Par arrêté préfectoral du , les communes de Villers-sur-Trie et Trie-Château forment, le , la commune nouvelle de Trie-Château dont elle est le siège.[1].
Géographie
Localisation
Trie-Château est un bourg du Vexin français au confluent de la Troesne et de l'Aunette. Trie-Château est située à 1 km de Gisors, à 6 km de Chaumont-en-Vexin, à 15 km d'Auneuil et à 30 km de Beauvais.
Voies de communication et transports
La commune est desservie par la gare de Trie-Château de la ligne Paris-Saint-Lazare - Gisors-Embranchement desservie par les trains du Transilien J.
Toponymie
Le nom est attesté sous les formes Tretum au XIesiècle; Tria au XIIesiècle en 1129[2]; Treia en 1195[3]; Tria villa en 1337[4].
En dépit des mauvaises latinisations, certains spécialistes supposent une évolution phonétique à partir du gallo-roman *TRAIECTU «gué, passage d'eau», terme issu du latin trajectum et qui a régulièrement abouti à trait en français. Il partage vraisemblablement la même étymologie que le Trait (Seine-Maritime), (Tractu en 1462[5]) désignant un lieu de passage de la Seine, Utrecht (Pays-Bas, Rheno Trajectum, Utraiectum) désignant un lieu de passage en aval du Rhin et Maastricht (Pays-Bas, Mosae Trajectum, Masetrieth en 1051) désignant un lieu de passage de la Meuse (Maas). Trie aurait d'abord désigné un lieu de passage sur la Troesne qui était traversée par l'antique voie Beauvais - Saint-Clair-sur-Epte.
Albert Dauzat et Charles Rostaing ont rapproché Trie de Trilbardou (Seine-et-Marne, Tria vers 1172), Trilport (Sene-et-Marne, Tria portus 1221) et Treix (Haute-Marne, Trie 1188), qu'ils font remonter au francique thresk «jachère»[6], sans doute veulent-ils dire le vieux bas francique *thresk.
D'abord partie de Trie-la-Ville, l'ajout de la terminaison -Château est tardive.
Durant la Révolution, la commune, alors nommée Trie-Château (également orthographiée Trye), porte le nom de Trye-sur-Troesne[7].
Histoire
La commune se situe à l'endroit où l'antique voie romaine (partant de Beauvais/Caesaromagus) franchissait la Troesne pour se diriger vers Saint-Clair-sur-Epte.
Lors de la septième croisade, en 1250, le roi Saint-Louis est fait prisonnier par les Ayyoubides de Baybars lors de la bataille de Fariskur. Afin de payer la rançon du roi, le seigneur de Rolleboise, Jacques de Trie[8], achète, au nom du roi, 120 arpents de bois dans la forêt d'Arthies[9].
En 1285, Renaud de Trie se trouve à Chauvency-le-Château près de Montmédy: il est l'un des invités du comte de Chiny et se distingue dans les joutes et dans le tournoi, dont il est l'un des héros. Jacques Bretel le met à l'honneur et le cite plusieurs fois dans son beau reportage poétique: Le Tournoi de Chauvency.
Jacques de Trie était l'un des seigneurs les plus riches de son temps. Il possédait dans le Vexin les domaines de Sérifontaine, de la forêt de Thelle, de Vaumain, de Valvaux, de Vaudancourt, de la Trouée, de Lattainville, de la Villetertre, de Trie, de Magny, de Buhy, de Montreuil, de Coppières, d'Omerville, de Villarceaux, de Limay, de Rolleboise, de Monceaux[10]. Il épouse, le , Catherine fille de Philippe de Florigny et de Marguerite le Drouais, et meurt le . De son mariage il eut 7 filles[11].
En 1835, la commune de Trie-la-Ville est créée à partir de celle de Trie-Château[7].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].
En 2015, la commune comptait 1 592 habitants[Note 1], en augmentation de 5,22% par rapport à 2009 (Oise: +1,72%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
866
786
902
1 088
1 110
773
793
851
900
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
748
852
777
702
777
816
873
840
896
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
881
942
874
840
804
808
783
758
730
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2015
815
957
1 052
1 357
1 412
1 460
1 515
1 503
1 592
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[7] puis Insee à partir de 2006[14].)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (27%) est en effet supérieur au taux national (21,6%) et au taux départemental (17,5%).
À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,4%) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6%).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante:
48,6% d’hommes (0 à 14 ans = 17,1%, 15 à 29 ans = 17,2%, 30 à 44 ans = 17,9%, 45 à 59 ans = 23,5%, plus de 60 ans = 24,3%);
51,4% de femmes (0 à 14 ans = 15%, 15 à 29 ans = 14%, 30 à 44 ans = 19%, 45 à 59 ans = 22,4%, plus de 60 ans = 29,6%).
Pyramide des âges à Trie-Château en 2007 en pourcentage[15]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,4
90ansou+
4,2
6,9
75à89ans
11,6
16,0
60à74ans
13,8
23,5
45à59ans
22,4
17,9
30à44ans
19,0
17,2
15à29ans
14,0
17,1
0à14ans
15,0
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2007 en pourcentage[16]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,2
90ansou+
0,8
4,5
75à89ans
7,1
11,0
60à74ans
11,5
21,1
45à59ans
20,7
22,0
30à44ans
21,6
20,0
15à29ans
18,5
21,3
0à14ans
19,9
Économie
L'un des centres commerciaux desservant l'agglomération de Gisors est situé à Trie-Château.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château (côté rue).
