Saint-Jean-du-Doigt [sɛ̃ ʒɑ̃ dy dwa] est une commune littorale de la Manche située dans le département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
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Saint-Jean-du-Doigt | |
![]() L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste et la fontaine. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Morlaix |
Intercommunalité | Morlaix Communauté |
Maire Mandat |
Maryse Tocquer 2020-2026 |
Code postal | 29630 |
Code commune | 29251 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Jeannais |
Population municipale |
655 hab. (2019 ![]() |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 42′ nord, 3° 46′ ouest |
Altitude | 15 m Min. 0 m Max. 128 m |
Superficie | 19,81 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Plougasnou (banlieue) |
Aire d'attraction | Morlaix (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Plouigneau |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Le nom breton est Sant-Yann-ar-Biz. Il vient d'une relique supposée être l'index de saint Jean-Baptiste.
Saint-Jean-du-Doigt se situe au nord de la partie aujourd'hui finistérienne du pays trégorrois (plus précisément du Trégor finistérien), au bord de la Manche, à 17 km au nord de Morlaix. Le bourg se trouve à environ 15 mètres d'altitude, les altitudes au sein du finage communal allant du niveau de la mer à 128 mètres d'altitude pour une altitude moyenne de 64 mètres.
Des catastrophes naturelles surviennent parfois à Saint-Jean-du-Doigt : des inondations et coulées de boues, le , le , entre le 17 et le et entre le 25 et le ; le littoral a subi l'action de fortes tempêtes, en particulier dans la nuit du 15 au et le qui ont provoqué des arrêtés de reconnaissance « catastrophe naturelle »[1].
La Manche | La Manche | La Manche |
Plougasnou | ![]() |
Guimaëc |
Plouezoc'h | Garlan | Lanmeur |
Saint-Jean-du-Doigt est localisée à l'extrémité occidentale du domaine nord-armoricain, dans le Massif armoricain qui est le résultat de deux chaînes de montagne successives : les chaînes cadomienne et varisque (ou hercynienne). Cette dernière orogenèse a été le siège d'un intense métamorphisme et d'un important plutonisme.
Au Dévonien, dans le secteur, s'est ouvert le petit bassin volcano-sédimentaire de Morlaix et s'est mis en place, vers 350 Ma, le gabbro de Saint-Jean-du-Doigt[2]. Cette intrusion magmatique se présente sous la forme d'un grand complexe gabbro-dioritique dont les affleurements peuvent être observés tout le long de la côte entre Poul Rodou (en Guimaëc) et Primel (en Plougasnou)[3],[4],[5]. Près de Poul Rodou, on peut admirer de remarquables petits diapirs de diorite qui se sont injectés dans le gabbro quand celui-ci était à l'état pâteux, tandis que la côte de Primel expose un bel affleurement de pegmatitoïdes (ou pegmatites gabbroïques) à cristaux géants de plagioclase et d'amphibole[4]. De beaux faciès de mélange magmatique (gouttes, rubannements formant des enclaves), ainsi que de spectaculaires brèches à fragments anguleux, sont visibles sur la côte entre Saint-Jean-du-Doigt et Plougasnou[6]. Ce complexe gabbro-dioritique dévonien présente de nombreuses similitudes avec l'intrusion néoprotérozoïque affleurant au nord de l'île anglo-normande de Guernesey, où l'on peut également observer des diapirs et des pegmatitoïdes à plagioclase et amphibole[5].
À noter également la présence à Primel, près de Saint-Jean-du-Doigt, de l'un des éléments du chapelet de granites rouges nord-armoricains, datés de 300 Ma, décrits pour la première fois par le géologue Charles Barrois en 1909[7]. Cet alignement plutonique du Carbonifère tardif, qui s'étend de Flamanville à Ouessant[8],[9], est contrôlé par de grands accidents directionnels WSW-ENE.
