
L'ancien pont sur le Rhône, classé à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale.
La « Campagne Szilassy », sur une hauteur dominant le village, comporte une maison de maître très simple, construite en 1836. Les dépendances, en style rustique, ont été bâties entre 1841 et 1881. Remarquable jardin paysager, dans le genre des parcs anglais[13].
Le domaine du Rhône. Bâtiment des salines du Rhône, élevé en 1717-1718 par l’architecte lausannois Guillaume Delagrange[13].
L'ancienne maison du directeur des salines (route des Dévens 6) a été bâtie dans le goût néoclassique en 1825-1827 par l'ingénieur Adrien Pichard[15].
Les fortifications Dufour (sur la colline de Chiètres), dont en particulier les fortifications de l'Arzillier[16], ont fermé, au XIXe siècle le verrou topographique que constituait le resserrement de la vallée du Rhône à Saint-Maurice.
Photo | Objet | Type[17] | Adresse | Coordonnées | ||||||
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A | Arch | B | E | M | O | S | ||||
Fortification de l'Arzillier | O | 46° 13′ 32″ N, 7° 00′ 26″ E | ||||||||
Clocher du temple | E | Rue du Midi | 46° 15′ 04″ N, 7° 00′ 44″ E | |||||||
![]() | Pont sur le Rhône | E | Route de Saint-Maurice | 46° 13′ 24″ N, 7° 00′ 12″ E | ||||||
![]() | Mines de Sel de Bex | S | Route de Gryon 29 | 46° 15′ 38″ N, 7° 01′ 51″ E |
Le monument Forneret, un mémorial situé dans le village de Bex, commémore la bataille du col de la Croix et les soldats de la commune morts en service[18],[19].
Le monument Forneret est composé d'une fontaine et de trois plaques commémoratives. Le bassin de la fontaine date de 1904, soit 21 ans avant l'inauguration du mémorial. Ce bassin pèse 2,5 tonnes et a été taillé dans de la pierre de Sous-Vent provenant d'une carrière bellerine. La construction du monument a été dirigée par l'architecte M. Gribbi de Montreux et le travail de sculpture est l’œuvre du marbrier M. A. Pichard de Bex[20].
Le bassin de la fontaine fut posé sur la place du marché, flanqué de deux platanes en 1904[21].
Le monument complétant ce bassin fut pour sa part construit et inauguré le 19 avril 1925. Le combat du Col de la Croix, qui opposa les milices des Omonts loyales aux autorités bernoises aux troupes vaudoise et françaises durant l'invasion française de la Suisse et la révolution vaudoise, eut cependant lieu 127 ans plus tôt, le 5 mars 1798.
Après une cérémonie d'inhumation sur la place du marché de Bex, les autorités communales promirent initialement d'y ériger une pierre tombale portant l'inscription « Voyageur, ici repose Forneret. Fuis si tu es Tiran, assois-toi si tu es un frère. Sur cette tombe, après la victoire du 5 et 6 mars, Mangourit, Résident de la République Française, reçut les serments de fraternité éternelle des Français, des Vaudois, des Valaisans, armés pour la liberté du monde ». Ce projet de pierre tombale ne fut cependant jamais réalisé et abandonné après l'occupation françaises et le monument de 1925 le remplace.
Comme la construction eut lieu après la première guerre mondiale, il fut décidé d'ajouter les noms des nouveaux militaires morts en service de la commune. Après 1945 deux autres plaques additionnelles listant de nouvelles victimes décédées en services actif vinrent compléter le monument à droite et à gauche.
En juin 2019, la commune de Bex déplace le monument pour pouvoir réaménager la place ; après restauration, il est installé au cimetière communal[22].
Parmi les visiteurs célèbres de Bex, on compte notamment l'écrivain danois Hans Christian Andersen qui, dans La Vierge des Glaces (1861), écrit à propos de Bex : « Là, à chaque pas, tout n'est qu'abondance et prospérité, on est comme dans un jardin de châtaigniers et de noyers. Çà et là percent des cyprès et des grenadiers. Il y règne une chaleur méridionale, comme si l'on était entré en Italie... »[23]
L'écrivain vaudois Jacques Chessex a consacré quelques pages de son Portrait des Vaudois (1969) aux Histoires regrettables d'un Bellerin et leurs suites non moins édifiantes. Ce chapitre commence par une présentation aussi vivante que polémique du village :
« − Bex rend fou. Mais oui je vous dis que Bex rend fou! glapissait le vieux juge Maillard, dit Soleil, en attaquant le troisième demi. Ils sont tous fous dans cette sale ville. La politique, l'argent, le collège, c'est rien que des bringues, des histoires, tout le monde dépose plainte contre tout le monde, on se déteste, on se fait des coups tordus, on se soûle à mort. Le directeur mène le bal, son copain le notaire fait la cupesse, ah oui je vous dis que Bex rend fou!
Des sages parlent d'influences telluriques. [...] D'autres accusent le Chablais, qui coule plus fort que l'Avençon et qui embrase les cervelles d'une impétueuse acrimonie. D'autres rappellent le voisinage des catholiques. Les géographes parlent de l'influence du foehn qui tient des nuits entières les Bellerins réveillés, monte les bobéchons, gratte les plaies. D'autres mettent en cause les salines dont les miasmes et les labyrinthes exercent sur les glandes thyroïdes et les psychés un effet pernicieux qui agite les nerfs et gonfle les imaginations. D'autres accusent les institutrices de pousser les Bellerins au crime en donnant trop de petits soupers. »[24]
La Municipalité se compose des personnes suivantes[28] :
La Saline de Bex exploite des mines de sel au Bouillet. La commune est également productrice de vin, et de gypse.
Le bourg comprend par ailleurs une zone industrielle active notamment dans le tri des déchets électroniques.
La ville de Bex est jumelée à la ville de Tuttlingen en Allemagne, au nord de Schaffhouse. Chaque année les élèves de Tuttlingen viennent à Bex pendant deux semaines pour apprendre le français, puis les Bellerins de 10e année partent apprendre l'allemand pendant une durée identique.
La commune a signé aussi une charte d'amitié avec la commune française de Draguignan.
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