Aimargues (/ɛ.maʁg/) est une commune française.
Aimargues | |
![]() La mairie d'Aimargues. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Gard |
Intercommunalité | Communauté de communes de Petite Camargue |
Maire Mandat |
Jean-Paul Franc 2020-2026 |
Code postal | 30470 |
Code commune | 30006 |
Démographie | |
Gentilé | Aimarguois |
Population municipale |
5 717 hab. (2019 ![]() |
Densité | 216 hab./km2 |
Population agglomération |
78 658 hab. (2008) |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 41′ 09″ nord, 4° 12′ 33″ est |
Altitude | Min. 3 m Max. 13 m |
Superficie | 26,48 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Aimargues (ville isolée) |
Aire d'attraction | Montpellier (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Aigues-Mortes |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.aimargues.fr |
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Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, la Cubelle, le Rhony et par un autre cours d'eau. Incluse dans la Camargue (delta du Rhône), la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (« le Vidourle » et la « Petite Camargue »), un espace protégé (les « Costières de Nimes ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Aimargues est une commune urbaine qui compte 5 717 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'unité urbaine d'Aimargues et fait partie de l'aire d'attraction de Montpellier. Ses habitants sont appelés les Aimarguois.
Située dans le département du Gard en région Occitanie, elle fait partie de la Petite Camargue.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : les stèles funéraires antiques, classées en 1978, et le château de Teillan, inscrit en 1995.
Aimargues se situe entre Nîmes (24 km) et Montpellier (40 km), à 20 km des plages du Languedoc.
![]() |
Gallargues-le-Montueux | Gallargues-le-Montueux | Vauvert | ![]() |
Lunel | N | Vauvert | ||
O Aimargues E | ||||
S | ||||
Marsillargues | Saint-Laurent-d'Aigouze | Le Cailar |
Située en basse vallée du Vidourle, Aimargues a une altitude très faible. Le point culminant de la commune d'Aimargues est situé à une hauteur de 13 mètres au-dessus du niveau de la mer et le niveau moyen à 8 mètres. Quelques rivières et ruisseaux sont situés sur le territoire du village, tels le Razil[1], le Rhôny[2], le Poul, la Cubelle[3] ou encore l'Estanion[Note 1]. La commune est composée pour une grande partie de terrains d'alluvions modernes, mais aussi subapennins et du diluvium alpin à l'extrémité nord du territoire et possède un plan d'eau nommé la Ginouze.
Un épisode cévenol a conduit à la désastreuse crue du Vidourle le qui a inondé 85 % de la surface de la commune, 90 % des foyers[4], et fait des dégâts matériels et humains extrêmement importants. Le 3 décembre, une nouvelle crue a lieu, donnant à Aimargues l'« aspect d'une ville en guerre »[4].
En 2005, Nancy Meschinet de Richemond et Freddy Vinet notent dans le Bulletin de l'Association de géographes français, que la municipalité d'Aimargues avait « favorisé l'occupation de zones inondables par des lotissements ou des entreprises [...] sans [...] vision à long terme »[5].
Dix ans après, aucun aménagement majeur n'est encore réalisé. Une association, Aimargues prévention et protection des inondations (APPI)[6], dirigée par Bernard Jullien, réclame des travaux aux pouvoirs publics, notamment la restauration des 5,5 kilomètres de digue existants, construits par Henri Pitot, et la construction d'une digue de second rang. Des aménagements voient pourtant le jour à Gallargues-le-Montueux, Lunel, Marsillargues et Saint-Laurent-d'Aigouze, faisant, pour Jullien, des Aimarguois les « grands oubliés ». L'APPI interpelle régulièrement les « décideurs » politiques[4]. Jullien, le maire Jean-Paul Franc et le député Étienne Mourrut sont reçus par Nathalie Kosciusko-Morizet en [7],[8]. La municipalité s'oppose encore au PPRI, « risqu[ant] d'être mis en place sans qu'aucune protection du village n'ait été réalisé » selon le maire, lequel pointe du doigt le Syndicat d'aménagement du Vidourle (SIAV)[9] et estime « anormal d'avoir repoussé [...] la réalisation de [la] digue »[10].
Les travaux débutent finalement en 2014[11].
Le climat d'Aimargues est caractéristique du Sud de la France : c'est un climat méditerranéen avec été chaud[12].