Le littoral est constitué pour l'essentiel de falaises abruptes, atteignant jusqu'à près de 80 mètres de dénivelé. Exposé au nord, ce littoral orienté ouest-est, est dans le détail festonné avec plusieurs petites pointes, dont celle de Beg Gracia. En dépit de la route touristique littorale D79A, dont la construction fit polémique et qui se termine en cul-de-sac à la limite communale avec Guimaëc, cette commune ayant décidé de ne pas construire le tronçon allant jusqu'à la pointe de Beg an Fri, ce littoral est resté, en raison de son relief, indemne de toute urbanisation et peut être découvert en parcourant le GR 34.
À l'extrême ouest, Saint-Jean-du-Doigt partage avec Plougasnou la "plage de Plougasnou-Saint-Jean-du-Doigt", le petit fleuve côtier Donan, qui se jette dans la Manche au milieu de cette plage, servant de limite communale.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[10]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[11].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[14] complétée par des études régionales[15] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lanmeur », sur la commune de Lanmeur, mise en service en 1982[16] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[17],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,5 °C et la hauteur de précipitations de 984,9 mm pour la période 1981-2010[18]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et à 35 km[19], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[20], à 11,2 °C pour 1981-2010[21], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[22].
Saint-Jean-du-Doigt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[23],[24],[25]. Elle appartient à l'unité urbaine de Plougasnou, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[26] et 3 417 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[27],[28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morlaix, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[29],[30].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[31]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[32],[33].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (42,8 %), zones agricoles hétérogènes (36 %), forêts (15,1 %), zones urbanisées (2,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,5 %), prairies (0,5 %), zones humides côtières (0,3 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)[34].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[35].
La localité s'est appelée successivement « Sainct Jehan de Tnoumeryadec » (en 1533), « Saint Jean Traoun-Meriadec » (en 1636), « Saint Jean du Traon » (en 1639), « Sainct Jan du Doigt » (en 1656).
Tirant son nom de la relique supposée de la phalange antérieure de l'index de la main droite[36] de saint Jean-Baptiste.
La paroisse, appelée autrefois Traon-Meriadec (ou Meriadek), en l'honneur de saint Mériadec, supposé être un descendant du roi légendaire Conan Meriadec ; la chapelle dédiée à saint Mériadec se trouvait dans un vallon situé à l'est de l'église de Plougasnou[37]. Ce fut d'abord une simple succursale, même pas une trève, quoiqu'elle possédât dès le XVIe siècle des fonts baptismaux et un vicaire qui y exerçait les fonctions curiales, dépendant initialement de la paroisse de Plougasnou, paroisse primitive formée à l'époque de la christianisation de l'Armorique, avant d'être une paroisse dépendant de l'évêché de Tréguier[38].
Selon la légende racontée par Albert Le Grand dans la Vie des Saints de la Bretagne Armorique, c'est un jeune homme de Plougasnou qui en 1437 aurait ramené de Normandie, de la région de Saint-Lô où elle serait parvenue à l'époque des Croisades, cette phalange qui fut par la suite « authentifiée » par le duc de Bretagne lui-même et plusieurs évêques[36].
« Albert Le Grand a composé son « Histoire de la translation miraculeuse du doigt de saint Jean-Baptiste de Normandie en Bretagne » comme tous ses autres récits : les données fournies par les documents ou les textes anciens ont été copieusement augmentées à l'aide de prétendues traditions locales, et comme ces traditions étaient bien singulières et difficilement acceptables, l'auteur a voulu donner à toute son histoire une apparence de vérité en semant au milieu de son récit quelques dates et quelques noms de personnages historiques[39]. »
La tradition rapporte que les Anglais, envoyés par Henri VII d'Angleterre au secours de la duchesse Anne, ayant pillé le bourg, en 1489, et enlevé le doigt du saint, pour le transporter dans leur île, ce doigt revint miraculeusement dans l'endroit où il avait été primitivement déposé[réf. nécessaire].
