Gambsheim, Gambse en alsacien , est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Gambsheim | |
![]() La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Rhénan |
Maire Mandat |
Hubert Hoffmann 2020-2026 |
Code postal | 67760 |
Code commune | 67151 |
Démographie | |
Gentilé | Gambsemer , Gambsheimois, Gambsheimoises |
Population municipale |
5 041 hab. (2019 ![]() |
Densité | 290 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 41′ 35″ nord, 7° 53′ 03″ est |
Altitude | Min. 126 m Max. 131 m |
Superficie | 17,38 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Gambsheim (ville isolée) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Brumath |
Législatives | Neuvième circonscription |
Localisation | |
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Gambsheim, avec ses 1 736 hectares, fait partie des agglomérations du Ried du Nord qui s’égrènent le long du Rhin. La commune est éloignée de 18 km de la capitale alsacienne Strasbourg et de 1 km du fleuve le Rhin. Son altitude oscille entre 128 et 131 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au dernier recensement, le bourg comptait plus de 4 500 habitants. Le risque de conurbation entre Gambsheim, Kilstett et la Wantzenau est élevé selon l'ADEUS[1].
![]() |
Weyersheim (CC Basse-Zorn) | Offendorf | ![]() | |
N | ||||
O Gambsheim E | ||||
S | ||||
Kilstett, La Wantzenau (Eurométropole) | Rheinau[Note 1] (Bade-Wurtemberg) ![]() |
Gambsheim est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Gambsheim, une unité urbaine monocommunale[5] de 4 883 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (65,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (53,9 %), eaux continentales[Note 4] (15 %), zones urbanisées (11 %), forêts (9,7 %), zones agricoles hétérogènes (6,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,5 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Depuis 1975, le barrage hydro-électrique de Gambsheim, réalisation franco-allemande, comprend une liaison routière entre les deux pays. Sur le musoir central de la voie routière surmontant le barrage, un monument dédié à Robert Schuman commémore cette première réalisation des deux États.
La commune est une étape sur la Véloroute Rhin EV 15 (1 320 km) qui relie la source du Rhin, située à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam.
Elle est située sur l'autoroute A35 et sur l'axe ferroviaire Strasbourg-Lauterbourg. La mise en place d'un Réseau express métropolitain (REM) qui traverserait la métropole de Strasbourg est prévue[12],[13], et devrait autoriser une mobilité plus soutenable. D'après ASTUS[Note 5], la commune serait située sur la ligne D Herrlisheim - Offenburg du futur REM strasbourgeois, dont la réalisation débuterait à partir de décembre 2022[14].
La commune abrite l'une des deux plus grandes passes à poisson d'Europe (en 2013) (l'autre étant celle d'Iffezheim un peu plus en aval, côté allemand). Elle trouve son origine dans un accord franco-allemand visant le retour et/ou la réintroduction des saumons et autres migrateurs après la pollution du Rhin par l'accident de l'usine Sandoz[15]. Cette passe située à 15 km au nord de Strasbourg a été construite après celle d'iffezheim, en bénéficiant de son retour d'expérience. Son « débit d'attrait » est de 15 m3/s (pour un dénivelé de 10 mètres). Elle contient un dispositif de piégeage, un système de vidéosurveillance (qui a notamment permis de filmer la remontée de silures), et un espace d'accueil du public. Les travaux ont commencé en 2004 sous maîtrise d'œuvre du centre d'Ingénierie hydraulique d'EDF pour une mise en eau en mars 2006[15].
Dans la continuité écologique de la passe d'Iffezheim, et dans le cadre du réseau écologique paneuropéen (récemment renommé « infrastructure verte »), et en France dans le cadre de la « trame bleue », dimension structurante de la trame verte et bleue, cette passe permet à certains poissons migrateurs de remonter plus près de sources et petites rivières considérées comme ayant un haut potentiel d'accueil de grands migrateurs[15]. Selon les comptages, vers 2010, environ 20 000 poissons franchissent chaque année cet ouvrage (de 50 à 100 saumons, plus de 200 truites de mer et plusieurs centaines d’autres migrateurs)[15]. Ces chiffres sont encore modestes par rapport aux centaines de milliers ou millions de saumons pêchés chaque année sur certains fleuves dans les siècles précédents[16],[17], mais ils contribuent à se rapprocher des objectifs de « bon état écologique » de la directive cadre sur l'eau.
Le village, bâti dans un méandre du Rhin, est très ancien. C’est la proximité d’un passage à gué du fleuve qui a dû retenir les premiers habitants. Des trouvailles de l’âge de bronze, des époques gallo-romaine et mérovingienne confirment l’existence d’un habitat bien antérieur à sa première citation. C’est une charte du 16 avril 748 qui dénomme le lieu « Gamhpine ». Boron de la famille des Étichonides, duc d’Alsace, cède le village avec champs, prés, forêts et prairies aux moines du couvent de Honau situé sur une île du Rhin à 5 km en amont. En 884, l’empereur Charles le Gros, confirme cette donation et dénomme le village « Gamanesheim ». En même temps apparaît pour la première fois « Biura », Bettenhoffen, aujourd’hui englobé par Gambsheim. Le hameau tiendra le rôle de cité paroissiale jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Nommé « Bethof » en 1265, il abritait déjà une église qui servait de paroisse à Gambsheim, Kilstett et Bettenhoffen.
