Cassaigne (Cassanha en gascon) est une commune française située dans le nord du département du Gers en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Condomois, une ancienne circonscription de la province de Gascogne ayant titre de comté.
Cet article concerne la commune du Gers. Pour les autres significations, voir Cassaigne (homonymie) et La Cassaigne.
Cassaigne | |
Église de la Nativité-de-Notre-Dame et château de Cassaigne. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Gers |
Arrondissement | Condom |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Ténarèze |
Maire Mandat |
Sophie Pujos 2022-2026 |
Code postal | 32100 |
Code commune | 32075 |
Démographie | |
Gentilé | Cassagnais, Cassagnaise |
Population municipale |
228 hab. (2019 ![]() |
Densité | 27 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 54′ 32″ nord, 0° 20′ 12″ est |
Altitude | 104 m Min. 74 m Max. 168 m |
Superficie | 8,58 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Condom (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Armagnac-Ténarèze |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Baïse, le ruisseau de la Nevère et par deux autres cours d'eau.
Cassaigne est une commune rurale qui compte 228 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 502 habitants en 1846. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Condom. Ses habitants sont appelés les Cassaignais ou Cassaignaises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : le château de Léberon, inscrit en 1963, et le château, inscrit en 1987.
Cassaigne est une commune de Gascogne située au nord-ouest de Valence-sur-Baïse en Armagnac dans la Ténarèze.
Larressingle | Condom | |
Mouchan | ![]() |
Maignaut-Tauzia (par un quadripoint) |
Valence-sur-Baïse |
Cassaigne se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible)[2].
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[3]. Elle est drainée par la Baïse, le ruisseau de Manipau, le ruisseau d'Ourzan et par un petit cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 4 km de longueur totale[4],[Carte 1].
La Baïse, d'une longueur totale de 187,6 km, prend sa source dans la commune de Capvern et s'écoule vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans la Garonne à Saint-Léger, après avoir traversé 52 communes[5].
Le ruisseau de Manipau, d'une longueur totale de 10,2 km, prend sa source dans la commune de Beaucaire et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Osse à Mouchan, après avoir traversé 6 communes[6].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[10] complétée par des études régionales[11] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Caussens », sur la commune de Caussens, mise en service en 1995[12] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[13],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,7 °C et la hauteur de précipitations de 646,2 mm pour la période 1981-2010[14]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Agen-La Garenne », sur la commune d'Estillac, dans le département de Lot-et-Garonne, mise en service en 1941 et à 33 km[15], la température moyenne annuelle évolue de 13,1 °C pour la période 1971-2000[16], à 13,4 °C pour 1981-2010[17], puis à 13,8 °C pour 1991-2020[18].
Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel[19],[20],[21].
Cassaigne est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[22],[I 1],[23].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Condom, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 23 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (36,7 %), zones agricoles hétérogènes (29,4 %), cultures permanentes (25 %), forêts (4,7 %), prairies (4,2 %)[24].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Cassaigne est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité très faible)[25]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[26].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Baïse et le ruisseau de Manipau. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[27]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999, 2000, 2003 et 2009[28],[25].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (94,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 125 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 125 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 93 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[29],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[30].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 1994, 2003, 2005 et 2017 et par des mouvements de terrain en 1999[25].
Le toponyme Cassaigne est issu du gaulois cassanos, signifiant chêne[31].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 1995 | 2001 | André Casabonne | DVD | |
2001 | 2014 | Bernard Rozès[32] | DVD | |
2014 | août 2022 (démission) | Henri Boué | DVG | Retraité Fonction publique |
2022 | En cours | Sophie Pujos[33] | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].
En 2019, la commune comptait 228 habitants[Note 6], en augmentation de 0,88 % par rapport à 2013 (Gers : +0,58 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Histogramme de l'évolution démographique ![]() |
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 93 ménages fiscaux[Note 7], regroupant 218 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 19 850 €[I 4] (20 820 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
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Commune[I 6] | 3,1 % | 6,8 % | 4,8 % |
Département[I 7] | 6,1 % | 7,5 % | 8,2 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 120 personnes, parmi lesquelles on compte 75 % d'actifs (70,2 % ayant un emploi et 4,8 % de chômeurs) et 25 % d'inactifs[Note 8],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Condom, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 9]. Elle compte 33 emplois en 2018, contre 34 en 2013 et 32 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 95, soit un indicateur de concentration d'emploi de 34,2 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 52,5 %[I 10].
Sur ces 95 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 20 travaillent dans la commune, soit 21 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 88,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 10,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
17 établissements[Note 9] sont implantés à Cassaigne au [I 13]. Le secteur de l'administration publique, l'enseignement, la santé humaine et l'action sociale est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 23,5 % du nombre total d'établissements de la commune (4 sur les 17 entreprises implantées à Cassaigne), contre 12,3 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans le Ténarèze, une petite région agricole occupant le centre du département du Gers, faisant transition entre lʼAstarac “pyrénéen”, dont elle est originaire et dont elle prolonge et atténue le modelé, et la Gascogne garonnaise dont elle annonce le paysage[38]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 10] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 5].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 31 | 18 | 13 | 11 |
SAU[Note 11] (ha) | 785 | 516 | 514 | 816 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 31 lors du recensement agricole de 1988[Note 12] à 18 en 2000 puis à 13 en 2010[40] et enfin à 11 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 65 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 51 % de ses exploitations[41],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 785 ha en 1988 à 816 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 25 à 74 ha[40].
Le château de Cassaigne[42] est l'ancienne résidence de campagne et d'été des évêques de Condom. Il était aussi un refuge lors des périodes troubles. Le château a été construit au début du XVIe siècle sur les murailles d'un ancien château gascon. Le premier château a été construit en 1247 et il a pu participer à la ligne de défense des Français, avec les châteaux de Mansencôme et Lagardère, face aux territoires défendus par les Anglais et leurs alliés. Le château du XVIe siècle a été ultérieurement remanié.
Il est possible de visiter les chais d'armagnac aménagés dans l'ancienne salle d'armes ainsi que la cuisine du XVIe siècle, voutée en cul de four. Cette dernière est remarquable de par son four à pain, sa potence où l'on découpait les cochons et le gros gibier, son tournebroche à trois niveaux, sa vaisselle, ses étains, ses cuivres et ses faïences.
Le château a accueilli dans ses murs Blaise de Monluc, auteur des Commentaires qui selon Henri IV constituait « le meilleur ouvrage militaire jamais écrit ». Jean Du Chemin, poète contemporain de Du Bellay et de Ronsard, vécut aussi au château.
Cassaigne est aujourd'hui une propriété viticole de 35 ha et une vitrine de la production d'eau-de-vie d'Armagnac et de floc de Gascogne.
Le château abrite dans ses murs un petit musée de la vigne.
Il est le troisième château le plus visité du Gers, classé au titre des monuments historiques en 1987[43].
Le château de Léberon est classé au titre des monuments historiques en 1963[44].