Rhinau ([ʁino]; Rhinài en alsacien, Rheinau en Allemand[Note 1]) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
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Rhinau | |
L'église Saint-Michel. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Sélestat-Erstein |
Intercommunalité | Communauté de communes du Canton d'Erstein |
Maire Mandat |
Marianne Horny-Gonier 2020-2026 |
Code postal | 67860 |
Code commune | 67397 |
Démographie | |
Population municipale |
2 670 hab. (2019 ![]() |
Densité | 154 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 19′ 13″ nord, 7° 42′ 12″ est |
Altitude | Min. 155 m Max. 166 m |
Superficie | 17,35 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Rhinau (ville-centre) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Erstein |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
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Elle a la particularité d'avoir une partie de son territoire communal situé en Allemagne qui forme le secteur non constitué en municipalité de Rhinau.
Son nom signifie « pré du Rhin », « die Au » ou Aue pouvant se traduire par « pré (ou prairie) humide », surtout les prés souvent inondés par un courant d'eau. C’est une appellation courante de part et d’autre du Rhin, notamment en plaine.
La ville de Rhinau est située sur le Rhin à 30 km au sud de Strasbourg. Sa particularité remarquable est d'avoir 994 hectares de son territoire situés sur la rive droite du Rhin, à savoir en Allemagne comme territoire hors commune dans l'arrondissement de l'Ortenau. Ces 994 hectares sont donc de jure sous souveraineté allemande, mais de facto, l'exploitation en est faite par la commune de Rhinau. Cette particularité est due à une divagation du fleuve datant de 1541 qui a été ancrée dans l'histoire à la signature à Münster du traité de Westphalie qui mit fin, en 1648, à la guerre de Trente Ans.
Rhinau fait partie du canton d'Erstein et de l'arrondissement de Sélestat-Erstein. Les habitants sont appelés les Rhinois. La continuité du territoire de la commune est assurée par son bac « Rhenanus » qui donne accès, depuis la rive française, à une des plus belles réserves naturelles de préservation des paysages de ried et de forêt tunnel tempérée.
Rhinau est une étape sur la Véloroute Rhin EV 15 (1 320 km) qui relie la source du Rhin, située à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam.
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Daubensand | Le Rhin Schwanau (de) | ![]() | |
Boofzheim Friesenheim |
N | Le Rhin Kappel-Grafenhausen (de) | ||
O Rhinau E | ||||
S | ||||
Diebolsheim | Sundhouse | Le Rhin Rust (de) |
Rhinau est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rhinau, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 4 079 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (37,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (38,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (31,1 %), terres arables (28,1 %), eaux continentales[Note 4] (21,1 %), zones agricoles hétérogènes (9,7 %), zones urbanisées (8,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Le second élément -au est un appellatif signifiant « pré (ou prairie) humide, prairie inondable »[11] (voir Haguenau : Toponymie).
Avant 1398, le village de Rhinau était situé sur les bords même du Rhin. La ville actuelle ne date que du XVIe siècle. À cette époque le bourg fut peu à peu submergé par le Rhin[12]. Pour éviter que cela ne se reproduise, on le reconstruisit plus à l'intérieur des terres, sur son site actuel. Pourtant éloigné du Rhin désormais, il a conservé son nom original même si le sens n'est plus vrai. En 1267 Rhinau fit un traité d'alliance avec la ville de Strasbourg. En 1290, l'évêque de Strasbourg transféra à Rhinau le chapitre de Honau et lui conféra la plénitude des droits sur Rhinau, sans préjudice pour le recteur de l'église paroissiale. En 1398 le chapitre, que la violence du Rhin avait déjà chassé de Honau, fut obligé de quitter Rhinau pour le même motif et fut transféré dans l'église de Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg. En 1444, les habitants de Rhinau se défendirent vaillamment contre les Armagnacs. En 1592, la « Guerre des évêques » bat son plein. 2500 Suisses, essentiellement des Bernois et des Zürichois, arrivent en renfort des troupes du magistrat protestant de Strasbourg. Elles attaquent les troupes du catholique duc de Lorraine. Le , sept compagnies de lansquenets sont lancées sur les positions lorraines à Erstein. Au passage, ils incendient Fegersheim et Rhinau. En 1610 Rhinau fut incendié par les troupes de l'Union. Par suite du traité de Westphalie, ses fortifications furent détruites. Au XVIIIe siècle, le chapitre comprenait les paroisses d'Artolsheim, Richtolsheim, Rosfelden (Rossfeld), Bindernheim, Diebolsheim, Eschau, Wibolsheim, Gerstheim, Obenheim, Herbsenheim (Herbsheim), Hültzheim (Holtzheim), Illkirch, Mussig, Neunkirch, Friesenheim, Witternheim, Zelsheim[13], Plobsheim, Rhinau, Boofzheim, Sassenheim, Schœnau, Sundhouse, Swabsheim (Schwobsheim), Bœsenbiesen, Wittisheim, Baldenheim, et Muttersholtz. Au mois de décembre 1749, les eaux du fleuve, étant devenues extraordinairement basses, on put distinguer les restes de l'ancienne ville.