Aimargues n'ayant pas de station météo, la plus proche est celle de Montpellier Fréjorgues.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2 | 3 | 5 | 8 | 11 | 14 | 17 | 16 | 14 | 10 | 6 | 3 | 8,9 |
Température moyenne (°C) | 6,5 | 7,5 | 10 | 12,5 | 16 | 19,5 | 22,5 | 21,5 | 19 | 15 | 10,5 | 7,5 | 13,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 11 | 12 | 15 | 17 | 21 | 25 | 28 | 27 | 24 | 20 | 15 | 12 | 18,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−15 28/01/47 |
−17,8 05/02/63 |
−9,6 07/03/71 |
−1,7 06/04/70 |
0,6 04/05/67 |
5,4 10/06/56 |
8,4 07/07/62 |
8,2 09/08/55 |
4,4 21/09/77 |
−0,7 23/10/74 |
−5 24/11/56 |
−12,4 27/12/62 |
|
Record de chaleur (°C) date du record |
20,9 19/01/07 |
22 02/02/85 |
27,4 18/03/97 |
27,1 26/4/06 |
35,1 28/05/06 |
37,2 25/06/03 |
37 07/07/82 |
36,8 16/08/87 |
34,1 06/09/70 |
29,8 01/10/83 |
27,1 03/11/70 |
21,6 19/12/87 |
|
Nombre de jours avec gel | 11 | 8 | 4 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 4 | 8 | 35 |
Précipitations (mm) | 60 | 60 | 70 | 50 | 50 | 40 | 20 | 50 | 80 | 120 | 70 | 70 | 740 |
Nombre de jours avec précipitations | 8 | 6 | 8 | 8 | 9 | 6 | 3 | 6 | 7 | 9 | 9 | 10 | 89 |
Nombre de jours avec neige | 2 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 3 |
Nombre de jours avec brouillard | 1 | 1 | 2 | 1 | 1 | 1 | 2 | 2 | 2 | 1 | 1 | 1 | 16 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
11 2 60 | 12 3 60 | 15 5 70 | 17 8 50 | 21 11 50 | 25 14 40 | 28 17 20 | 27 16 50 | 24 14 80 | 20 10 120 | 15 6 70 | 12 3 70 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
La gare d'Aimargues n'est plus aujourd'hui qu'un simple arrêt du train en partance du Grau-du-Roi et abrite quelques logements.
Aimargues est traversée par la Route des plages, aussi appelée quatre-voies. La commune comporte aussi de nombreuses routes et chemins vicinaux. Une entrée d'autoroute de l'A9 est située également.
La commune est desservie par les bus de la ligne C32 (Nîmes-Le Grau-du-Roi / La Grande-Motte) du service de transport départemental, Edgard[14].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[15],[16].
La commune fait partie de la Camargue (delta du Rhône), réserve de biosphère, zone de transition, d'une superficie de 140 324,2 ha
Un autre espace protégé est présent sur la commune : les « Costières de Nimes », un terrain acquis (ou assimilé) par un conservatoire d'espaces naturels, d'une superficie de 2 027 ha[17].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 2]. Deux sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la directive habitats[19] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 3] est recensée sur la commune[22] : la « plaine et marais du Vieux Vistre » (866 ha), couvrant 3 communes du département[23] et deux ZNIEFF de type 2[Note 4],[22] :
Aimargues est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[26],[I 1],[27]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Aimargues, une unité urbaine monocommunale[I 2] de 5 647 habitants en 2017, constituant une ville isolée[I 3],[I 4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Montpellier, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 161 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[I 5],[I 6].
Aimargues est l'une des 79 communes membres du schéma de cohérence territoriale (SCOT) du sud du Gard et l'une des 51 communes du pays Vidourle-Camargue. Enfin, la commune est membre du syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue gardoise, avec sept autres communes du sud du département.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (94,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (35,8 %), terres arables (33,1 %), cultures permanentes (19,1 %), zones urbanisées (7,5 %), prairies (2,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)[28].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Des travaux pour la construction d'un centre culturel, regroupant la bibliothèque, le service Jeunesse et des salles destinées aux associations, ont débuté mi-[29] dans un ancien garage transformé en appartements de location[30]. Inauguré en [31], il porte désormais le nom de centre Aimé-Gileni. Il accueille également les locaux de la section locale de la CGT-FO, dirigée par Géraldine Ravel[32].
Le territoire de la commune d'Aimargues est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage[33]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[34].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Montpellier/Lunel/Maugio/Palavas, regroupant 49 communes du bassin de vie de l'Montpellier et s'étendant sur les département de l'Hérault et du Gard, un des 31 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Rhône-Méditerranée[35], retenu au regard des risques de submersions marines et de débordements du Vistre, du Vidourle, du Lez et de la Mosson. Parmi les derniers événements significatifs qui ont touché le territoire, peuvent être citées les crues de septembre 2002 et de septembre 2003 (Vidourle) et les tempêtes de novembre 1982 et décembre 1997 qui ont touché le littoral. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[36],[37]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1988, 1991, 1994, 1995, 2002, 2003, 2005, 2014, 2018 et 2021 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2003[38],[33].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 2 141 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 2141 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[39],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[40].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[41].
