Estevelles est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
Estevelles | |
La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Pas-de-Calais |
Arrondissement | Lens |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Lens-Liévin |
Maire Mandat |
Alain Szabo 2020-2026 |
Code postal | 62880 |
Code commune | 62311 |
Démographie | |
Gentilé | Estevellois |
Population municipale |
2 039 hab. (2019 ![]() |
Densité | 803 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 28′ 34″ nord, 2° 54′ 31″ est |
Altitude | Min. 21 m Max. 46 m |
Superficie | 2,54 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Douai-Lens (banlieue) |
Aire d'attraction | Lille (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Wingles |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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La commune fait partie de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin qui regroupe 36 communes et compte 241 703 habitants en 2018.
Elle est arrosée par la Deûle canalisée, longue de plus de 60 km. En 1931, la Compagnie des mines de Courrières y installe sa fosse no 24 - 25. Elle figure parmi les dernières fosses fermées du bassin minier.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de quatre communes :
Meurchin | ||
Pont-à-Vendin | ![]() |
Carvin |
Annay |
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.
La commune est traversée par le canal navigable de la Deûle, d'une longueur de 58,75 km, qui prend sa source dans la commune de Douai et se jette dans la Lys au niveau de la commune de Deûlémont[1].
Estevelles est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Douai-Lens, une agglomération inter-départementale regroupant 67 communes[5] et 503 966 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Douai-Lens est la dixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes et Toulon[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (49,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (51,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (41,3 %), zones urbanisées (29,4 %), mines, décharges et chantiers (13,5 %), eaux continentales[Note 3] (9,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,3 %), forêts (0,3 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Steflas XIe siècle[12]; Stevles, Steveles en 1203[13].
Estevelles connaissait également une forme alternative Estèves et jusque dans les années 1980, les habitants âgés l’appelaient encore « Etef », par évolution phonétique régulière de cette forme.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale de type germano-roman, au pluriel, Steflas, Stevles « étables », terme emprunté au latin vulgaire *stabula[12] (latin stabulum) et qui a donné le français étable (anciennement estable). Albert Dauzat a proposé sans grande conviction pour ce toponyme un *Æstivalis (villa) « lieu d'estivage » auquel il adjoint Esteville (Seine-Maritime)[13] pour lequel il ne connaît aucune forme ancienne, alors qu'elles s'opposent à cette explication.
Il est impossible de parler d'Estevelles sans aborder la question du charbon. Avant ce combustible, il y eut la tourbe. Cette tourbe a été très largement exploitée dans notre région. Son extraction remonte à des temps très reculés. Elle était utilisée comme combustible de ménage dans notre département et ceci jusqu’à la découverte du charbon. Elle était tout d’abord découpée en blocs, genre de briquettes, que l’on mettait en « meule » en vue du séchage durant l’été. Déjà en 1704 l’intérêt pour la tourbe provoqua des excès, des rivalités même des violences. Nombreux furent les abus à cette époque, où les étrangers venaient chez nous, faisant un véritable commerce de produit du sol. Pour remédier aux plaintes et empêcher la ruine entière des terrains tourbeux, il est dit dans un acte daté de 1720 trouvé aux archives, que les États d’Artois décidèrent que la tourbe devait uniquement servir à l’usage commun pour le chauffage des habitations du lieu.
Des arrêtés sévères interdirent donc de faire commerce de la tourbe avec les étrangers. Puis arriva l’ère du charbon, charbon qui contribua à la prospérité de notre région. Estevelles a vu sa population doubler, quand la fosse 24 qui est sur notre territoire commença à extraire du charbon.
Après 1929, Estevelles a connu un important bond lors du creusement du puits no 24. Cette fosse fut creusée lors de la crise de 1929 et représenta un bol d'air économique pour le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
Dès le creusement du puits no 24, la construction d'une cité minière fut entreprise par la Compagnie des mines de Courrières. La cité s'est étendue sur un axe principal, « l'avenue de la Fosse 24 », qui mène à l'entrée principale de la fosse. Les deux autres rues ont été baptisées par les noms de villes d'Algérie, du fait de la forte immigration algérienne qu'a connu Estevelles : celle d'Alger, longeant le parc à matériel de la fosse et celle de Constantine, menant au village. Une autre cité est construite pour les mineurs de la fosse 24, au hameau de Saint-Paul à Carvin.
La fosse 24 fut un siège de production important pour la Compagnie des mines de Courrières. Le charbon étant de bonne qualité, l'essentiel de la production fut dirigé vers les fours à coke de Harnes, situés sur le site des fosses 21 et 22 de Courrières. Une voie ferrée est donc construite pour relier les deux sites.
En parallèle du puits no 24 est construit le puits no 25 en 1935.
Après la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle décida de nationaliser les Houillères pour favoriser le redémarrage de l'économie française, ruinée par des années de guerre. Les Charbonnages de France furent ainsi créées. La Compagnie des mines de Courrières disparut et devint « le Groupe d'Hénin-Liétard ». La fosse 24 fut choisie pour devenir un siège de concentration vis-à-vis de la production des puits voisins, et reçut de nouveaux équipements pour augmenter sa production. Jusqu'en 1956, de nombreuses modifications furent apportées à la fosse 24 : modification du chevalement, changement de machines ou remplacement de moteurs, construction d'un nouveau lavoir pour le traitement de la production, mécanisation des chantiers du fond. Cet âge d'or se répercuta sur Estevelles, fort de commerces, vivant indirectement grâce au monde de la mine.
