Montmédy [mɔ̃medi][2] est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est. Montmédy, ancienne capitale du comté de Chiny, fait partie de la Lorraine gaumaise.
Montmédy | |
Vue depuis les remparts de la citadelle. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Verdun |
Intercommunalité | Communauté de communes du pays de Montmédy (siège) |
Maire Mandat |
Pierre Léonard 2020-2026 |
Code postal | 55600 |
Code commune | 55351 |
Démographie | |
Gentilé | Montmédiens [1] |
Population municipale |
2 052 hab. (2019 ![]() |
Densité | 87 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 31′ 13″ nord, 5° 22′ 00″ est |
Altitude | 257 m Min. 177 m Max. 336 m |
Superficie | 23,49 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Montmédy (ville isolée) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Montmédy (bureau centralisateur) |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | montmedy.fr |
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Ses habitants sont appelés les Montmédiens.
Montmédy est située sur la N 43 à 43 km au sud-est de Sedan et à 25 km au nord-ouest de Longuyon ; Stenay est à 16 km à l'ouest via la D 947 et la frontière franco-belge est à 8 km à l'est via la D 981.
La commune se trouve à une altitude moyenne de 257 mètres[3].
Thonnelle | Avioth | Thonne-la-Long et Verneuil-Petit |
Vigneul-sous-Montmédy et Thonne-les-Près |
![]() |
Verneuil-Grand et Villécloye |
Han-lès-Juvigny | Juvigny-sur-Loison | Bazeilles-sur-Othain et Iré-le-Sec |
Le climat de Montmédy est dit tempéré chaud. Montmédy est une ville avec des précipitations importantes. Même pendant le mois le plus sec, il y a beaucoup de pluie. La carte climatique de Köppen-Geiger y classe le climat comme étant de type Cfb. Sur l'année, la température moyenne à Montmédy est de 9,7 °C. La moyenne des précipitations annuelles atteint 901 mm[4].
La Chiers traverse le bourg de Montmédy. Avec l'Othain et la Thonne, ses affluents, elle sert parfois de limite au territoire de la commune.
Montmédy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. Elle appartient à l'unité urbaine de Montmédy, une unité urbaine monocommunale[8] de 2 136 habitants en 2017, constituant une ville isolée[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (53,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (54,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (38,5 %), prairies (28,5 %), terres arables (24,7 %), zones urbanisées (8,3 %)[13].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[14].
Depuis le la gare de Montmédy est fermée et n'est plus qu'un arrêt situé sur la ligne Valenciennes - Thionville. Les voyageurs doivent se munir d'un billet au distributeur automatique ou à la maison de la presse locale située en centre-ville.
La ville est ainsi reliée directement à Carignan, Sedan et Charleville-Mézières à l'ouest et Longwy et Metz à l'est.
De 1914 à 1936 Montmédy était reliée à Verdun par une ligne de chemin fer secondaire qui faisait partie du réseau des Chemins de fer départementaux de la Meuse.
Le tunnel de chemin de fer qui traverse la colline de Montmédy construit en 1861 fut dynamité à trois reprises lors des invasions allemandes de 1870, 1914 et 1940. Aussi bien pendant la Première Guerre mondiale que lors de la Seconde Guerre mondiale un chemin de fer de contournement fut construit par l'occupant à travers les rues de la ville.
Services assurés par Les Rapides de la Meuse (entreprise du Groupe Veolia Environnement, branche Transport) pour le Réseau Intermodal des Transports de la Meuse (RITM) du conseil général de la Meuse :
Anciennes mentions : Madiacum (634) ; Mons-Medius (933) ; Mons-Madiensis (XIIe siècle) ; Novum castrum quod Mercurii-Mons dicitur (XIIe siècle) ; Montmaidy, Montmaidi (1239) ; Mont-Maidei (1258) ; Mont-Maidie, Mont-Maidey (1264) ; Mont-Maidy (1270) ; Montmaidi, Montmaidie (1276) ; Monmeidey, Monmeidy (1284) ; Momaydi (1364) ; Maidybas, Maidy-Bas, Maidy-Haut (1365) ; Montmalde (1399) ; Monmady, Montmadey (1549) ; Malmedy (1562) ; Montmady (1564) ; Monmedy (1656) ; Montmaidier (1683) ; Montmedy (1700) ; Mons-Maledictus (1756)[15].
