Goetzenbruck [ɡœtsənbʁyk], également orthographié Gœtzenbruck, est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Gœtzenbruck redirige ici.
Goetzenbruck Althorn, Sarreinsberg | |||||
![]() Vue sur le village depuis le clocher de l'église de la Visitation. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Grand Est | ||||
Département | Moselle | ||||
Arrondissement | Sarreguemines | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Bitche | ||||
Maire Mandat |
Joël Romang 2020-2026 |
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Code postal | 57620 | ||||
Code commune | 57250 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Goetzenbruckois | ||||
Population municipale |
1 494 hab. (2019 ![]() |
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Densité | 184 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 58′ 41″ nord, 7° 22′ 50″ est | ||||
Altitude | Min. 260 m Max. 432 m |
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Superficie | 8,12 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Bitche | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
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Village rural de Lorraine, du pays de Bitche et du bassin de vie de la Moselle-est, Goetzenbruck est situé à 51,6 km au nord-ouest de Strasbourg, dans le terroir du parc naturel régional des Vosges du Nord. Au niveau intercommunal, la municipalité est intégrée dans la communauté de communes du Pays de Bitche qui regroupe 46 localités autour de Bitche. En 2019, la population légale est de 1 494 habitants, appelés les Goetzenbruckois et Goetzenbruckoises, qui font de Goetzenbruck le 4e village le plus peuplé du pays de Bitche après Bitche, Rohrbach et Montbronn.
Le village est fondé en . Dépendante du Comté de Bitche, la localité est à l'époque la propriété des ducs de Lorraine. Le village devient français en sous Louis XV avec le rattachement du duché de Lorraine au royaume de France. Comme le reste de la Moselle, Goetzenbruck devient allemand durant la période du Reichsland (-) puis lors de l'occupation nazie (-).
Située à l'est du département de la Moselle, la commune de Goetzenbruck appartient au pays de Bitche ; elle jouxte le département voisin du Bas-Rhin, région communément appelée Alsace Bossue. Goetzenbruck appartient au canton de Bitche et à l’arrondissement de Sarreguemines.
À vol d'oiseau, Goetzenbruck se situe à 52 km au nord-ouest de Strasbourg, chef-lieu de région, à 88 km à l'est de Metz, chef-lieu de département, à 27 km au sud-est de Sarreguemines, chef-lieu d'arrondissement et à 9 km au sud-ouest de Bitche, chef-lieu du canton et de la communauté de communes du Pays de Bitche[1].
Saint-Louis-lès-Bitche | Lemberg | |
Schieresthal | ![]() |
Mouterhouse |
Meisenthal | Sarreinsberg | Althorn |
Culminant à 430 mètres, le village se développe sur le rebord du plateau, en limite des pays couvert et découvert.
En , la densité de la commune est de 198 habitants au km2. Elle est bien supérieure à celle du canton de Bitche (59 habitants au km2) dont Gœtzenbruck fait partie, et à celle du département de la Moselle (168 habitants au km2). Cela est principalement dû à une population assez importante au vu de la petite superficie du ban communal : 812 hectares.
Le village possède une annexe, Althorn sur la frange sud-est du ban, rattachée en en même temps que Sarreinsberg, village complétement aggloméré à Goetzenbruck. Althorn comprend elle-même un appendice noyé dans la forêt, Schoenthal, ne comptant que quelques maisons isolées. Le découpage des limites communales comporte une particularité, une enclave au sud-est entre Sarreinsberg et Althorn, essentiellement constituée de forêts, appartient à la commune voisine de Mouterhouse.
Le ban communal comprend une part considérable de forêts, 504 hectares (62 % du territoire communal). Le reste de l'espace est ainsi occupé par un tissu urbain étendu représentant 226 hectares (28 % du territoire communal) et par un domaine agricole de 82 hectares (seulement 10 % du territoire communal). Le village s'implante selon un axe nord-sud, avec une poche vers l'est, jouxtant la limite est de la commune. Il est installé sur les flancs d'un vallon orienté est-ouest, et partiellement sur les crêtes de part et d’autre, occasionnant par là-même d'originaux vis-à-vis.
Aucun cours d'eau d'importance n'est présent sur le territoire communal, quelques ruisseaux ou plutôt des fossés récoltant les eaux de ruissellement se situent dans les différents Talwegs. Le ruisseau le plus important, le Breidenbach, prend sa source sur le territoire de Goetzenbruck, longe l’extrémité sud-est du territoire, passe par Althorn et vient se jeter dans la Zinsel du Nord à Mouterhouse[2].
Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse : Carte géologique.
Le paysage de Goetzenbruck et de ses alentours est caractéristique de la chaîne septentrionale des Vosges, les montagnes couvertes de forêt offrent une forme arrondie, le terrain est extrêmement accidenté. Le village correspond globalement à un plateau découpé par un vallon bien encaissé. La commune se développe de part et d’autre du Talweg, laissant en contrebas du cœur du village une longue zone humide parfois marécageuse.
