Andryes est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Andryes | |
![]() L'église au cœur du village. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Auxerre |
Intercommunalité | Communauté de communes de Puisaye-Forterre |
Maire Mandat |
Jean-Marc Leger 2020-2026 |
Code postal | 89480 |
Code commune | 89007 |
Démographie | |
Gentilé | Androgiens |
Population municipale |
425 hab. (2019 ![]() |
Densité | 14 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 31′ 11″ nord, 3° 29′ 12″ est |
Altitude | Min. 155 m Max. 275 m |
Superficie | 29,79 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Clamecy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vincelles |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Sa réputation est liée à son marais, premier site environnemental de l'Yonne.
Andryes, à 40 km au sud de sa préfecture Auxerre[1], est une commune de la Forterre, à l'est de la Puisaye et à l'ouest de l'Avallonnais. Elle s'étend sur 2 875 hectares dont 1 295, près de la moitié, de forêts.
Peuplée de 1 224 habitants en 1866, elle en compte aujourd'hui 452, en légère progression depuis quelques années.
Le chef-lieu est implanté dans la vallée, ainsi que le moulin Poinçon au nord-ouest d'Andryes, en amont sur le ruisseau d'Andryes. Tous les autres hameaux se tiennent sur les plateaux, au nord et au sud du ruisseau.
Les deux plus gros hameaux sont Ferrières au sud et Fontenailles au nord ; ils sont à peu près aussi étendus qu'Andryes. Les autres hameaux sur le plateau au nord sont Maison Fort (au nord d'Andryes sur le bord ouest du bois Nardin), Bois Blanc (sur le bord nord du même bois), la Tuilerie à 500 m à l'ouest de Maison Fort, et la Graineterie tout à fait au nord de la commune. Sur le plateau sud, outre Ferrières se trouvent Villesavoie et Villeprenoy[2].
Le sentier de grande randonnée de Pays « Méandres de l'Yonne » traverse la commune[2].
Trois sentiers d'interprétation permettent au visiteur de pénétrer au coeur du marais d'Andryes : le sentier de découverte, le sentier de perception environnementale et le sentier de naturalité. Le départ se situe à l'étang de Cornoy.
Elle est traversée dans le sens N-O/S-E par le ruisseau d'Andryes, petit cours d'eau de 10,5 kilomètres prenant sa source à Druyes-les-Belles-Fontaines, qui se jette dans l'Yonne à Surgy (Nièvre)[3].
![]() |
Courson-les-Carrières | ![]() | ||
Druyes-les-Belles-Fontaines | N | |||
O Andryes E | ||||
S | ||||
Billy-sur-Oisy (Nièvre) |
Oisy (Nièvre) | Surgy (Nièvre) Clamecy (Nièvre) |
Andryes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Clamecy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (49,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48 %), terres arables (41,7 %), prairies (3,9 %), zones urbanisées (2,6 %), zones agricoles hétérogènes (2,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,2 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Le nom d'Andryes aurait été donné par les moines de Druyes venus s'installer là en 1050. Ils appellent leur prieuré « Antidrogia » car il est construit « à la façon de Druyes » (Drogia)[11].
Cette version est contestée et non confirmée par des recherches approfondies. Andryes, qu'on trouve selon les textes historiques ou les cartes anciennes sous les formes Andrie, Andries, Andria, vient en fait du germain Villa Underica, du nom de la famille barbare qui occupait le domaine au bord du ruisseau. C'est l'héritage de la période d'occupation burgonde de la région.
Andryes fait partie à l'époque du diocèse d'Auxerre mais ne relève pas du comté de Bourgogne[12].
Un prieuré bénédictin y est fondé en 1050 par saint Robert, et y a existé pendant plus de mille ans. La fondation est confirmée par le pape Léon IX qui nomme le fondateur comme premier « abbé ». Selon une note attribuée à Lebeuf, les moines qui le peuplent viennent du prieuré fondé par saint Romain de Subiaco à Druyes en 543[11] : lors des invasions normandes du IXe siècle le village de Druyes, implanté près des sources en milieu ouvert, est brûlé et les habitants grimpent sur la colline, mieux défendable. Les moines, qui ont dû eux aussi abandonner leur monastère de Druyes, se réfugient alors à Andryes[13].
Prieuré d'abord indépendant, l'évêque Geoffroy de Champallement l'annexe à l'abbaye de la Chaise-Dieu en 1067 par souci de protection (les temps sont rudes et les menaces fréquentes). C'est alors que le prieuré prend le nom de Saint-Robert [11].
En 1740, il est réuni à la Chartreuse[14].
Plusieurs religieux éduqués à Andryes sont appelés à des fonctions notables et deviennent abbés ou évêques. Audebert ou Hildebert, frère de Garnier de Montmorillon, y est moine ; il est ensuite moine pour une courte période à l’abbaye Saint-Cyprien de Poitiers puis devint abbé de Notre-Dame de Bourgdieu, et en 1092 archevêque de Bourges.
En 1102, Aimeric, prieur d’Andryes, devient le 5e abbé de la Chaise-Dieu, et en 1111 évêque de Clermont.
Vers 1175, Jean, moine profès de Saint-Robert d’Andryes, est distingué par les chroniques de l’époque « pour sa science et sa piété ». Il devient prieur de Saint-Robert de Cornillon, puis évêque de Grenoble.
Lantelme ou Lancelin, moine d’Andryes, est élu en 1179 abbé de la Chaise-Dieu ; en tant qu'abbé il reçoit du pape Lucius III l’usage de la mitre, qu'il voulait refuser par humilité. Il est nommé évêque de Valence en 1186, mais il n'est pas consacré (soit il a refusé, soit il est mort à cette période)[13].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 1971 | mars 1983 | Claude Delhomme | DVD | |
mars 1983 | mars 2008 | Bernard Gaucher | DVG | Conseiller général de l'Yonne de 1988 à 1994 |
mars 2008 | 2014[15] | Maxime Vildé | ||
2014 | En cours | Thierry Delhomme | DVG | Agriculteur |
Les habitants sont appelés les Androgiens[16].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[18].
En 2019, la commune comptait 425 habitants[Note 3], en diminution de 4,06 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
618 | 772 | 775 | 849 | 1 085 | 981 | 985 | 1 075 | 1 005 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 185 | 1 146 | 1 224 | 1 188 | 1 126 | 1 198 | 1 043 | 1 032 | 892 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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774 | 759 | 667 | 594 | 589 | 573 | 533 | 516 | 472 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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482 | 438 | 428 | 391 | 406 | 445 | 470 | 480 | 466 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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406 | 425 | - | - | - | - | - | - | - |
On compte, en 2012, 51 entreprises sur le territoire de la commune d'Andryes dont 6 entreprises de 1 à 9 salariés[21].
Dans le cimetière qui jouxte l'église on trouve une tombe particulièrement originale sous laquelle repose un soldat de l'Empire. Outre son architecture, c'est l'épitaphe qui est remarquable, empreinte de cynisme ou d'humour :
"À la mémoire de Jacques Girault
Né à Druyes le
Décédé à Ferrières le
Époux de Angélique Bigé.
Glorieux débris de la Grande Armée
De Napoléon 1er
Blessé dans la campagne d'Italie
Où il servait en qualité de caporal
Au 103e de ligne
Lieutenant de la garde nationale en 1833"
Une phrase supprimée par le rédacteur initial.