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Les armes de Rhinau se blasonnent ainsi : |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1945
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1945 | 1953 | Michel Seyler | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Paul Hirlimann | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
René Hurstel (1925-1998) | PDG des distilleries Kuhri et Thomann | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Danièle Meyer | UDF puis Modem |
Cadre administratif Conseillère régionale d'Alsace (2004 → 2010) Présidente de la CC du Rhin (2001 → 2014) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Jean-Paul Roth | UDI | Retraité de la fonction publique | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En cours (au 4 octobre 2021) |
Marianne Horny-Gonier[16] | UDI | Assistante parlementaire Conseillère régionale du Grand Est (2015 → ) Vice-présidente du conseil régional (2021 → ) Vice-présidente de la CC du Canton d'Erstein (2020 → ) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
Population d'ancien régime[17] : 1663, 122 ; 1720, 156 ; 1746, 216 ; 1750, 176 ; 1760, 311 ; 1763, 169 ; 1766, 169.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2019, la commune comptait 2 670 habitants[Note 5], en diminution de 3,12 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 112 | 1 212 | 1 133 | 1 368 | 1 434 | 1 466 | 1 438 | 1 519 | 1 562 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 462 | 1 458 | 1 459 | 1 445 | 1 419 | 1 495 | 1 507 | 1 567 | 1 620 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 614 | 1 679 | 1 736 | 1 568 | 1 618 | 1 627 | 1 683 | 1 483 | 1 555 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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1 681 | 1 770 | 2 216 | 2 331 | 2 286 | 2 348 | 2 580 | 2 613 | 2 689 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 698 | 2 670 | - | - | - | - | - | - | - |
Beaumont-du-Périgord (France) (Dordogne)
Rhinau également une parrainage de la 4e Compagnie du 291e Jägerbataillon de la Bundeswehr allemande à Illkirch-Graffenstaden.
La ville de Rhinau ayant subi de nombreuses destructions en 1944, y compris l'église, les années cinquante sont consacrées à la reconstruction de la ville. Celle de l'église est entreprise sous la direction de M. Chirot, architecte de Paris. La première pierre est posée le .
Une gravure représentant l'archange Michel (4 × 2,75 m) surplombe le porche d'entrée. Elle est composée de trois blocs de pierre d'Anstrude (Bierry-les-Belles-Fontaines) : du calcaire dur, homogène et de bonne tenue. La sculpture a été réalisée sur place par Jean Henninger et a pour thème « saint Michel, l'ange de la sérénité, tenant en respect le mal ». Au centre figure le saint enfonçant son épée dans la gueule du dragon. À gauche, deux « justes » élèvent leur regard et leurs mains vers le saint, arbitre du Jugement. À droite, deux autres personnages sont déjà jugés : l'un laisse tomber ses mains désespérément vides tandis que l'autre s'en sert pour cacher son visage[22].