Le point le plus haut du ban communal est constitué d’une ligne de crête formant un replat, à 430 m d’altitude, traversant le territoire selon une ligne sud-est d’environ 3 km. Une seconde ligne de crête sur un éperon au nord lui fait face à la côte de 410 m. Le point le plus bas se situe dans la vallée du Breidenbach, en contrebas de l’écart Althorn, à 255 m d’altitude au croisement des deux vallons. À proximité se trouve une succession de petits étangs, il s’agit du site de l’ancien moulin d’Althorn.
La zone urbaine de Goetzenbruck s’étend sur les deux replats des éperons respectivement à 430 et 410 m, reliés par un étranglement à une altitude de 380 m, centre du village où s’est implantée la verrerie, noyau originel duquel est partie l’urbanisation. Le second noyau, Sarreinsberg, s’est développé sur le replat au Sud, en vis-à-vis. La dénivelée entre le centre et les crêtes accuse une différence de 50 m, extrêmement présente dans le paysage urbain. L’écart d’Althorn est quant à lui implanté dans une vallée à 278 m d’altitude[3].
Le territoire de la commune de Gœtzenbruck appartient aux Vosges gréseuses (la Haarth). Ce terroir au sol maigre favorise les grandes forêts de conifères. Le paysage présente une structure tabulaire entrecoupée de vallées profondes aux pentes raides. Un élément tectonique remarquable est l’importante faille qui traverse la commune d’ouest en est, coupant toutes les strates géologiques présentes sur le ban[4].
Goetzenbruck se situe en « Pays couvert » (Wasgau) qui constitue l’une des deux grandes entités paysagères du pays de Bitche. L’occupation des sols découlant du relief et de la géologie se décompose de la façon suivante :
Elles représentent 62 % du ban communal et sont constituées essentiellement de feuillus, hêtres, charmes, chênes ou de mélange de feuillus et de conifères, sauf sur une portion ouest du ban, vers Meisenthal ainsi que dans les vallées et vallons autour d’Althorn où conifères et épicéas dominent.
Les cultures sont très peu présentes sur les crêtes, quelques champs de maïs alternent avec de grands prés, ponctués quelquefois de beaux vergers. Les prairies naturelles exploitées en prés de fauche occupent de vastes espaces, notamment vers les lignes de crête au nord et au sud de la partie urbaine. Elles prédominent par rapport aux pâturages aménagés en parcs à animaux. Une pointe au sud-ouest du territoire comprend des surfaces enherbées denses composées essentiellement de graminées, ces pelouses sont principalement pâturées.
Le village est entièrement ceinturé de jardins ou de vergers, quand l’urbanisation ne les a pas mis à mal. Cette frange végétale sert de tampon avec les grandes étendues de pâturages, situées en amont. Les vergers apparaissent généralement diversifiés avec une présence régulière de pommiers et de pruniers. Les friches sèches ont tendance à envahir ces coteaux, de nombreux jardins et vergers n’étant plus entretenus, en particulier sur le coteau sud bordant le Talweg.
La prairie humide, située dans le Talweg ouest en contrebas de la verrerie, possède une végétation caractéristique de zone humide. Elle se compose essentiellement de formations fauchées, évoluant parfois vers une friche à jonc. On note la présence de quelques étangs dans la vallée du Breidenbach en contrebas d’Althorn, non loin de l’emplacement d’un ancien moulin, ces étangs constituent des réserves de pêches pour les associations locales[5].
Goetzenbruck se situe partiellement dans le bassin hydrographique de la Sarre, pour le secteur nord et ouest, et dans le bassin hydrographique du Rhin pour le secteur est et sud, Sarreinsberg étant la zone de partage des eaux. Elle est drainée par le ruisseau le Grentzbach, le Klabach et le ruisseau Breidenbach[Carte 1].
Le Grentzbach, d'une longueur totale de 21,2 km, prend sa source dans la commune et se jette dans l'Eichel à Waldhambach, après avoir traversé neuf communes[6].