Le duc de Bretagne Jean V aurait fait déposer la relique dans un étui d'or et, la petite chapelle de Traon-Meriadec étant devenue trop petite pour recevoir tous les fidèles attirés par les miracles attribués à la relique qui y venaient en pèlerinage, il fit construire celle que l'on voit aujourd'hui dont la première pierre fut posée le , mais qui ne fut achevée qu'en 1513, sa construction ayant été interrompue à plusieurs reprises[40] (elle est dédiée à saint Jean-Baptiste par Antoine du Grignaux, évêque de Tréguier, le ). L'église possédait alors un riche mobilier (12 autels construits en haut de l'église sans compter ceux dédiés à saint Divy et saint Fiacre en bas de la nef, des retables, des croix et de nombreux chandeliers de cuivre, des fonts baptismaux surmontés d'un dôme de menuiserie, des orgues (remplacées en 1585, puis en 1652, dues à Robert Dallam, et maintes fois restaurées par la suite), etc.[41]
La famille de Trogoff[42] habitait le manoir de Kerprigent[43], pillé par le brigand Guy Éder de La Fontenelle en 1595.
Le pèlerinage devint rapidement si célèbre qu'en 1505 la duchesse Anne de Bretagne, alors épouse du roi de France Louis XII, et qui avait les yeux malades, vint de Morlaix implorer la relique, faisant à pied les 5 ou 6 derniers kilomètres. Elle assista aux vêpres, puis le lendemain matin aux mâtines, puis à la messe, en l'église de Saint-Jean-du-Doigt. L'évêque de Nantes lui appliqua la relique sur les yeux et elle fut guérie ; en reconnaissance de ce miracle, Anne de Bretagne fit don à l'église de plusieurs pièces d'orfèvrerie dont un calice et une croix processionnelle en vermeil, et donna aussi de l'argent pour achever la construction de l'église paroissiale[36].
En fait la visite d'Anne de Bretagne à Saint-Jean-du-Doigt n'est pas prouvée historiquement : le chroniqueur Alain Bouchart, qui raconte dans son livre Grandes Chroniques de Bretaigne la seule visite faite par la reine Anne en Basse-Bretagne, ne mentionne pas la visite à Saint-Jean-du-Doigt. Il est toutefois prouvé qu'elle vint au Folgoët et séjourna à Morlaix qui ne sont pas très distants. Mais le récit fait par Albert le Grand 130 ans plus tard reste toutefois incertain compte tenu du manque de fiabilité de son récit évoqué précédemment.
Vers 1543, la paroisse de Plougasnou compte 16 frairies dont Mériadec, Kervron, Donnant, Quenquizou, Tréhenvel[36].
D'après un arrêt du Parlement de Bretagne du , le tiers des offrandes de la chapellenie de Saint-Jean était, suivant l'usage, perçu par le recteur de Plougasnou (dont la cure était pour cette raison l'une des plus lucratives de Bretagne et était très convoitée), les recettes provenant de l'opulente chapelle profitant donc à la paroisse de Plougasnou ; les deux autres tiers étaient consacrés à l'entretien de l'église sous la direction d'un prêtre et d'un gentilhomme élus par les habitants. Les revenus liés au pèlerinage étaient tels que les deux voies menant à la chapelle provenant de Morlaix et de Lameur étaient pavées « aux frais de la fabrique de Saint-Jean pour l'utilité des paroissiens et commodité des pèlerins » dit l'ancien chartrier de Saint-Jean pour l'année 1573, ce qui était très rare en Basse-Bretagne à l'époque[44].
