Ornans [ɔʁnɑ̃] est une commune française située dans le département du Doubs et la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle fait partie de la région culturelle et historique de Franche-Comté. Elle est le chef-lieu du canton d'Ornans et le siège de la communauté de communes Loue-Lison. Au dernier recensement de 2018, elle comptait 4456 habitants appelés Ornanais. La commune nouvelle créée le est issue de la fusion de deux communes : l'ancienne commune d'Ornans et Bonnevaux-le-Prieuré[1].
Cet article possède un paronyme, voir Orsans.
Ne doit pas être confondu avec Onans.
Ornans | |
![]() Coucher de soleil sur la Loue à Ornans. | |
![]() Blason |
![]() Logo |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Doubs |
Arrondissement | Besançon |
Intercommunalité | Communauté de communes Loue-Lison (siège) |
Maire Mandat |
Isabelle Guillame 2020-2026 |
Code postal | 25290 et 25620 |
Code commune | 25434 |
Démographie | |
Gentilé | Ornanais |
Population municipale |
4 423 hab. (2019) |
Densité | 124 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 06′ 21″ nord, 6° 08′ 38″ est |
Altitude | Min. 323 m Max. 635 m |
Superficie | 35,72 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Besançon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Ornans (bureau centralisateur) |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ornans.fr |
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Ornans est un centre culturel et touristique situé au cœur du premier plateau du massif du Jura, dans la vallée de la Loue. La ville offre aux touristes une large gamme d'activités en plein air grâce à la présence de la rivière et des falaises environnantes, permettant la pratique des sports en eaux vives, de la pêche, de la randonnée, de l'escalade et du cyclisme. Ville natale du peintre Gustave Courbet à qui elle a inspiré de nombreux tableaux dont le célèbre Un enterrement à Ornans, elle abrite un musée consacré à l'homme et à ses œuvres qui accueille des dizaines de milliers de visiteurs chaque année. La ville bénéficie également d'un patrimoine riche avec douze monuments historiques inscrits ou classés, de nombreux hôtels particuliers et ses maisons dont les façades baignées par la rivière lui valent le surnom de « petite Venise comtoise ».
La ville d'Ornans est également un pôle économique d'importance régionale, notamment du fait de la présence d'un site industriel du groupe Alstom Transport spécialisé dans la construction de moteurs pour le transport ferroviaire (dont le TGV) et les bus de ville et de l'entreprise Guillin Emballages.
La commune d'Ornans est située en Franche-Comté, au centre du département du Doubs, à 17,9 kilomètres à vol d'oiseau au sud-est de Besançon[2], et à 27,5 kilomètres à vol d'oiseau au nord-ouest de Pontarlier[3].
Tarcenay-Foucherans | Étalans (Charbonnières-les-Sapins) | |
Scey-Maisières Chassagne-Saint-Denis |
![]() |
Saules |
Flagey | Silley-Amancey, Chantrans | Montgesoye |
Ornans se trouve au centre d'un plateau du massif du Jura auquel il a donné son nom, le plateau d'Ornans. Un mince faisceau, le pli-faille de Mamirolle, sépare en deux ce plateau : le sous-plateau de Saône-Bouclans (400 à 550 m) et celui d'Ornans-Vercel-Sancey (500 à 947 m[4]).
Le plateau d'Ornans est un plateau calcaire de moyenne montagne de type karstique couvrant 1 200 km2. L'altitude minimale de la commune est de 323 mètres à l'endroit où la Loue quitte le territoire communal et l'altitude maximale est de 635 mètres à la limite sud-est de la commune. Le principal cours d'eau qui traverse la commune est la Loue, rivière de 122,2 km qui a creusé la vallée au fond de laquelle se trouve la ville. De multiples cours d'eau s'écoulent sur le territoire communal des hauteurs du plateau vers le fond de la vallée pour se jeter dans la Loue : d'amont en aval, il s'agit du ruisseau de Cornebouche (5,3 km)[5] ; le Ruisseau de l'Eugney (5,2 km)[6] et ses deux affluents que sont le ruisseau de Vau Narbey (3 km)[7] et le ruisseau de Nuet (3,4 km)[8] ; le ruisseau de Désillot (2,1 km)[9] ; le ruisseau de Bonneille[10] (9,6 km) et son affluent le ruisseau de Bonnecreau[11] (2,2 km).
