Chassant est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire.
Chassant | |
L'église Saint-Lubin et le monument aux morts de F. Charpentier. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Eure-et-Loir |
Arrondissement | Nogent-le-Rotrou |
Intercommunalité | Communauté de communes Terres de Perche |
Maire Mandat |
Yves Ruel 2020-2026 |
Code postal | 28480 |
Code commune | 28086 |
Démographie | |
Gentilé | Chassantais, chassantaise, chassantaises |
Population municipale |
327 hab. (2019 ![]() |
Densité | 73 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 17′ 43″ nord, 1° 03′ 47″ est |
Altitude | Min. 191 m Max. 237 m |
Superficie | 4,46 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Chartres (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Nogent-le-Rotrou |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Situé à 130 km de Paris, entre Chartres et Nogent-le-Rotrou, Chassant est une petite commune du Perche.
Thiron-Gardais | Montigny-le-Chartif | |
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La Croix-du-Perche | Frazé |
La commune est traversée par la rivière la Thironne, affluent en rive droite du Loir, lui-même sous-affluent de la Loire par la Sarthe et la Maine.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Miermaigne », sur la commune de Miermaigne, mise en service en 1993[7] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 756,1 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Châteaudun », sur la commune de Jallans, mise en service en 1952 et à 33 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,6 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].
Chassant est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chartres, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 117 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (71,4 %), prairies (10,4 %), zones urbanisées (8,3 %), forêts (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (3 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Chassant est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondationset séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[20]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[21].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Thironne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999[22],[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 57 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 189 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 118 sont en en aléa moyen ou fort, soit 62 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[20].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[24].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Chascent vers 1150, Chacent en 1250[25].
Le toponyme Chassant est issu du gaulois cassanos, signifiant chêne[26]. Peut-être de l'oil chassain « bois de chênes »[25].
Entre le 29 janvier 1939 et le 8 février, plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de la république espagnole devant les troupes de Franco, arrivent en Eure-et-Loir. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[27], dont Chassant[28]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le Sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[29]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre, 922 ont préféré rester et sont rassemblés à Dreux et Lucé[30].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1900 | 1908 | Félix Charpentier | Sculpteur | |
avant 1970 | ? | Lucien Ducatel | DVG | |
mars 2001 | mars 2008 | Jean-Marie Aubry | ||
mars 2008 | En cours | Yves Ruel | SE | Retraité |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2019, la commune comptait 327 habitants[Note 8], en diminution de 2,97 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,32 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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213 | 185 | 199 | 250 | 300 | 368 | 372 | 413 | 420 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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431 | 409 | 437 | 383 | 351 | 326 | 350 | 327 | 353 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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383 | 412 | 432 | 356 | 333 | 356 | 350 | 303 | 304 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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285 | 322 | 308 | 291 | 305 | 298 | 317 | 324 | 331 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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327 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Dans l'église se trouve une statue monumentale de Jeanne d'Arc à l'épée, en plâtre patiné acier, œuvre de Félix Charpentier, Inscrit MH (2013)[35].
Une réduction en marbre fut exposée au Salon des Artistes Français de 1905. Don du sculpteur en 1921, à la suite de la canonisation de la Pucelle.
Félix Charpentier[37] est un sculpteur français né à Bollène (Vaucluse) le 8 janvier 1858, mort à Paris dans son atelier, 9 rue de Ridder, le 7 décembre 1924. Officier de la Légion d'honneur, médaille d'Honneur du Salon des Artistes Français en 1893, médaille d'Or à l'exposition universelle de 1900, membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts, membre du jury des salons annuels des Artistes Français de 1913 et 1921.
Après ses études à l'école des Beaux Arts de Paris (élève de Cavelier et Doublemard), il installe son atelier dans le 14e arrondissement vers 1880, et fait la connaissance de Léa Lucas (1865-1935) née à Chassant[38] qui fut son modèle, puis devint sa femme en 1888.
Les Charpentier firent construire en 1897 leur résidence secondaire à Chassant dans le petit bois de la Garenne, qui devint vite la Villa Charpentier. Félix fut élu maire de Chassant en 1900, fonction qu'il occupa jusqu'en 1908. Après la Première Guerre mondiale, la commune de Chassant et huit autres communes d'Eure-et-Loir[39] commandent leur monument aux Morts à Félix. Léa et Félix sont inhumés au cimetière de Chassant.
Petit-fils de Félix Charpentier, il s'illustra dans la fabrication de miroir pour télescope astronomique à partir des années 1946 et jusqu'à la fin de sa vie. Il signa 431 miroirs d'excellente qualité que les amateurs et professionnels d'astronomie du monde entier apprécient encore de nos jours. La construction en 1947 d'un observatoire astronomique "le Petit Forcalquier" et d'un télescope équipé du premier miroir taillé par Félix (monture équatoriale de type Newton, miroir de 260 mm), lui permet de réaliser de beaux clichés de nébuleuses et amas d'étoiles célestes pour lesquels il fut lauréat de la Société astronomique de France. L'observatoire, conservé pratiquement dans son état d'origine, est toujours visible dans le jardin de la Villa Charpentier. La qualité des observations s'est par contre détériorée à la suite de l'extension des constructions face au télescope et l'installation de l'éclairage public.