Privas (prononcé [pʁi.va] ; Privàs en occitan vivaro-alpin) est une commune du Sud-Est de la France chef-lieu du département de l'Ardèche, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Priva.
Privas | |
![]() La ville de Privas et les montagnes qui l'entourent. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Ardèche (préfecture) |
Arrondissement | Privas (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Privas Centre Ardèche (siège) |
Maire Mandat |
Michel Valla (DVD) 2020-2026 |
Code postal | 07000 |
Code commune | 07186 |
Démographie | |
Gentilé | Privadois, Privadoises |
Population municipale |
8 465 hab. (2019 ![]() |
Densité | 697 hab./km2 |
Population agglomération |
43 642 hab. (2018) |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 44′ 09″ nord, 4° 36′ 00″ est |
Altitude | Min. 200 m Max. 750 m |
Superficie | 12,14 km2 |
Unité urbaine | Privas (ville-centre) |
Aire d'attraction | Privas (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Privas (bureau centralisateur) |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | privas.fr |
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C'est la moins peuplée des préfectures de France avec 8 313 habitants d'après le dernier recensement de l'Insee en 2019. Située au cœur du bassin privadois et ville-siège de la communauté d'agglomération Privas Centre Ardèche, la ville se trouve à 42 km au sud-ouest de Valence, préfecture de la Drôme.
Historiquement la cité fut un des foyers du protestantisme français lors des guerres de religions. Elle est également la ville natale de Clément Faugier qui lança une entreprise spécialisée dans les recettes à base de la célèbre châtaigne de l'Ardèche à la fin du XIXe siècle. À ce titre, Privas s'est déclarée, avec Aubenas, capitale du marron glacé et de la crème de marrons[1].
Ses habitants sont dénommés les Privadois[2].
La ville est située au pied du plateau du Coiron dans la vallée de l'Ouvèze, au cœur de l'ancienne province du Vivarais, devenue en 1789, le département Ardèche, à quelques kilomètres à l'ouest du Rhône. Son extrémité est à la confluence du ruisseau le Mézayon et de l'Ouvèze et la ville est traversée par un affluent du Mézayon, le ruisseau le Charalon. La ville se situe à environ 30 minutes (par la route) de l'agglomération valentinoise.
La commune de Privas se positionne également dans la région naturelle du bassin privadois ainsi que dans la communauté d'agglomération de Privas Centre Ardèche dont elle est la ville siège. Cette communauté intègre également les deux vallées de l'Ouvèze et de la Payre jusqu'au Rhône.
Le centre de Privas est situé (par la route) à 142 kilomètres de Lyon, ville siège de la préfecture de région, 135 kilomètres de Grenoble, ville siège de la région académique, 209 kilomètres de Marseille et 602 kilomètres de Paris[3].
![]() |
Veyras | Lyas | Coux | ![]() |
Saint-Priest | N | Coux | ||
O Privas E | ||||
S | ||||
Freyssenet | Alissas | Alissas |
Situé au sud et à l'ouest de l'agglomération de Privas, le plateau du Coiron, ensemble de hauteurs et plateaux basaltiques bien individualisés par une forte rupture de pente. Ce plateau forme une barrière massive, boisée et sombre, une élévation d'origine volcanique s'élevant entre 500 mètres et plus de 1 000 mètres d'altitude.
Privas est située au sein d'une aire climatique assez complexe soumise à de multiples influences : à la marge nord du climat méditerranéen, la ville subit également les influences de son positionnement aux abords de grands massifs (plateau ardéchois/Coiron/Boutières). Cela se caractérise par une palette variée : du très chaud et sec à l'été, à des températures très basses et aux chutes de neige l'hiver.
Globalement, le climat y est agréable et le mistral ou la bise (vent du nord) permet bien souvent de conserver un ciel découvert. Le massif du Coiron permet à Privas d'échapper aux entrées maritimes qui recouvrent parfois la basse Ardèche. A contrario, il arrive que le ciel soit ennuagé sur le bassin de Privas et ensoleillé du côté d'Aubenas, les nuages bas venant se caler sur le Coiron. En définitive, le col de l'Escrinet et plus généralement le Coiron forment une barrière climatique bien visible dans certaines situations climatiques.
