Suze-la-Rousse est une commune française située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Suze-la-Rousse | |
![]() Le château de Suze-la-Rousse. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Drôme |
Arrondissement | Nyons |
Intercommunalité | Communauté de communes Drôme Sud Provence |
Maire Mandat |
Hervé Medina 2020-en cours |
Code postal | 26790 |
Code commune | 26345 |
Démographie | |
Gentilé | Suziens, Suziennes |
Population municipale |
2 155 hab. (2019 ![]() |
Densité | 70 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 17′ 19″ nord, 4° 50′ 35″ est |
Altitude | Min. 65 m Max. 141 m |
Superficie | 30,6 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton du Tricastin |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.mairie-suze-la-rousse.fr/ |
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Suze-la-Rousse est située à 10 km au sud-est de Saint-Paul-Trois-Châteaux et à 23 km au nord d'Orange.
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Saint-Restitut Solérieux |
Solérieux La Baume-de-Transit |
La Baume-de-Transit Bouchet |
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Saint-Restitut Bollène (Vaucluse) |
N | Bouchet Tulette | ||
O Suze-la-Rousse E | ||||
S | ||||
Bollène (Vaucluse) Rochegude |
Rochegude | Tulette Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse) |
La commune est arrosée par l'Hérin et le Lez. Elle dispose aussi de plusieurs canaux d'irrigation.
Le climat de Suze-la-Rousse est continental à influence méditerranéenne[réf. nécessaire] :
Le record de froid est −19 °C en 1956, le record de chaleur 42 °C en 2003[réf. nécessaire].
Enneigement : en moyenne huit jours de neige par an ; il n'est pas rare qu'elle tienne au sol. En général, il ne tombe en pas plus de 5 à 10 cm de neige.
Le secteur a cependant déjà connu des épisodes neigeux très importants (janvier et avec 40 cm, avec 55 cm de neige, avec 35 cm, avec 25 cm, où la commune reçut 80 cm de neige).
Le record de précocité de chute de neige depuis 1970 est le où il tomba 3 cm. Le record de neige tardive depuis 1970 est le avec 5 cm[réf. nécessaire].
Suze-la-Rousse est accessible par la route départementale RD 94, entre Bollène et Tulette, ou la RD 59 depuis Saint-Restitut.
Suze-la-Rousse est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Suze-la-Rousse, une unité urbaine monocommunale[4] de 2 104 habitants en 2017, constituant une ville isolée[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (84,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (64 %), zones agricoles hétérogènes (17 %), forêts (12,7 %), zones urbanisées (2,6 %), terres arables (2,5 %), zones humides intérieures (1,1 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Site Géoportail (carte IGN)[10] :
Anciens quartiers :
Le toponyme dériverait de Segusa issu du pré-latin *seg- « hauteur, montagne » avec le suffixe gaulois -usa[12].
Le radical se retrouverait dans les lieux de Sigonce, Sisteron, Sigüenza. Certains de ces noms seraient d'origine gauloise (sego- « force »), d'autres dériveraient de langues plus anciennes.
Ces deux hypothèses sont discutées par les spécialistes. La racine *seg-, *sig- est particulièrement présente dans les Alpes du Sud, ce qui laisse supposer que ces toponymes ne sont pas tous d'origine gauloise[réf. nécessaire].
Plusieurs hypothèses :
Un tombeau romain et du mobilier ont été découverts au lieu-dit Barry[14].
La seigneurie[13] :
Le château de Suze fut construit au XIIe siècle par les princes d'Orange à l'emplacement d'un relais de chasse offert par Charlemagne à son cousin Guillaume de Gellone au VIIIe siècle.
La forteresse dominait le pays.
À la Renaissance, les La Baume en font une demeure de plaisance avec une cour d'honneur à l'italienne, un jeu de Paume, puis, au XVIIe siècle, un escalier d'honneur « à double révolution »[réf. nécessaire].
En 1390, la châtelaine Marguerite des Baux, fille de Bertrand des Baux, dite « la Rousse », épouse Hugues de Saluces. Leur fille, Antoinette, se marie en 1411 avec Henri le Roux, baron de Sassenage (+ 1424), puis, en 1426, avec Louis de La Baume. De cette union naît la famille de La Baume de Suze (ou La Baume-Suze)[réf. nécessaire].
Le membre le plus célèbre de cette famille est François de la Baume (1526-1587). Il devient seigneur de Suze en 1551.
