Soultz-sous-Forêts (originellement Sulz, nom allemand/alsacien actuel: Sulz unterm Wald) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Le , la commune fusionne avec le village de Hohwiller.
La commune fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord et de la réserve de biosphère transfrontalière des Vosges du Nord-Pfälzerwald. Elle est connue pour avoir été le berceau pendant tout le XIXe siècle de l'élevage d'une race de pigeon domestique, appréciée pour sa chair, le huppé de Soultz[1], aujourd'hui répandu dans d'autres régions.
Géographie
La localité se trouve au cœur de la région naturelle de l'Outre-Forêt[2].
Soultz-sous-Forêts est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].
Elle appartient à l'unité urbaine de Soultz-sous-Forêts, une unité urbaine monocommunale[6] de 3 177 habitants en 2017, constituant une ville isolée[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Soultz-sous-Forêts, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 1 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[9],[10].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,1% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (52,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (47,1%), forêts (37,1%), zones urbanisées (13,2%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6%), prairies (0,5%), cultures permanentes (0,4%), zones agricoles hétérogènes (0,1%)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Voies de communication et mobilités
Article connexe: Communauté de communes de l'Outre-Forêt: Transports.
La communauté de communes est devenue Autorité organisatrice de la mobilité (AOM).
Histoire
Des fouilles archéologiques ont permis de localiser un habitat gallo-romain à l'est de la ville[13]. Au XIIIesiècle, la localité fait partie de la seigneurie des Fleckenstein et en est le centre administratif. Le château fort du Fleckenstein se situait à l'entrée Sud du village en 1274, il a aujourd'hui disparu.
En 1346 Soultz est élevée au rang de «ville» et est fortifiée d'une enceinte.
Soultz devient Soultz-sous-Forêts en 1750. Cette précision est nécessaire pour la poste.
À partir de 1790 Soultz-sous-Forêts devient chef-lieu de canton.
Le XIXesiècle est celui de «l'âge d'or» de la commune. Le bourg devient une vraie petite ville sur le plan urbanistique. L'activité commerciale et artisanale se développe et Soultz-sous-Forêts obtient l'autorisation de tenir un marché. L'administration cantonale joue pleinement son rôle. Le chemin de fer, soutenu par Frédéric Muntz, le maire de l'époque, entre pour la première fois en gare de Soultz le à 11 heures 30[14].
Le XXesiècle est plus difficile et plus contrasté. C'est le siècle du développement puis du déclin de l'exploitation pétrolière. La première partie de siècle est encore marquée par quelques avancées significatives comme l'adduction d'eau en 1924[14].
L'après-guerre est pleine de contrastes. L'implantation de deux usines importantes dans les années 1960 assure une prospérité qui ne se dément pas. Les années 1970 voient également s'ériger un nouveau concurrent au centre de l'Outre Forêt: la commune de Betschdorf. Après plusieurs fusions, elle devient la deuxième localité de l'arrondissement, après Wissembourg. En 1982, Hohwiller associe son destin à celui de Soultz-sous-Forêts[14].
La Seconde Guerre mondiale à Soultz-sous-Forêts
La ville de Soultz-sous-Forêts a vécu cette guerre comme toute l’Alsace, et ce d’autant plus, qu’elle était à proximité de deux lieux stratégiques. À l’ouest de la commune, les puits de pétrole et la raffinerie de Pechelbronn étaient un moteur économique pour la région et permettaient une richesse énergétique. Au nord se situe la ligne Maginot qui témoigne encore aujourd’hui de l’arsenal militaire mis en place dans la région. La gare de transbordement de Soultz-sous-Forêts joua un rôle primordial dans la construction et le ravitaillement du fort de Schœnenbourg via une ligne de chemin de fer militaire dite voie de 60[15].
Georg Keller, né en 1557 à Wildberg, Wurtemberg, 1582-1622, fils d'Andreas Cellarius. Il dut déménager à cause des troubles de la guerre (Wegen den Kriegswirren musste er wegziehen). Il décéda le à Soultz-sous-Forêts, âgé de 74 ans.