La commune est en outre située en aval des barrages de Sainte-Croix et de Serre-Ponçon, deux ouvrages de classe A[Note 7]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[43].
Année | Nom | Document |
---|---|---|
813 | Armasanica, in Littoraria | Dom J. Mabillon et dom L. d'Achery, Acta Sanctorum ordinis S. Benedicti, 1668 |
931 | Armacianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes[44] |
944 | Villa Armacianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
961 | Armacianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
965 | Villa Armatianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
1007 | Armacianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
1015 | Villa Armacianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
1031 | Villa Armacianicus | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
1080 | Mansus de Armadanicis | Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes |
1102 | Armadanicæ, Armasanicæ | Cartulaire de l'abbaye de Psalmodie |
1145 | Armadanicæ | Histoire de Languedoc[45] |
1256 | Armasanicæ | Léon Ménard, notes manuscrites I |
1384 | Armasanicæ | Dénombrement de la sénéchaussée |
1435 | Armargues | Léon Ménard, notes manuscrites III |
1447 | Emargues | Léon Ménard, notes manuscrites III |
1462 | Locus Armazanicarum | Registre-copie de lettres royaux[46] de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nîmes, pour les annéees 1461 et 1462 |
1572 | Eymargues | Ursy, notaires de Nîmes, XVIe et XVIIe siècles |
Source : Dictionnaire topographique du département du Gard[47] |
Provençal Eimargue, languedocien Aimargue, du roman Aimargues, Aymargues, Emargues, Armargues, Margues, Armasanegues, du bas latin Armadanicae, Armatianicae, Armatianicus, Armacianicus, Armasanica[48].
Les habitants sont appelés les Aimarguois, Aimarguoises.
Le nom d’Aimargues dérive d'Armacianicum, une villa du Ve siècle mentionnée pour la première fois en 813 dans le cartulaire de l’abbaye bénédictine de Psalmody[49]. La population se répartit dans les nombreuses autres villæ du territoire : Saint-Sylvestre-de-Teillan, au sud, Saint-Michel-de-Varanègues, à l’ouest, Saint-Gilles-de-Missignac, Saint-Roman-de-Malaspelles, au nord, Saint-Cirice de Margues et surtout Saint-Saturnin de Nodel, à l’est.
Le XIIe siècle signe le déclin et la désertion progressive de ces paroisses et voit l'émergence du village d'Aimargues[49], dont le château, édifié avant 1185, sous le nom de castrum Armasanicarum, est placé sous la dépendance de la famille d'Uzès[49]. En 1119, le pape Gélase II se rend à Aimargues. Il séjourne au monastère de Teillan dont il consacre l'église. Au cours des années 1160-1190, un grand nombre de castra et de villæ deviennent possessions des Templiers dans la basse Vallée du Rhône. C'est le cas d'Aimargues, en 1161, qui joue un rôle important comme centre de recrutement pour le Temple de Saint-Gilles. Les frères Armand de Bordel, Raimon Alazandi et Pons Arimandi étaient originaires d'Aimargues[50],[51].
Louis IX, partant pour la croisade en Palestine, fait étape dans la cité avant de s'embarquer au port d'Aigues-Mortes. Son frère Alphonse de Poitiers et sa femme Jeanne y séjournent en . Leurs testaments respectifs, en français et en latin, sont datés d'Aimargues. Dès le XIIIe siècle, le castrum et son agglomération sont répertoriés dans le cadre de l'évêché de Nîmes qui y nomme un archiprêtre. Un recensement de 1328 quantifie 520 feux, soit 2 080 habitants environ[49]. À la suite de la peste noire de 1347-1352, il ne reste 56 ans plus tard que 50 feux lorsque le dénombrement de la sénéchaussée de 1384[47] est établie, soit 200 habitants environ.
Le français apparaît à Aimargues dans un livre d'imposition en 1474[52].
Aimargues devient chef-lieu d'une viguerie en 1540. En 1565, avec l'érection en duché-pairie de la vicomté d'Uzès par Charles IX, la seigneurie d'Aimargues passe sous la domination de la maison de Crussol et devient le principal fief de la Basse-Vistrenque. Elle est instituée en baronnie en 1632[49].
En 1595, au cours de son voyage dans le sud de la France, Thomas Platter le Jeune fait un arrêt à Aimargues[53].
