Tréglonou (prononcé [tʁeɡlɔnu]) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France, que borde la rive méridionale de l'Aber-Benoît.
Tréglonou | |
![]() La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Brest |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays des Abers |
Maire Mandat |
Guy Taloc 2020-2026 |
Code postal | 29870 |
Code commune | 29290 |
Démographie | |
Gentilé | Tréglonousiens |
Population municipale |
684 hab. (2019 ![]() |
Densité | 117 hab./km2 |
Population agglomération |
37 226 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 33′ nord, 4° 32′ ouest |
Altitude | 35 m Min. 0 m Max. 67 m |
Superficie | 5,85 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Brest (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Plabennec |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site officiel de Tréglonou |
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Tréglonou est situé dans le nord du département du Finistère et traditionnellement dans le Pays de Léon; c'est une commune littorale de la Manche et plus précisément de l'Aber Benoît, un aber dont elle est riveraine de la rive gauche.
Les altitudes au sein du finage communal s'échelonnent entre le niveau de la mer et 54 mètres au lieu-dit Kerantour au sud de la commune. Le bourg est excentré vers le nord-est au sein du territoire communal car sa partie ancienne est presque littorale de l'Aber Benoît, même s'il s'est étendu dans le courant du XXe siècle sur le plateau en direction du sud-est. L'habitat rural est traditionnellement dispersé en hameaux et fermes isolées.
Le sentier de grande randonnée GR 34 longe la rive gauche de l'Aber Benoît. Un pont permet à la route départementale 28 de traverser l'Aber Benoît et de rejoindre Lannilis, commune située sur la rive droite du dit aber.
Saint-Pabu | Lannilis | |
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Loc-Brévalaire | |
Plouguin | Coat-Méal | Plouvien |
Géologiquement, la commune située au Nord-Ouest du Massif armoricain, appartient au domaine structural de la zone de Léon qui constitue un vaste antiforme métamorphique[1] de 70 km sur 30 km orienté NE-SW, plongeant légèrement vers l'Est[2]. Cette région est considérée comme un « empilement de nappes[3] déplacées du Sud vers le Nord dans des conditions ductiles lors de l'orogenèse hercynienne » (phase tardive du Viséen). Ces nappes sont composées d'une semelle de gneiss (orthogneiss migmatisé de Plounévez-Lochrist et Tréglonou), d'une nappe intermédiaire (le Conquet – Penzé : paragneiss de Lesneven, micaschistes du Conquet), d'une nappe supérieure à schistes briovériens recoupés par des granodiorites intrusives déformées et métamorphisées (orthogneiss de Brest)[4]. Postérieurement au métamorphisme hercynien, se développe un important plutonisme qui se traduit par un chapelet nord de granites rouges tardifs (ceinture batholitique de granites individualisée pour la première fois par le géologue Charles Barrois en 1909[5], formant de Flamanville à Ouessant un alignement de direction cadomienne, contrôlé par les grands accidents directionnels WSW-ENE), datés de 300 Ma, correspond à un magmatisme permien[6].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ploudalmezeau », sur la commune de Ploudalmézeau, mise en service en 1998[13] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[14],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,9 °C et la hauteur de précipitations de 1 006,4 mm pour la période 1981-2010[15]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Brest-Guipavas », sur la commune de Guipavas, mise en service en 1945 et à 16 km[16], la température moyenne annuelle évolue de 11,2 °C pour la période 1971-2000[17], à 11,5 °C pour 1981-2010[18], puis à 0,7 °C pour 1991-2020[19].
Tréglonou est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[20],[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[23],[24].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[25]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[26],[27].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (71,5 %), prairies (18,9 %), zones urbanisées (4,6 %), forêts (3,5 %), eaux maritimes (0,8 %), terres arables (0,6 %)[28].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[29].
Attesté sous la forme de Treffgloeznou en 1465, de Tregoeznou en 1516, le Treffgloznou du XVIIe siècle[30] est aujourd'hui orthographié en breton Treglonoù. C'est une trève de Plouguin dédiée à un supposé "saint Clotnou", inconnu par ailleurs, dans le nom duquel se reconnaissent les mots celtiques clot (gloire)[31], et gnou, qui signifie connu, notoire[32], avec une idée d'apparition[32], de révélation.