De part et d’autre du resserrement, entre les deux massifs, une zone humide de fond de vallée s’étend l’une, de l’est vers l’ouest correspondant au Talweg, l’autre de l’ouest vers l’est en direction de Mouterhouse où s’écoule le Moderbach, mais déjà sur le territoire de la commune voisine. La zone humide de l’ouest est plutôt marécageuse, avec une végétation caractéristique, elle recueille les eaux de ruissellements des deux versants, mais ne présente ainsi aucune menace d’inondation, car située en contrebas des zones urbanisées[3].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment du ruisseau le Grentzbach, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Les données météorologiques du tableau ci-dessous sont celles de la station Météo-France de Mouterhouse, située à 5 km au nord-est de Goetzenbruck.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −2,3 | −2,5 | 0 | 2,1 | 6,4 | 9,4 | 11,3 | 10,8 | 7,6 | 5 | 1,1 | −1 | 4 |
Température moyenne (°C) | 1 | 1,9 | 5,5 | 8,8 | 13,3 | 16,2 | 18,4 | 17,9 | 14 | 10 | 4,8 | 1,9 | 9,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,2 | 6,4 | 11 | 15,5 | 20,1 | 23,1 | 25,5 | 25,1 | 20,5 | 14,9 | 8,4 | 4,8 | 15 |
Record de froid (°C) date du record |
−23 13.1987 |
−21 07.2012 |
−19,5 01.2005 |
−10 08.2003 |
−4,6 07.1979 |
−1 08.2005 |
1,3 16.1977 |
0 29.1978 |
−4,2 18.1977 |
−8 29.2012 |
−15 23.1998 |
−22 24.2001 |
−23 1987 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17 30.2002 |
22 27.2019 |
26,3 31.2021 |
31 28.2012 |
34 28.2017 |
38 26.2019 |
40,4 25.2019 |
40,1 07.2015 |
35 15.2020 |
27,5 13.2018 |
22,9 02.2020 |
17,8 16.1989 |
40,4 2019 |
Précipitations (mm) | 90,3 | 79,5 | 86,3 | 60,4 | 79,2 | 75,6 | 75,8 | 72,4 | 74,8 | 95,1 | 90,1 | 110,3 | 989,8 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 13,5 | 11,4 | 12,4 | 11 | 11,7 | 10,6 | 10,5 | 9,7 | 9,6 | 11,9 | 12,7 | 13,8 | 138,9 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm | 6,5 | 5,3 | 6,5 | 4,4 | 5,4 | 5,2 | 5,1 | 5,1 | 4,8 | 5,9 | 6,4 | 7,8 | 68,4 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 2,7 | 2,5 | 2,5 | 1,5 | 2,4 | 2,3 | 2,3 | 2,2 | 2,5 | 2,7 | 2,9 | 3,9 | 30,4 |
Le climat qui règne à Goetzenbruck est tempéré, froid et de type océanique. Situé au nord du massif montagneux des Vosges, dans le pays couvert, le village est peu exposé aux vents mais des précipitations importantes y sont enregistrées toute l'année. Ainsi, les hivers connaissent des précipitations neigeuses assez fréquentes.
Le village de Goetzenbruck est relié à la N62, jonction de Sarreguemines à Haguenau en passant par Bitche, par la RD37 traversant la commune de Lemberg. Par ailleurs, il est bien desservi par les routes secondaires : il est traversé selon un axe nord-sud par la RD37 permettant de relier d’une part Meisenthal et d’autre part Wingen-sur-Moder et Wimmenau en Alsace, puis vers Ingwiller et Haguenau par la RD919. Selon un axe est-ouest, la RD37A mène à Saint-Louis-lès-Bitche vers l’ouest et à l’annexe d’Althorn et à Mouterhouse vers l’est.
La situation de Goetzenbruck est fort éloignée de Metz, la liaison vers la capitale mosellane se fait par l’autoroute A4 via les échangeurs de Sarre-Union ou de Sarreguemines. Aussi, naturellement les habitants sont plus orientés vers l’Alsace, Haguenau n’étant distante que d’une quarantaine de kilomètres[7].
La ligne de chemin de fer Sarreguemines-Bitche desservait de à la gare ferroviaire de la commune voisine de Lemberg. La ligne ferroviaire étant désaffectée depuis , la gare de Lemberg est maintenant desservie par une liaison d'autocars TER Lorraine. La gare de Saint-Louis-lès-Bitche, un autre village voisin, fut de à le terminus d'une ligne de chemin de fer allant à Wingen-sur-Moder. De nos jours, la gare ferroviaire SNCF la plus proche est la gare de Wingen-sur-Moder, en service depuis sur la ligne Sarreguemines-Strasbourg[8].
Des ramassages vers le collège de Lemberg[9] et vers les lycées et collège de Bitche sont organisés lors des périodes scolaires.
L’aéroport de Sarrebruck-Ensheim se situe à 45 km (liaison avec les grandes villes allemandes), celui de Strasbourg-Entzheim à 70 km (liaison avec les grandes villes françaises et européennes). L’aéroport international de Francfort est distant de 200 km du village. L’aéroport de Deux-Ponts (à 37 km) qui offrait des liaisons quotidiennes vers Berlin et Majorque n'est plus exploité depuis .
Goetzenbruck est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (68,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (49,5 %), terres arables (19,5 %), zones urbanisées (19,1 %), zones agricoles hétérogènes (9,7 %), prairies (2,1 %)[15].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[16].