Les guerres de religion marque particulièrement le village aux XVIe et XVIIe siècles. En 1579, par la paix de Nérac, Aimargues devient une place de sûreté pour les protestants, et cela jusqu'à l'Édit de Nantes, en 1598. En 1616, le château est démantelé. En 1629, après plusieurs sièges, sur ordre du cardinal de Richelieu, les remparts sont à leur tour démolis[49]. Ses pierres servent à la construction de la muraillasse de Saint-Rémy[54]. La Tour de Fayard, demeure Renaissance ruinée, reste debout jusqu'à la première moitié du XXe siècle, mais elle doit être démolie par la suite. Il n'en subsiste que sa partie inférieure[49].
Aimargues quitte la tutelle d'Uzès dès la Révolution. Lors de la mise en place du département du Gard, en 1790, elle est érigée en chef-lieu de canton au sein du district de Nîmes et intègre les communes du Cailar et de Saint-Laurent-d'Aigouze. Cependant elle est intégrée au canton de Vauvert dès 1800.
Jean Bastide dit Jarret, soldat d'origine aimarguoise dans les Gardes-Françaises, qui se trouve à Paris avec son régiment, prend part à la Prise de la Bastille le . En 1792, les Sans-Culottes dévastent les châteaux de Malherbes et de Saint-Michel.
En 1815, les catholiques royalistes massacrent les bonapartistes : c'est la Terreur blanche.
Du 27 août au , Aimargues est occupé par un contingent d'Autrichiens.
Au cours du XIXe siècle des édifices religieux sont construits ou reconstruits. Le premier est le temple, bâti en 1824 à l'architecture originale en façade, puis la première église paroissiale qui est transformée en halle en 1870. Devenue salle Georges Brassens, après ravalement, elle est maintenant consacrée aux spectacles et expositions divers[49]. Sur cette même place, une nouvelle église est édifiée entre 1864 et 1869, à l'instigation du curé Roland Lempereur (1817-1888[55]), dans un style néo-romano-gothique possédant un haut clocher en façade repérable à de longues distances et dont le concepteur est l'architecte Henri Révoil. On lit sur sa façade l'inscription « Liberté, égalité, fraternité » qui fut placée en 1905, après la victoire électorale de la gauche républicaine et anticléricale emmenée par Léon Fontanieu contre les royalistes[49]. Pour autant, la section locale de l'Action française, présidée par Joseph Calazel[56], ainsi que celle des Jeunes royalistes[57], continue de compter 600 adhérents[58].
Au début du XXe siècle, la commune jouit d'une certaine prospérité qui lui vient de sa position d'important centre viticole. Malheureusement, les ravages du phylloxéra signent peu à peu son déclin. Aimargues est durement touchée en 1910 par deux grèves agricoles : la seconde conduit à l'occupation militaire de la commune et à la révocation du maire Jean Joujou. Le climat se détend cependant après les nouvelles élections municipales de 1911. Cependant, la mairie est, en 1924 encore occupée, huit jours durant, par les anarchistes[59] ; de violents heurts opposent catholiques et anarchistes à l'occasion de la visite de l'évêque de Nîmes, Jean Justin Girbeau, le . Un groupe anarchiste se constitue. En 1929, celui-ci invite Nestor Makhno à Aimargues ; sa femme et sa fille y résident un an.
Sous le Régime de Vichy, Augustin Pourreau, maire de la commune, « rencontr[e] de nombreuses difficultés dans l'administration de [la] commune, en raison de l'important mouvement anarchiste avant-guerre »[60]. Dans les années 1950, l'anarcho-communiste Georges Fontenis, fait salle comble lors d'un meeting à Aimargues[59].
Durant la Seconde Guerre mondiale, Aimargues compte 9 morts : André Thérond, Henri Pagès, Joseph Lloret (résistant[61]), Raoul Teulon, Antoine Martinez, Étienne Prouvèze, Émile Pourreau, Yvon Guiraud et Jean Mailho (membre de la 2e DB[62],[63]), 3 morts en déportation, Paul Perrier (militant anarchiste), Henri Langlade (opérateur radio[64]) et Gaston Bêchard (syndicaliste, adjoint au maire de Montceau-les-Mines) et un disparu, Pascal Rouget.
La commune redevient chef-lieu de canton en 1992 avec la création du canton de Rhôny-Vidourle[65]. Cependant, à la suite du redécoupage cantonal de 2014, le canton de Rhôny-Vidourle est supprimé et Aimargues rejoint le canton d'Aigues-Mortes.
Le [66], en souvenir de la venue de Buffalo Bill en Camargue en 1905, le chef indien Tasunka Kokipapi est reçu à Aimargues et, au cours d'une cérémonie en présence de Patrick Bonton et d'Anne-Marie Quatrevaux[66], le manadier Pierre Aubanel est admis dans la tribu Lakota sous le nom de « Zintkala Ohitika », signifiant « Oiseau qui vole avec force et détermination »[67].