Vers le milieu du XVIe siècle, Saint-Jean-du-Doigt était l'un des sanctuaires les plus visités de Bretagne : la relique du doigt de Saint-Jean-Baptiste « attirait au grand pardon de juin des multitudes de fidèles animés d'une ardente dévotion (...). Aussi les offrandes (...) pleuvaient-elles dans les troncs bardés de fer placés aux deux bouts des balustres du maître-autel. (...) Une fois le tiers du recteur perçu, il restait encore, à la disposition de la fabrique, une somme rondelette dont elle usait judicieusement pour (...) le plus grand bien de la paroisse. On ne marchandait au Précurseur ni merveilles d'orfèvreries, ni retables sculptés, ni orgues, ni vitraux peints, ni oratoire, ni fontaine ; on faisait de son église la plus belle "maison de prière" qui fût à vingt lieues à la ronde. (...) Mais les gens ne croyaient pas mal agir en puisant dans les coffres pour bâtir le clocher de la paroisse, entretenir les grands chemins, payer les maîtres d'écoles, soulager les pauvres, aider au budget des autres chapelles (...) Il était inévitable qu'un sanctuaire auquel la faveur populaire assurait d'aussi beaux revenus éveillât d'âpres convoitises ». Deux personnes, Jean Eudes, abbé commendataire de Saint-Maurice de Carnoët et doyen du Folgoët, et Pierre Chouart, chanoine de Tréguier, prétendirent chacune entre 1552 et 1555 obtenir l'érection d'une chapellenie en leur faveur, ce qui irrita fort les paroissiens de Saint-Jean-du-Doigt. Le sénéchal de Carhaix, Regnault de Botloy, se déplaça en personne, montant une véritable expédition guerrière, pour s'emparer du contenu des coffres, ce qui provoqua des troubles le jour du pardon de 1555 entraînant la mort de l'un des serviteurs du sénéchal et l'arrestation de « plusieurs mariniers et aultres ». Les paroissiens parvinrent à mettre fin aux prétentions des personnages précités grâce à l'intervention en leur faveur de Charles de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, dont la femme, Philipette de Montespédon, possédait de nombreux fiefs à Guizcasnou [Plougasnou] et à Bodister[45].
Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les paroissiens élisaient deux marguilliers et ceux-ci, au bout d'un an, à l'époque de Pâques, présentaient leurs comptes à deux prêtres, deux gentilshommes et deux roturiers, désignés au prône de la messe paroissiale. Les comptes étaient ensuite soumis, suivant la règle ordinaire, au général de la paroisse, puis à l'évêque[46].
Les guerres de Religion provoquèrent un déclin temporaire du pèlerinage : les recettes annuelles perçues par la fabrique, qui étaient de 1 016 livres en 1585, tombèrent à 585 livres en 1592 et à 206 livres en 1595 et même à 196 livres en 1598 ; il fallut mettre en sûreté les reliques et les vases sacrés, une partie étant expédiée au château du Taureau et une autre partie cachée en divers endroits. Cette précaution ne fut pas inutile car Saint-Jean-du-Doigt fut visité par des gens de guerre, en particulier par les soudards du royaliste Goesbriand en 1591, puis par le capitaine-ligueur Anne de Sanzay de la Magnane, probablement en 1594[47]. À partir de 1599, grâce au retour de la paix, le duc de Mercœur, chef des Ligueurs en Bretagne ayant conclu la paix avec Henri IV, les recettes remontent (741 livres en 1600) et dépassent presque chaque année les 1 000 livres aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, par exemple 1 119 livres pour le dernier exercice se terminant au printemps 1792 avant la tourmente révolutionnaire[48].
Parmi les autres faits notables survenus à l'époque et évoqués dans les comptes de la chapellenie de Saint-Jean, la création en 1586 ou 1587 de deux foires et un marché à Saint-Jean ; des épidémies de peste sont évoquées en 1567 et 1599 ; l'insécurité liée aux actes de piraterie des Barbaresques[49] commis même aux abords de la Bretagne explique des aumônes faites en 1567 pour le rachat d'un jeune homme et en 1587 à quatre femmes de la paroisse « pour les aider à payer la rançon et rachat de leurs maris estant pris et détenus en captivité par les Turcs infidèles ». En 1599 et les années suivantes, des taxes de 20 sols par loup abattu sont payées au veneur du seigneur de Coetnisan, ce qui illustre la prolifération des loups à la suite des guerres de religion dans la région[50].
On trouve trace aussi dans les comptes de la chapellenie de Saint-Jean des frais de « nourriture » des enfants trouvés : des enfants étaient en effet souvent abandonnés à Saint-Jean par leurs mères, non pas que la moralité fut plus relâchée qu'ailleurs, mais parce que les mères abandonnant leur enfant préféraient le faire dans une paroisse non dénuée de ressources[51].
Ce n'est qu'à partir de 1780 que des velléités séparatistes se font jour, mais la paroisse ne devint indépendante de Plougasnou que lors de la création des communes en 1793, se dénommant d'abord "Saint-Jean" avant de prendre en 1801 la dénomination de "Saint-Jean-du-Doigt".
