Frazé est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. En 2019, Frazé est choisi pour représenter la région Centre-Val de Loire dans l’émission Le Village préféré des Français. Il est classé en 10ème position.
Frazé | |
![]() Le château de Frazé ![]() | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Eure-et-Loir |
Arrondissement | Nogent-le-Rotrou |
Intercommunalité | Communauté de communes Terres de Perche |
Maire Mandat |
Brigitte Pistre 2020-2026 |
Code postal | 28160 |
Code commune | 28161 |
Démographie | |
Gentilé | Frazéen, frazéens, frazéenne, frazéennes |
Population municipale |
502 hab. (2019 ![]() |
Densité | 18 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 15′ 44″ nord, 1° 06′ 01″ est |
Altitude | Min. 167 m Max. 233 m |
Superficie | 27,55 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Brou (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Brou |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.mairie-fraze.fr |
modifier ![]() |
Frazé est un village percheron situé à 1 h 30 du centre de Paris et à 40 minutes de Chartres.
La Croix-du-Perche, Chassant | Montigny-le-Chartif | |
Beaumont-les-Autels | ![]() |
Mottereau |
Unverre, Luigny | Dampierre-sous-Brou | Brou |
La commune est traversée par la rivière la Foussarde, affluent en rive droite du Loir, lui-même sous-affluent de la Loire par la Sarthe et la Maine[2].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Miermaigne », sur la commune de Miermaigne, mise en service en 1993[9] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 756,1 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Châteaudun », sur la commune de Jallans, mise en service en 1952 et à 29 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,6 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,1 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Frazé est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[16],[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brou, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 7 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70,3 %), forêts (14,4 %), prairies (8,6 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), zones urbanisées (0,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,5 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Frazé est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondationset séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[22]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[23].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Foussarde. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999[24],[22].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 73,4 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 332 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 259 sont en en aléa moyen ou fort, soit 78 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[25],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[22].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[26].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Frasiam en 1215, Fraseium vers 1219, Froiseium vers 1270[27].
Entre le 29 janvier 1939 et le 8 février, plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de la république espagnole devant les troupes de Franco, arrivent en Eure-et-Loir. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[28], dont Frazé[29]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le Sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[30]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre, 922 ont préféré rester et sont rassemblés à Dreux et Lucé[31].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2014 | En cours | Brigitte Pistre[32],[33] | LREM | Ancienne cadre |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[35].
En 2019, la commune comptait 502 habitants[Note 8], en diminution de 1,18 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,32 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 100 | 1 239 | 1 218 | 1 492 | 1 513 | 1 459 | 1 525 | 1 512 | 1 536 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 505 | 1 524 | 1 506 | 1 338 | 1 323 | 1 208 | 1 231 | 1 168 | 1 167 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 126 | 1 174 | 1 173 | 1 011 | 976 | 953 | 926 | 859 | 795 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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689 | 605 | 481 | 418 | 489 | 493 | 514 | 517 | 510 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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505 | 502 | - | - | - | - | - | - | - |
Frazé se déploie autour de son château et de son église, dans une boucle de la Foussarde au milieu de collines boisées. Quelques manoirs jalonnent les routes alentour, contribuant à faire de Frazé l'un des plus pittoresques villages du Perche.
Classé MH (1948)[1].
C'est en venant de La Croix-du-Perche que le château de Frazé est le plus visible. Il forme un ensemble où il est facile de distinguer plusieurs époques.
Construit sur une ancienne motte féodale encore visible et totalement détruit pendant la guerre de Cent Ans, il a été remplacé dans la seconde moitié du XVe siècle par le château dont on voit maintenant les vestiges. La tour Saint-François est restée en l'état avec son soubassement de grison et ses rangs de pierre blanche. Sur le cercle à mi-hauteur se déroule la cordelière de Saint-François-d'Assises, avec ses torsades et ses nœuds. Au XVIe siècle on ajouta un bâtiment Renaissance, puis au XVIIe et XVIIIe siècles, de nouvelles constructions furent édifiées.
L'ensemble a été rénové au XIXe siècle, puis dans la première moitié du XXe siècle au parc orné de jardins à la française. Aujourd'hui, le château est ouvert à la visite.
Classé MH (1987)[38].
L'église Notre-Dame, d'origine romane, s'est agrandie au XVIe siècle de quatre chapelles à pignons.
Le portail ouvrant dans la deuxième chapelle est de style Renaissance. Il comporte deux arcades reposant sur trois atlantes et l'on peut également admirer la frise d'entrelacs au-dessus des arcs. Ces ornements d'inspiration païenne peuvent paraître surprenants en ces lieux.
La porte occidentale est surmontée d'une rosace flamboyante et date de la fin du XVe siècle.
Des travaux de restauration de l'extérieur de l'édifice sont conduits de 2013 à 2016 pour un montant de 1,2 M€[39].
Plusieurs manoirs ornent la campagne alentour, dont deux sont inscrits au titre de monument historique :
Inscrit MH (1975)[40].
Sur la route vers Brou, ou accessible lors d'une promenade par un chemin de randonnée, ce manoir est situé sur une ancienne motte féodale et date du XVIe siècle.
La demeure, cachée par des arbres séculaires, possède des fenêtres à meneaux et une façade en briques à décor de croisillons, ainsi que des cheminées sculptées.
Inscrit MH (1995)[41].
Ce manoir témoigne des différentes phases de sa construction. Le porche d'entrée et le logis de maître au nord remontent aux XVIe et XVIIe siècles[42]. Les bâtiments de ferme sont plus récents. À l'exception de la grange, ils figurent au cadastre de 1810. Le porche d'entrée avec son bel escalier à vis suspendu et sa grande salle à l'étage est le corps de bâtiment le plus remarquable du manoir.
Le Cormier, avec sa porte fortifiée, ses fossés et ses corps de bâtiments disposés autour d'une cour est un manoir percheron très typique.
Ce fut longtemps une exploitation agricole, qui vient d'être rénové.[Quand ?] On en trouve des traces dès le XIIe siècle du fief de Carcahu aux mains d'un fidèle de Guillaume-Goüet. Le bâtiment actuel semble antérieur à la date portée en fronton (1677) et présente une silhouette massive flanquée d'un haut toit en pavillon et d'une tour d'escalier.
Ce manoir percheron semble être le plus ancien bâtiment de Frazé.[réf. nécessaire]
Non loin du château, après avoir passé le pont qui enjambe la Foussarde, on découvre l’ancienne tuilerie du château, créée pour la construction du château, des fermes, basses cours et autres annexes et sans nul doute d’une bonne partie des maisons du village. Un premier bâtiment au toit à quatre pentes est surmonté de deux épis de faîtage. La disposition particulière de ses tuiles permettait une bonne ventilation au-dessus des foyers, encore en état de fonctionnement : c’est le four. À la suite, un bâtiment en longueur, le séchoir, attire l’attention, avec ses murs ajourés grâce à la mise en œuvre originale de leurs briques, qui assurait la circulation de l’air, nécessaire au séchage du bois de chauffe du four, des briques et tuiles dans leur moule avant cuisson. Nombre de petits ateliers et appentis secondaires ont disparu, et l’ensemble a été transformé en habitation.