Friedrich Keller, fils du précédent, instituteur à Soultz et pasteur à Drachenbronn, 1623-avant 1635, il fut pasteur à Wernersbeg, village au sud d'Annweiler am Trifels, Palatinat, d'où il fut expulsé en 1635, puis fut pasteur à Ober- et Niederbetschdorf 1635+1651, également pasteur à Hatten, 1648+1651.
Johann Burckard Gauckler, de Mötzingen, Wurtemberg, 1622-1635.
Hieronimus Bancowitz, pasteur de Hohwiller, administra toute la région de 1635-1664. Ses paroisses allèrent de Roedern jusqu'à Lembach.
Johann Daniel Hattenbach, 1664-1680.
Wolfgang Johann Mayer, de Schwobach, 1680-1681.
Johann Balthasar Becker, 1681-1707.
Georg Bartholdi, Hesse-Darmstadt, 1707-1713.
Johann Michael Bender, 1713-1744.
Gottfried Heinrich Rapp, 1744-1752.
Johann Reinhard Koenig, 1752 † 1782.
Johann Philipp Wegelin, 1782 † 1799.
Friedrich Weber, 1799-1808.
Heinrich Casimir Hermann Weitzmann, 1808 † 1835.
Friedrich August Schaller, 1835-1839.
Ludwig Philipp Heydenreich, 1840-1851.
Christian Friedrich Hauth, 1852.
Héraldique
Article connexe: Armorial des communes du Bas-Rhin.
Les armes de Soultz-sous-Forêts se blasonnent ainsi: «De sinople aux trois fasces d'argent.»[17].
Enseignant spécialisé et directeur adjoint de collège
Les données manquantes sont à compléter.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25].
En 2019, la commune comptait 3 190 habitants[Note 3], en augmentation de 5,11% par rapport à 2013 (Bas-Rhin: +2,76%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 167
1 259
1 443
1 685
1 968
2 016
1 877
1 947
1 882
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1871
1875
1880
1885
1890
1895
1 650
1 740
1 667
1 563
1 571
1 620
1 566
1 564
1 582
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1900
1905
1910
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 504
1 547
1 515
1 439
1 527
1 589
1 713
1 439
1 571
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
1 698
1 877
1 924
2 289
2 185
2 494
2 645
2 970
3 173
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
-
-
-
-
-
-
-
-
3 190
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
L'économie repose sur un tissu industriel avec deux principaux employeurs, Gunther Tools/Walter et CEFA, et sur un réseau d'une centaine de PME et artisans. L'entreprise la plus ancienne est le fabricant de pains azymes Paul Heumann (société fondée en 1907)[28].
Géothermie
Article connexe: Communauté de communes de l'Outre-Forêt: Énergie et climat.
Un groupement européen d'intérêt économique (GEIE), dans le cadre d'un projet européen[29] piloté par le bureau de recherches géologiques et minières français, mène depuis 1987 une expérimentation d'exploitation de l'énergie géothermique pour une production d'électricité à Soultz-sous-Forêts. Pour cela trois forages de 5 000 m de profondeur ont été creusés[30]. Projet prévu pour fin 2008[29]. Les premiers kilowattheures ont été produits à l'été 2008 et différentes nouvelles techniques pour une meilleure exploitation de la chaleur (utilisation des failles existantes dans le socle granitique, de l'eau souterraine, etc.) ont pu être validées. Cette expérience a aussi souligné le risque sismique de forage et d'injection d'eau à très grande profondeur[29]. Ainsi les opérations menées ont généré 50 000 séismes, dont une grosse dizaine d'une magnitude supérieure à 2 sur l'échelle de Richter donc perceptible par l'homme. Une centrale de géothermie profonde est inaugurée le [31].
Église protestante construite à la fin du XVesiècle et ses orgues. Le clocher est sans doute l'ancien beffroi de la ville[39],[40],[41],[42],[43].
Église simultanée Saint-Jean-Baptiste de Hohwiller (XVesiècle)[44],[45]. Hohwiller est l'une des quelque 50 localités d'Alsace dotées d'une église simultanée[46].
Synagogue de Soultz-sous-Forêts: reconstruite en 1827, elle remplace un édifice plus ancien, puis démolie en 1897 et remplacée par la synagogue actuelle. Endommagée au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle a été reconstruite en 1962[47],[48].
Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Vue intérieure de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Orgue Roethinger-Kern (1912-1970).
Église protestante.
Eglise simultanée Saint-Jean-Baptiste de Hohwiller.
Chœur gothique avec fresques (XVe).
Synagogue de Soultz-sous-Forêts.
Personnalités liées à la commune
Jakob II. von Fleckenstein zu Sultz, † 1514
Andreas Cellarius (théologien).
Jean-Georges Rauch, organiste de la cathédrale de Strasbourg lors de la restitution au culte catholique le . Décédé le .
Christian Frédéric Petri, notaire, personnalité luthérienne, né à Soultz-sous-Forêt en 1826.
Émile Georges Charles Petri, conseiller général à Soultz, cousin du précédent.
Eugène Müntz, écrivain et critique d'art né à Soutz-sous-Forêts en 1845 et décédé à Paris le .
Frédéric-Alphonse Musculus, pharmacien et chimiste, né à Soultz-sous-Forêts le et décédé le .
Jean-Laurent Vonau, juriste et historien, docteur d'État en droit et professeur émérite à l'Université de Strasbourg, conseiller général (apparenté UMP) du canton de Soultz-sous-Forêts entre 1988 et 2015, auteur de nombreux ouvrages sur l'Outre-Forêt et l'histoire de l'Alsace pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Né en 1949.
Arnaud Aron, né en 1807 à Soultz-sous-Forêts, Grand-rabbin de Strasbourg.
Bibliographie
(fr) Henri Bacher, Soultz-sous-Forêts et ses environs, Alsatia, Guebwiller, 1924, 101 p.
(de) Keller Friedrich: (2582) Die evangelischen Geistlichen der Pfalz seit der Reformation. Georg Biundo - 1968
Jean-Laurent Vonau, Soultz-sous-Forêts: de la seigneurie au bourg-centre, Strasbourg, Éd. Coprur, , 318p. (ISBN2842080181)
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Références
Alain Raveneau, Inventaire des animaux domestiques en France, éd. Eclectis, 1994, 360 pages, p. 287, article: Huppé de Soultz
«Outre-Forêt», in Alsace, Gallimard, Paris, 2007, p.213.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Notice noIA00118987, base Mérimée, ministère français de la Culture Des fouilles archéologiques ont permis de localiser un habitat gallo-romain à l'est de la ville
Notice noIA00118996, base Mérimée, ministère français de la Culture château des sires de Fleckenstein
Notice noIA00118993, base Mérimée, ministère français de la Culture Château érigé en 1750 par François Frédéric de Geiger, bailli de la seigneurie de Soultz
Notice noIA00118988, base Mérimée, ministère français de la Culture Église Paroissiale Saint-Pierre, Saint-Paul
Notice noIM67005276, base Palissy, ministère français de la Culture orgue (grand orgue) église paroissiale Saint-Pierre, Saint-Paul
Notice noIA00119010, base Mérimée, ministère français de la Culture Église Saint-Jean-Baptiste, Temple
Notice noPA00085007, base Mérimée, ministère français de la Culture Église protestante
Notice noIM67005293, base Palissy, ministère français de la Culture orgue (grand orgue) du temple
Notice noIM67005308, base Palissy, ministère français de la Culture orgue (petit orgue) église paroissiale Saint-Jean-Baptiste; temple
Notice noPA00084752, base Mérimée, ministère français de la Culture Église simultanée Saint-Jean-Baptiste de Hohwiller
Notice noIM67005307, base Palissy, ministère français de la Culture orgue (grand orgue) église paroissiale Saint-Jean-Baptiste; temple
Bernard Vogler, «Liste de localités ayant de nos jours une église simultanée», in Antoine Pfeiffer (dir.), Protestants d'Alsace et de Moselle: lieux de mémoire et de vie, SAEP, Ingersheim; Oberlin, Strasbourg, 2006, p. 298 (ISBN2-7372-0812-2).
Notice noPA00132522, base Mérimée, ministère français de la Culture Synagogue de 1897
Notice noIA00118990, base Mérimée, ministère français de la Culture Synagogue
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