Les relevés suivants ont été effectués à la station Météo France d'Aubenas, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Privas :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0,4 | 1,5 | 4,3 | 7 | 10,7 | 14,6 | 17,2 | 16,6 | 13,3 | 9,6 | 4,8 | 1 | 8,4 |
Température moyenne (°C) | 4,8 | 6,1 | 9,5 | 12,4 | 16,4 | 20,7 | 23,7 | 22,9 | 18,8 | 14,1 | 8,8 | 5 | 13,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,1 | 10,6 | 14,6 | 17,7 | 21,9 | 26,8 | 30,1 | 29,1 | 24,2 | 18,5 | 12,8 | 8,9 | 18,7 |
Record de froid (°C) date du record |
−14 04-01-1971 |
−10,6 05-02-2012 |
−12,6 02-03-2005 |
−3,4 08-04-2021 |
−0,5 04-05-1979 |
5 01-06-1986 |
8 13-07-1993 |
4,8 23-08-1976 |
2 21-09-1977 |
−3,3 26-10-2003 |
−8,6 28-11-1985 |
−10,7 30-12-2005 |
−14 04-01-1971 |
Record de chaleur (°C) date du record |
21 20-01-2007 |
23,2 24-02-2020 |
27,4 18-03-1997 |
30,2 24-04-2007 |
32,8 24-05-2009 |
41,5 27-06-2019 |
39,2 17-07-2005 |
42,3 13-08-2003 |
36 03-09-2005 |
30,3 02-10-2011 |
26 03-11-1970 |
21 17-12-1985 |
42,3 13-08-2003 |
Ensoleillement (h) | 138 | 145,2 | 208,6 | 225,5 | 237,8 | 287,7 | 322,1 | 288,1 | 236,7 | 164,7 | 137,9 | 124,5 | 2 516,8 |
Précipitations (mm) | 47,4 | 65,4 | 49,8 | 67,8 | 78,9 | 46 | 29,2 | 34,7 | 63,3 | 149 | 112,7 | 71,5 | 815,7 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
9,1 0,4 47,4 | 10,6 1,5 65,4 | 14,6 4,3 49,8 | 17,7 7 67,8 | 21,9 10,7 78,9 | 26,8 14,6 46 | 30,1 17,2 29,2 | 29,1 16,6 34,7 | 24,2 13,3 63,3 | 18,5 9,6 149 | 12,8 4,8 112,7 | 8,9 1 71,5 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Le territoire communal est traversé par l'Ouvèze, un affluent de la rive droite du Rhône, d'une longueur totale de 27,3 km[4] et son principal affluent, le Mézayon, une rivière d'une longueur de 13,5 kilomètres[5], qui conflue sur le territoire de la commune voisine de Coux, en rive gauche.
Le projet de contrat de rivière pour l'Ouvèze lancé en 2000 par Michel Gaignier[6] alors maire-adjoint de Privas et président du syndicat Ouvèze Vive progresse très lentement.
Jusqu'à la fin des années 1970, la source du Verdus fut la seule source à alimenter la ville en eau potable[7].
Le centre-ville de Privas est traversé par la route départementale n° 104 (RD 104), ancienne route nationale (RN 104) jusqu'à son déclassement en 1972 et venant de la vallée de l'Ouvèze. Cet axe touristique d'importance, lien entre la sortie d'autoroute Loriol-sur-Drôme et l'Ardèche méridionale, est connu pour être surchargé l'été mais très agréable néanmoins puisque point de départ du col de l'Escrinet.
Outre cet axe, la route départementale n° 2 (RD 2) est l'autre itinéraire principal menant à la préfecture en arrivant du sud (route de Montélimar) par la plaine de Saint-Lager-Bressac, Chomérac, puis Alissas. cette route dessert la plaine du lac, zone commerciale de l'agglomération de Privas.