Château (côté jardin).
Église Sainte-Madeleine.
Porte fortifiée.
Ancien hôtel de ville.
Trie-Château compte six monuments historiques sur son territoire.
Articles détaillés: Dolmen des Trois Pierres, Église Sainte-Madeleine et Château de Trie.
Dolmen des Trois Pierres, à La Garenne (classé monument historique par liste de 1862[17]).
Église Sainte-Madeleine (classée monument historique par liste de 1862[18]): Organisée tout en longueur, elle se compose d'un narthex roman tardif des années 1160; d'une nef unique romane des alentours de 1100; et d'un chœur gothique de deux travées d'une centaine d'années plus récent. Le narthex, avec sa façade à la décoration exubérante, et son ancien portail latéral nord également richement décoré, constitue l'une des œuvres romanes les plus extravagantes dans le Vexin. Il est souvent comparé au croisillon nord de l'église Saint-Étienne de Beauvais. Or, seulement le rez-de-chaussée est authentique, exceptés certains éléments abîmés refaits pratiquement à l'identique au cours de la restauration des années 1860/67. Les parties hautes sont une création néo-romane imaginée par l'architecte Aymar Verdier. À l'intérieur, le narthex a été remanié, ou bien n'a jamais été achevé, car il n'est pas voûté, et des doutes sont permis que cela ait jamais été le cas. Il se trouve ainsi intégré dans la nef, mais séduit néanmoins par la décoration intérieure des fenêtres qui est presque analogue aux élévations extérieures. La nef proprement dite est de faible intérêt, mais elle partage avec le narthex une charpente gothique flamboyante munie d'une sablière sculptée et d'engoulants sous la forme de têtes d'homme grotesques, de facture rustique et d'un style naïf. Un arc triomphal fruste de dimensions restreintes ouvre sur le chœur gothique bâti vers 1200 à l'emplacement de l'ancien sanctuaire roman. Ce chœur constitue la seule partie de l'église qui soit voûtée d'ogives. Son architecture est de bon niveau, comme le souligne la décoration des fenêtres, mais fait aussi certains compromis imposés par les contraintes économiques, dont l'appareil en moellons et les colonnettes non monolithiques. Le chevet plat est éclairé par un triplet[19], qui rappelle qu'un triplet de trois baies romanes en provenance de Trie-Château est exposé au Victoria and Albert Museum[20].
Château de Trie (inscrit monument historique par arrêté du [21]): propriété traditionnelle des ducs de Longueville, il passa en 1694 à François Louis de Bourbon-Conti. Son petit-fils le mit en 1767 à la disposition de Jean-Jacques Rousseau. Il fut acheté par Joseph-Arthur de Gobineau en 1857 et transformé plus tard en mairie.
Hôtel de ville de Trie-Château (classé monument historique par liste de 1862[22]).
Porte de la ville du XVesiècle (classée monument historique par décret du [23]).
Une tour d'enceinte transformée en maison d'habitation (inscrite monument historique par arrêté du [24]).
Jean-René Baron, Jacques Beauroy, Philippe Bonnet-Laborderie, Monique Brennemann, Pierre Cayrol et Henri Fromage, Trie-Château et ses environs, Beauvais, coll.«Bulletin du G.E.M.O.B. n° 9», , 48p. (ISSN0224-0475)
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2017, date de référence statistique: 1erjanvier2015.
Références
Arrêté du 29 septembre 2017 portant création de la commune nouvelle de Trie-Château (lire en ligne)
Ordéric Vital dans son Historia Ecclésiastica en signalant le séjour aux « Andelys d’Engelrannus de Tria ».
Cartulaire de l’abbaye de Saint-Paul.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN2-85023-076-6), p.684a sous Treix
«Église Sainte-Madeleine», notice noPA00114927, base Mérimée, ministère français de la Culture; l'église n'est pas dédicacée à saint Étienne contrairement à ce qui est prétendu; cf. Bernhard Duhamel, Guide des églises du Vexin français: Trie-Château, Paris, Éditions du Valhermeil, , 344p. (ISBN2-905684-23-2), p.307-310 et Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Chaumont-Oise, Beauvais, Achille Desjardins, , 130p. (lire en ligne), p.310.
Dominique Vermand, Églises de l'Oise. Canton de Chaumont-en-Vexin. Vexin et pays de Thelle, Comité départemental du tourisme de l'Oise et Communauté de communes du Vexin-Thelle, , 56p. (lire en ligne), p.51-52.
«Triple window», sur Victoria and Albert Museum (consulté le ).
«Château de Trie», notice noPA00114925, base Mérimée, ministère français de la Culture.
«Hôtel de ville», notice noPA00114928, base Mérimée, ministère français de la Culture.
«Porte de la ville», notice noPA00114929, base Mérimée, ministère français de la Culture.
«Tour d'enceinte», notice noPA00114930, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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