En 1290, les moines quittèrent l’abbaye de Honau ruinée par les flots du Rhin pour s’établir sur une île du Rhin à Rhinau, les propriétés revinrent à l’évêque de Strasbourg qui les incorpora dans le bailliage de La Wantzenau. Par suite de difficulté, le village fut donné en gage en 1398 à Reinbold Huffel, chevalier, et à Nicolas Merschwin, prêteur de Strasbourg. En 1420, la moitié passa à Wirich de Hohenbourg et à Jean Knapp de Strasbourg pour la somme de 1 420 florins. L’autre moitié fut cédée en 1453 pour 1 300 florins à Conrad Bock, écuyer. La première moitié de cet engagement fut rachetée par le Grand Chapitre en 1435 et la seconde en 1468.
Par le passage de nombreuses troupes dans ce couloir rhénan, au cours de l’Histoire, la commune a beaucoup souffert. En 1388, les troupes du Margrave de Bade mettent le village en flammes. Durant la guerre des Voleurs en 1587, le village fut pillé, de même qu’en 1592 durant la guerre des Évêques. Mais la plus importante fut la guerre de Trente Ans. À l'approche de la soldatesque de Mansfeld en hiver 1622, la population se réfugia sur les îles du Rhin et en Pays de Bade et ne revint qu’à Noël. Quatre-vingts maisons et écuries furent incendiées. Lors de l’invasion suédoise en 1636, elle occupe à nouveau les îles du Rhin. Après les misères de cette guerre, la piété chrétienne dédia la chapelle au nord du village à la Vierge Douloureuse. Les courtes incursions de la guerre de Succession d’Espagne et d’Autriche au XVIIIe siècle rechasseront les villageois sur les îles du Rhin. Durant la période révolutionnaire, le 1er décembre 1793, Desaix lance une attaque contre les Autrichiens qu’il repousse jusqu’à Offendorf ; et le 1 floréal de l’an V (20 avril 1797) les troupes de Moreau jetèrent un pont sur le Rhin à Gambsheim pour venir en aide à l’armée d’Italie.
Plus proche de nous, au début de la Seconde Guerre mondiale, toute la population fut évacuée en Haute-Vienne, et ce n’est qu’au mois d’août 1940 qu’elle retrouve son village. Pareil sort les attendra en janvier 1945, où tous les habitants furent déportés de l’autre côté du Rhin pour ne revenir qu’au mois d’avril. Plongée dans la guerre, fin novembre 1944, la commune libérée par les Américains le 8 décembre fut reconquise le 5 janvier 1945 par la « tête de pont de Gambsheim ». Durant les combats de novembre-décembre 1944 et de janvier 1945, le village fut très meurtri. Le gouvernement reconnaît les mérites des habitants de la commune de Gambsheim et la cite à l’ordre de « la Croix de Guerre avec étoile de vermeil ». Il faudra vingt ans pour réparer et reconstruire la commune sinistrée. L’aspect typique qu’offrait le centre du village a beaucoup souffert. Quelques îlots de maisons alsaciennes et surtout place de la Mairie, sont très bien conservés. L’église de style baroque datant de 1763, fortement endommagée, ne fut plus reconstruite à Bettenhoffen mais au centre de la grande agglomération que l’urbaniste Fernand Guri a projetée. La nouvelle église et son campanile élancé est la plus belle œuvre réalisée par les reconstructeurs. L’église, entièrement réalisée avec l’or gris du sol de Gambsheim, ainsi que les ouvrages du bief, donnent aux visiteurs le vrai cachet d’une commune rhénane.
Dans les années 70, la construction de deux réacteurs nucléaires avait été envisagée, pour finalement être abandonnée[18].
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Les armes de Gambsheim se blasonnent ainsi : |
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Les armoiries de la commune « de gueules au fer de flèche d’or posé en pal » figurent sur un sceau communal de l’année 1588. Un premier blason attribué en 1697 à la « communauté de Gambsheim » comportait saint Nazaire et saint Celse, les patrons de la paroisse. Un nouveau blason redessiné conforme à l’ancien paru en 1900 fut employé par la municipalité jusqu’en 1965. Après la Seconde Guerre mondiale, sur proposition de la commission héraldique départementale, les armoiries furent simplifiées en ne retenant que le « fer de flèche ». Depuis 1948, son écu est orné de la « Croix de Guerre avec Étoile de Vermeil ».
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Paul Guck | ||||
Victor Jung | ||||
Raymond Nonn | Médecin | |||
Robert Jund | ||||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
Paul Hommel | ||||
En cours (au 31 mai 2020) |
Hubert Hoffmann [20] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
DVD | Cadre du secteur public Président de la CC de Gambsheim-Kilstett (? → 2014) Vice-président de la CC du Pays Rhénan (2014 → ) | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Rheinau (RFA) depuis le 22 juin 2019[21]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[23].
En 2019, la commune comptait 5 041 habitants[Note 6], en augmentation de 9,23 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 245 | 1 223 | 1 187 | 1 533 | 1 725 | 1 842 | 1 905 | 1 967 | 2 016 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
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1 897 | 2 011 | 2 025 | 1 900 | 1 870 | 1 918 | 1 883 | 1 913 | 1 909 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 920 | 1 991 | 2 069 | 2 173 | 2 320 | 2 366 | 2 286 | 2 131 | 2 406 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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2 834 | 3 142 | 3 813 | 3 948 | 3 707 | 3 858 | 4 312 | 4 377 | 4 572 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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4 883 | 5 041 | - | - | - | - | - | - | - |