La grande porte de l'église et les deux petites portes attenantes en laiton ont été conçues par Jean Perey. Elles sont constituées par des ossatures en bois recouvertes extérieurement par des feuilles de laiton d'une épaisseur de 0,5 mm formées au marteau. L'intérieur de ces portes est en bois clair. Les revêtements sont des panneaux en pointe de diamant mesurant environ 0,7 × 0,4 m. La grande porte a 3,8 m de haut sur 2,5 m de large avec un entourage de 0,1 m et comporte 30 panneaux cloués sur la carcasse en bois au moyen de clous en laiton à tête ronde. Des couvre-joints en profilés de laiton habillent l'ensemble. Chaque panneau présente en son centre un motif décoratif constitué par un épi de blé ou une feuille de vigne (symbolisant le pain et le vin), tous différents les uns des autres. Une fois patiné, l'ensemble revêt une teinte d'un roux verdâtre. Lors de la consécration de l'église, Mgr Elchinger a frappé si fort la grande porte avec sa crosse que de petits disques sont toujours visibles[23].
Une haute colonne dominée par une statue dorée de la Vierge, c'est la « Mariensäule am Rhein ». Ce monument nous raconte un autre drame. Le , vers 9 h du matin, Louis Hilsz, sa fille Marie-Anne et André Boehli naviguaient sur le Rhin, transportant une lourde cargaison de pierres. Le Rhin était assez violent ce jour et la barque, trop chargée, chavira. Les malheureux furent emportés par le courant et périrent noyés. Toute la ville fut touchée par ce drame et décida d'élever un monument à leur mémoire. La Vierge, consolatrice de toute détresse, fut prise pour symbole et le monument inauguré le . La colonne est taillée dans la pierre blanche de la région de Phalsbourg et imite la colonne de la Piazza di Spagna de Rome, elle est l'œuvre du sculpteur Feuerstein de Barr. Un verset du prophète Isaïe est taillé dans le socle de la colonne : « Si tu passes à travers les eaux, je serai avec toi, à travers les fleuves, ils ne te submergeront pas ».
Bac de Rhinau approchant de la rive allemande.Bac automoteur transfrontalier entre la France et l'Allemagne.
C'est en 1491 que la ville a obtenu le droit d'exploiter un bac, par convention entre l’évêque de Strasbourg et les seigneurs de Rathsamhausen. Par la suite, ce droit fut confirmé par le roi de France.
Le Rhin était, avant sa canalisation, un fleuve puissant, capricieux, aux nombreux méandres. Lors d'une crue en 1541, il changea de lit en laissant sur sa rive droite une partie du territoire de Rhinau. Les limites territoriales ont été définitivement établies par traité en 1542. L'origine de la nécessité de ce bac automoteur est d'assurer l'exploitation des 994 ha de terres rhinoises situées sur la rive allemande (dont la plupart constituent aujourd'hui la réserve naturelle du Taubergiessen). De fait, le passage est prioritaire pour les engins agricoles en vue de cette exploitation. Il charge 30 voitures et fait une navette toutes les 15 min. Gratuit toute l'année. Il ne prend pas les véhicules d'un poids supérieur à 3,5 tonnes, excepté les engins agricoles. Longueur hors rampes : 53 m, longueur coque : 41 m, largeur : 12,5 m, tonnage : 80 t.
En 1925 fut créée à l'entrée de Rhinau en direction de Boofzheim la « textile de Rhinau ». Cette société loua les bâtiments de la « filature de Rhinau » et exploita l'usine pendant quelques années jusqu'en 1930-1932.
En 1940, la firme allemande Heinrich List, ayant son siège principal à Berlin-Teltow, acquit l'usine. Il s'agissait pour elle de trouver des possibilités supplémentaires de fabrication et cela en dehors du territoire du Reich. Rhinau fut ainsi la troisième succursale de l'entreprise. Sa production fut variée. Au début elle servit surtout à l'armement de la Luftwaffe puis elle intéressa l'armée de terre et la marine. Certaines pièces produites à Rhinau servirent même à la fabrication des missiles V1 et V2. La production allait du simple bouton-poussoir et des fiches électriques à l'appareillage complet pour lancer les bombes et les instruments de remontage automatique pour les Stukas.
