La Wantzenau (prononcé [lavãzəno] ou [lavãsəno] en français) (all. Wanzenau, als. Wonzenöü), est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Elle fait partie de l'Aire urbaine Nord de Strasbourg.
La Wantzenau | |
![]() Berges de l'Ill. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Strasbourg |
Intercommunalité | Eurométropole de Strasbourg |
Maire Mandat |
Michèle Kannengieser 2020-2026 |
Code postal | 67610 |
Code commune | 67519 |
Démographie | |
Gentilé | Wantzenauviens |
Population municipale |
5 881 hab. (2019 ![]() |
Densité | 232 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 39′ 32″ nord, 7° 49′ 45″ est |
Altitude | Min. 128 m Max. 135 m |
Superficie | 25,39 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | La Wantzenau (ville isolée) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Brumath |
Législatives | Neuvième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.la-wantzenau.fr |
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Ses habitants sont nommés Wantzenauviens et Wantzenauviennes.
La Wantzenau est distinguée par « trois fleurs » au concours des villes et villages fleuris[1].
Ville d'environ 5 900 habitants située à 12 km au nord de la ville de Strasbourg. Le paysage est typique du ried[2] et de belles promenades à pied, à cheval ou à vélo sont possibles le long de l'Ill et du Rhin. Le ban communal de La Wantzenau est le plus vaste de l'Eurométropole de Strasbourg, après celui de la ville de Strasbourg. Il s'étend sur 2 539 ha, dominés aux trois quarts par les forêts et les cultures.
La Wantzenau possède deux écarts : le Wœrthel et le domaine du Golf.
Étymologiquement, Wœrthel a le sens d'île fluviale (voir Werder).
À l'instar de La Wantzenau, les communes limitrophes allemandes de Rheinau et de Kehl, au titre de l'arrondissement de l'Ortenau, tout comme celles, françaises, de Vendenheim, Reichstett, Bischheim et Strasbourg, au titre de l'Eurométropole de Strasbourg, appartiennent à un plus grand ensemble que constitue l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau.
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Vendenheim | Hœrdt (CC Basse-Zorn) | Kilstett, Gambsheim (CC Pays Rhénan), | ![]() |
Reichstett | N | Le Rhin Rheinau[Note 1], Kehl[Note 2] (Bade-Wurtemberg) ![]() | ||
O La Wantzenau E | ||||
S | ||||
Bischheim (enclave) | Strasbourg |
Le Landgraben coule au nord-ouest de la commune, à la limite avec Hœrdt. Il prend successivement le nom de Muehlrhein, Kreuzrhein et Hellwasser en aval, avant de se jeter dans la Moder.
La Souffel, qui prend sa source au Schwefelsee à Kuttolsheim, se jette dans l'Ill au droit de la commune. Le Steingiessen[Note 3], défluent de l'Ill, traverse la forêt alluviale de La Wantzenau, avant de rejoindre le canal latéral du Rhin. Ce dernier se déverse dans le canal de dérivation de l'Ill, qui lui-même se jette dans le Rhin au droit d'Offendorf, en aval du barrage hydro-électrique de Gambsheim. La production d'hydroélectricité et les aménagements du Rhin qui en ont résulté se sont traduits par un assèchement de la forêt rhénane. Dans le cadre du programme LIFE, le Herrengrundgiessen ainsi que le Breuschkopfgiessen, alimentés par le canal latéral du Rhin, ont été remis en eau.
Avant les aménagements hydro-électriques, l'Ill se jetait dans le Rhin au droit de La Wantzenau. Près d’Erstein, l’Ill est reliée au Rhin grâce à un canal de décharge et un canal d’alimentation: ils permettent d’en contrôler le débit dans la traversée de Strasbourg et de La Wantzenau.
La Wantzenau est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[3],[4],[5]. En tant que ville isolée[6],[7], elle constitue sa propre unité urbaine[8], peuplée de 5 841 habitants en 2017, hors de l'unité urbaine de Strasbourg. Bien qu'elle jouxte directement Strasbourg, la commune appartient à la deuxième couronne de l'agglomération strasbourgeoise[9], et donc à la partie française de l'aire d'attraction de Strasbourg[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[10],[11].