Pendant la Révolution française, les richesses architecturales et le trésor (caché par les marguilliers) de Saint-Jean-du-Doigt furent épargnés par les destructions, seuls les écussons du marquis de Locmaria et de l'évêque de Tréguier Antoine du Grignaux furent martelés, l'église ne subissant par ailleurs aucun dommage.
Jacques Cambry décrit ainsi Saint-Jean-du-Doigt à la fin du XVIIIe siècle : « On cultive dans ce petit pays beaucoup d'orge et de froment, du lin, peu de chanvre, peu d'avoines ; on y trouve quelques moutons ». Il précise aussi : « Là, 1 800 habitants vivoient à l'aide des offrandes au doigt de saint Jean ; de la dépense d'une multitude incroyable de pèlerins qui s'y rendoient de la Bretagne, de la Normandie, des provinces les plus éloignées : malgré les chemins impraticables qui l'environnent, plus de vingt mille personnes de tout âge marchoient pieds nuds dans ce pèlerinage »[52].
Le pardon de Saint-Jean-du-Doigt est resté renommé tout au long du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle : « Le pardon de Saint-Jean est renommé dans toute la Basse-Bretagne. plus de dix mille pèlerins y viennent tous les ans demander à l'eau de la fontaine la guérison de leurs ophtalmies ; la cure se complète par l'application du doigt de saint Jean sur la partie malade. Toute la journée un prêtre reste à l'autel et accomplit cette fonction[53] ». Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le nombre des pèlerins qui y viennent chaque année est estimé à 15 000 à 20 000 personnes[54].
Le pardon perdure de nos jours : la population célèbre la relique du doigt lors du grand pardon de Saint-Jean-Baptiste. Le dernier dimanche de juin (par exemple le ), une fois la messe terminée, la procession arborant les costumes traditionnels se rend à la fontaine du Doigt où brûle une haute pyramide de lande séchée, le tantad. Après ce feu de joie, et uniquement ce jour-là, les fidèles peuvent admirer le trésor et surtout la relique miraculeuse[55].
À Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt, la coupe du goémon vif [vivant] se pratiquait traditionnellement entre le 5 et le [56].
En 1899, Saint-Jean-du-Doigt fait partie des dix-huit seules communes du département du Finistère à déjà posséder une société d'assurance mutuelle, forte de 63 adhérents, contre la mortalité des animaux de ferme, qui assure les chevaux et les bêtes à cornes[57].
Répondant en 1904 à une enquête de l'inspection académique, Sévère, instituteur à Saint-Jean-du-Doigt, écrit que « plusieurs personnes de la commune (surtout les vieillards) ne comprennent pas un mot de français »[58].
Louis Tiercelin décrit ainsi le pardon de Saint-Jean-du-Doigt en 1894 :
« Je n'ai jamais vu plus beau groupe d'infirmes, réunion mirifique de loqueteux et de mendiants. Le cimetière est à eux. Ils y cherchent une bonne place et s'y installent, et nul ne les délogera de la journée. C'est une collection radieuse de guenilles et de loques, un étalage prodigieux d'écuelles, de béquilles et de bâtons. Tout cela remue et grouille et se croise et vous heurte. Place aux mendiants de Bretagne : à la fête de la Saint-Jean, ils sont chez eux, ils sont rois[59]. »
Charles Géniaux a longuement décrit le pardon de Saint-Jean-du-Doigt dans un texte publié en 1904 accompagné de nombreuses illustrations et photographies. Il évoque les nombreux mendiants, les pèlerins, la procession montant jusqu'au feu de joie, les reliques portées par les diacres, la fête profane, l'ivresse des hommes, etc.[60].
Selon la revue La Paix sociale, en 1910, environ 7 000 pèlerins assistaient au pardon de Saint-Jean-du-Doigt[61].
Le monument aux morts de Saint-Jean-du-Doigt porte les noms de 64 personnes mortes pour la France dont 55 pendant la Première Guerre mondiale et 9 pendant la Seconde Guerre mondiale[62].