Le déclin s'amorça dans les années 1960, fruit de la baisse de la consommation. Peu à peu, les mines et les usines disparaissent. En 1971, la fosse 24 fut concentrée sur le siège d'Oignies, et cessa toute production de charbon. Cependant, la fosse n'abandonna pas toutes ses activités, les mineurs et le matériel continuant à y descendre pour abattre le charbon dans des quartiers éloignés des puits. Finalement, la fosse 24 ferma le . Le puits no 24 fut remblayé, mais le puits no 25 fut conservé pour l'aérage jusqu'en 1991. Il sera d'ailleurs le dernier puits ouvert du bassin nordiste.
En 1992, le réalisateur Claude Berri tourna une scène de son film Germinal dans la salle abandonnée des compresseurs de la fosse 24. Lors du dernier semestre 1992, la démolition des bâtiments commença. Les chevalements des puits 24 et 25 furent abattus respectivement en décembre 1992 et février 1993.
Dernières marques de l'activité minière du village, les bureaux, les bains de douches pour ouvriers, la salle de paye, l'infirmerie, les ateliers-magasins et l'imposant terril subsistent encore actuellement.
→ Conseils pour la rédaction de cette section.
La commune d'Estevelles se situe dans le département du Pas-de-Calais et fait partie de la région Hauts-de-France. Elle appartient à l'arrondissement de Lens.
La commune est membre de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin, qui rassemble 36 communes (Ablain-Saint-Nazaire, Acheville, Aix-Noulette, Angres, Annay, Avion, Bénifontaine, Billy-Montigny, Bouvigny-Boyeffles, Bully-les-Mines, Carency, Éleu-dit-Leauwette, Estevelles, Fouquières-lès-Lens, Givenchy-en-Gohelle, Gouy-Servins, Grenay, Harnes, Hulluch, Lens, Liévin, Loison-sous-Lens, Loos-en-Gohelle, Mazingarbe, Méricourt, Meurchin, Noyelles-sous-Lens, Pont-à-Vendin, Sains-en-Gohelle, Sallaumines, Servins, Souchez, Vendin-le-Vieil, Villers-au-Bois, Vimy et Wingles) pour une population totale d'un peu moins de 250 000 habitants.
La commune fait partie du canton de Wingles.
Pour l'élection des députés, la commune fait partie, depuis 1986, de la troisième circonscription du Pas-de-Calais.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1792 | 1809 | Jean-François Huttin | ||
1809 | 1825 | Adrien Delvalley | ||
1825 | 1855 | Jean-Robert Courtecuisse | ||
1855 | 1871 | Antoine Decarnin | ||
1871 | 1880 | Nicolas Druelles | ||
1880 | 1919 | Alfred Théry | ||
1919 | 1929 | M. Camille Delvalley | ||
1929 | 1941 | Maurice Loison | ||
1941 | 1945 | Joseph Bocquet | ||
1945 | 1947 | Séraphin Pennequin | ||
1947 | 1979 | Robert Ryckelynck | ||
1979 | 1989 | Narcisse Lepreux | Agent de maîtrise | |
mars 1989 | juin 1995 | Daniel Frémaux | ||
juin 1995 | mars 2008 | Léon Boutillier | PCF | |
mars 2008 | janvier 2016 (démission) |
René Poivre | DVG | Retraité de la fonction publique Réélu pour le mandat 2014-2020[14],[15],[16] |
janvier 2016 | En cours (au 17 février 2022) |
Alain Szabo | DVG puis MDC | Cadre supérieur Réélu pour le mandat 2020-2026[17],[18] |
→ Conseils pour la rédaction de cette section.
Les habitants de la commune sont appelés les Estevellois[19].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].
En 2019, la commune comptait 2 039 habitants[Note 4], en diminution de 1,45 % par rapport à 2013 (Pas-de-Calais : 0 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
65 | 95 | 96 | 120 | 131 | 134 | 129 | 136 | 136 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
134 | 166 | 182 | 172 | 181 | 208 | 221 | 205 | 240 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
304 | 341 | 336 | 442 | 433 | 561 | 832 | 1 176 | 1 183 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 225 | 1 237 | 1 183 | 1 151 | 1 629 | 1 687 | 1 715 | 1 719 | 2 069 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 039 | 2 039 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 39,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 17,5 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 993 hommes pour 1 046 femmes, soit un taux de 51,3 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,0 | 90 ou + | 0,7 |
3,2 | 75-89 ans | 5,4 |
13,2 | 60-74 ans | 12,5 |
20,3 | 45-59 ans | 20,0 |
22,4 | 30-44 ans | 23,5 |
17,2 | 15-29 ans | 15,7 |
23,7 | 0-14 ans | 22,2 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,5 |
5,4 | 75-89 ans | 8,9 |
15,9 | 60-74 ans | 17,3 |
20,2 | 45-59 ans | 19,4 |
19,1 | 30-44 ans | 18,2 |
18,6 | 15-29 ans | 16,3 |
20,3 | 0-14 ans | 18,3 |
→ Conseils pour la rédaction de cette section.
Ressources et productions :
![]() |
Blason | D'azur à un lion en pointe surmonté d'un pont isolé de trois arches, le tout accompagné en chef d'un fer à cheval accosté de deux épis de blé affrontés, celui de dextre posé en barre et celui de senestre en bande, le tout d'or[27].
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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