L’affaire du Coral ou affaire du lieu de vie, ou encore affaire des « ballets bleus du Coral »[68] est une affaire d'abus sexuels sur mineurs qui éclata en France en 1982 dans un « lieu de vie » éducatif installé dans une ancienne exploitation agricole à Aimargues. Très médiatisée à l'époque, l'affaire se distingua par la mise en cause de plusieurs personnalités publiques, ce qui donna lieu à des soupçons de manipulation d'origine politique ou policière.
aucune information récente
Aimargues est dotée d'une déchèterie intercommunale, située au lieu-dit Madame. La communauté de communes de Petite Camargue gère la collecte hebdomadaire des ordures ménagères de la commune.
Au , Aimargues n'est jumelée avec aucune commune[69].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[70]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[71].
En 2019, la commune comptait 5 717 habitants[Note 8], en augmentation de 12,67 % par rapport à 2013 (Gard : +2,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 763 | 1 720 | 1 770 | 1 936 | 2 182 | 2 325 | 2 347 | 2 611 | 2 651 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 618 | 2 702 | 2 859 | 2 834 | 2 833 | 2 625 | 2 708 | 2 731 | 2 766 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 813 | 2 762 | 2 718 | 2 663 | 2 546 | 2 506 | 2 536 | 2 523 | 2 544 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 202 | 2 252 | 2 218 | 2 547 | 2 988 | 3 442 | 4 090 | 4 173 | 4 224 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 325 | 5 717 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 37,4 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (32,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 21,3 % la même année, alors qu'il est de 29,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 2 797 hommes pour 2 885 femmes, soit un taux de 50,77 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,82 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 0,9 |
5,4 | 75-89 ans | 6,9 |
14,2 | 60-74 ans | 14,6 |
19,0 | 45-59 ans | 19,2 |
21,6 | 30-44 ans | 22,6 |
15,7 | 15-29 ans | 15,0 |
23,6 | 0-14 ans | 20,7 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 90 ou + | 1,9 |
7,9 | 75-89 ans | 10,3 |
18,9 | 60-74 ans | 19,4 |
20,6 | 45-59 ans | 20,6 |
17,1 | 30-44 ans | 17,1 |
16,5 | 15-29 ans | 14,6 |
18,1 | 0-14 ans | 16,2 |
Située dans l'académie de Montpellier, la ville bénéficie d'une école maternelle (école Ventadour) et de deux écoles primaires — l'une, publique (école Fanfonne Guillierme), l'autre, privée (école li Gardianouns)[75].
Les établissements d'enseignement secondaire les plus proches sont le collège de Gallargues et le lycée Geneviève Anthonioz-de Gaulle à Milhaud.
On trouve également les services périscolaires suivants : un restaurant scolaire intercommunal, la crèche halte-garderie Les Trois pommes, la crèche d'entreprise Chloé-Béchard, le service Jeunesse municipal, ainsi qu'une bibliothèque.
Sur le territoire de la commune se trouvent quatre médecins généralistes, trois chirurgiens-dentistes, sept kinésithérapeutes, huit infirmières, un podologue, un vétérinaire, trois orthodontistes, un pharmacien et deux psychologues[76]. Une délégation de la Croix-Rouge française ainsi qu'une association de donneurs de sang sont à la disposition des habitants. La ville accueille une maison de retraite privée, la résidence Fanfonne Guillierme.
Aimargues est sous la protection d'une brigade territoriale de proximité de la gendarmerie nationale ainsi que des effectifs de la police municipale.
Aimargues accueille plusieurs manifestations culturelles et festivités.
Elle a lieu la semaine du 14 juillet.
La Journée d'hommage à Fanfonne Guillierme se tient depuis 1989 le premier dimanche de mars.
Il s'agit d'une fête de tradition et de rassemblement des gens de Bouvine consacrée à Fanfonne Guillierme, à laquelle s'associe la Nacioun gardiano. Chaque année, Aimargues pavoise aux couleurs — bleu azur et or — de la manade Guillierme et, devant la statue située à l'emplacement des anciennes arènes, sont prononcés les rituels acampados (discours). Des arlésiennes, dont la reine d'Arles et ses demoiselles d'honneur, rejoint l’église Saint Saturnin pour assister à la traditionnelle messe en provençal ; puis a lieu — depuis 2005[77] — la bénédiction des chevaux devant le parvis de la mairie. Une abrivado et une roussataïo (lâcher de juments et leurs poulains) ont lieu sur les boulevards. La journée se clôture par une course taurine dénommée la « Royale Fanfonne Guillierme » comptant pour le Trophée des As.
Le salon des arts aimarguois, qui a porté le nom d'Art'Aimargues[78],[79],[80], se déroule pendant la fête. En 2015, l'invité d'honneur est Michel Tombereau[81].