Le tableau suivant donne les relevés météorologiques de la station de Besançon, située à 20 kilomètres au nord-ouest d'Ornans :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −0,7 | −0,2 | 2,7 | 5,2 | 9,3 | 12,4 | 14,5 | 14,1 | 10,9 | 7,6 | 2,9 | 0,4 | 6,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,2 | 7 | 11,4 | 15,2 | 19,5 | 22,8 | 25,3 | 25 | 20,7 | 16 | 9,5 | 5,7 | 15,3 |
Record de froid (°C) date du record |
−20,7 9/01/1985 |
−20,6 10/02/1956 |
−14,1 1/03/2005 |
−5,2 2/04/1952 |
−2,4 3/05/1909 |
2,1 2/06/1936 |
4,5 18/07/1970 |
3,4 20/08/1885 |
−0,1 25/09/1931 |
−6,1 28/10/1887 |
−11,3 28/11/1915 |
−19,3 30/12/1939 |
|
Record de chaleur (°C) date du record |
16,8 20/01/1918 |
21,7 29/02/1960 |
24,8 25/03/1955 |
29,1 27/04/1893 |
32,2 26/05/1892 |
35,2 22/06/2011 |
40,3 28/07/1921 |
38,3 12/08/2003 |
34,6 5/09/1949 |
30,1 7/10/2009 |
23 2/11/1899 |
20,8 16/12/1989 |
|
Ensoleillement (h) | 75,1 | 95,5 | 142,1 | 176,1 | 206,6 | 230,4 | 244,1 | 232,3 | 175,8 | 132,6 | 72,7 | 53 | 1 836,3 |
Précipitations (mm) | 86,3 | 79,7 | 92 | 94,2 | 114,8 | 101,5 | 90 | 91,9 | 107,2 | 115,7 | 104,4 | 109,2 | 1 186,9 |
Nombre de jours avec précipitations | 13 | 12 | 12 | 11 | 13 | 11 | 10 | 10 | 10 | 12 | 13 | 13 | 141 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
5,2 −0,7 86,3 | 7 −0,2 79,7 | 11,4 2,7 92 | 15,2 5,2 94,2 | 19,5 9,3 114,8 | 22,8 12,4 101,5 | 25,3 14,5 90 | 25 14,1 91,9 | 20,7 10,9 107,2 | 16 7,6 115,7 | 9,5 2,9 104,4 | 5,7 0,4 109,2 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
La ville d'Ornans est desservie par un axe routier principal, la route départementale 67, ancienne route nationale déclassée en 1973 au profit de la route nationale 57 qui rejoint depuis lors Besançon à la Suisse via Pontarlier en évitant le tracé sinueux de la vallée de la Loue. Le trajet par la route entre le centre d'Ornans et l'entrée de Besançon est long de 23 kilomètres et s'effectue en 23 minutes. Les accès autoroutiers les plus proches sont les sorties 3 et
4 de l'A36, situées toutes deux à environ 35 kilomètres au nord-ouest d'Ornans.
Un service régulier de bus, la ligne Mobidoubs A[12], assure plusieurs fois par jour la liaison entre les gares de Besançon et Pontarlier via Ornans. De 1888 à 1932, la commune était desservie par des trains voyageurs puis uniquement par des trains de marchandises jusqu'en 1988, utilisant un embranchement de la ligne de chemin de fer Besançon - Le Locle. Actuellement, les gares les plus proches sont celles d'Étalans (à 14 km par la route), de L'Hôpital-du-Grosbois (à 15 km) et de Saône (à 16 km).
L'aéroport le plus proche est celui de Dole-Jura tandis que les aéroports internationaux situés dans un rayon de 200 kilomètres sont l'aéroport de Genève (150 km par la route), l'aéroport de Berne (150 km) et l'aéroport de Bâle-Mulhouse (180 km).
Ornans est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[13],[14],[15]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Ornans, une unité urbaine monocommunale[16] de 4 423 habitants en 2019, constituant une ville isolée[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Besançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 309 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19],[20].
Elle est également le centre d'un bassin de vie de 36 communes[21] et fait partie des 418 communes la zone d'emploi de Besançon[22].
Ornens en 1092 ; Ornanco en 1211 ; Ornans en 1246 ; Hournan en 1303 ; Hournens en 1330 ; Ournans en 1462[23].