Au VIIe siècle, l'Aber-Benoît est au cœur des réseaux transcontinentaux acheminant l'étain des Cassitérides. Le métal, qui sert à fabriquer le bronze, est extrait des gisements alluvionnaires, qui se trouvent des deux côtés de la Manche, principalement à Saint-Renan et dans le Dartmoor. Cette exploitation minière, faite en surface, et l'activité corollaire de fonte, favorisée par le couvert forestier de l'intérieur, prospèrent depuis la fin du IIe millénaire jusqu'à ce que l'industrie hallstattienne du fer en ruine le commerce.
Au VIe siècle au plus tôt, ce qui semble être un oppidum de dix huit hectares, soit un rectangle aux angles arrondis de six cents mètres sur trois cents, est construit sur le plateau dominant à une altitude moyenne de cinquante mètres le bourg actuel. Il est entouré d'un double fossé dont la terre extraite sert à tripler le dispositif d'un talus[33]. Le site est proche de l'antique Tolente, port des Osismes que les hagiographes donnent pour actif jusqu'à la fin de l'Antiquité. La place forte est abandonnée vers -400 ou -300, soit deux ou trois siècles avant l'invasion de la province Armorique et la fondation de Vorganium par les Celtes contemporains du roi Bituit.
Les gravats ayant servi à reboucher les fossés cacheront jusqu'en 1985 le célèbre collier de Tréglonou, qu'un effondrement et des fouilles révéleront alors trente centimètres sous le bord du nouveau stade de football, au lieu-dit Kerellen. Conservée au Musée départemental breton de Quimper, c'est une pièce incomparable en électrum, fabriquée peut-être sur place entre le IXe et le Ve siècle av. J.-C. avec un or mêlé à 35 % d'argent, tel qu'il s'en trouvait en Bretagne[34] mais aussi ailleurs[35].
Il est composé de douze lourdes boules ou perles creuses, plus une moitié d'une. La conception et le procédé de montage de celles-ci diffèrent de ce qui s'observe sur les exemplaires de la civilisation du Wessex[36]. La décoration ciselée en registres, sans être typique, évoque plutôt la civilisation de Hallstatt telle qu'elle prospérait à la fin du -VIIIe siècle au nord des Alpes[37]. Chose remarquable[37] qui ne se retrouve pour un collier qu'en Irlande, a priori au Bronze final[38], leur calibre est dégressif. Des boules semblables ont été retrouvées dans un site méridional du Finistère datant des débuts de La Tène[39]. Le bijou illustre une technique d'orfèvrerie très fine présente dans l'Etrurie primitive et répandue à partir du -VIe siècle[40], celle de la soudure par diffusion du cuivre[33].
Il témoigne du raffinement de la cour des princes marchands de l'âge du bronze final, contemporains d'Homère et de la civilisation des champs d'urnes qui se développe alors sur le continent. Un anneau rouillé et un service composé d'un gobelet cylindrique et de cinq petits godets, qu'on suppose avoir servi aux libations, ont également été retrouvés.
En 1179, huit ans après l'assassinat de l'évêque du Léon Hamon qui a suivi immédiatement celui de Thomas Becket, le roi Henri II Plantagenêt confisque le titre comtal de feu Guyomarch IV au profit des successeurs de Saint Pol et le futur Tréglonou est attribué avec la seigneurie de Coat-Méal à la branche cadette des héritiers du défunt, les Seigneurs de Léon.
Au XIIIe siècle, le territoire de Tréglonou est inclus dans l'archidiaconé d'Ach érigé par l'évêque de Léon. La trève est fondée dans les années 1330, durant le règne prospère du Duc Jean le Bon, au fond de l'aber au lieu dit Truc Paul. C'est un gué dont le nom commémore le passage du légendaire Paul Aurélien, disciple d'Iltud débarqué à Ouessant en 517, sur son parcours fondateur entre l'île Melon et l'île de Batz.
En 1363, le temporel de Tréglonou passe avec la Seigneurie de Léon dans la maison de Rohan par mariage de la dernière héritière avec Jean, onzième vicomte de Rohan. Les ducs de Rohan, Seigneurs de Léon depuis 1363 et Princes de Léon depuis 1564, une des plus grandes fortunes d'Europe, en gardera la lointaine suzeraineté, qui comporte haute et basse justice, jusqu'à la Révolution.
Au début du XVe siècle, le château de Tronsily ou Tuonsilic, appartient à Guillaume de Launay, qui le laisse à sa veuve en 1423, Jeanne du Quélenec. Rattaché alors à la trève de Locmajean, c'est une maison forte dont il ne reste qu'une tour ronde à meurtrières perdue dans un manoir du XVIIIe et, à cent mètres de là, le pigeonnier. Les Launay, parents des Plusquellec qui ont francisé leur nom de Lannae, sont impliqués, comme beaucoup de familles du Léon, dans le commerce maritime, et ont fait souche en Flandre, où Anvers est devenu le premier port d'Occident. La pratique, qu'encouragera Louis XI en quête d'alliés bretons tel Jean Coatanlem, sera entérinée par le Duc Pierre de Montfort, dont l'ordonnance du permet aux gentilshommes armateurs de ne pas déroger.