Le tissu urbain de la commune est « peu pourvu en espaces publics », que sont les places publiques ou les trottoirs larges et agréables. Cela s'explique par un noyau ancien d'origine rurale caractéristique de la morphologie traditionnelle du village alsacien[12]. Le risque de conurbation entre La Wantzenau, Kilstett et Gambsheim est élevé selon l'Agence de développement et d'urbanisme de l'agglomération strasbourgeoise[13]. La construction du lotissement du Trissermatt[14], le long de la voie ferrée, et du Schwemmloch, au nord de la ville, en direction de Kilstett, renforce cette hypothèse.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (52 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (46 %), forêts (25,8 %), zones urbanisées (9,4 %), eaux continentales[Note 6] (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (4,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,9 %), prairies (1,1 %)[15].
L'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[16].
La métropole de Strasbourg est Autorité organisatrice de la mobilité.
L'autoroute A35 passe sur quelques centaines de mètres sur le territoire de la ville de La Wantzenau, à son extrémité nord.
C'est dans la seconde couronne de la métropole de Strasbourg, comme à La Wantzenau, que la part modale de la voiture est, de loin, la plus élevée[17].
La commune est située sur la ligne de Strasbourg à Lauterbourg. La gare se trouve au nord-ouest de la commune. Des correspondances sont proposées entre le bus n° 72 et le train[18]. Selon ASTUS[Note 7], le pôle d'échanges que constitue la gare de la commune est « particulièrement [préoccupant] en termes d’accessibilité, de desserte et de visibilité »[19]. Les rabattements piétonniers, cyclables et en transports en commun vers la gare, les franchissements de voies ainsi que les capacités de stationnement font l'objet d'une étude actuellement en cours[20]. L'urbanisation devrait se poursuivre autour de la gare, en particulier avec les lotissements du Schwemmloch et du Trissermatt.
Dans la métropole de Strasbourg, une mobilité plus soutenable se met en place grâce à un RER métropolitain, le REME[21],[22]. Mais la ligne Strasbourg-Lauterbourg n'est pas concernée dans un premier temps[23]. Les gares de La Wantzenau, Hœnheim et Bischheim-Schiltigheim, où s'applique la zone à faibles émissions mobilités (ZFE-m)[24], ainsi que celles de toute la frange rhénane ne verront aucune amélioration[25]. Le REME serait pourtant une « réponse à la politique ambitieuse de la ZFE »[26]. À partir d'août 2023, seul un aller-retour supplémentaire sera proposé[27].
La Wantzenau est une étape sur la Véloroute Rhin EV 15[28], longue de 1 320 km, qui relie la source du Rhin, à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam, aux Pays-Bas.
Le nom de la localité est attesté sous les formes anciennes Wendelini augia, Wendelinsau[réf. nécessaire], Wanzenouwe en 1211[29], Wanzenowe en 1331[29], Wantzenowe en 1358[29].
Il s'agit d'un type toponymique germanique à deux éléments. Le premier élément Wanzen- représente l'anthroponyme germanique Wanzo[30],[31], dont la forme déclinée Wanzon- a évolué en Wanzen-. La lettre t s'est ajoutée par la suite (par imitation, le groupe tz étant courant en alsacien), on ne la prononce pas. Le second élément -au est un appellatif signifiant « pré (ou prairie) humide, prairie inondable »[32] (voir Haguenau : Toponymie).
Entre la route métropolitaine M468 et l'usine Arlanxéo se trouvent les terrains appelés Oberallmend et Unterallmend dans le cadastre (all. ober « au-dessus » et unter « en dessous » -cf. ang. over et under). On rencontre souvent le terme Allmend en Alsace, dans le sens de biens communaux.
En creusant les étangs au nord du village, on trouva de nombreuses dents de mammouth et des traces d'habitations.
Un bateau transportant des meules originaires de l'Eifel et qui coula à La Wantzenau au troisième siècle après Jésus Christ constitue un des rares témoignages de la navigation à longue distance sur le Rhin à ces époques reculées[33].
Face à La Wantzenau se situe le village de Honau. Il est souvent question de l'abbaye de Honau qui se trouvait sur une île du Rhin entre les deux villages. Elle aurait été l'une des plus importantes sous Charlemagne. Après une inondation en 1290, cette abbaye est transférée à Rhinau. Aujourd'hui, il n'en reste plus aucune trace à La Wantzenau.
L'abbaye compte les villages de La Wantzenau, Honau et Adelbertsheim (ou Abertzheim). Le nom d'Adelbertsheim apparaît une dernière fois en 1516. Le village aurait été incorporé à La Wantzenau, ce qui expliquerait l'étrange forme du ban communal en direction de Gambsheim, à la hauteur de Kilstett[31].