Montmédy, sous sa forme "Madiacum", est mentionné pour la première fois en 634. « Porcionem meam de Madiaco… cum mancipiis, aedificiis, vineis, campos, pratis, silvis, et prato sectum super Caro et Hogregia » : c’est ainsi que, dans son testament du , Adalgisel Grimo, diacre de Verdun issu d’une grande famille aristocratique, donne à l’église Sainte-Agathe de Longuyon ses propriétés de Montmédy et d’Iré : biens, édifices, vignes, champs, prés, bois, et prairie de fauche (?) en bordure de la Chièrs.
Ancienne capitale du comté de Chiny. Le comte de Chiny y élève en 1220 un château fort, le château de Mady, qui donnera son nom à la ville.
En 1285, en contrebas des remparts, dans la plaine de Chauvency-le-Château, Louis de Looz, comte de Chiny, offre des fêtes extraordinaires avec joutes et tournois où participent plus de 500 chevaliers des environs et même de lointaines régions (Grilly au bord du lac Léman, Bergues au bord de la mer du Nord, Trie-Château près de Paris, Sancerre, etc.). Le chroniqueur Jacques Bretel raconte ces journées dans Le Tournoi de Chauvency.
Après être passée aux ducs de Luxembourg et avoir été ainsi incorporée aux Pays-Bas bourguignons d'abord, puis espagnols, elle est, avec le territoire surnommé ensuite « Luxembourg français », rattachée à la France par le traité des Pyrénées en 1659.
La ville, défendue par Jean V d'Allamont, investie en juin 1657, est prise, en présence du jeune Louis XIV et de Mazarin, en par Vauban[16], qui dirige là son premier siège[17].
En 1791, lors de sa fuite, le roi Louis XVI était attendu à Thonnelle. Reconnu, il est arrêté à Varennes-en-Argonne.
À la fin des guerres napoléoniennes, la ville est assiégée par des alliés de la Septième Coalition entre le et le .
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la ville est assiégée par l'armée prussienne : violemment bombardée après la capitulation de Metz, elle capitule le .
Elle est chef-lieu d'arrondissement de 1800 à 1926.
Pendant la Première Guerre mondiale, Montmédy est une plaque tournante de l'armée allemande pour l'approvisionnement du front de Verdun, utilisant dans ce but de la ligne du chemin de fer meusien de Montmédy à Verdun qui venait de s'ouvrir juste avant le début des hostilités. Le 7 septembre 1916, le Kronprinz reçoit en gare de Montmédy le feld-maréchal Paul von Hindenburg et le général Erich Ludendorff lors de leur premier déplacement en France.
Entre 1928 et 1940, Montmédy est le lieu d'implantation de plusieurs ouvrages de la ligne Maginot (177 blockhaus et 36 tourelles, sept casemates, quinze maisons fortes, batteries de 155 L 77 au sud-est de Montmédy, sept PC et quatre observatoires).
Lors de la Seconde Guerre mondiale, pendant la drôle de guerre, le poste de commandement de la 2e division légère de cavalerie du général André Berniquet s'établit à Montmédy[18].
Avec 58,06 % des voix au 2d tour de la présidentielle à Montmédy, Emmanuel Macron (En Marche!) arrive à la première place. À la seconde place, Marine Le Pen (Front national) recueille un score de 41,94 %.
