La Balme-de-Thuy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annecy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,4% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,9%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (59,4%), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (16,6%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,4%), zones agricoles hétérogènes (5,8%), eaux continentales[Note 3] (1,5%), prairies (0,3%)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Le toponyme La Balme de Thuy signifie un abri rocheux ou grotte situé à Thuy. Le terme «balme» vient directement de l'ancien français qui lui-même vient du bas latinbalma (abri sous roche)[7]. «Thuy», nom du hameau où se trouve la grotte, pourrait venir de «tofus», le tuf une roche poreuse légère, formée de concrétions calcaires, utilisée comme matériel de construction, comme engrais, et aussi comme détergent. En arpitan, le tuf se dit «theu» sur lequel s'est ajouté le suffixe de possession «ay»: theu+ay donnant «thuy».. Toutefois, selon le site de Henry Suter, Thuy pourrait dériver de Tilleul (Tilia cordata), désignant une forêt de tilleuls[8].
L'abri sous roche dit de la Vieille Église a accueilli des chasseurs durant le Épipaléolithique, puis le Mésolithique, la grotte est toujours occupée au Néolithique[10].
Depuis au moins le XIIIesiècle, la seigneurie de la Balme de Thuy a appartenu à la famille de Menthon, dont une branche porte d’ailleurs le nom de Menthon-La Balme[11]. Le , une convention est passée entre Thomas, seigneur de Menthon et Charles de Menthon, seigneur de la Balme[12]. Girard de Menthon, qui resta au château de la Balme le [13], était «seigneur de Dingy et de la Balme». Les Menthon-La Balme sont devenus au XVIesiècle seigneurs puis barons de Gruffy.
Le père Pierre Chappuis arrive au village en 1906, en provenance de Sevrier. Durant des années, il va réaménager la grotte de Thuy (maçonnerie et boiserie) pour en faire un lieu dédié à la Vierge Marie, finalement inauguré en 1934. Depuis, des nombreux ex-voto ont été déposés dans la grotte.
Les Allemands ont envahi le village le dans le cadre de leur offensive contre le maquis du plateau des Glières. Ils ont brûlé toutes les granges pour que personne ne puisse s'y cacher. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, 27 cadavres ont été découverts sur le territoire de la commune. Le , 13 corps de résistants avaient été retrouvés au lieu-dit la Grange au Maire et en avril, 14 autres cadavres de résistants fusillés le ont été découverts au lieu-dit La Belle Inconnue dans trois charniers.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2019, la commune comptait 455 habitants[Note 4], en augmentation de 5,32% par rapport à 2013 (Haute-Savoie: +7,33%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1822
1838
1848
1858
1861
1866
196
183
183
275
345
341
327
319
309
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
322
307
266
279
272
248
234
254
247
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
200
203
172
181
180
180
181
183
190
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1982
1990
1999
2005
2006
2010
2015
2019
-
265
304
327
360
369
401
444
455
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La Balme-de-Thuy, maison forte.
La commune compte un monument répertorié à l'inventaire des monuments historiques[20], mais aucun lieu répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[21]. Par ailleurs, elle compte deux objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[22] et aucun répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[23].
Site de la vieille Église, de l'âge du bronze Inscrit MH(1979). Au Néolithique, la grotte de Thuy servait d'abri d'été à des populations de chasseurs-cueilleurs. Depuis 1877, elle est dédiée à l'Immaculée conception et à la Vierge Marie.
Église Saint-Pierre, dont deux objets sont protégés, une statue et un calice[24].
Le site de Morette: lieu de mémoire du Maquis des Glières lors de la Seconde Guerre mondiale, le site de Morette est situé sur la route d’Annecy. Il est composé de trois éléments majeurs:
de la nécropole nationale des Glières;
du Musée départemental de la Résistance et Mémorial de la Déportation, abrité dans un chalet datant de 1794;
la maison forte des seigneurs de Menthon dit de La Balme fondée avant 1352[26];
la maison forte du Clus;
le hameau de Charvex a pu également avoir une maison-forte, puisque des membres de cette famille de Menthon ont porté le titre de seigneur de Charvex.
Personnalités liées à la commune
Simon Bigex (natif, 1730-1806), copiste de Grimm, puis de Voltaire de 1763 à 1770.
François-Marie Bigex (natif, 1751-1827), archevêque de Chambéry (1824-1827).
Ferdinand-Célestin Contat (1902-1940), natif de la Balme-de-Thuy: le «Géant savoyard» (2,35 m, 207 kg), fait carrière en tant que «phénomène de cirque»[27].
François Delean fut maire pendant 35 ans.
Francis Laruaz (1966-), ancien Rugbyman
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Claude Olive, Jean Evin, Louis Chaix, Pierre Bintz, Jean-Pierre Ginestet, «L'abri sous roche de la Vieille Église, La Balme-de-Thuy (Haute-Savoie), premiers résultats», Bulletin de la Société préhistorique française, vol.81, nos10-12, , p.320-342 (lire en ligne)
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422p. (ISBN2-7171-0200-0), p.571-576, «Le canton de Thônes», 590-591, «Balme-de-Thuy (La)».
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne: Les paroisses de la vallée de Thônes (Suite), vol.Tome 61e, Belley, Imprimerie A. Chaduc, , 280p. (lire en ligne)
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne: Les paroisses de la vallée de Thônes, vol.Tome 60e, Belley, Imprimerie A. Chaduc, , 255p. (lire en ligne), p.13-50.
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne: Histoire de Thônes depuis les origines les plus lointaines jusqu'à nos jours, vol.Tome 44e, Annecy, Imprimerie commerciale, , 557p. (lire en ligne)
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne: Histoire de Thônes depuis les origines jusqu'à 1792, vol.Tome 43e, Annecy, Imprimerie commerciale, , 532p. (lire en ligne)
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Henry Suter, «Balme», sur le site d'Henry Suter, «Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs» - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
Henry Suter, «Thuy», sur le site d'Henry Suter, «Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs» - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
Lexique Français: Francoprovençal du nom des communes de Savoie: Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p.12
Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
.
Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie: Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399p. (ISBN978-2-84206-374-0, lire en ligne), p.336.
«Balme-de-Thuy», sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
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