Ces deux écarts ont été rattachés à la commune de Goetzenbruck après la Seconde Guerre mondiale.
Reflet du long passé linguistique allemand du pays de Bitche, les micro-toponymes ruraux (ou lieux-dits cadastraux) ne sont pas en français mais en allemand. On compte notamment:
L’histoire de Gœtzenbruck est indissociable de l’histoire d'Althorn et Sarreinsberg, et de manière plus générale des communes voisines (Mouterhouse, Saint-Louis, Meisenthal, etc.) et de l’ensemble de la région[25].
À l’époque préhistorique, le pays de Bitche était déjà peuplé, des occupations éparses ayant été relevées dans la contrée, à Gœtzenbruck la seule trace de cette occupation est une hache polie du Néolithique, découverte à l’extrémité de la rue des Bruyères[25].
Au XIe siècle, le pays de Bitche apparaît comme une entité territoriale de la Lotharingie orientale. Au XIIe siècle, l’évêque de Metz et le duc de Lorraine cherchent à contrôler une partie de la route du sel ; pour une fois, le duc remporte cette lutte d’influence et tente de s’installer en Alsace du Nord.
À la fin du XIIIe siècle, le duché se recentre sur l’axe meurthois et échange, avec le comte de Deux-Ponts, la seigneurie de Bitche contre Sarreguemines, Lindre et Marimont, tout en conservant son droit de suzeraineté. C’est à cette époque, que l’on peut situer la création d’un monastère datant du Bas Moyen-Âge au Klostenberg, aujourd’hui disparu et malheureusement non localisé[25].
Au XIVe siècle, une importante route commerciale servait au trafic des produits manufacturés dans les Flandres vers l’Italie, et dans l’autre sens des marchandises plus lointaines (« Le Levant ») vers le nord. Les sires de Bitche, alors comtes de Deux-Ponts percevaient un droit de péage sur cette route, route qui ne pouvait éviter le col étroit surplombant des marécages (future localisation de la verrerie), ainsi un pont « formé d’un grand nombre de corps d’arbres juxtaposés » fut construit pour rendre cette voie carrossable.
De là l’origine du nom de Gœtzenbruck (pont de rondins) avec ses différentes variantes, initialement « Gätterbrick », « Gotzbrick » en , « Goetzembruck » en pour acquérir sa forme définitive en .
Au cours du XVe siècle, les premières verreries s’établissent dans le pays de Bitche, on en dénombre une douzaine dans la forêt de Bitche depuis le Bas Moyen-Âge jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Ces petites verreries s’élevaient toujours dans les vallées à proximité du bois et à côté de petites maisons également en bois destinées à l’habitation. L’établissement ne durait que peu de temps, le temps nécessaire à rouler le bois, puis une nouvelle verrerie était construite plus loin, c’était l’ère des verreries nomades, les « Glashütten »[25],[26].
Au XVIe siècle, le pays de Bitche retombe de force dans le giron lorrain dans le but d’une pénétration du duc vers l’Alsace. Au cours des XVe et XVIe siècles, plusieurs villages sont détruits par les guerres successives : guerre des Rustauds en , querelle entre le comte d’Eberstein et le comte de Nassau en , lutte d’Henri IV contre la Ligue en . Ainsi sont anéantis « Horn » à l’emplacement duquel sera construit Althorn en et « Smalendalen » (Schmalenthal) dans la vallée de Mouterhouse aujourd’hui disparu[26].
La Guerre de Trente Ans sera encore plus désastreuse. Les Croates et les Cosaques mettent la région à feu et à sang en , et ensuite la peste de décime une bonne partie de la population du comté de Bitche. Les catholiques et les protestants s’entre-tuent, Richelieu tente de s’emparer de Phalsbourg pour avoir la route libre en direction de l’Alsace. Les Suédois en ne laissent après leur passage que misère et désolation. En , la contrée est déserte, plus de 80 villages, hameaux et fermes ne sont plus que ruines désertes et abandonnées. Le , la conférence de paix à Münster met fin à cette guerre. En , Sarreinsberg ne comptait plus que deux habitants, le repeuplement ne s’effectuant que petit à petit[26].
En , des bans déserts sont donnés en gage au colonel de Verveine. À la fin du XVIIe siècle, l’éclatement du duché mène à la création d’une principauté autonome de la Sarre dirigée par le prince de Vaudémont. Le duc rejoint la coalition anti-française, et capitule finalement en face à Louis XIV. Ce dernier édicta en des mesures de revitalisation de cette région qui vit renaître une industrie régionale traditionnelle, la verrerie et la fabrication du cristal, initialement créée en à Müntzthal (Saint-Louis), aussi de nouveaux habitants repeuplent progressivement la région.
À partir de cette période, Althorn connaît un développement lié à l’exploitation de mines de fer sur le Plackenberg par les forges de Mouterhouse (voir carte de l’atlas topographique du comté de Bitche)[26].