La ville est desservie par des lignes régulières d'autocar. Elle se situe sur la ligne cars Région Express no 73 (Aubenas - Privas - Valence) qui permet de relier la ville facilement à la vallée du Rhône, la ville de Valence ou encore à la gare de Valence TGV (environ 30 autobus allers-retours quotidiens). Une liaison TER hebdomadaire est possible jusqu'à Grenoble. Une des lignes d'autobus Le Sept (service express public de transports) gérées par le conseil général (ligne no 18) permet de relier facilement Privas à la ville de Montélimar.
Par ailleurs, depuis le , Privas et son agglomération sont desservies par un réseau de bus : T'CAP. Il consiste en quatre lignes urbaines (du lundi au samedi) en complément du réseau préexistant de bus scolaires, désormais ouvert au grand public[8].
De plus, la ville se situe à environ 15 kilomètres de l'autoroute A7 (entrée/sortie de Loriol-sur-Drôme), ce qui facilite son accès en voiture à depuis Valence à 45 minutes ; Avignon, Grenoble et Lyon à 1 heure 30 ; Marseille et Montpellier à 2 heures et Paris à 6 heures.
Le réseau de transport collectif de Privas et de son agglomération se dénomme T'CAP. Le réseau urbain compte quatre lignes dans le bassin privadois :
ainsi que deux lignes régulières (01 et 02) desservant un secteur plus large dans la communauté d'agglomération[9].
La ville de Privas n'est plus desservie par une gare ferroviaire, ce qui est un cas unique pour la préfecture d'un département français de la France métropolitaine. Le département de l'Ardèche étant le seul de métropole (Corse incluse) à ne pas bénéficier de trains voyageurs malgré la présence d'une ligne électrifiée pour le fret (ligne de Givors-Canal à Grezan dite "de la rive droite du Rhône" : itinéraire Lyon-Nîmes), servant parfois à détourner les TER en cas de travaux sur la ligne Lyon-Marseille[10],[11],[12].
Autrefois, une ligne PLM puis SNCF desservait la préfecture de l'Ardèche jusqu'à Livron-sur-Drôme via Chomérac, Le Pouzin et La Voulte-sur-Rhône. L'ancienne gare a été démolie dans les années 2000[13].
La gare ferroviaire française la plus proche est la gare de Valence-Ville desservie des trains TER Auvergne-Rhône-Alpes et par des navettes ferroviaires qui établissent des correspondances avec les trains à grande vitesse qui desservent la gare de Valence TGV laquelle se situe à environ 45 kilomètres par la route.
La ville de Privas se trouve à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau du Rhône et à 14 kilomètres du port de la commune du Pouzin, elle même rattachée à la communauté de communes Privas - Rhône et Vallées.
Cette commune et sa communauté sont équipées depuis 2016 d'un port fluvial, pour le transport de marchandises diverses. Une halte de plaisance a également été installée pour assurer une vocation touristique[14].
Privas est une commune urbaine[Note 1],[15]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[16],[17]. Elle appartient à l'unité urbaine de Privas, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[18] et 14 715 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[19],[20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Privas, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (41,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (41,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (32,1 %), forêts (29,7 %), prairies (14,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,6 %)[23].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[24].
Privas, qui est la plus petite préfecture de France par son nombre d’habitants, subit une baisse démographique marquée et régulière qui dépeuple en particulier le centre, à l'architecture ancienne. Un phénomène de périurbanisation s’est mis en place autour de la ville, sous l'effet d'un report des populations sur les communes limitrophes.
Le centre se présente, pour des raisons historiques, sous la forme d'un bâti très resserré, composé de hautes maisons (R+3) mitoyennes. Les quartiers qui entourent le centre se sont construits dans le prolongement du cœur de ville en épousant les contraintes du relief très accidenté, mais présentant des voies plus larges et un bâti nettement moins resserré.
Les constructions des quartiers extérieurs de la première couronne ont été lancées durant la période post-industrielle et l’après-guerre. Cette première couronne se compose essentiellement d’immeubles collectifs, de bâtiments regroupant les services administratifs et de quelques lotissements avec quelques espaces verts et des lieux de stationnement. Au delà, la densité devient de plus en plus faible et présente un tissu urbain mixte doté de petits collectifs, de villas et de bâtiments de services et commerciaux[25].