L'association Litoraria, qui possède son siège à Aimargues, a pour mission de mettre en valeur le patrimoine historique et archéologique de Petite Camargue. Issue de la campagne de fouilles lancée par Claude Raynaud en 1994[82], fondée en 2001[83] autour de Claude Vidal (président), elle a succédé à l'Association culturelle d'Aimargues, active dans les années 1970[84].
Elle édite un Bulletin à la périodicité irrégulière et organise des expositions[85] et conférences[86].
Aimargues profite également des différentes animations organisées par l'école intercommunale de musique de Petite-Camargue, basée à Vauvert, avec de nombreux concerts, les fêtes de la musique en juin, ses stages de batterie et de jazz.
Une foire aux asperges réputée, ainsi qu'une fête de la Petite Camargue[91], s'y tenaient autrefois[92].
Dans les années 1870 et 1880, Aimargues possède un haras, dépendant de celui de Perpignan. Des courses hippiques y sont organisées, notamment en 1884. Il est supprimé en 1893[93].
Aimargues est dotée de deux stades de football, le stade René-Dupont, anciennement dénommé Bella-Vista et inauguré en [94], et un plus récent nommé stade Baptistin-Guigue ; d'un plateau multi-sports, ainsi que de salles de judo et de musculation au-dessus de la salle Lucien-Dumas ; de deux centres équestres ; enfin, des arènes Léopold-Dupont.
Les arènes d'Aimargues font partie de la tradition de la course camarguaise. Des toro-piscine s'y déroulent également.
Le premier rassemblement de bouvino a lieu en mars à Aimargues[95]. Aimargues accueille plusieurs manades sur son territoire, à savoir les manades Arlatenco, du Cougourlier, Félix, Michel Lagarde, Margé, L'Occitane et Saint-Pierre.
Plusieurs aires de jeux, ainsi que le boulodrome Charles-Constant (terrain dédié au jeu de la pétanque) se trouvent sur la commune.
Il existe plusieurs associations dans le domaine sportif[96].
La principale est le Stade olympique aimarguois (SOA). Le club, fondé en 1920, prend la relève du Sporting Club aimarguois et de l'Étoile sportive aimarguoise, les deux n'ayant pas résisté à la Grande Guerre[97].
En 2019, sous la présidence de Mickaël Breit, le club compte 290 adhérents répartis entre les classes U6 et Seniors[98].
Le club organise aussi un tournoi en hommage aux enfants Brandon et Dylan Doméon depuis 2004[99]. Ce tournoi, réservé aux équipes U10/U11 et U12/U13, regroupe chaque année des clubs professionnels comme l'Olympique de Marseille, le Montpellier Hérault Sport Club, le Nîmes Olympique, l'OGC Nice ou encore le Toulouse Football Club[100].
Le nouveau président Francis Lamazère organise des célébrations pour le centième anniversaire du SOA en 2020[101].
Le club taurin La Balestilla, fondé en sous le nom de club taurin aimarguois est, à ce titre, l'un des plus vieux cercles taurins de France après ceux de Vauvert, Avignon, Nîmes, Marseille et Arles[102]. Subissant la concurrence de nouveaux clubs tels que La Carella, l'Union taurine Aubanel-Baroncelli et le club des indépendants, il est mis en sommeil dans les années 1970. Il est cependant réactivé dès l'hiver 1982 par un groupe de bénévoles[102].
Il est alors considéré comme avant-gardiste, car apolitique et acceptant en son sein les femmes. Subissant la concurrence de nouveaux clubs tels que La Carella, l'Union taurine Aubanel-Baroncelli et le club des indépendants, il est mis en sommeil dans les années 1970. Il est cependant réactivé dès l'hiver 1982 par un groupe de bénévoles autour de Robert Roux, dit Galline[102]. Lui succèdent ensuite Michel Puech, Jean-Paul Dumas, Jacques Servière, Régis Conesa (jusqu'en 2016) et Frédéric Curtil (depuis 2017)[102].
Il appartient à l'Union des clubs taurins Paul Ricard[103].
Le Tour de France est passé plusieurs fois à Aimargues, voici les différents passages :
Aimargues fut le lieu du départ de la deuxième étape Aimargues-Alès de l'Étoile de Bessèges en 1988 (13-02-1988)[109],[110]
Dans les années 1980, un périodique local, Le Petit journal, a existé à Aimargues[111],[112].
Après l'élection municipale de 2008, « Aimargues le journal » succède au journal « J'Aimargues au quotidien » fondé par le précédent maire. En 2015, « AimarGazette » voit le jour à son tour.