En 1151, le nom d'Ornans apparaît pour la première fois sur une charte, sous la forme Honnans et Hounans, sur la Loue. C'était une ville importante du comté de Warasch que le roi des Burgondes Sigismond compta dans sa donation au monastère d'Agaune en 515[24]. Possession des ducs de Bourgogne elle passa dans la maison de Chalon en 1237 qui remettait aux habitants leurs lettres de franchise et une charte de commune en 1254[24]. En 1576 Philippe II d'Espagne, en qualité de comte de Bourgogne, leur octroyait un conseil de ville avec juridiction de mairie sur la demande du cardinal Antoine Perrenot de Granvelle ; c'est ainsi que la ville élisait deux échevins, six jurés et cinq notables pour l'administration de ses biens[24]. La prévôté d'Ornans comptait alors quatre prieurés, trente sept cures et cent vingt deux villages si bien que le prévôt tenait le neuvième rang aux états de la province et avait le droit de juger les étrangers résidant à Besançon de même que les habitants de cette ville dans le cas où ils se déclaraient « hommes du comté » ceci pour échapper à leurs juges habituels[24].
La ville devait subir plusieurs destructions au cours des siècles. Après la guerre entre Philippe le Bel et les barons comtois en 1300 Ornans voyait fondre sur elle les écorcheurs vers la milieu du XIVe siècle. Après la mort de Charles le Téméraire ce sont les Français qui rançonnaient la ville et la dévastèrent.
Pendant la guerre de dix ans, Weimar, furieux d'avoir échoué à plusieurs reprises devant Ornans et Sainte-Anne mettait toute la prévôté à feu et à sang : « Nous voyons de jour, dit Girardot de Beauchemin, la fumée en beaucoup d'endroits, et de nuit, la lueur de plusieurs centaines de villages et habitations isolées, brûlant à la fois et répandant autant de clarté que le soleil » ; à la même époque sévissait la peste qui poussa les habitants à se réfugier dans les bois alentour. En 1668, lors de la conquête française de Louis XIV, Ornans se rendait de même que Sainte-Anne[24].
De 1790 à 1795, elle fut chef-lieu de district, concerné par la brève insurrection populaire et catholique de 1793 connue comme la Petite Vendée.
Le , en pleine débâcle allemande, le lieutenant FFI Paillot réussit à capturer dans une embuscade, toute une section d'une compagnie ukraino-polonaise et les dix soldats allemands qui les dirigeaient. Cette opération est menée par les maquis Nord-Jura et Doubs. Le , le général allemand Von Felbert (Generalmajor), commandant la place de Besançon, ordonne l'arrestation et l'exécution de 280 otages ornanais enfermés à l'hôtel de Sagey, et alors que la population d'Ornans devait évacuer la ville, ainsi que le pillage et l'incendie de la ville si les prisonniers ne sont pas libérés par la Résistance. Finalement après d'âpres négociations, les otages sont tous libérés. Les soldats ukrainiens et polonais s'étant portés déserteurs, rejoignent le maquis, seuls les dix soldats allemands resteront donc prisonniers des Partisans. Quelques jours plus tard, la ville est définitivement libérée par les unités Françaises de la 1re Armée aux ordres du général de Lattre de Tassigny, qui entrent, le 4 septembre dans la ville abandonnée à la hâte, par les Allemands.
À partir du , la ville est occupée par les chasseurs du G.M.A. Suisse. Jusqu'au 26 novembre, les troupes du 1er B.C.P. et du 4ème B.C.P. cantonnent dans la ville, les officiers sont logés dans des hôtels. L'ambiance est très bonne et les citoyens d'Ornans sont heureux de voir des troupes françaises composées d'Alsaciens après quatre années d'occupation.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 1977 | mars 1983 | Roland Courbet | DVD | |
mars 1983 | mars 1989 | René Gros | DVD | |
mars 1989 | juin 1995 | Marc Chapelain | PS | Conseiller général |
juin 1995 | janvier 2016 | Jean-François Longeot[25] | UMP puis UDI | Sénateur (depuis 2014) Conseiller général (1998-2014) |
janvier 2016 | mai 2020 | Sylvain Ducret[26] | LR | Fonctionnaire territorial |
2020 | En cours | Isabelle Guillame [27] | DVG |
En 2016, Jean-François Longeot, maire d'Ornans, depuis plus de 20 ans, laisse son siège de maire à Sylvain Ducret pour cause de cumul des mandats, le premier ayant été élu sénateur du Doubs. Quelques mois plus tard, des tensions naissent au sein de la majorité municipale et une vague de démission d'élus entraînera des élections anticipées en avril 2018[29]. Cette élection verra Sylvain Ducret réélu pour deux ans avec 54 voix d'avance[29] sur la liste d'opposition sans étiquette portée par sa tête de liste Isabelle Guillame qui obtiendra le maximum de sièges pouvant être réservés à l'opposition à savoir 7 sur 29.