La seigneurie de Coat-Méal, dont dépend Tréglonou, est érigée en vicomté quand Geoffroi de Tournemine[41], né dans les années 1400, benjamin des petits-fils du compagnon de Duguesclin Pierre II de Tournemine et, par sa mère Isabeau de Beaumanoir, petit-fils de Marguerite de Rohan, épouse Thomine de Poulmic et acquiert de sa belle-sœur, Catherine de Coëtmeur[42], qui est probablement une Plusquellec[41], le château de Trouzilic.
Le fils de Geoffroi, Olivier de Tournemine, plus riche résident de la paroisse qui possède également Lescoat, contribue à la construction de l'église. Le cousin à la mode de Bretagne d'Olivier[43], François de la Hunaudaye, est fait baron en 1487, durant la Guerre folle, et devient jusqu'à sa mort en 1500 un des seize grands personnages du gouvernement du Duc François II puis de la Duchesse Anne. Le sieur de Trouzilic n'a lui-même qu'une fille, Catherine de Tournemine, qui épouse Marc de Kerlech[44], arrière-arrière-arrière-petit-fils[45] du lieutenant général Tanneguy du Chastel. Leur fils, Guillaume de Kerlec'h, est marié le (ou août selon la lecture d'un trois ou d'un huit) à Françoise Barbier, la quatrième fille d'un riche « annobliz » Kerjean et de Jeanne de Parcevaux, première épouse de celui-ci, laquelle Françoise, veuve cinq ou six ans plus tard, se remarie à Tanguy Rannou, sieur de Keriber et Poulprat en Ploudalmézeau[46]. À la mort du beau-fils de ce dernier, René de Kerlech[44], le fief est transmis selon la coutume de Bretagne sous le nom de la propriétaire, Barbier.
Au XVIe siècle, le bourg est rattaché à la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan[47].
Au début du XVIIe siècle, une descendante homonyme de Françoise Barbier apporte en dot Trousilic à Charles de Carné[48]. Leurs fils, Philibert de Carné, aîné de dix-huit enfants honni de Colbert de Croissy et époux de Suzanne de Kerlech de Roservo, représente ce qui subsiste de cette noblesse provincialisée par le centralisme versaillais de Louis XIV, ruinée par l'arrestation de Fouquet et la politique dirigiste de fermeture des frontières et de monopoles courtisans qu'illustre la faillite de la Compagnie des Indes. Ayant la charge de sa mère veuve, il néglige le domaine et, pour faire face aux nécessités de leur rang, le cède, peu avant de décéder le [49], à Claude du Louët de Coetjunval, seigneur de la Villeneuve[50]. C'est apparemment pour abriter les amours cachées du « vicomte de Trousilit », vraisemblablement l'aîné de Philibert, Jacques, lequel, sous ce seul titre anonyme, porte sur les fonts baptismaux d'une paroisse voisine un bâtard conçu durant l'hiver 1675, Pierre Hernay alias Arné[51].
Les difficultés financières du locataire libertin obligent à la mort de sa mère à mettre le château aux enchères[50]. Celles-ci sont emportées l'année suivante, le , par un ami de l'aventureuse Duchesse de Portsmouth, Jean de Kergolay, qui réside au manoir du Carpont en Lampaul[Lequel ?][52]. Le petit-fils de ce dernier, Alain Louis de Kergorlay, combat à Fontenoy et termine sa carrière maréchal de camp des Gardes françaises. L'arrière-petit-fils, Gabriel Louis Marie, voit le manoir nationalisé en tant que bien d'émigré et aliéné le 24 germinal an V.
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Trefglonou [Tréglonou] de fournir 4 hommes et de payer 26 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[53].
La cure de Tréglonou était en 1786 l'une des plus pauvres du diocèse de Léon avec moins de 300 livres de revenu, pas plus que la portion congrue à cette date[54].
En 1842, le quartier oriental de Saint-Vennec est détaché de la commune de Plouguin pour être rattaché à celle de Tréglonou[30].
Émile de Riverieulx[Note 7], propriétaire et agriculteur à Tréglonou, fut élu député du Finistère lors des premières élections législatives organisées au suffrage universel le , mais resta député, siégeant à droite, pendant un peu plus d'un an seulement (jusqu'au ).