Lors des guerres de Religion, il est dans le camp catholique. Il combat le baron des Adrets, le marquis de Montbrun et le président du parlement d'Orange.
En 1563, le roi Charles IX le fait capitaine et membre de son conseil.
En , le roi et Catherine de Médicis séjournent à Suze et deviennent parrain et marraine de sa fille, Charlotte Catherine.
En 1567, le pape Pie V le nomme général de ses troupes pour le Comtat Venaissin.
En 1572, le roi érige la seigneurie de Suze en comté.
En 1578, Henri III lui confère le titre de « gouverneur de Provence » et celui d'« amiral des mers du Levant »[réf. nécessaire].
La solidité des murailles du château mit Suze à l'abri des attaques des protestants. Blacons prit le bourg de Suze le mais il ne put rien contre la forteresse[réf. nécessaire].
François de la Baume fut mortellement blessé en défendant Montélimar assiégée par le duc de Lesdiguières. Son corps fut caché dans la Cathédrale Saint-Vincent de Viviers. La légende préfère raconter qu'il put rentrer sur ses terres avec ses troupes pour y mourir ; il aurait dit à sa jument, elle aussi blessée : « Allons, la Grise, allons mourir à Suze ». L'épisode a fait l'objet d'un tableau (Retour de François de La Baume en 1587 à Suze, avec la Grise) exposé au musée Calvet d'Avignon et prochainement au château de Suze-la-Rousse[réf. nécessaire].
Lorsqu'en 1628, le cardinal de Richelieu fit décréter la démolition de tous les châteaux forts ne servant pas à la défense du territoire, celui de Suze échappa à la destruction, en hommage aux services rendus[réf. nécessaire].
Démographie[13] :
Avant 1790, Suze-la-Rousse était une communauté de l'élection de Montélimar, de la subdélégation de Saint-Paul-Trois-Châteaux et de la sénéchaussée de Montélimar.
Elle formait une paroisse du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux dont l'église, dédiée à saint Roch, était celle d'un prieuré de l'ordre de Saint-Benoît (filiation de Cluny) mentionné dès le XIe siècle, et qui fut sécularisé en 1665[13].
Avant la Révolution française, la réaction seigneuriale se renforce avec les édits de triage qui attribuent au seigneur de Suze-la-Rousse le tiers des terres possédées collectivement par la communauté villageoise[15].
Pendant la Révolution, le château dut sa conservation à l'état de minorité de son jeune seigneur qui mourut en 1797[réf. nécessaire].
En 1790, Suze-la-Rousse devient le chef-lieu d'un canton du district de Montélimar, comprenant les municipalités de la Baume-de-Transit, chamaret, Chantemerle, Clansayes, Colonzelle, Montségur, Rochegude, Saint-Restitut, Suze-la-Rousse et Tulette.
En 1793, ce canton, réduit à Bouchet, Rochegude, Suze-la-Rousse et Tulette, est incorporé au département du Vaucluse.
En 1800, ce même canton fait retour au département de la Drôme mais la réorganisation de l'an VIII (1799-1800) le supprime. Suze-la-Rousse devient alors une simple commune du canton de Pierrelatte (qui devient, en 1839, celui de Saint-Paul-Trois-Châteaux[13].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. : depuis la fin du Second Empire | ||||
1871 | ? | |||
1874 | ? | |||
1878 | ? | |||
1884 | ? | |||
1888 | ? | |||
1892 | ? | |||
1896 | ? | |||
1900 | ? | |||
1904 | ? | |||
1908 | ? | |||
1912 | ? | |||
1919 | ? | |||
1925 | ? | |||
1929 | ? | |||
1935 | ? | |||
1945 | ? | |||
1947 | ? | |||
1953 | ? | |||
1959 | 1995 | Henri Michel | Parti Socialiste | |
1965 | Henri Michel | maire sortant | ||
1971 | Henri Michel | maire sortant | ||
1977 | Henri Michel | maire sortant | ||
1983 | Henri Michel | maire sortant | ||
1989 | Henri Michel | maire sortant | ||
1995 | 2020 | Michel Rieu | Divers droite | |
2001 | Michel Rieu | maire sortant | ||
2008 | Michel Rieu | maire sortant | ||
2014 | Michel Rieu | maire sortant | ||
2020 | En cours (au 15 décembre 2020) |
Hervé Medina[16][source insuffisante] | (sans étiquette) |
La ville est jumelée avec la commune de Gouvy en Belgique depuis 2003[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[19].