En , le retour des Français met en place une souveraineté territoriale : les Français protègent les frontières, alors que les Lorrains assurent la police intérieure. Le comté de Bitche se ruine alors dans l’aménagement de ses fortifications. Sous Stanislas, duc de Lorraine et de Bar à titre viager et roi titulaire Pologne, les impôts sont tellement écrasants que s’amorce un exode vers les pays de l'Est (Hongrie et Transylvanie), environ 1 400 personnes quittent l'arrondissement à la fin du XVIIe siècle[26].
En , la fondation du village de Gœtzenbruck est liée à la création de la verrerie sur le col entre les deux éperons Schweizerberg et Sarreinsberg. Cette usine, propriété de MM. Walter, Berger et Rimlinger, des verriers de Meisenthal ayant reçu du duc Léopold Ier de Lorraine 600 arpents de bois pour y établir leur industrie, était spécialisée dans la fabrication des verres de montre et dans la gobeleterie. L’usine était éclatée sur deux sites, le verre de montre était soufflé dans une usine située en contrebas dans la vallée (ancien moulin à farine de ) alors que le travail de finition était assurée dans les actuels bâtiments de l’usine. La proximité des bois ainsi que le peu de taxes que la population devait payer pour l’exploitation du bois explique également le développement rapide de la verrerie. Le déboisement intensif lié à cette industrie a laissé des marques sur le paysage comme le dénotent les cartes postales anciennes[17],[27].
En , est fondé le village de Sarreinsberg, l’origine du nom provenant de la ligne de partage des eaux, au nord vers la Sarre et au sud vers le Rhin. Le village est également connu sous le nom de Mont-Royal ou Königsberg, noms supprimés après la Révolution française[27].
À la Révolution française est créé le district de Bitche qui se heurte au clergé et sème la terreur. Les impôts sont toujours aussi difficiles à supporter. En , le district est éclaté en trois cantons (Bitche, Volmunster et Rohrbach), qui sont rattachés à l’arrondissement de Sarreguemines. Le pays de Bitche perd alors neuf siècles d’unité, et le « repliement » (c’est-à-dire le départ de l’élite locale) s’amorce.
En , Gœtzenbruck devient une paroisse indépendante, auparavant, le village avec celui de Sarreinsberg, était la succursale de la paroisse de Soucht, en est construite la chapelle des Verreries à l’emplacement d’une chapelle plus ancienne datant de . Elle est actuellement inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des monuments Historiques.
De à , une nouvelle église est construite à la jonction entre Gœtzenbruck et Sarreinsberg. Althorn est érigée en paroisse de l'archiprêtré de Bitche en .
Lorsque la guerre éclate en , les soldats du Kaiser s’arrêtent à Goetzenbruck et le village ainsi que toute la Lorraine mosellane deviennent allemands. À la suite de ce changement de nationalité, de nombreux verriers quittent le pays de Bitche pour aller s’installer à Nancy et à l’intérieur de la France. De ce fait, la région perd des artistes comme Daum, Muller et Gallé qui travaillaient avec les cristalleries locales[28].
En , est créée la Manufacture d’optique « Mont-Royal »[29] qui sera florissante jusque dans les années 1960, après une restructuration importante à la fin des années 1990, cette entreprise est devenue un modèle industriel de notoriété internationale[27].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune est évacuée dans la nuit du 6 au dans la région de Sarre-Union jusqu'à fin mars 1945. La mairie est repliée à Bischtroff-sur-Sarre. Le village est bombardé du au et libéré par les troupes américaines le . « Village de Lorraine éprouvé par les bombardements, Goetzenbrück, dont la population a été l'objet de nombreuses vexations et sollicitations de l'occupant, supporta toutes les épreuves avec un courage admirable. Par ses sacrifices, par son attachement à la France, s'est acquis des droits à la reconnaissance du Pays. » Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze. En , la commune édite le livre Freiheitswind écrit par Philippe Koffler et Lise Pommois qui retrace la libération du village en par les troupes alliées et regroupe des témoignages d'habitants ayant vécu cette période. Le paysage urbain en sera fortement modifié avec de nouvelles constructions possédant une nouvelle forme urbaine[17],[27].
Après avoir connu des situations diverses et dépendu de Mouterhouse, Althorn et Sarreinsberg ne sont définitivement rattachés à Gœtzenbruck qu'en . La date officielle du rattachement de Sarreinsberg à Gœtzenbruck est le .