C'est à la mi- que furent occupés les premiers ouvriers (travaux de déblaiement et de remise en état des bâtiments). À la fin de l'année, le personnel comptait environ 50 employés et techniciens. La production démarra début 1941. Une forte proportion de femmes fut embauchée. Le ministère de l'Aéronautique ordonna l'embauche de 500 personnes de plus et l'agrandissement des installations. Deux Sheds furent ajoutés à l'ancienne « textile » et le grand bâtiment à trois étages mis en chantier (de style Bauhaus : alternance de briques rouges et de bandes vitrées, architecte : Ernst Neufert, longueur : 157 m, largeur : 22 m, hauteur : 15 m, inscription par arrêté du ).
Pour réaliser ce programme urgent, de nombreuses parcelles en direction de Daubensand furent expropriées. C'est l'état-major d'Albert Speer qui surveilla les travaux et pendant l'été 1942 les bâtiments purent être en partie occupés. Des baraquements furent aussi construits pour loger des ouvriers. On voulait arriver à 1 500 ouvriers avant la fin de l'année 1943, chiffre difficilement atteignable sans apport de main-d’œuvre étrangère.
Trois grands bâtiments supplémentaires furent envisagés avec trois ou quatre étages. Pour pouvoir abriter les 10 000 ouvriers finalement prévus, les responsables souhaitaient construire un grand lotissement comprenant 600 à 700 maisons s'étendant de la rue de Boofzheim jusqu'à Daubensand (jamais réalisé).
La demande en matériel s'accrut et les ouvriers vinrent d'une cinquantaine de localités à Rhinau, les uns par le tramway, les autres par des cars spéciaux.
Début 1944, le ministère de l'Air imposa 60 à 65 heures de travail hebdomadaires. Le commandement de l'Armement de Strasbourg donna l'ordre d'accroître le nombre d'ouvriers jusqu'à 2000. Des ouvriers furent prélevés dans la région de Benfeld et de Sélestat. À ces personnes s'ajoutèrent des Hollandais, des Italiens et des Russes. Ils étaient logés dans le camp de Rhinau et dans l'établissement de Zelsheim. On engagea aussi une vingtaine de Bund Deutscher Mädel.
À l'été 1944 l'usine comptait 2 000 ouvriers. Deux cents Alsaciens furent déclarés UK (unabkömmlich, non-disponible car indispensable) et soustraits à la mobilisation jusqu'à fin septembre.
Lorsque les troupes alliées avancèrent en France, une partie des machines ainsi que des ouvriers spécialisés alsaciens furent évacués à Bunzendorf Boleslav (Černousy) en Allemagne. Au moment de la débâcle, il n'y avait plus aucun ressortissant étranger à Rhinau. L'usine ferma ses portes le . La Kreisleitung de Sélestat se réfugia dans l'usine. Les Allemands quittèrent finalement l'entreprise sans rien endommager.
La filature de Rhinau reprit son activité en septembre 1948 sous différentes dénominations : « textile de Rhinau », « société industrielle de Rhinau », « Filature et retordage de laine peignée », « laine de Rhinau ». C'est Fritz Schlumpf, PDG de la filature d'Erstein, qui rachète à l'époque la majorité des parts. Depuis les années 1950, ces bâtiments demeurent sans affectation et les quinze hectares concernés à la fin de la guerre demeurent en friche[24].
La construction de la centrale hydraulique et du grand canal d'Alsace a eu pour conséquence l'apparition d'une île de 10 km de long comprise entre celui-ci et l'ancien cours du Rhin. La partie Sud de cette île a été classée réserve naturelle afin de prendre en compte l'exceptionnelle richesse faunique et floristique de ce site. Accès libre de la salle des machines depuis une passerelle d'exposition.
Bérangère Abba annonce que les barrages de Rhinau et Marckolsheim seront équipés de passes à poisson, pour assurer la continuité écologique du Rhin[25].
La réserve naturelle nationale de l'île de Rhinau (RNN106) est une réserve naturelle nationale d’Alsace ; elle a été créée en 1991 et occupe une superficie de 306,72 hectares.
Rhinau parraine la 4e escadron du 291e Jägerbataillon de la Bundeswehr stationnée à Illkirch-Graffenstaden.