La Tour-de-Peilz prononcéen français:[ˈtuʁdəˌpɛ] est une ville et une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district de la Riviera-Pays-d'Enhaut.
Pour les articles homonymes, voir La Tour et Peilz.
Dans son livre «Noms de lieux des pays franco-provençaux[3]», Georges Richard Wipf écrit que «le gallois blaidd (loup) étant à l'origine des termes bela, belau, bele et bel, ce qui postule ble → bel, on peut penser que *bleiz a aussi pu évoluer [...] en *beilz, d'où *peilz[3].» L'auteur prend toutefois soin de préciser qu'«il ne s'agit que d'une hypothèse, mais elle expliquerait le nom de Peilz (La Tour-de-Peilz, VD)[3].»
Cette étymologie est toutefois controversée et plusieurs autres explications ont été avancées. Celle retenue de préférence aujourd'hui est une origine remontant à un gentilice latin Pellius, hypothèse confortée par le lieu-dit En Peilz, à l'est de la ville, où ont été retrouvés de nombreux vestiges romains[4].
Premières mentions du toponyme (la): 1163, Philippus de Turre; 1229, pro vinea de Pel; 1294, apud Turrim de Peilt[4].
La commune aurait également donné son nom à l'île de Peilz, îlot se situant à l'embouchure du lac. À son sujet, un article paru en 1868 dans un numéro de la Revue moderne sous la plume d'un militaire et homme politique français, le comte Émile de Kératry, précise ce qui suit:
«Il n'existe que deux petites îles dans le lac de Genève [...] La seconde est à un quart de lieue en avant du port de Villeneuve; elle est plantée de peupliers et n'a guère plus de 20 mètres carrés. Elle porte le nom d’île de Peilz; on lui a aussi donné récemment celui d’île des Deux-Amants, après une triste catastrophe dont elle fut le théâtre[5].»
Géographie
Selon l'Office fédéral de la statistique, La Tour-de-Peilz mesure 3,24 km2[2].
La Tour-de-Peilz se situe au bord du lac Léman, entre Vevey et Montreux.
Population
Gentilé et surnom
Les habitants de la commune se nomment les Boélands[6].
Ils sont surnommés les Braillards et les Verâ[7] (les «on verra» en patois vaudois, en raison de leur indécision[8]).
Démographie
La Tour-de-Peilz compte 12 068 habitants fin 2020[1]. Sa densité de population atteint 3 725 hab./km2.
Histoire
Photo aérienne prise à 600m par Walter Mittelholzer (1919).
Le sol de La Tour-de-Peilz a livré des vestiges celtes, romains et burgondes. On peut fixer l'origine des premières habitations à la Becque[9]. Vers le milieu du XIIesiècle, ce territoire dépend de l'évêque de Sion, qui l'a donné en fief aux comtes du Genevois. Ces derniers inféodent la partie nord aux seigneurs de Fruence[10], et la partie méridionale à des ministériaux qui prennent le nom de La Tour (première mention en 1160). Le Traité de Burier y est signé en instituant la présence de la Maison de Savoie en Pays de Vaud[11]. Vers 1250, Pierre II de Savoie acquiert le château et son territoire. Son successeur, le comte Philippe Ier de Savoie, y fonde en 1282 une ville neuve dotée de franchises, confirmées en 1288 par son successeur Amédée V. Pour renforcer sa position, il fait débuter un agrandissement du château (1282-1288) et contribue à l'édification d'une enceinte urbaine (dès 1284 en bois, 1288 en maçonnerie)[12].
Dans le cadre des guerres de Bourgogne le , la ville est prise et pillée par les troupes confédérées. Après la conquête du Pays de Vaud par les Bernois en 1536, La Tour-de-Peilz fait partie du bailliage de Chillon (soit Vevey dès 1735)[12], organisation politique qui prévaut jusqu'au , date de la Révolution vaudoise.
Formation
Le nouveau collège Courbet, présentation publique juin 2022
La Tour-de-Peilz compte plusieurs établissements scolaires publics et privés. Les Collèges de Cadet Rousselle (1-4 Harmos), Bel-Air (1-6 Harmos), Courbet (1-6 Harmos), Marronniers (7-8 Harmos), Mousquetaires (9-11 Harmos), Charlemagne (5-6 Harmos) ainsi que le gymnase de Burier (CESSEV).
Patrimoine bâti
L'ancienne église Saint-Théodule, aujourd'hui temple réformé, photographié en 1899.
Château de La Tour-de-Peilz. Situé au bord du lac, le château a été construit entre 1251-57 par Pierre II de Savoie et détruit en 1476 par les bernois. Sa reconstruction reprend en 1747. Les deux tours rondes datent en partie de l'époque savoyarde[13].