Voir les monastères d’Alsace de René Bornert tome 1, 3.13 monastère Saint-Michel de Honau
Les Wantzenauviens devaient se rendre à l'église de Honau pour les célébrations et braver les dangers du Rhin. Le , l'évêque Ruppert de Simmern accorda au prêtre de Honau de se servir d'un autel portatif. Une église ou chapelle a été construite peu après et pouvait contenir 200 personnes. Les paroissiens devaient continuer de passer le Rhin pour les sacrements. Ce n'est que le que l'évêque décida que La Wantzenau serait séparée de la paroisse de Honau. Le chapitre de Saint-Pierre-le-Vieux se sentant lésé fit appel au pape. En raison de ces tractations, l'évêque Ruppert de Simmern n'érigea la chapelle de La Wantzenau en église paroissiale que le .
Archives départementales du Bas-Rhin cote G 1890. Voir aussi Lucien Pfleger tome 9 (1929) « Die elsässische Pfarrei »
On accepte généralement que l'église date de 1469. La date de 1826 qui figure à un montant près de l'entrée est celle d'un agrandissement de l'édifice. La date de 1965, qui est gravée sur le montant droit, correspond à la consécration après l'incendie de 1961.
À l’origine, la paroisse avait comme patron céleste l'archange saint Michel, à l'instar de l'abbaye de Honau. Ce n’est qu’au XVIIe siècle qu'on vénéra saint Wendelin.
Traces artistiques de saint Wendelin dans la paroisse :
La Wantzenau n'a de traces généalogiques écrites qu'à partir de 1637. Cela est surtout vrai pour les documents d'actes de naissance, de baptême , etc. De la période précédente, on ne connait que des faits historiques ponctuels. On sait que le village a été conquis et occupé par Ernst de Mansfeld et Johan Michael de Obentraut. Le , le village est incendié, précisons : école, église, moulin, chancellerie.
Le château de La Wantzenau est pillé en 1636. Il ne reste que peu d'indices qui permettent d'en parler. La rue du Château sise dans le village n'en est pas une preuve. C'est toutefois à cette hauteur qu'on trouve la trace de son implantation sur la carte de Noblat. Pierres taillées et tessons en faïence sont périodiquement mis au jour dans les parages.
En vertu des traités de Westphalie, seules les possessions des Habsbourg en Haute-Alsace passent sous la couronne de France. En 1680, le conseil souverain d'Alsace décide que les seigneurs d'Alsace doivent prêter serment d'allégeance au roi de France. François-Egon de Fürstenberg, évêque de Strasbourg, tout acquis qu'il est à la politique du roi de France, y consent. Les bailliages épiscopaux de la rive gauche du Rhin deviennent français. Le Conseil d'état ordonne en 1685 l'emploi du français dans les actes judiciaires. Mais l'arrêté ne peut jamais être appliqué, car la population ne comprend que l'allemand[31].
La commune a été évacuée en . Le lieu de repli était en Haute-Vienne à Saint-Yrieix, où les habitants passeront près d’une année. Actuellement, les deux villages ont signé un acte de jumelage et se rencontrent toutes les quelques années (1961-1962-1971-1974-1976-1980-1984-1996-2000-2007-2009-2015).
Deux faits de guerre importants sont à mentionner. Lors de la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944, le maréchal des logis chef Albert Zimmer, un Wantzenauvien, est mort au commandement de son char Sherman le « Cherbourg », près du pont de Kehl.
La même nuit, le général se présente au pont de l'Ill afin de prendre à revers les Allemands retranchés dans le fort Ney en forêt de la Robertsau. On dénombre deux autres victimes civiles lors de la défense de ce pont. Le général accède au fort et fait signer une reddition au général allemand Vaterrodt . La Wantzenau totalise soixante victimes tombées sur les champs de bataille entre 1939 et 1945, et six autres victimes au village-même, lors de bombardements.
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Les armes de La Wantzenau se blasonnent ainsi : |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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André Schaeffer | ||||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
Léon Acker | MRP | |||
Joseph Deschler (1907-1973) | Décédé en fonction | |||
Pierre Krantz[35],[36] (1923-2020) | Notaire, maire honoraire | |||
Jean-Claude Klein[37] (1951-2000) | Expert-comptable Décédé en fonction | |||
Alfred Schiess[38] (1935-2022) | Principal de collège | |||
Claude Graebling[39] (1951- ) | DVD | Professeur d'informatique retraité Vice-président de la CUS (2008 → 2014) | ||
Patrick Depyl (1955- ) | MoDem | Cadre supérieur | ||
En cours | Michèle Kannengieser[40] (1962- ) | DVD | Chef d'entreprise |
Au sein de la métropole de Strasbourg, le maire de La Wantzenau est nommé à la « commission d’appel d’offres »[41].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[43].