En 2019, la commune comptait 2 155 habitants[Note 2], en augmentation de 6,52 % par rapport à 2013 (Drôme : +4,46 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 238 | 1 133 | 1 386 | 1 579 | 1 668 | 1 845 | 1 908 | 1 857 | 1 880 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 997 | 2 062 | 2 139 | 1 904 | 1 725 | 1 559 | 1 535 | 1 509 | 1 315 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 246 | 1 210 | 1 201 | 1 002 | 969 | 978 | 938 | 957 | 1 082 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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1 059 | 1 212 | 1 197 | 1 396 | 1 422 | 1 564 | 1 787 | 1 923 | 2 089 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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2 155 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Suze-la-Rousse dépend de l'académie de Grenoble.
Les élèves commencent leur scolarité à l'école maternelle du village, composée de trois classes pour 81 enfants[22].
Ils poursuivent à l'école élémentaire de la commune, de sept classes pour 149 écoliers[23].
Les collégiens restent sur la commune, dans le collège Do Mistrau, composé de douze classes pour 309 enfants[24].
Le lycée le plus proche est celui de Pierrelatte[25].
Plusieurs professionnels de santé sont installés à Suze-la-Rousse. En plus des deux cabinets de médecine générale, sont présents un cabinet de trois infirmiers, un cabinet de kinésithérapeutes, ainsi qu'une pharmacie[26].
La paroisse catholique de Suze-la-Rousse dépend du diocèse de Valence, doyenné de Pierrelatte[27].
En 1992 : vignes (vins AOC Côtes du Rhône), truffes, aviculture[14].
Les vignerons de la commune sont représentés au sein de la commanderie des Costes du Rhône, confrérie bachique, qui tient ses assises au château de Suze-la-Rousse, siège de l'Université du vin. Huit domaines sont actuellement en activité[28].
De nombreuses sociétés sont implantées sur la commune de Suze-la-Rousse, notamment dans les domaines du BTP et des services aux particuliers[30]
En dehors du tourisme estival, ce secteur s'est développé grâce à la présence de l'université du vin sur la commune, ouvert à l'année.
Les touristes ont plusieurs types d'hébergements à leur disposition, essentiellement des gîtes et chambres d'hôtes, mais aussi deux hôtels et un camping sur les bords du Lez[31].
Le château de Suze-la-Rousse possède à la fois des traits de la forteresse féodale et de la demeure seigneuriale de la Renaissance.
Il date des XIIe et XIVe siècles) (MH) : tour et cour intérieure du XVIe siècle, décoration intérieure refaite au XIXe siècle[14].
Il appartenait à la baronne de Witte, dernière descendante des Isnard-Suze[réf. nécessaire].
D'après une notice manuscrite du baron de Witte, la cour d'honneur a été construite par un évêque d'Orange, oncle de François de La Beaume en 1551, date inscrite sur la clef de voûte de la galerie nord.
Cependant le rez-de-chaussée du côté du midi paraît être du XIIe siècle ou du commencement du XIIIe. Lorsqu'on construisit la cour, on y éleva une façade Renaissance en harmonie avec les trois autres.
À l'est de la cour, une vasque hexagonale entoure l'orifice de la citerne encore muni de sa margelle.
Pendant la Révolution, toutes les armoiries des comtes de Suze et des familles alliées furent martelées ; les balustres couronnant la cour et l'horloge placée sur la façade du grand escalier disparurent aussi[réf. nécessaire].
Dans le salon d'honneur, au 1er étage de l'aile sud du château, se trouve une cheminée monumentale du XVIe siècle portant sur sa gaine les armoiries des La Baume-Suze avec leur devise : « dulce decorum pro patria mori ». Ces armoiries sont reproduites sur la plaque du foyer avec la maxime « à la fin tout s'use ».
Deux peintures décorent la cheminée : celle de gauche représente un chevalier en position de combat et celle de droite nous le montre mortellement blessé[réf. nécessaire].
Une note du marquis Ribérie des Isnards-Suze nous apprend que lors de la récente restauration du château, vers 1885, on découvrit sur l'un des côtés intérieurs de la cheminée, l'inscription suivante : « Fourgeon 1551 », date de sa construction et le nom de l'architecte ou sculpteur[réf. nécessaire].
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Les armoiries de Suze-la-Rousse se blasonnent ainsi :
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