Villa Karma à Burier.
Domaine de Burier, maison de maîtres.
Domaine de La Doges, maison de maître avec son rural, sa tour, ses pavillons d'entrée et son parc, aujourd'hui siège de la section vaudoise de Patrimoine suisse.
La Villa Kenwin, bien culturel suisse d'importance nationale.
Biens culturels d'importance régionale
Article détaillé: Inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale.
Château de la Becque avec écurie.
Château de Sully.
Église Saint-Théodule, aujourd'hui temple protestant. Mentionnée depuis le 12 s. et reconstruite aux 16e et 18e s. Le mur nord de l'église est constitué par une partie de l'ancien rempart de la ville, le clocher-porche étant à l'origine une tour-porte[13].
Près de l'église Saint-Théodule (Place du Temple), fontaine de la Liberté avec buste d'Helvétia du peintre et sculpteur français Gustave Courbet[14].
Ensemble résidentiel de Bellaria.
La Faraz. Maison de maître et son parc.
Résidence Rive-Reine avec annexe.
Villa Ma Maison avec parc et dépendance.
Musées
Musée suisse du jeu, au Château de La Tour-de-Peilz.
Personnalités liées à la commune
Vue sur le port de La Tour-de-Peilz.
Gustave Courbet (1819-1877), peintre français, chef de file du courant réaliste. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il a été l'un des élus de la Commune de 1871. S'exile et meurt à La Tour-de-Peilz, jumelée à Ornans, sa ville de naissance.
Henri Duparc, compositeur français, (1848 - 1933) vit à La Tour-de-Peilz de 1906 à 1913.
Jacques de Bourbon (1870-1931), duc d'Anjou et de Madrid, y est né.
A. J. Cronin (1896-1981), l'auteur écossais, y est enterré.
La famille d'Igor Markevitch (1912-1983), compositeur et chef d'orchestre, s'y installe en 1916, après avoir quitté la Russie et un bref séjour à Paris.
Charles Rittmeyer, (1918-2002), théologien et pasteur protestant libéral vaudois, s'y est établi en 1959 après avoir été privé de sa paroisse par l'Eglise nationale parce qu' «il n'enseigne pas la foi commune».
Claude Nicollier, (1944), astrophysicien et 1erastronaute suisse, y a passé son enfance. Il a effectué plusieurs vols dans l'espace, et lors d'une mission, a réparé le télescope spatial Hubble.
Claude de Ribaupierre, dit Derib, dessinateur de bandes dessinées, créateur de Buddy Longway, Yakari, etc.
Jacques Piccard, scientifique, océanographe, fils d'Auguste Piccard et père de Bertrand Piccard, il est le premier homme avec Don Walsh à être descendu, en 1960 à 10'916 mètres au fond de la Fosse des Mariannes, au large des Philippines (Fosse océanique de plus de 10'000 mètres de profondeur, endroit le plus bas du monde). Jacques Piccard est mort à La Tour-de-Peilz le .
Jacqueline de Quattro, Conseillère d'État du Canton de Vaud (PRD) (2007).
Peter Brabeck-Letmathe, directeur et président du conseil d’administration de Nestlé.
Jean Jardin, (1904-1976) directeur du Cabinet du président du Conseil, Pierre Laval, réfugié en Suisse après la guerre.
Jean-Claude Biver (1949) président du pôle horloger du groupe de luxe LVMH, a acquis en 2005 le château La Poneyre, situé sur les hauteurs de La Tour-de-Peilz.
Réseau de vélos en libre-service Velospot à Vevey et La Tour-de-Peilz avec 55 vélos répartis dans 12 stations (Gare de Vevey, funiculaire, Nestlé Bergère, Nestlé Plan-Dessus, Doret-Est, Devin, Alimentarium, Samaritain, Nestlé entre-deux-Villes, Tour-de-Peilz Gare, Nestlé Rive-Reine, La Faraz)[16].
Jumelages
La Tour-de-Peilz est jumelée avec la commune française de Ornans depuis 1982.
Georges Richard Wipf, Noms de lieux des pays franco-provençaux: région Rhône-Alpes, Suisse romande, Val d'Aoste: histoire et étymologie, La Ravoire, imprimeries réunies de Chambéry, , 342p. (ISBN2-904234-00-4, BNF34728901, lire en ligne), p.223
Dictionnaire toponymique des communes suisses (Centre de dialectologie, Université de Neuchâtel), Frauenfeld, Lausanne 2005, p.501.
Émile de Kératry (directeur de publication), Revue moderne, vol.48, Paris, bureaux de la Revue moderne, Lacroix, Verboeckhoven & Cie, (ISSN1246-0028, BNF32860778, lire en ligne), pp. 490-491
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