Privas est une « Ville porte » du parc naturel régional des Monts d'Ardèche, créé le . La commune s’est dotée en 1982 d’un plan d’occupation des sols (POS) et d'un plan local d’urbanisme (PLU) dans les années 2010. Elle également inscrite dans le cadre du schéma de cohérence territoriale (SCOT) du Centre Ardèche.
Voici, ci-dessous, la liste la plus complète possible des divers hameaux, quartiers et lieux-dits résidentiels urbains comme ruraux, ainsi que les écarts qui composent le territoire de la commune de Privas, présentés selon les références toponymiques fournies par le site géoportail de l'Institut géographique national[26].
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La totalité du territoire de la commune de Privas est situé en zone de sismicité no 3 (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes situées dans la vallée du Rhône et la Basse Ardèche, mais en limite orientale de la zone no 2 qui correspond au plateau ardéchois[27].
Type de zone | Niveau | Définitions (bâtiment à risque normal) |
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Zone 3 | Sismicité modérée | accélération = 1,1 m/s2 |
La ville de Privas bénéficie d'un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI)[29].
Une hypothèse avance le fait que le nom de la ville de Privas proviendrait du gaulois briva qui désigne un pont ou un lieu de passage[30].
Durant la période antique, le peuple gaulois des Helviens (en latin Helvii) est installé dans l'actuelle partie Sud du département de l'Ardèche, en limite du territoire des Segovellaunes, essentiellement situé dans le Valentinois (région de Valence)
Les premières traces de la ville sont attestées au hameau du Lac, secteur où des fouilles archéologiques récentes ont permis de mettre à jour une villa du début de l'empire romain ainsi qu'une nécropole du haut Moyen Âge. Les moules à fausse monnaies découverts au XIXe siècle sur les pentes du Mont-Toulon ne suffisent pas pour extrapoler un premier habitat antique.
Le bourg primitif de Privas s'est développé autour de l'église Saint-Thomas, située place de la République et qui dépendait du prieuré de Rompon, rattaché à l'ordre de Cluny. Le château (castrum) de Privas n'est attesté qu'à partir du XIIIe siècle et se situait à l'emplacement actuel du collège-couvent des Récollets. Ruiné en 1621 puis en 1629, il n'en reste rien.
Au XIIe siècle, Privas dépend de la seigneurie des Poitiers-Valentinois, comtes de Valence, lesquels rendent hommage aux comtes de Toulouse. Aymar de Poitiers, en 1281 et son fils en 1309, accordèrent une charte de franchise à Privas, garantissant des droits économiques, fiscaux et militaires à la ville.
Au XIIIe siècle, la ville sortit de ses deux quartiers d'origine (Bize et Clastre) pour se développer à l'est sur le plateau, dans deux nouveaux quartiers : Claux et Mazel.
Au XVIe siècle, la Réforme (mouvement religieux protestant) s'implanta profondément et rapidement à Privas. Au début, le mouvement fut populaire et un grand nombre de personnes de la noblesse et de la haute-bourgeoisie vivaroise adhérèrent vite à ces idées. Privas joua un rôle de premier plan pendant les guerres de religion, devint un centre protestant et nommé « petit état huguenot »[31]. important et un symbole de la résistance à la monarchie. Cela lui valut le titre de « Rempart de la Réforme ».
Une répression très dure fut organisée. Beaucoup d'habitants furent exterminés, certains fuirent à Genève. Cependant, malgré la répression, le mouvement s'étendit et pendant près de 70 ans, le culte catholique ne fut plus célébré à Privas, l'église fut même détruite en 1570. Un pasteur venu de Suisse organisa l'Église réformée de Privas. On parla alors de la ville comme de la Genève du pays. La garnison du roi fut refusée par la ville[32]. Il n'y eut pas de massacre de la Saint-Barthélemy à Privas. Bien au contraire, dès que la nouvelle des massacres parvint à Privas, celle-ci se dressa.