Un rapport publié en 1923 décrit les insuffisances du système d'adduction et de distribution de l'eau potable et l'absence d'un système d'égout à Saint-Jean-du-Doigt :« Saint-Jean-du-Doigt est alimenté depuis une époque très reculée par une source située sur le territoire de la commune de Plougasnou, sur le versant ouest de la vallée, à une altitude de 40 à 50 mètres environ. L'eau vient sourdre au niveau d'une cuvette de captation de 1 mètre de profondeur en partie maçonnerie et protégée par une niche en granit. (...) Une conduite en plomb de 4 cm de diamètre part du bassin de captation et (...) après un trajet total d'environ 400 mètres aboutit enfin à la vasque de la fontaine monumentale située dans le cimetière. C'est dans cette vasque souillée par toutes les poussières atmosphériques que les habitants ne possédant pas de puits particuliers (il en existe 4 dans la localité) venaient puiser l'eau potable. Des améliorations toutes récentes (, ) ont été heureusement apportées à ce système primitif. Deux autres sources situées au voisinage de la première ont été captées par des tuyaux en grès de 6 cm de diamètre aboutissant à la cuvette ci-dessus décrite. La niche en pierre a été complètement fermée par une porte cadenassée. On a refait en partie l'ancienne conduite en plomb. (...) Un branchement en plomb de 3 cm de diamètre a été greffé sur la conduite principale avant son entrée dans le cimetière : ce branchement alimente deux bornes-fontaines avec robinet situées en pleine agglomération, l'une contre le mur du cimetière, l'autre contre le mur de l'école communale. (...) Ajoutons qu'un deuxième branchement aliment[e] l'hôtel le plus important de la localité. (...) Bien que nous n'ayons pu mesurer exactement le débit de la conduite principale, il est notoirement insuffisant pour le chiffre de la population actuelle. (...) Il n'existe pas d'égouts, mais des caniveaux curés régulièrement ; quelques-uns ont une circulation d'eau »[63].
Un artiste-peintre originaire de Saint-Jean-du-Doigt, Édouard Bizi Ferré (1891-1972), peint entre les deux guerres mondiales des tableaux de la région de Locquirec et expose à Paris, faisant l'objet d'articles élogieux[64]. Le journal Ouest-Éclair par exemple en parle en ces termes, à l'occasion d'une exposition que le peintre a organisée à Paris : « Voici Locquirec, dans une très belle toile qui montre toute la presqu'île, où les maisons s'évrillent comme un vol de mouette, les anses et leurs sables, et au loin les côtes de Saint-Michel, si grandioses dans leur nudité. Voici encore l'église de Locquirec, son port à marée basse, Saint-Jean-du-Doigt, Guimaëc et sa chapelle du Christ, etc. »[65]
En , un orage détruisit la flèche du clocher et fit choir en les fêlant les cloches de l'église de Saint-Jean-du-Doigt[66].
Francis Gourvil a longuement décrit Saint-Jean-du-Doigt et son pardon en 1931 dans deux articles du journal Ouest-Éclair :
« (...) Dans le matin calme, un murmure de ruisseaux dissimulés sous d'envahissantes verdures m'escorte tout au long de la descente raboteuse qui conduit à Saint-Jean. Quelques pèlerins échelonnés et un char à bancs aux freins grinçants suivent aussi la route encaissée. Celle-ci élargit soudain son horizon et débouche au creux d'un vallon entouré de collines et dont la perspective est limitée par la nappe pleine de la mer. Un fouillis de toits d'ardoises, de façades et de pignons recouverts d'un badigeon immaculé, et que surmonte une tour grise élancée, couronnée par une galerie ajourée de quadrilobes, occupe le centre du tableau, l'un des plus frais, des plus admirablement composés qu'il soit donné de contempler en notre pays. »