Depuis , Goetzenbruck est rattachée à l'arrondissement de Sarreguemines. La commune dépend de la cinquième circonscription de Moselle. De à , Goetzenbruck a fait partie de l'éphémère canton de Lemberg du district de Bitche. Depuis cette date, la commune dépend du canton de Bitche (46 communes pour près de 35 000 habitants). Selon le principe de parité, deux conseillers départementaux - une femme, un homme - sont nécessairement issus des suffrages. À la suite des élections départementales des 22 et , les représentants auprès du conseil départemental de la Moselle sont Anne Mazuy-Harter (DVD) et David Suck (UDI), ancien vice-président du conseil général[30].
Dans le ressort de la Cour d'appel de Metz, Goetzenbruck relève du tribunal de grande instance, du tribunal d'instance, du tribunal pour enfants et du bureau foncier de Sarreguemines, de la Cour d'Assises de Moselle, du tribunal administratif de Strasbourg et de la cour administrative d'appel de Nancy[31].
La commune se trouve dans la circonscription de gendarmerie de la communauté de brigades (COB) de Bitche[32].
Goetzenbruck fait partie de la communauté de communes du Pays de Bitche (CCPB) qui regroupe en son sein trente-sept communes situées autour de Bitche. Depuis , cette institution est présidée par Francis Vogt, conseiller municipal de Bitche. Les trois délégués de Goetzenbruck pour cette structure intercommunale sont le maire Joël Romang ainsi que les conseillers municipaux Pierrette Dorckel et Franck Hinsberger[33].
Parmi ses nombreuses compétences, la CCPB gère le gymnase et le plateau sportif du collège de Lemberg, le gymnase et le plateau sportif du collège Kieffer de Bitche, La piscine et la médiathèque Rocca de Bitche, le site du Simserhof au Légeret, le site verrier de Meisenthal, le musée du Sabotier de Soucht, le site du moulin d'Eschviller, la collecte des ordures ménagères, l’entretien des cours d’eau et le développement touristique. Le siège administratif et les bureaux de la CCPB se situent à Bitche, au 4 rue du Général Stuhl[34].
Lors du second tour de l'élection présidentielle de 2002, Jacques Chirac, RPR, élu, avait obtenu à Goetzenbruck 82,21 % des suffrages et Jean-Marie Le Pen, FN, 17,79 % des suffrages ; le taux de participation était de 77,49 %[35].
Cinq ans plus tard, lors du second tour de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy, UMP, élu, avait obtenu à Goetzenbruck 53,27 % des suffrages et Ségolène Royal, PS, 46,73 % des suffrages ; le taux de participation était de 80,12 %[36].
Cinq ans plus tard, lors du second tour de l'élection présidentielle de 2012, François Hollande, PS, élu, avait recueilli 50,97 % des suffrages et Nicolas Sarkozy, UMP, 49,03 % des suffrages ; le taux de participation était de 78,22 %[37].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1736 | NC | Gaspard Walter (1er Maire de l'histoire du village) | NC | NC |
1793 | 1794 | Jean Stenger | NC | NC |
1799 | 6 mai 1809 | Georges Walter | NC | NC |
juillet 1809 | mars 1814 | Nicolas Walter | NC | NC |
avril 1814 | juillet 1816 | Pierre Walter | NC | NC |
juillet 1818 | fév. 1818 | Nicolas Pauly | NC | NC |
déc. 1820 | fév. 1826 | Jean-Martin Torlotting | NC | NC |
mars 1826 | déc. 1831 | Antoine Walter | NC | NC |
déc. 1831 | janv. 1835 | Rochatte | NC | NC |
janv. 1835 | déc. 1839 | Pierre Frankenhauser | NC | NC |
janv. 1840 | déc. 1847 | Titus Walter | NC | NC |
janv. 1848 | avril 1850 | Etienne Walter | NC | NC |
avril 1850 | juillet 1850 | Jacques Stenger | NC | NC |
juillet 1850 | août 1852 | Titus Walter | NC | NC |
août 1852 | août 1886 | André Walter (fils de Nicolas Walter) | NC | NC |
sept. 1886 | 1915 | Edmond Walter (fils de Titus Walter) | NC | NC |
1915 | 1918 | Victor Hemmer | NC | NC |
1918 | 1925 | Docteur Schuster | NC | NC |
1925 | 1929 | François Stenger | NC | NC |
1929 | 1932 | Philippe Bouché | NC | NC |
1932 | 1937 | Joseph Zinsius | NC | NC |
1937 | 1937 | Hubert Geisler | NC | NC |
1937 | 1940 | Victor Walter | NC | NC |
1940 | 1945 | Eugène Falk | NC | NC |
1945 | 1945 | Victor Walter | NC | NC |
1945 | 1947 | Robert Kirrmann | NC | NC |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1753 | NC | Jean Gerner (1er maire de l'histoire de Sarreinsberg) | NC | NC |
1860 | 1876 | Joseph Fuhrmann | NC | NC |
1876 | 1879 | Pierre Schnur | NC | NC |
1879 | 1886 | Edouard Lostetter | NC | NC |
1886 | 1900 | Pierre Obitz | NC | NC |
1901 | 1919 | Jean-Nicolas Romang | NC | NC |
1919 | 1920 | Christophe Abel | NC | NC |
1920 | 1922 | Eugène Burgun | NC | NC |
1922 | 1934 | Jean-Baptiste Netzer | NC | NC |
1934 | 1935 | François Ehrmann | NC | NC |
1935 | 1940 | Jean-Baptiste Netzer | NC | NC |
1940 | 1945 | Réuni avec Goetzenbruck durant l'occupation | NC | NC |
1945 | 1945 | Jean-Baptiste Netzer | NC | NC |
1945 | 1947 | Jean-Baptiste Fuhrmann (dernier maire de Sarreinsberg) | NC | NC |
Les données manquantes sont à compléter. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1947 | 1953 | Robert Kirrmann | NC | NC |
1953 | 1958 | Théophile Stenger | NC | NC |
1958 | 1965 | Louis Rohr | NC | NC |
1965 | 1971 | Emile Fuhrmann | NC | NC |
1971 | 1983 | Marcel Goebel | NC | NC |
mars 1983 | mars 2008 | Gilbert Maurer | PS | Enseignant |
mars 2008 | En cours | Joël Romang | NC | NC |
En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[38] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2019 : médiane en 2019 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 000 €[39].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[41].