En 1566, la baronnie de Privas fut divisée entre les deux filles de Diane de Poitiers, baronne de Chalencon et de Privas. C'est l'aînée, Françoise de Brézé, qui obtint la seigneurie de Privas. Cette baronnie fut ensuite vendue à Jacques de Chambaud, chef protestant qui devint ainsi le premier seigneur huguenot de Privas. Paule de Chambaud (v. 1584-1639), sa fille, veuve de René de La Tour du Pin-Gouvernet († 1616 ; marié en 1597), était courtisée par le seigneur Claude de Hautefort de Lestrange, catholique, seigneur de Boulogne, et par le sire de Brison, alias Joachim de Beaumont, chef des huguenots. Elle fit en 1620 le choix du seigneur catholique[33] (mais en 1614, le Brave Brison devint son gendre en épousant sa fille Marie de La Tour-du-Pin-Gouvernet, † dès 1615/1617). Il en découla une nouvelle guerre qui nécessita l'intervention du maréchal de Montmorency, puis, en 1629 à la suite de la prise d’armes par les protestants, la ville est assiégée par l’armée royale. Défendue par Montbrun avec 800 hommes, elle est prise et rasée[34].
En 1790, pendant la Révolution française, Privas devint chef-lieu du département de l'Ardèche en alternance avec Annonay, Aubenas, Bourg-Saint-Andéol et Tournon-sur-Rhône. Elle fut également érigée en chef-lieu de district mais fut très vite rattachée au district du Coiron. La première assemblée du nouveau département fut organisée à Privas et l'alternance n'eut jamais lieu et la ville devint de facto le seul chef-lieu[35].
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo en juin 1815, Privas ainsi que la majeure partie du département de l'Ardèche est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).
La révolution de 1848 est également bien accueillie, une messe étant célébrée en l’honneur des victimes des trois jours de la révolution de février[36].
Dès la libération de la ville le , les autorités de la Résistance prennent en main l’administration de la préfecture de Privas. Le département fut dès lors dirigé par Jacques Meaudre de Sugny dit Jacques Trémolin, alias Loyola, responsable de la résistance locale qui durant un certain temps assura la liaison entre l’état-major et le Comité départemental de Libération[37] et reste en place jusqu'au [38].
En 2020, le conseil municipal de Privas est composé de vingt-neuf membres (quatorze femmes et quinze hommes) dont un maire, huit adjoints au maire, cinq conseillers délégués et quinze autres conseillers municipaux. Il existe également 4 commissions, chacune composée de douze membres[39].
Élection | Résultats au 1er tour (% Exprimés) | Résultats au 1er tour (% inscrits) | Résultats au 2e tour (% Exprimés) | Résultats au 2e tour (% Inscrits) |
---|---|---|---|---|
Présidentielle 2017[40] | Emmanuel Macron (24,74 %) /
Jean-Luc Mélenchon (24,24 %) / Marine Le Pen (17,63 %) |
Emmanuel Macron (17,96 %) /
Jean-Luc Mélenchon (17,60 %) / Marine Le Pen (12,60 %) |
Emmanuel Macron (69,98 %) /
Marine Le Pen (30,02 %) |
Emmanuel Macron (43,64 %) /
Marine Le Pen (18,72 %) |
Legislatives 2017[41] | Hervé Saulignac Candidat PS (27,97 %) /
André Dupont Candidat REM (19,02 %) |
Hervé Saulignac Candidat PS(13,69 %) /
André Dupont Candidat REM (9,31 %) |
Hervé Saulignac candidat PS (62,81 %) /
André Dupont Candidat REM (37,19 %) |
Hervé Saulignac candidat PS (24,73 %) /
André Dupont Candidat REM (14,64 %) |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
septembre 1880 | 14 août 1887 (décès)[42] |
Ulfrin de Rivière | Expert-Géomètre | |
18 septembre 1887 | 13 mai 1888 | Eugène Giffon | ||
13 mai 1888 | 12 janvier 1896 | Camille Benoit | ||
12 janvier 1896 | 17 mai 1896 | Philippe Mazoyer | ||
17 mai 1896 | 15 mai 1904 | Lucien Napoléon Blache | ||
15 mai 1904 | 10 mai 1925 | Pierre Filliat | Avoué | |
10 mai 1925 | 19 mai 1935 | Clément Faugier | Républicain modéré | Directeur de société |