En 2019, la commune comptait 5 881 habitants[Note 8], en augmentation de 2,6 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 670 | 1 455 | 1 757 | 2 282 | 2 400 | 2 325 | 2 384 | 2 343 | 2 501 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 419 | 2 432 | 2 459 | 2 362 | 2 302 | 2 333 | 2 335 | 2 345 | 2 392 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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2 436 | 2 555 | 2 570 | 2 467 | 2 588 | 2 654 | 2 693 | 2 758 | 2 934 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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3 016 | 3 726 | 4 216 | 4 084 | 4 394 | 5 462 | 5 809 | 5 859 | 5 773 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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5 841 | 5 881 | - | - | - | - | - | - | - |
La Wantzenau est la commune où l'on trouve le moins de logements sociaux (1,61 %) d'Alsace sur les 25 % qu'impose la loi[46], ce qui amena la municipalité à apposer, sur la mairie, pendant de longues semaines, la grande banderole avec l'intitulé carencée mais pas récalcitrante[47].
Avant sa construction, La Wantzenau dépendait de l'abbaye de Honau, sa première chapelle remonterait au milieu du XVe siècle. Elle devient paroisse en 1468-1469. Elle fut d'abord dédiée à saint Michel, puis à saint Wendelin depuis le XVIIe siècle. L'église actuelle fut construite en 1826 d'après le projet de 1824 de l'architecte Reiner, elle fut par la suite détruite par un incendie en 1961 et restaurée par l'architecte Andres[48]. L'église dépend de la paroisse catholique Terres de Honau[49]. Elle abrite également une chapelle protestante qui dépend de la paroisse du Ried-Nord[50].
La forêt communale et la forêt domaniale de Honau forment la réserve biologique de la confluence Ill-Rhin[53]. La forêt de La Wantzenau fait partie du site Ramsar transfrontalier Rhin supérieur/Oberrhein[54], en sa qualité de zone humide d'importance internationale.
Le massif forestier de la Robertsau et ainsi qu'une partie de celui de La Wantzenau est classé réserve naturelle nationale par décret du [55] pour former la réserve naturelle nationale du massif forestier de la Robertsau et de La Wantzenau. Sur le ban communal, cette réserve correspond aux lieux-dits Rosskœpfel et Honauerkœpfel[56].
La géologie du Ried[57] a conduit à l'implantation d'une gravière[58], qui depuis 2014, fait l'objet d'une autorisation d’extension. Le sable constitue une matière première en voie d'épuisement[59].
Le sous-sol de l'usine Arlanxeo Emulsion Rubber est pollué, et de ce fait, la nappe phréatique rhénane reste soumise à une surveillance annuelle[60],[61]. Quant à l'usine, elle est classée Seveso seuil haut[62].
L’adduction d'eau relève depuis 2015 du domaine de compétence de la métropole de Strasbourg. Kilstett et La Wantzenau exploitent en commun le château d'eau de La Wantzenau, au pied duquel des pompes puisent directement l'eau de la nappe phréatique. En 2017, 317 257 m3 d'eau[63] y ont été puisés. Les réseaux d'adduction d'eau de La Wantzenau-Kilstett d'une part, et de Gambsheim d'autre part, sont interconnectés[64].
En 1894, Strasbourg caresse le dessein de déverser ses eaux usées dans l'Ill. Le conseil municipal de La Wantzenau émet les plus vives protestations en ces termes :
« Das Wasser der Ill, die unmittelbar an unserem Dorfe vorbeifliesst, würde schmutzig, überhaupt verunreinigt werden und voraussischtlich bei grosser Wärme einen widerlichen Geruch in der Nähe verbreiten. Das Illwasser wird seitens der hiesigen Bürger vielfach als Trink- und Kochwasser, dann zum Tränken des Viehes, indem man dasselbe einfach an den Fluss treibt, benutzt, was von da nimmer möglich wäre [...] »
« L'eau de l'Ill, qui coule directement dans notre village, deviendrait sale, polluée en général, et répandrait très probablement une odeur dégoûtante dans les environs lorsqu'il fait très chaud. L'eau de l'Ill est souvent utilisée par la population locale comme eau de boisson et de cuisine, et pour abreuver le bétail en le menant à la rivière, ce qui ne serait plus jamais possible. [...] »
Mais La Wantzenau, qui ne fait vraisemblablement pas le poids vis-à-vis de Strasbourg, n'est pas écoutée. En 1928, les eaux usées de la Robertsau sont rejetées dans l'Ill, puis en 1933 c'est au tour de celles de Schiltigheim. L'Ill devient un cloaque. La station d'épuration a depuis rétabli la situation[31].