Communauté de communes Loue-Lison
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.
En 2019, la commune comptait 4 423 habitants[Note 3].
2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2019 |
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4 329 | 4 357 | 4 385 | 4 413 | 4 423 |
Ornans fait partie de l'académie de Besançon. La ville administre une école maternelle et élémentaire au sein du groupe scolaire Gustave-Courbet tandis que le département gère le collège Pierre-Vernier.
Les Ornanais disposent par ailleurs d'établissements privés au sein du groupe scolaire Sainte Marie-Saint Michel qui rassemble une école primaire, une école élémentaire et un collège[31].
La ville abrite deux pharmacies, un laboratoire d'analyses médicales et plusieurs professionnels de santé. Les centres hospitaliers les plus proches sont le centre hospitalier intercommunal Haute-Comté à Pontarlier et le centre hospitalier régional universitaire de Besançon.
La ville dispose d'un centre aquatique, le complexe aquatique Nautiloue, offrant entre autres : un bassin intérieur, un bassin extérieur, une zone de détente avec jacuzzi, hammam et sauna[32]. Ornans est également un centre régional important pour la pratique des sports en plein air avec des parcours de via ferrata aménagés sur les falaises de la Roche du Mont, la base de loisirs Syratu proposant la pratique de l'escalade, de l'accrobranche, du canoë-kayak, du canyonisme et du rafting.
Le club de football de l'AS Ornans (ASO) a été créé en 1935, il évolue lors de la saison 2013-2014 en Division d'Honneur régionale, championnat que le club a remporté au terme de la saison 2008-2009. Parmi les autres clubs notables, on trouve le Handball Club Ornanais, le Tennis Club de la Vallée d'Ornans, le Vélo Club Ornans et Roc'n Loue (club d'escalade). La ville a accueilli les championnats du monde de VTT-Marathon en 2012 ainsi qu'une étape de la coupe du monde de VTT 2008.
Les Ornanais disposent d'un lieu de culte catholique.
Au sein du diocèse de Besançon, le doyenné des Premiers Plateaux[33] regroupe cinq unités pastorales (paroisses) dont celle de la Haute Vallée de la Loue dédiée à saint Laurent[34] dont le lieu de culte est l'église Saint-Laurent.
En 2022, la commune d'Ornans comptait dix entreprises de plus de 20 salariés, les trois premières totalisant à elles seules plus de 750 salariés[35] :
Nom | Catégorie | Employés | Activité |
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Guillin Emballages | Industrie | 344 | Fabrication d'emballages en matières plastiques |
Alstom Transport Sa | Industrie | 293 | Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques |
Itw Rivex | Industrie | 113 | Fabrication de vis et de boulons |
Groupe Guillin | Service | 48 | Activités des sièges sociaux |
Imprimerie Simon | Industrie | 43 | Imprimerie |
Mazagran Service (Atac) | Commerce | 35 | Supermarché |
Décolletage de la Garenne | Industrie | 31 | Décolletage |
Société Franc Comtoise d'Applications | Industrie | 35 | Travaux d'étanchéification |
La Table de Gustave | Service | 22 | Hôtel touristique avec restaurant |
Copian (Super U) | Commerce | 20 | Supermarché |
Dotée d'un riche patrimoine[36] architectural, environnemental et culturel, Ornans est labellisée Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté.
Cette chapelle, située à l'écart d'Ornans, près des "Combes de Punay", en direction de Malbrans, est à l'origine celle d'une maladrerie.
En 1291, un prêtre de l'Église Sainte-Madeleine de Besançon, originaire d'Ornans, fait un don à la léproserie : "Ego Bisunlius de Ornans, presbyter familiaris in ecclesiâ beatae Maria Magdalenas Bisuntinae, do et lego leprosis de Ornans quinque solidos. (Parchemin original, archives d'Ornans.). Il est suivi par les villages voisins, en remerciement de la prise en charge de leurs malades.