En 2019, la commune comptait 1 494 habitants[Note 2], en diminution de 7,09 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1836 | 1841 | 1861 | 1866 | 1871 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
215 | 232 | 283 | 784 | 1 102 | 524 | 624 | 697 | 678 |
1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 | 1900 | 1905 | 1910 | 1921 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
685 | 674 | 752 | 757 | 793 | 883 | 950 | 965 | 930 |
1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
942 | 931 | 954 | 1 850 | 1 869 | 1 905 | 1 979 | 1 899 | 1 759 |
1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 | 2019 | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 720 | 1 751 | 1 714 | 1 703 | 1 608 | 1 510 | 1 494 | - | - |
Après une forte croissance de population à la fin du XIXe siècle (passage de 1 735 habitants en à presque 2 400 en ), due à l’industrialisation de la région de Bitche et à la verrerie implantée dans la commune, la population de Gœtzenbruck a connu une chute linéaire et importante lors de la première moitié du XXe siècle. En effet, la commune a perdu plus de 500 habitants en 54 ans (elle atteint 1 869 habitants en ), cela est notamment dû aux deux guerres et aux restructurations de l’industrie verrière.
Une légère reprise a ensuite lieu, jusqu’à la fin des années 1960 (gain de 110 habitants en 14 ans). Après cela, on observe a nouveau une chute importante de la population au cours des années 1970 : la commune a perdu 140 habitants entre et . Dans les années 1980, Gœtzenbruck a continué à perdre des effectifs (39 habitants sur une période de 8 ans). On observe pour finir une légère reprise dans les années 1990 (31 habitants sur une période de 9 ans). La construction d’un lotissement, comme celui de Gœtzenbruck (années 1980 et 1990), permet d’amoindrir la perte de population, mais ne suffit pas pour retrouver un réel dynamisme démographique[43].
Depuis les villages de Sarreinsberg et d'Althorn appartiennent à la commune de Goetzenbruck. Sarreinsberg avait déjà appartenu à la commune de Goetzenbruck de à .
Pourcentage | |
---|---|
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | 2,4 % |
Cadres | 2,3 % |
Professions intérimaires | 9,1 % |
Employés | 13,3 % |
Ouvriers | 26,7 % |
Étudiants | 7,9 % |
Retraités | 23,5 % |
Sans activité | 15,3 % |
La population active représente 53,50 % des habitants de la commune, se classant ainsi dans le premier tiers national.
La commune de Goetzenbruck est rattachée à l'académie de Nancy-Metz. Cette académie fait partie de la zone B pour son calendrier de vacances scolaires, et ce depuis le redécoupage des régions françaises de 2015. Avant, elle faisait partie de la zone A[44].
Le village dispose de deux écoles, l'école maternelle « Les Premiers Pas »[45] et l'école élémentaire du Mont-Royal[44]. Les élèves de Goetzenbruck vont ensuite au collège La Paraison de Lemberg. Pour poursuivre leurs études en lycée, ils se rendent principalement à Bitche ou à Sarreguemines.
Le Républicain lorrain est un quotidien régional d’information dont le siège social se situe à Metz. Dans son édition de Sarreguemines-Bitche, il consacre régulièrement des articles à l’actualité communale[47].
Dans le domaine des médias audiovisuels, trois chaînes de télévision sont accessibles aux habitants de Goetzenbruck et relaient les informations locales : France 3 Lorraine, Mosaïk et TV Cristal. Parmi les nombreuses stations de radio disponibles, on peut citer Radio Studio 1 et Radio Mélodie, basées respectivement à Bitche et à Sarreguemines, ainsi que Radio Salü, radio de langue allemande basée à Sarrebruck.