19 mai 1935 | 12 août 1944 | Emile Toussaint | Républicain modéré | Avocat |
15 août 1944 | 17 octobre 1947 | Ludovic Bacconnier | PCF | Retraité Président du Comité de Libération |
19 décembre 1947 | 28 mars 1965 | Charles Gounon | Radical | Droguiste Conseiller général |
28 mars 1965 | 18 avril 1979 (démission) |
Pierre-Marie Chaix | DVD puis UDF | Avocat Conseiller général Conseiller régional |
19 avril 1979 | 18 mars 2001 | Amédée Imbert | UDF-PR puis DL | Assureur Conseiller régional Conseiller général Député de 1993 à 1997 |
18 mars 2001 | 19 mars 2006 | Michel Valla | DL puis UMP | Assureur puis consultant Conseiller général de Saint-Pierreville |
19 mars 2006 | Yves Chastan | PS | Fonctionnaire Conseiller général Sénateur de 2008 à 2014 Président de la CAPCA en 2014 | |
en cours | Michel Valla | DVD | Consultant | |
Les données manquantes sont à compléter. |
La ville de Privas héberge le bâtiment de la préfecture de l'Ardèche, situé rue Pierre Fillat, les sièges départementaux de la DDT et de la DDETSPP[43], ainsi que le bâtiment du tribunal d'instance et de tribunal de grande instance, situés, 10 cours du Palais[44].
Situé dans un bâtiment récent et d'une partie plus ancienne du quartier de la Chaumette à Privas, l'hôtel du département de l'Ardèche, siège du conseil départemental de l'Ardèche et qui accueille les élus de l'assemblée départementale et une partie des 1 700 agents de l'administration départementale[45].
Le groupement de gendarmerie de l'Ardèche et la délégation militaire départementale sont situés dans le bâtiments de la caserne Rampon, place du Champ-de-Mars[46]. Il existe également un service de police nationale, installé dans de nouveaux locaux situé boulevard de la Chaumette[47], ainsi qu'un bureau de police municipale.
Créée en 1820, la maison d'arrêt de Privas est l'unique centre de détention de l'Ardèche. Cette prison présente également la particularité d'être située à proximité du centre-ville, place des Récollets, non loin du couvent du même nom. Une exposition, dénommée « 200 ans derrière les barreaux de la maison d'arrêt de Privas », ayant pour thème l’histoire de l'administration pénitentiaire depuis l’Ancien régime avec des documents historiques issus de cet établissement, a été organisée en décembre 2020 à la médiathèque de Privas.
Privas est jumelée avec quatre autres villes européennes :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[48]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[49].
En 2019, la commune comptait 8 465 habitants[Note 3], en augmentation de 1,93 % par rapport à 2013 (Ardèche : +2,47 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 495 | 2 923 | 3 080 | 3 878 | 4 342 | 4 219 | 4 797 | 5 233 | 5 278 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 202 | 6 657 | 7 204 | 7 836 | 7 753 | 7 921 | 7 600 | 7 312 | 7 843 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
7 561 | 7 000 | 7 290 | 6 412 | 6 681 | 7 230 | 7 733 | 7 407 | 7 558 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 663 | 10 080 | 10 808 | 10 345 | 10 080 | 9 170 | 8 681 | 8 624 | 8 369 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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8 321 | 8 465 | - | - | - | - | - | - | - |
Privas se situe au-dessous du seuil des 10 000 habitants, ce qui en fait notamment la moins peuplée des préfectures de France.
La commune, rattachée à l'académie de Grenoble, héberge plusieurs établissements d'enseignement sur son territoire.
On dénombre sept écoles dont quatre écoles publiques sur le territoire de la commune : l'école primaire Roger-Planchon, l'école primaire Clotilde-Habozit, l'école publique maternelle et élémentaire Rosa-Parks, l'école publique élémentaire et maternelle René-Cassin et trois écoles privées, l'école élémentaire Saint-Louis, l'école maternelle Notre-Dame et l'école primaire Saint-Joseph [52].