« (...) Cependant que hâtivement se montent les boutiques foraines et que les crêpières en plein vent délaient leur pâte ou allument leur feu sous la grande « pillig » noire, je franchis l'arc de triomphe gothique à double baie qui donne accès au cimetière. La célèbre fontaine à vasques superposées jette une note quelque peu italienne dans le campo santo (...). Sur la droite, face au porche, s'érige le charmant oratoire funéraire, dont le grand toit supporté par des pilastres en gaines abritait autrefois l'office des morts que les fidèles pouvaient suivre agenouillés sur les tombes de leurs parents défunts. Deux mendiants taciturnes ont déjà pris place sous le porche de l'église (...). Les appels de la messe n'ont pas encore tinté, et la nef est à peu près vide de fidèles. (...) Des touristes matinaux se font présenter l'admirable trésor d'orfèvrerie, le calice d'argent ciselé et doré, la patène de vermeil garnie d'émaux (...) [dues à] un Cellini morlaisien du nom de François Lapous. »
« (...) Comme j'achève le tour des bas-côtés et m'apprête à gagner la sortie, la porte grince et donne le passage à une foule de dévots. Ce sont les pèlerins amenés par le « petit train ». Parmi eux est un groupe de robustes Cornouaillaises de Plouyé qui, me confiera l'une d'elles tout à l'heure, viennent à Saint-Jean pour la première fois et n'ont encore jamais vu la mer... Le pèlerinage se doublera pour ces « terriennes » d'une promenade mémorable ; et la grand'messe ouïe, en attendant vêpres, c'est vers la grève qu'elles se dirigeront. Je les y retrouverai, la jupe troussée, laissant voir la cotte [jupon] rouge ou bleue, occupées à inspecter les pierres et les rochers pour y découvrir (...) quelque coquillage comestible[67]. »
« La procession qui suit l'office sort par le porche Ouest (...) Si elle a quelque peu perdu de bannières de toutes les paroisses du canton, si elle a quelque peu perdu de son caractère, avec l'invasion des plâtres sulspiciens et la banalisation progressive des costumes, surtout chez les fillettes, elle ne laisse pas, malgré tout, d'être encore imposante. (...) Aux transparentes bannières enfantines suivent d'autres plus grandes, plus étoffées, maintenues par des jeunes filles en cornette ajourée, auxquelles leur châle à franges donne l'allure de vestales romaines. Ce sont ensuite les croix processionnelles et les lourdes bannières (...) ; les reliques des thaumaturges bretons saints Maudez et Mériadec, portées par de jeunes prêtres en surplis blanc ; l'agneau bénit, paré comme pour un sacrifice, tenu en laisse par des jeunes filles à l'aide de rubans multicolores, et conduit par un bambin frisé, vêtu d'une peau blanche de mouton ; la précieuse relique du Précurseur, sur son coussin de velours, portée par des prêtres âgés, vêtus de riches ornements. Une foule pressée, où dominent les vieilles gens du pays, mais où l'on identifie cependant maintes coiffes du Léon et de la Cornouaille, suit l'officiant en clamant un cantique et s'apprête à gravir les flancs de la colline au sommet de laquelle se dresse le gigantesque, le monstrueux tas d'ajoncs promis aux flammes du feu sacré. (...) Un prêtre asperge d'eau bénite la grossière pyramide à l'édification de laquelle chaque foyer de la commune a contribué en fournissant aux « quêteurs » du « tantad », (« feu de joie* »), un ou plusieurs fagots de lande. Il craque ensuite une allumette, et les chants liturgiques reprennent, pendant que, dans un grésillement sec, la flamme monte (...). »
« L'unique rue [du bourg] est à présent livrée à une invraisemblable cohue. Les boutiques et un manège à l'orgue poussif ayant accaparé la chaussée, on risque l'écrasement vingt fois répété (...). Dans ce va-et-vient (...) les costumes de ville qui, il y a vingt ans, eussent été l'exception, tendent à mettre une note banale (...). [D]es odieuses rengaines parisiennes, débitées sous un parapluie rouge à franges avec un lamentable accompagnement (...), c'est vers ces rengaines que semble aller la préférence de la jeunesse. La note bretonnante n'est cependant pas complètement éteinte (...). Un groupe prête l'oreille à une gwerz psalmodiée sur l'air bien connu de Petra'zonevez en Ker Is. Je reconnais le chanteur Émile Gallic, de Plougonven (...) qui interprète sa dernière création : Gwerz en memor d'an dud beuzet war ar lestr Saint-Philibert, d'ar 14 a viz Even 1931 ("Complainte à la mémoire des personnes noyées à bord du Saint-Philibert, le 14 juin 1931")[66]. »
