La Chartre-sur-le-Loir est une commune française, située dans le département de la Sarthe en région Pays de la Loire, peuplée de 1 384 habitants[Note 1].
La Chartre-sur-le-Loir | |
Vue de La Chartre-sur-le-Loir. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Pays de la Loire |
Département | Sarthe |
Arrondissement | La Flèche |
Intercommunalité | Communauté de communes Loir-Lucé-Bercé |
Maire Mandat |
Michel Dutheil 2020-2026 |
Code postal | 72340 |
Code commune | 72068 |
Démographie | |
Gentilé | Chartrain |
Population municipale |
1 384 hab. (2019 ![]() |
Densité | 167 hab./km2 |
Population agglomération |
2 288 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 43′ 44″ nord, 0° 34′ 23″ est |
Altitude | Min. 51 m Max. 132 m |
Superficie | 8,30 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | La Chartre-sur-le-Loir (ville-centre) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Château-du-Loir |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.lachartresurleloir.fr |
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Cette commune, traversée par le Loir, vit principalement de l'agriculture et du tourisme. Quelques industries y demeurent comme l'usine Rustin, du nom de l'inventeur de la rustine.
À flancs de coteaux, La Chartre-sur-le-Loir se situe dans une zone viticole avec entre autres les AOC jasnières et coteaux-du-loir. La commune fait partie de la province historique du Maine[1], et se situe dans le Haut-Maine.
Le tourisme y devient une activité importante avec le développement des gîtes ainsi que du tourisme de plein air sur le camping municipal. La région, réputée entre autres pour ses châteaux de la Loire, se diversifie et s'ouvre à de nouvelles activités centrées sur le tourisme (pêche, promenade, sports nautiques, expositions, dégustations…).
La vallée du Loir bénéficie d'une situation exceptionnelle, à 50 km au nord de la vallée de la Loire et à 220 km au sud-ouest de Paris (2 h 30 en voiture ou 42 min en TGV). Elle se situe à proximité de quatre villes de plus de 100 000 habitants : Le Mans, Tours, Angers et Orléans. C'est une zone rurale préservée, encadrée par un réseau performant de liaisons routières, autoroutières et ferroviaires.
Lhomme | Lhomme | Ruillé-sur-Loir |
Marçon | ![]() |
Tréhet (Loir-et-Cher) |
Marçon | Marçon, Villedieu-le-Château (Loir-et-Cher) | Villedieu-le-Château (Loir-et-Cher) |
La Chartre-sur-le-Loir est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de La Chartre-sur-le-Loir, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[7] et 2 288 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[8],[9]. La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (73,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (35,5 %), terres arables (25,7 %), zones urbanisées (16,2 %), zones agricoles hétérogènes (8,4 %), forêts (6,1 %), eaux continentales[Note 3] (5,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Le nom de la localité est attesté sous la forme castrum Carceris vers 1045[14],[15]. Le toponyme est issu l'ancien français chartre, « prison », du latin carcer[14],[15].
Le locatif -sur-le-Loir est ajouté en 1891[16].
Le gentilé est Chartrain.
Au Moyen Age, la seigneurie de La Chartre (aussi dite La Châtre ou Chartres-sur-le-Loir) appartint aux barons de Mayenne (avec Gorron et Lassay)[Note 4], au moins depuis Geoffroy II et sa femme Mahaut/Mathilde d'Alluyes-au-Perche-Gouët — puisque cette dernière est dite dame de La Chartre en 1090 — avant de passer aux comtes de Vendôme-Montoire (Pierre Ier, né vers 1200-mort croisé en 1249 à Chypre, marié à Jeanne Gervaise de Mayenne (morte en 1246), fille de Juhel III). Et plus particulièrement à la branche[17],[18] venue d'un fils cadet du comte Pierre et de Jeanne de Mayenne, Geoffroy de Vendôme, mort après 1311, seigneur de La Chartre, Gorron et Lassay. Les descendants de Geoffroy, par des mariages, héritèrent plus tard de Bossart (Beaussart, Boussard) à Senonches, de Villepreux, du vidamé de Chartres avec La Ferté et Meslay, et de Chabanais et Confolens. Les sires de La Chartre, princes de Chabanais et vidames de Chartres, continuèrent dans les descendants de Geoffroy de Vendôme jusqu'à François de Vendôme (1523-1560) et son cousin germain Jean de Ferrières de Maligny (mort vers 1585).
Puis tous ces fiefs sont bientôt aliénés[19] : le vidame Jean de Ferrières cède La Chartre dès 1572 à Jacqueline de La Trémoïlle-Thouars (morte en 1599), fille de François et femme de Louis IV de Bueil comte de Sancerre. On retrouve ensuite la baronnie de La Chartre, vers 1601, aux mains de François d'Amboise (1550-1619), riche magistrat et poète ; puis en 1618 dans celles de Pierre de Rebuffé de Beauregard (mort vers 1621) et de sa femme Valentine d'Al(e)many (jusqu'en 1627), dame de la reine-mère Marie de Médicis, remariée veuve à Henri du Blé d'Uxelles et Cormatin.