La commune héberge sur son territoire deux collèges : le collège Bernard-de-Ventadour, établissement public, situé dans le quartier de Tauléac. Lors de la rentrée scolaire 2018/2019, celui-ci présente un effectif total de 890 élèves[53] et le collège privé du Sacré-Cœur de Privas.
La commune héberge plusieurs lycées : le lycée polyvalent Vincent-d'Indy[54], le lycée du Sacré-Coeur Privas[55] et le lycée des métiers Notre-Dame.
La commune héberge sur son territoire deux structures hospitalières.
En 2006, le centre hospitalier de Privas fusionne avec l'établissement de La Voulte-sur-Rhône donnant ainsi naissance au centre hospitalier des Vals d'Ardèche[56].
Il s'agit d'un établissement à vocation psychiatrique de gestion privée ayant mission de service public gérant cinq secteurs de psychiatrie générale, trois services intersectoriels et trois secteurs de psychiatrie infanto-juvénile[57].
La commune héberge et gère de nombreux équipements sportifs dont trois gymnases (Tauléac, Lancelot et Montjulieau), deux stades dont le stade municipal du lac et un centre aquatique.
Le centre aquatique Cap'Azur, ouverte le et située avenue de la Gare, au départ de la voie douce de la Payre, a succédé à la piscine Tournesol et à la piscine Gratenas[58],[59].
Depuis 2014, une compétition de course à pied et de marche athlétique dénommée les 6 jours de France sont organisés au stade du lac.
La commune est située dans la zone de distribution de deux organes de la presse écrite :
Historiquement, Privas fut au cœur des guerres de Religion et au XXIe siècle les communautés catholiques et protestantes sont très vivantes et très présentes.
La communauté catholique et l'église de Privas (propriété de la commune) dépendent de la paroisse de Saint-Jean-du-Pays-de-Privas qui comprend de neuf communes. Cette paroisse est elle-même rattachée au diocèse de Viviers[60].
La communauté protestante est rattachée à la paroisse de Privas-Flaviac qui dépend à l'église protestante unie de France[61].
Les musulmans forment une minorité considérée comme bien intégrée et estimée par l'association musulmane de Privas à 300 familles, soit environ 1 500 personnes. Ils disposent d'un lieu de culte installé en 2008 dans les locaux de l'ancien Foyer de l'enfance (appartenant au département de l'Ardèche), qui remplace des locaux vétustes ou des aides de la part de la paroisse catholique[62].
Les Privadois ont un revenu médian annuel d'environ 17 804 € et inférieur de 11,13 % au revenu médian français (19 785 €).
La commune affiche un taux de pauvreté de 18,6 %, plus important que celui de la France (13,9 %).
49,4 % de foyers fiscaux sont non imposables.
Les impôts locaux sont en moyenne de 1 363 € par foyer fiscal, soit un résultat plus élevé que la moyenne du département (589 € par foyer fiscal).
En moyenne, en ce qui concerne l'impôt sur le revenu, les Privadois sont taxés à hauteur de 959 € par foyer fiscal. À l'échelle du département, cet impôt est de 892 €[63].
Le taux de chômage, en 2013, pour la commune s'élève à 18,2 %[64], un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale (10,2 %)
Privas ne compte que six entreprises réalisant plus de dix millions d'euros de chiffre d'affaires[65].
Nombre | Taux | |
---|---|---|
ENSEMBLE | 590 | 100 |
Industrie | 45 | 7,6 % |
Construction | 41 | 6,9 % |
Commerces, transport, hébergement et restauration | 200 | 33,9 % |
Services aux entreprises | 130 | 22 % |
Service aux particuliers | 174 | 29,5 % |
(Source : Insee, DENT3 Nombre d'entreprises par secteur d'activité au 31 décembre 2016)[66].
Fondée en 1882, l'entreprise Clément Faugier à l'origine de la crème de marrons qui a longtemps contribué à la notoriété de l'Ardèche et de Privas.
La ville compte de nombreuses entreprises commerciales dans le domaine de la grande distribution, notamment en centre-ville mais aussi en périphérie, le principal centre commercial étant situé sur le territoire de la commune voisine d'Alissas[67].