Aimargues fait partie du territoire couvert par le quotidien Midi Libre, par la télévision locale TV SUD[113] et par les programmes de France 3 Midi-Pyrénées.
En 1614, les Pénitents Gris s'installent à Aimargues. Le culte catholique est rétabli en 1635. La paroisse tombe alors sous la coupe des abbés de Saint-Ruf. En 1654[114], les Récollets Paul-Antoine Saliers et Marc-Antoine Reboul y installent un couvent. Son emplacement est situé actuelle rue du Couvent. Le 3 ventôse an II (), les biens de l'église des Récollets sont liquidés[115].
Les Aimarguois disposent aujourd'hui de lieux de culte catholique et protestant.
La paroisse catholique fait partie du doyenné de Vauvert au sein du diocèse de Nîmes[116].
La paroisse protestante dépend de l’Église protestante unie de France[117].
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 2 218 ménages fiscaux[Note 9], regroupant 5 597 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 20 850 €[I 8] (20 020 € dans le département[I 9]). 46 % des ménages fiscaux sont imposés[Note 10] (43,9 % dans le département).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 10] | 10,2 % | 11,4 % | 10 % |
Département[I 11] | 10,6 % | 12 % | 12 % |
France entière[I 12] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 3 506 personnes, parmi lesquelles on compte 77,5 % d'actifs (67,5 % ayant un emploi et 10 % de chômeurs) et 22,5 % d'inactifs[Note 11],[I 10]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Montpellier, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 13]. Elle compte 2 778 emplois en 2018, contre 2 404 en 2013 et 2 163 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 2 388, soit un indicateur de concentration d'emploi de 116,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 62,1 %[I 14].
Sur ces 2 388 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 564 travaillent dans la commune, soit 24 % des habitants[I 15]. Pour se rendre au travail, 90,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,8 % les transports en commun, 4,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 16].
553 établissements[Note 12] sont implantés à Aimargues au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 13],[I 17].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 553 | 100 % | (100 %) |
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 100 | 18,1 % | (7,9 %) |
Construction | 101 | 18,3 % | (15,5 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 130 | 23,5 % | (30 %) |
Information et communication | 11 | 2 % | (2,2 %) |
Activités financières et d'assurance | 11 | 2 % | (3 %) |
Activités immobilières | 22 | 4 % | (4,1 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 62 | 11,2 % | (14,9 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 65 | 11,8 % | (13,5 %) |
Autres activités de services | 51 | 9,2 % | (8,8 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 23,5 % du nombre total d'établissements de la commune (130 sur les 553 entreprises implantées à Aimargues), contre 30 % au niveau départemental[I 18].
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[118] :
La commune est dans la « Plaine Viticole », une petite région agricole occupant le sud-est du département du Gard[119]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 14] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 182 | 51 | 40 | 43 |
SAU[Note 15] (ha) | 1 699 | 1 107 | 1 048 | 1 848 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 182 lors du recensement agricole de 1988[Note 16] à 51 en 2000 puis à 40 en 2010[121] et enfin à 43 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 76 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations[122],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 1 699 ha en 1988 à 1 848 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 9 à 43 ha[121].
Du XVIIIe siècle, il subsiste au Plan de Cray un bel hôtel particulier ainsi qu'une glacière, construite en 1786-1788, à la sortie du village, vers la cave coopérative. Ce petit bâtiment circulaire à toit en coupole est resté en service jusqu’en 1906, et a fait l’objet d'une restauration en 1990-1991[49].
Inscrit MH (1995)[123]
Le Château de Teillan est situé à trois kilomètres au sud du village, il date de la seconde moitié du XVIe et du XVIIe siècle. C'est un ancien castrum romain qui portait autrefois le nom de Villa Tellianis puis de Mas de l'Irle. Il fut vendu à l'abbaye de Psalmody au XIIe siècle. Ce qui illustre le château est le corps de logis, le pigeonnier et le parc - composé au XIXe siècle autour des stèles antiques - avec tout son mobilier, ainsi que les nombreuses façades et toitures des communs et de la serre. On peut notamment y voir : un pigeonnier, une noria, un mikvé, un logis, un grand parc, des communs, une serre, une grande porte de style ancien. Dans le parc se trouve toujours une collection d'antiquités romaines réunies par le propriétaire des lieux[49].
Le mas de Praviel (initialement « Petit-Teillan »[124]) est une élégante construction de la fin du XIXe siècle à proximité du château de Teillan. Il possède un belvédère à son 3e étage. C'est là qu'a vécu Fanfonne Guillierme de son arrivée de Paris, encore enfant, à sa mort.
Il existe aussi une multitude de mas, vingt-six au total, qui sont situés sur le territoire de la commune, comme le Grand Malherbes ou les mas de Rieutord, Buade, Bord, Saint-Blancard. Ils constituent une richesse économique et culturelle remarquable.