Parmi les votants, 5,14 % ont glissé un bulletin blanc dans l'urne[19].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1844 | 1861 | Joseph-Charles-Auspice Thiébault | ||
juillet 1892 | 1897 | Jules Sommeillier | GD | Avocat, rentier Député de la Meuse (1898-1900) Conseiller général de la Meuse (1890-1900) |
Maire en 1931 | ? | Jean Roussel[20] | SFIO | Conseiller général du canton de Montmédy |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1979 | 1983 | Gilbert Parentin | ||
mars 1983 | mars 2008 | Claude Léonard | RPR puis UMP | Médecin généraliste Conseiller général puis départemental du canton de Montmédy (depuis 2008) Sénateur de la Meuse (2011-2012) Président du conseil départemental de la Meuse (depuis 2015) |
mars 2008 | mai 2020 | Yves Lecrique | SE | Retraité de la fonction publique hospitalière 1er vice-président de la CC du Pays de Montmédy |
mai 2020 | En cours | Pierre Léonard [21] | Agriculteur |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2019, la commune comptait 2 052 habitants[Note 2], en diminution de 9 % par rapport à 2013 (Meuse : −4,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 467 | 1 577 | 1 717 | 2 200 | 2 195 | 2 251 | 3 169 | 2 689 | 2 649 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 470 | 2 376 | 2 135 | 2 020 | 2 648 | 3 000 | 3 169 | 2 782 | 2 733 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 600 | 2 441 | 2 774 | 2 525 | 2 023 | 1 923 | 2 491 | 1 643 | 2 770 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 455 | 2 196 | 2 250 | 2 024 | 1 943 | 2 260 | 2 197 | 2 233 | 2 321 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 199 | 2 052 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,0 %, soit en dessous de la moyenne départementale (32,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,3 % la même année, alors qu'il est de 29,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 137 hommes pour 957 femmes, soit un taux de 54,3 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (49,51 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,4 | 90 ou + | 2,0 |
5,1 | 75-89 ans | 12,5 |
17,4 | 60-74 ans | 17,9 |
20,1 | 45-59 ans | 20,1 |
23,1 | 30-44 ans | 17,6 |
20,1 | 15-29 ans | 14,2 |
13,8 | 0-14 ans | 15,6 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,7 | 90 ou + | 2 |
7,3 | 75-89 ans | 10,9 |
18,8 | 60-74 ans | 19,3 |
21,1 | 45-59 ans | 20,2 |
17,8 | 30-44 ans | 16,9 |
16,8 | 15-29 ans | 14,1 |
17,5 | 0-14 ans | 16,5 |
Grâce à ses commerces et ses administrations, Montmédy reste un centre de services pour le nord meusien. L'essentiel des emplois relève de l'administration publique, mais les secteurs du tourisme, du commerce et du transport tiennent une place importante dans la vie économique locale.
L'enseignement est assuré localement de la maternelle au baccalauréat, voire au-delà. Les Montmédiens dispose ainsi d'écoles maternelle et primaire, d'un collège (Jean-d'Allamont) et, à Stenay, d'un lycée polyvalent et professionnel (Alfred-Kastler). Celui-ci offre par ailleurs un brevet de technicien supérieur d’assistant de gestion[28].
Les médecins, y compris spécialistes, sont présents sur place, ainsi que deux pharmacies, un opticien, un audioprothésiste et plusieurs autres professionnels de santé (diététicienne, infirmiers, orthophonistes...).
La ville dispose d'un cinéma classé art et essai[29], d'un Centre Social et Culturel et de nombreuses associations sportives ou culturelles.
L'offre commerciale, alimentaire et non alimentaire, est présente en centre-ville, mais aussi par le biais d'un supermarché de 2 490 m² de surface de vente (Super U), ou de hard-discounteur (Aldi) implantés en périphérie. L’attraction des pôles commerciaux extérieurs est significative mais elle reste assez diffuse (Longwy, Verdun, Virton,…). La proximité de la Belgique (Virton à 19 minutes) alimente une évasion commerciale importante notamment dans le domaine non alimentaire, peu développé dans la commune.
Plusieurs banques et assureurs sont présents, ainsi que plusieurs restaurants.
Le centre de détention de Montmédy[30] est un acteur majeur de la vie économique locale depuis 1990. 310 détenus, souvent condamnés à de longues peines, y sont encadrés par 120 membres du personnel.
La place forte (ville haute) attire de nombreux touristes.
Quelques-uns des arbres les plus intéressants de Montmédy, tous visibles de la route (mesures prises à épaule d'homme soit à 1,50 mètre, en ) :
La citadelle de Montmédy constitue le cadre de « Les enfants de la citadelle », un album de la série « Tendre Violette » dessinée par Jean-Claude Servais.
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Blason | D'azur à une forteresse d’or bâtie sur une montagne de sinople, chargée en pointe d’un écusson d’or couronné de même et surchargé d'un lion de sable[15]. |
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Détails | Blason attribué à Montmédy, au minimum en 1696[15]. |
Les armoiries de Montmédy, figurées sur le sceau du corps municipal, étaient mi-parties de Los et de Chiny[15].