La ville héberge un office du tourisme, situé en centre-ville et dénommé Privas Centre-Ardèche géré par la communauté d'agglomération[68]
Un terrain de camping est situé sur le territoire de la commune. Celui-ci situé près de l'Ouvèze présente un ensemble de 166 emplacements dont 110 places libres (véhicules et tentes) et 56 équipements de locations (bungalows)[69].
Privas compte un certain nombre d'hôtels et de résidence d'hébergement.
Privas compte trois monuments historiques sur son territoire[70].
La ville abrite de nombreux édifice religieux.
le couvent des Récollets de Privas est situé place des Récollets, a été construit sous le règne de Louis XIV. En 1790, la chapelle de ce couvent est le siège du tribunal révolutionnaire. Au fil du temps, le couvent sera successivement transformé en lieu de vote, en caserne, en poudrière puis une prison. En 1827, le couvent est aménagé en collège dirigé par les père basiliens, puis laïcisé en 1872. La chapelle reste en fonction durant cette période, puis ferme en 1966. Depuis 1980, celle-ci une importante collection d'art religieux du XIXe siècle[75].
Le site du Montoulon, quelquefois retranscrit « Mont-Toulon » ou « Mont Toulon » abrite notamment la chapelle Notre-Dame-des-Douleurs, située sur le sentier qui mène au sommet de la colline est la propriété de la congrégation Sainte-Marie de l'Assomption[76], ainsi que le calvaire du Montoulon, également propriété de cette congrégation, domine la ville avec ses trois croix monumentales[77]. La Pietà monumentale, sculpture de Carlo Sarrabezolles (1955).
Cette chapelle, située dans l'hôpital psychiatrique, cours du Temple, date du XIXe siècle qui sera conservée après les travaux de rénovation des bâtiments hospitaliers prévus en 2019[80].
Bien que non situé dans le périmètre du parc, la ville de Privas est une des villes-portes du parc naturel régional des Monts d'Ardèche.
La forêt communale de Privas s'étend sur une surface d'environ 32 hectares[81].
Linguistiquement et historiquement, le territoire de Privas est situé dans la zone linguistique du Vivaro-alpin, variété du nord-occitan qui est utilisé dans la majeure partie de l'Ardèche, dans les Alpes du Sud en France et dans les vallées orientales du Piémont, en Italie.
Cette manifestation nationale est organisée par l'association CARTA (Carte Archéologique et Recherche en Terre d'Ardèche) en partenariat avec l'Inrap et la ville de Privas. Celle-ci se présente comme un espace de rencontre entre professionnels et amateurs autour d'un thème archéologique, mais également un lieu de promotion de l'archéologie auprès du grand public.
Privas est situé au cœur du Vivarais (aujourd'hui, l'Ardèche), région très renommée pour ses spécialités culinaires dont de nombreuses spécialités de charcuterie (jambon, saucisson, saucisse d'herbe), la bombine, la crique ainsi que différentes types de fromages sans oublier les desserts et la confiserie tels que le pain-coing et surtout les préparations à base de châtaigne, appellation d'origine contrôlée depuis 2006 qui au-delà de la distribution et la consommation de ce fruit, a permis la production de confiserie et de crèmes.
En France, la première fabrique de marrons glacés a été installée à Privas par l'entrepreneur Clément Faugier, en 1882, afin d'utiliser une matière première importante en Ardèche, présenté comme un département grand producteur de châtaignes. Cette année là Clément Faugier met au point une méthode de production industrielle et trois ans plus tard, celui-ci décide de récupérer les brisures de marrons glacés afin de créer la crème de marrons de l'Ardèche[82].
Le picodon est un fromage souvent présenté comme un emblème « culinaire de l'Ardèche ». Le , sur le marché des Castagnades de Privas, les lauréats ardéchois au concours de fromage de France ont été récompensés et un éleveur caprin résident à Gourdon (commune riveraine de Privas), a reçu la médaille d’or pour son picodon[83].
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Blasonnement : D'argent au chêne terrassé de sinople, englandé d'or au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or. Devise : « Celle que la violence a détruite, sa propre énergie l'a ressuscitée. » |
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