Dès lors, la chapelle de la léproserie est dédiée à Notre-Dame et se dote d'une statue de la Vierge "en pierre blanche relevée en bosse, tenant en main un sceptre et son petit enfant, avec deux anges de même pierre blanche aux deux coustels (côtés) d'icelle, portant en main chascun un chandelier".
En 1519, la chapelle est rénovée grâce aux financements des villages voisins et au bienfaiteur d'Ornans, Antoine Perrenot de Granvelle. Elle est alors à cette époque bâtie en style ogival et couverte de tuiles de laves. La voûte à trois arcs surplombe le chœur et la nef. Au fond s'élèvent une tribune et deux autels latéraux. Elle est jouxtée d'un cimetière.
Au siècle suivant, il ne reste de la léproserie que la chapelle, qui est abandonnée. Cependant, le site est réinvesti par l'ermite Anselme Broichot, de Gray, ancien gardien de l'ermitage de Saint-Roch, près de Salins, aux conditions qu'il n'ait qu'un seul serviteur, qu'en cas de peste il assisterait les malades, qu'il garderait le sanctuaire et se conduirait en "homme de bien et en véritable ermite".
Vers 1608, l'archiduc Albert d'Autriche fait don à la chapelle d'une seconde statue de la Vierge, sculptée dans le "bois miraculeux de Montaigu" (Belgique), ainsi nommé en référence au chêne cruciforme dont il est issu, objet d'un culte fervent, abattu en 1604.
Un culte se développe et les offrandes abondent. L'ermite oublie ses vœux d'obéissance et de pauvreté, prête des miracles à la statue et n'hésite pas à l'exhiber à tout moment et à la sortir du sanctuaire pour se livrer à des pratiques que l'Église réprouve. En réaction, Ferdinand de Rye, archevêque de Besançon, publie un décret le 20 septembre 1615, doublé de celui du magistrat d'Ornans, pour le remettre sur le droit chemin. Niant ces avertissements, il organise le vol de tous les ornements de prix de la chapelle aidé en cela de huit cavaliers armés : « Les envahisseurs étaient armés de pistolets et aultres armes, par intelligences qu'ils avoient avec frère Anselme Broichot, résidant en la chapelle, pour distraire et enlever, selon qu'on a heu advertissement, les ornements et choses plus précieuses y ouffertes dès plus de dix ans encea (délibération d'Ornans du ) ». Ils sont mis en déroute par les habitants mais emmènent la statue avec eux.
À la suite de cet épisode, une plainte est déposée auprès du comte de Champlitte et de l'archevêque qui font arrêter les coupables et les conduisent à la prison de Dole. La statue est quant à elle retrouvée à Besançon et ramenée dans la chapelle d'Ornans.
En 1619, un prêtre est nommé au service de la chapelle avec le titre de chapelain. Le premier est François Chapusot, vicaire d'Ornans.
Lors de l'intrusion des troupes du Prince de Condé, en 1635, la statue et les reliquaires sont mis à l'abri au château de Scey, puis à Châteauvieux-les-Fossés en 1637, avant de retrouver la chapelle d'Ornans.
En 1793, la chapelle est vendue comme bien national, ainsi que les ornements et la châsse d'argent renfermant la Vierge Montaigu. La statue est mise à l'abri par le sacristain d'Ornans, Pierre Beaumont, qui lui construit une nouvelle châsse, en bois, et la place dans l'église Saint-Laurent.
Chapelains : ????-1619 Anselme Boichot, 1619-1634 François Chapusot, 1634-1637 Pierre Martel, 1637-1638 François Martel, 1638-1671 François Morel, 1671-1687 Othenin Clément, 1687-1687 Pierre-Antoine Gonzel, 1687-1712 Marc Plantamour, 1712-1756 Pierre-Nicolas Jeunet, 1756-???? Charles-Guillaume Doney, ????-1793 Jacques-Joseph Roy.
Tous ces sites sont à découvrir grâce aux nombreux chemins de randonnée qui partent du centre de la ville.
La ville dispose d'un cinéma, le Cinéma Eldorado.
Le peintre Gustave Courbet a légué à sa ville natale des œuvres majeures, dont la plus connue est le tableau Un enterrement à Ornans.
Ornans sert aussi de décor au film Les Feux de la Chandeleur (1972), de Serge Korber.