La station d'épuration des eaux de la métropole de Strasbourg est implantée à la limite entre Strasbourg et La Wantzenau, en bordure du Rhin. Elle recueille 98,6 % des eaux usées de la métropole de Strasbourg. Il existe deux stations de prétraitement des eaux usées, avant que ces dernières ne viennent rejoindre la station : il s'agit des stations de prétraitement de Fegersheim et de Geispolsheim[65]. Les eaux usées qui arrivent par écoulement gravitaire de Strasbourg sont relevées une première fois pour leur permettre de traverser l'ensemble de la station de traitement. Épurées, elles sont relevées derechef pour être rejetées directement dans le Rhin, situé au-dessus de l'installation de traitement, en raison de la présence des digues rendues nécessaires par le barrage hydro-électrique de Gambsheim, sis en aval de la commune. Le débit moyen rejeté est d'environ 2 m3 par seconde[65].
En amont, à Geispolsheim, des bassins de rétention sont en construction pour éviter, autant que faire se peut, que les déversoirs d'orage ne rejettent des eaux polluées dans le milieu naturel[66]. En cas de très fortes pluies, il n'est pas à exclure qu'une partie des eaux usées soient rejetées sans traitement dans le fleuve, pour éviter l'engorgement de la station. Au sein de l'usine d'incinération de Strasbourg, les eaux de process traitées sur place ainsi que les eaux de ruissellement de la plateforme de maturation des mâchefers sont dirigées vers le réseau d’assainissement pour leur traitement dans la station d’épuration[67].
La station d'épuration de Strasbourg-La Wantzenau consomme 0,9 % de toute l'électricité utilisée dans la métropole de Strasbourg[68]. Cela s'explique par le relevage des eaux, et par la production d'air comprimé pour aérer les bassins. Elle produit du biogaz qu'elle injecte ensuite dans le réseau à hauteur de 16,6 GWh par an[65]. La plupart des boues sont incinérées[Note 9], et finissent en décharge[65]. Elles sont partiellement compostées.
Dans le cadre du programme LUMIEAU (Lutte contre les micropolluants dans l'eau), la métropole de Strasbourg souhaite améliorer la qualité des eaux rejetées dans le milieu naturel[69]. La démarche repose essentiellement sur la fabrication volontaire de produits ménagers par les citoyens eux-mêmes[70], démarche également encouragée par l'association Zéro déchet Strasbourg[71] qui y voit la possibilité de réduire la quantité d'emballages en plastique. Toutefois, après plusieurs années de communication, « aucun effet tangible n'a encore été enregistré sur la qualité des eaux usées ». Il convient donc de relancer la communication[72].
Chiffres clés | |
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Quantité d'eau traitée | 63 342 092 m3 par an, soit 2 m3 par seconde. |
Boues | 12 097 tonnes de matière sèche[Note 10] |
Consommation d'électricité | 31,2 GWh par an |
Fuel | 107 m3 par an |
À l'instar de l'adduction d'eau, la collecte des déchets est également une compétence de la métropole.
La métropole de Strasbourg envisage le développement de « réseaux de chaleur vertueux » grâce la géothermie profonde[73]. Par ailleurs, on estime qu'à grande profondeur, le sous-sol de la plaine d'Alsace[74],[75] et de la plaine du Rhin supérieur[76] plus généralement recèle du lithium. Avec 10 centrales géothermiques profondes, l'Alsace pourrait en produire 15 000 tonnes par an[77]. Dans son rapport intitulé « The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions »[78] publié en 2021, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) alerte sur les risques de pénuries de certains matières premières critiques en raison de la transition énergétique, et en particulier du développement des voitures électriques.
Mais les puits de géothermie profonde, qui partent de Vendenheim, génèrent une circulation d'eau à très grande profondeur sous l'usine Seveso seuil haut Arlanxeo[79]. La multiplication des séismes induits par l'activité humaine suscite l'ire des habitants et des élus[80],[81],[82],[83].
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