La famille de Courtoux l'acquiert alors : Louis de Courtoux (né en 1583) est baron de la Chartre en 1631 ; il était le fils de Jacques de Courtoux seigneur de Lhomme (mort en 1614), et l'époux en 1609 de la cousine germaine du président René de Longueil de Maisons, Geneviève de Longueil du Rancher ; puis en 1639 leur fils Jacques (mort en 1685), époux de Catherine de La Touche ; parents de Marc-Antoine (né en 1643), baron de La Chartre en 1685-1702, mari en 1671 d'Anne de Gennes ; leur fille Catherine de Courtoux (morte vers 1758) apporte la baronnie de La Chartre à son mari Anne-Nicolas-Robert de Courtoux, marié en 1697 (fils de Nicolas-Robert de Courtoux, mort vers 1733). Ce dernier devient le premier marquis de La Chartre dès . Puis Catherine de Courtoux, veuve et sans postérité, cède La Chartre en 1740 ou 1758 à son neveu Marc-Antoine-François Le Pellerin[20], marquis de Gauville (1701/1703-1772, frère aîné de Louis-Charles Le Pellerin du Rouvre), mari de Magdeleine Le Gendre en 1740, fils de Jean Le Pellerin de Gauville et de la sœur de Catherine de Courtoux, Anne-Marguerite de Courtoux (1672-1750, Anne-Marguerite s'était mariée à Jean Le Pellerin en 1700). La Chartre passe en 1771 à la fille du marquis François et de Madeleine Le Gendre, Marguerite Le Pellerin de Gauville (1743-1810, sœur cadette de Marc-Antoine-Louis né en 1741). Elle épouse en 1761 Anne-Charles-Claude Bonnin de La Bonninière, marquis de Beaumont-la-Ronce, seigneur de Lhomme avec le château de La Gidonnière. Le marquis Anne-Charles-Claude de La Bonninière (1738-1832) émigre à la Révolution, mais pas son fils André (1761-1821 ou 1838). Les deux se rallieront à l'Empire, Anne-Claude devenant même comte en 1813.
Aux confins du Bas-Vendômois et du Haut-Maine, La Chartre contrôlait un passage sur le Loir, avec une fonction d'échange et de commerce au croisement de l'axe nord-sud Le Mans-Tours (rues des Déportés, de la Madeleine et de la Pléiade) et des voies du val de Loir (rues Nationale et de Châtillon) qui joignent Château-du-Loir, Le Lude et La Flèche à l'ouest, Montoire et Vendôme à l'est, et qui, au-delà, permettent de gagner Angers, Blois, Orléans sur la Loire, ou Chartres sur l'Eure[21]. Le site est formé de grandes îles entre les bras du Loir bordés par des terrasses alluviales, proches de la rivière au sud, nettement plus éloignées au nord (coteau viticole de Jasnières entre Lhomme et Ruillé).
Le bourg était défendu par des fossés, trois portes fortifiées et le château fort[22] — en fait une tour hexagonale remontant au XIe siècle, détruite à la fin du XVIIIe siècle — porté par une des deux collines (mottes) posées sur le coteau surplombant la ville au sud du Loir, sans qu'il n'en reste rien d'époque ; la tour néogothique actuelle, coiffée d'une statue dorée de Jeanne d'Arc, élevée en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale, datant de 1921.
Il y avait trois prieurés-cures (Saint-Nicolas, Saint-Vincent, la Madeleine), ainsi que l'ancienne église paroissiale Saint-Vincent et la chapelle castrale Notre-Dame. Un Hôtel-Dieu existait au pont de la Madeleine, et une maladrerie a donné son nom à une rue de la sortie nord[Note 5]
La Chartre sort exsangue et ruinée de la Guerre de Cent Ans et le roi Charles VIII lui accorde quatre foires annuelles en 1496 pour se remettre. Aux XVIIe et XVIIIe siècles — de 1631 à la moitié du XVIIIe siècle — la famille seigneuriale de Courtoux[Note 6] joue un rôle bénéfique, et Jacques, baron en 1639-85, aménage une halle-auditoire de justice sur la grand-place, actuelle place de la République, où se trouvait le four banal et se tenaient marchés, foires et fêtes. L'économie chartraine, pour l'artisanat et l'industrie, dépendait largement du Loir, avec des moulins — comme le Grand-Moulin banal, rue de Syke — des tanneries avec séchoirs à tan, des lavoirs et de la batellerie.
Aux XIXe et XXe siècles, La Chartre se modernise et se densifie avec de plus en plus d'équipements : un hôtel de ville en 1844, la Caisse d'épargne en 1898 (devenue l'hôtel de ville un siècle après), des écoles, une nouvelle église Saint-Vincent en 1834, la gare du Paris-Bordeaux en 1879 dans le faubourg nord, le tramway vers le Mans en 1884, et l'usine Louis-Rustin (le Petit-Moulin de Crousilles sur la route de Marçon, à l'ouest, devenu une filature de coton au XIXe siècle puis la célèbre usine de rustines en 1934[23]).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1989[24] | mars 2008 | Michèle Pissot | ||
mars 2008 | En cours | Jean-Luc Combot[25] | Chirurgien dentiste | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et quatre adjoints[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2019, la commune comptait 1 384 habitants[Note 7], en diminution de 5,21 % par rapport à 2013 (Sarthe : −0,46 %, France hors Mayotte : +2,17 %). La Chartre-sur-le-Loir a compté jusqu'à 1 973 habitants en 1911.
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 234 | 1 551 | 1 566 | 1 480 | 1 628 | 1 620 | 1 613 | 1 600 | 1 622 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 580 | 1 578 | 1 564 | 1 503 | 1 525 | 1 502 | 1 615 | 1 583 | 1 624 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 654 | 1 676 | 1 973 | 1 841 | 1 754 | 1 662 | 1 649 | 1 720 | 1 630 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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1 649 | 1 800 | 1 826 | 1 741 | 1 669 | 1 547 | 1 497 | 1 484 | 1 466 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 425 | 1 384 | - | - | - | - | - | - | - |
Le Football Club Val du Loir fait évoluer trois équipes de football en divisions de district[30].
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Les armes de la commune de La Chartre-sur-le-Loir se blasonnent ainsi :
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