Érigé au XVIe siècle, il est d'abord la demeure de Hyacinthe Fontanès, trésorier de Louis XV.
En , le château est pillé par la garde nationale d'Aimargues, alors que le propriétaire est le comte Bourgeois-Moynier. Le 3 germinal an III de la République, il vend les ruines du château et les terres attenantes pour une somme de 80 000 livres.
Il est par la suite longtemps la propriété de la famille Ménard-Dorian, de Lunel, qui comprend comme membres célèbres l'homme politique Paul Ménard-Dorian et sa fille Pauline Ménard-Dorian, femme de lettres, petite-fille par alliance de Victor Hugo, modèle de Marcel Proust, qui tint salon au mas, et où elle meurt en 1941. C'est Marguerite, sœur de Jean, qui hérite du domaine. Elle y reçoit notamment Jean Cocteau, Paul Éluard, Max Jacob, Léon Daudet, Erik Satie, Léon Blum, Folco de Baroncelli-Javon et Fanfonne Guillierme[125].
Sur la place de l'église, un ensemble monumental est formé par l'ancienne église Sainte-Croix (XIIIe siècle) et sa tour d'horloge transformée en halle au moment de la construction de l'actuelle église puis en salle polyvalente « Georges Brassens », à laquelle succède l'hôtel de ville. La façade de ce dernier est richement ornée. La mairie est elle-même accolée à l'ancien hôtel des postes, qui devient ensuite la salle Élisabeth-Kruger, et le siège de l'association Litoraria. L'église Sainte-Croix, première église paroissiale a été datée des croisades. Laissée en ruines lors des guerres de religion, elle fut restaurée en 1611. Elle prit le double vocable de Sainte-Croix et Saint-Saturnin, lors de la sécularisation de l'abbaye de Psalmodie. En 2003 des fouilles effectuées ont mis au jour un secteur du cimetière, où se trouvaient des sarcophages du VIe siècle. Les dernières tombes remontaient au XVIe siècle[49].
Classé MH (1978)[127]
Des stèles funéraires antiques et un monument sépulcral de l'Antiquité sont situés au cimetière d'Aimargues. Par ailleurs, il existe huit stèles funéraires antiques situées depuis 1635 au lieu-dit Le Grand Teillan.
L'église Saint-Saturnin et Sainte-Artimidora, l'une des rares églises en France possédant encore l'inscription « République Française, Liberté, Égalité, Fraternité » sur sa façade, a été édifiée sous le Second Empire de 1864 à 1869 par l'architecte Henri Antoine Révoil. Son clocher particulièrement élancé culmine à 40 mètres. L'église renferme les reliques de sainte Artimidora dans leur châsse, ainsi qu'un tableau sur panneaux de bois représentant Jésus portant sa croix, peint en 1548 par Simon de Châlons et restauré en 1990 (classé MH). Signalons encore une Vierge à l'Enfant en marbre par le sculpteur Léopold Morice (1870). Le vaste vaisseau comporte une belle élévation sous les voûtes de la nef à croisées d'ogives et bas côtés, un transept et un chœur tous deux éclairés par des roses et vitraux qui forment un ensemble remarquable datant de 1869 exécutés par les ateliers du célèbre maitre verrier parisien Édouard Didron. Au fil du temps, les murs intérieurs ont été blanchis : ils dissimulent l'important décor néo-gothique très coloré d'origine. Voir aussi les fonts baptismaux, la chaire à prêcher, les boiseries et les stalles du chœur, les grilles 18e de la tribune axiale....
Le temple d'Aimargues a été construit en 1824. Aujourd'hui les célébrations sont occasionnelles, mais le temple abrite toujours les archives de l'Église réformée à Aimargues. Il est le deuxième plus petit de la région, après celui d'Aigues-Mortes.
Aimargues peut également compter sur la présence de plusieurs salles municipales, Lucien-Dumas, Georges-Brassens, Élisabeth-Kruger, Giovanni-Matini, réparties dans le centre du village. Leurs fonctions sont diverses et variées, même si la plupart sont affectées aux associations.
Les rues et bâtiments d'Aimargues ont plusieurs fois servi de décor au tournage de scènes de films et de téléfilms[136] :
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Blason | Coupé d'azur et d'argent à la croix latine haussée d'or posée en bande brochant sur la partition[138]. |
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Aimargues possède la même devise que Paris, Fluctuat nec mergitur, que l'on peut traduire en français par « Elle est battue par les flots, mais ne sombre pas », au féminin en référence aux armoiries de la ville : d'azur, à la rivière d'argent, ombrée d'azur, sur laquelle est une croix flottant à dextre de sable[139].
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