François Tanguy-Prigent devient maire de Saint-Jean-du-Doigt en 1935 ; socialiste, il mit en œuvre dans la commune d'importantes réformes : construction d'une route afin de favoriser l'essor de la commune comme station balnéaire, de 17 chemins ruraux, électrification, cantines scolaires, projet d'un réseau d'adduction d'eau potable, développement de l'école laïque face à l'école privée jusque-là dominante, soutien à la Confédération nationale paysanne (une coopérative dont le siège était à Morlaix et qui regroupait plus de 1 500 agriculteurs, principalement du nord du Finistère), , etc.[68]. Conseiller général, député, il fut suspendu en 1940 et révoqué en de son poste de maire par le gouvernement de Vichy, mais redevint maire (et fut un temps ministre de l'agriculture) entre 1945 et 1970.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1945
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1945 | 1970[71] | François Tanguy-Prigent | SFIO→PSU | Déjà maire entre 1935 et 1940. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1970 | juin 1980 | René Prigent | SFIO→PSU→PS | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
août 1980 | mars 1983 | Jeanne Clech | PS | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1983 | mars 2001 | François Jégaden | PS | Agriculteur | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2001 | mars 2014 | Hervé Quéméner | PS | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2014 | En cours | Maryse Tocquer | PS | Retraitée de l'enseignement | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 550 | 1 251 | 1 375 | 1 309 | 1 402 | 1 487 | 1 454 | 1 417 | 1 500 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 525 | 1 487 | 1 458 | 1 408 | 1 398 | 1 323 | 1 374 | 1 278 | 1 172 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 167 | 1 131 | 1 116 | 1 031 | 1 031 | 971 | 905 | 885 | 907 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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865 | 818 | 688 | 656 | 661 | 628 | 628 | 636 | 617 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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636 | 655 | - | - | - | - | - | - | - |
selon la population municipale des années : | 1968[75] | 1975[75] | 1982[75] | 1990[75] | 1999[75] | 2006[76] | 2009[77] | 2013[78] |
Rang de la commune dans le département | 175 | 206 | 212 | 226 | 225 | 238 | 241 | 244 |
Nombre de communes du département | 286 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 |
En 2016, Saint-Jean-du-Doigt était la 238e commune du département en population avec ses 643 habitants (territoire en vigueur au ), derrière Tréglonou (237e avec 650 habitants) et devant La Feuillée (239e avec 641 habitants).
Selon le chanoine Abgrall, « Saint-Jean[-du-Doigt] nous offre l'ensemble le plus complet et le plus parfait de ce qu'était autrefois une église paroissiale avec toutes ses annexes : église monumentale entourée du cimetière, porte de style ou arc de triomphe pour pénétrer dans cette enceinte, fontaine sacrée, calvaire, ossuaire, oratoire ouvert ou abri pour célébrer la messe les jours de pèlerinage, riche trésor toujours conservé : aucune autre paroisse n'a la même bonne chance de posséder pareilles richesses »[79].
Le trésor de l'église, sauvé lors de l'incendie, comprend l'étui du doigt de Saint-Jean-Baptiste, la croix processionnelle en vermeil, deux calices, dont l'un, dû à Guillaume Floch, un orfèvre de Morlaix, est enrichi de huit médaillons en émail et date du XVIIe siècle, les reliques du chef de saint Meriadec et du bras de saint Maudet, toutes deux enchâssées d'argent et un crucifix d'ivoire.
Les vitraux modernes de Louis René Petit[80] ont été inaugurés le et représentent la Transfiguration du Christ, l'Arbre de Jessé et l'Apocalypse.
La vallée du Donnant Rau compte une douzaine de moulins sur la commune. Seuls trois d'entre eux ne sont pas en ruine, mais aucun n'a conservé sa roue. Le chemin de randonnée permet encore d'admirer les ruines et les biefs de ce complexe réseau hydraulique qui a cessé son activité dans les années 1940 à 1960.
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