Le fondement de l'économie depuis 1721 est l'industrie du verre. La verrerie fut créée par Jean-Georges Poncet, artisan verrier de Meisenthal.
Les premières verreries étaient très petites (« Stuetzenhuetten », de simples huttes en bois). Les habitants étaient très pauvres et la construction de ces verreries était sommaire : quatre troncs d'arbres enfoncés dans le sol formaient les quatre coins, les parois et la toiture étaient en planches. Un vestige subsiste rue du Schweizerberg.
De la fabrication de statuettes de la Vierge à l'élaboration de burettes de chimiste, les verriers locaux se sont spécialisés dans l'élaboration de boules de Noël qui se répandent grâce à l'usine Vergo (nom composé de « ver » pour verrerie et « go » de Goetzenbruck) qui les produira en grand nombre à la fin du XIXe siècle pour décorer les sapins de Noël du monde entier. La production passera de 80 000 unités dans les années 1930, à 200 000 en 1950. En 1964, Vergo arrête de souffler des boules de Noël car les usines de production automatisée permettent de produire des boules beaucoup moins chères. En 1981, l'usine dépose son bilan et est rachetée par la société britannique Pilkington pour y fabriquer des verres ophtalmiques (verres de lunettes). Depuis, la société a été rachetée par Sola optique (groupe Zeiss) qui, en 2006, décide de délocaliser l'unité de production au Mexique. À ce jour le complexe industriel est en cours de reconversion.
Parallèlement à l'essor du groupe Vergo, l'usine familiale Mont Royal, implantée sur le Königsberg, fait son nid dans les verres ophtalmiques. Toujours à la pointe des évolutions technologiques, fournissant les grands opticien nationaux, Mont Royal perpétue la tradition locale verrière.
Dans un secteur rural voué à l'exode à la fin du XXe siècle, la commune a su garder les petits commerces et artisans locaux. En 1993 fut entreprise la création d'une zone artisanale et commerciale afin de promouvoir l'essor de la commune. L'économie de la commune se répartit d'après le tableau suivant :
Nombre | |
---|---|
Industries | 21 |
Construction/Bâtiment | 5 |
Commerces/Réparations | 13 |
Sociétés de service | 18 |
Sur le plan culturel, la seconde moitié du XXe siècle se caractérise par la diffusion de la langue française dans le village et plus largement dans l'ensemble de la population alsacienne et mosellane. Depuis le traumatisme de l'occupation nazie de 1940-1945, la langue allemande et le dialecte francique sont en net recul même si le canton de Bitche comptait encore 80 à 90 % de locuteurs du francique lorrain en [53].
Dans les conversations en français de Moselle germanophone, outre les spécificités de l'accent francique lorrain (non distinction entre le p et le b, le ch et le j, le d et le t), la syntaxe est fréquemment bousculée par celle de l'allemand. Parmi les autres tendances lourdes figurent l'inversion entre le prénom et le nom (Muller Michel), l'usage fréquent d'abréviations pour les noms de localités (Goetz', 'Bronn, Ench', Meis', Stras'), et l'emprunts de mots à la langue francique rhénane (Bix, Flammkuche, Schnaps, Scheslon, Kirb).
Le créateur anonyme de la boule de Noël. Traditionnellement, on accrochait des pommes au sapin, mais en 1858, l'hiver fut si rigoureux qu'il n'y eut plus de pommes. Un artisan verrier eut l'idée pour donner quand même un peu de joie à la fête de créer des boules représentant une pomme et d'autres fruits. La boule de Noël était née. Aujourd'hui de Tokyo à New York et de Stockholm à Johannesbourg durant toute la période des fêtes de Noël sa création est représentée.
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Blason | Mi-parti coupé : au 1er de gueules au cor de chasse d'argent, lié et virolé d'or, surmonté d'un alérion d'argent ; au 2e d'argent à un mont à trois coupeaux de gueules, les deuxième et troisième coupeaux bordés d'azur vers les flancs, sommé d'un étendard d'azur à trois fleurs de lys d'or ; au 3e d'azur à la fasce vergetée d'argent, au cuveau d'or soutenu de flammes de gueules brochant |
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Détails | Le cor de chasse (Horn) et l'alérion symbolisent le hameau d'Althorn, où les ducs de Lorraine possédaient un château. Le mont et l'étendard représentent Sarreinsberg, qui s'appela d'abord Mont-Royal ; les filets d'azur évoquent les cours d'eau qui en descendent vers la Sarre via l'Eichel et le Rhin via la Zinsel du Nord. Le pont fretté (Gitterbrücke) constitue un emblème parlant. Enfin le vase rappelle l'industrie du verre[17]. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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