En 1851, un pont en bois, long de plus de 50 mètres, reliant par-dessus des piles en pierre deux digues de terre et de gros pavés élevées à partir de chaque rive, remplace le bac ou le passage par le gué de Bec an Truc. Le bourg se trouve désormais rapproché de Lannilis. Pendant quarante deux ans, jusqu'en 1893, le concessionnaire se rémunérera par un péage.
En 1916, deux ans après sa nomination, le recteur Jacques Calvarin (1868-1941) édite le Kannadig Treglonou (Le Petit Messager de Tréglonou). La feuille de chou, qui tirera jusqu'à deux mille exemplaires, illustre le classicisme léonard de la langue bretonne et défend au sein du Bleun Brug une certaine modération conservatrice contre les innovations du KLT promues par les nationalistes de Feiz ha Breiz que dirige son collègue Jean-Marie Perrot[55]. Le titre a été repris par le bulletin municipal.
Le monument aux morts de Tréglonou porte les noms de 24 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux François Prigent, soldat au 71e régiment d'infanterie, a été tué dès le à Arsimont (Belgique) ; la plupart des autres sont morts sur le sol français dont François Berthou, caporal au 219e régiment d'infanterie, tué le à Douaumont, a été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre ; Yves Peoc'h, marsouin au 22e régiment d'infanterie coloniale, a été la dernière victime de la commune, tué à l'ennemi le à Herpy-l'Arlésienne (Ardennes)[56].
Le pont en bois étant devenu insuffisant en raison du trafic grandissant, le Conseil général du Finistère inaugura un pont en béton armé, long de 70,70 mètres, qui est inauguré le ; son inauguration fut l'occasion d'une grande fête.
Le , l'abbé Calvarin inaugure la croix de mission en face du pont qui vient d'être reconstruit en béton armé et dont elle continue de marquer l'entrée.
Entre les décennies 1930 et 1950 20 % des habitants de Tréglonou étaient pêcheurs, prenant notamment, à bord de leurs bateaux de 5,75 mètres, du lieu, du mulet, de la sole ; d' autres étaient pêcheurs à pied, partant la nuit à marée basse avec leurs haveneaux pour pêcher des bouquets (crevettes roses). « Les familles de pêcheurs étaient concentrées rue Pors Egras, une artère d'une centaine de mètres bordée de petites maisons basses en pierre où il y avait rarement un étage (...) À Landéda, [on trouvait] que les pêcheurs de Tréglonou ramassaient des crevettes aussi microscopiques que des poux (lahou en breton), d'où leur surnom de "tueurs de poux" (Larc'h Lahou en breton)[57]. Georges Surlapierrre a écrit un livre intitulé "Tréglonou, port de pêche, au pays des Larc'h Lahou".
En 1939 à Tréglonou, un seul habitant de la commune ne fit pas ses Pâques[58].
Durant l'Occupation, une patrouille de douze hommes de la Wehrmacht est installée dans un blockhaus construit pour garder le pont. La Gestapo ouvre une antenne au manoir de Trouzilit[59]. Joseph Mouden[Note 8], un agriculteur membre du réseau de résistance FFI du canton de Lannilis", puis du réseau d'évasion Jade-Fitzroy vers l'Angleterre (il est chargé de convoyer des aviateurs alliés et des agents destinés à être exfiltrés qu'il cache à son domicile avant leur embarquement), est arrêté le par la Gestapo, assistée par des hommes du kommando de Landerneau, et est torturé devant sa femme[60]. Après sa mort au camp de concentration de Neuengamme en , un calvaire est dressé à sa mémoire. Entre-temps, la veille du Débarquement, le , une section de la Résistance aura échoué à chasser les soldats du blockhaus.
En 1957, le dernier des quelque quinze patrons pêcheurs qui opéraient encore en 1945 entre Le Conquet et Batz à partir de Porz Egras[61] remise sa voile aurique et sa coque de cinq mètres soixante quinze, l'Anselme, exposée rue du Pont.
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
343 | 328 | 356 | 329 | 333 | 400 | 461 | 570 | 592 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
571 | 534 | 553 | 531 | 551 | 546 | 550 | 572 | 601 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
641 | 630 | 666 | 614 | 658 | 659 | 663 | 584 | 552 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
454 | 381 | 384 | 445 | 494 | 492 | 523 | 535 | 600 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
637 | 684 | - | - | - | - | - | - | - |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1803 | 1809 | Jean Michel Garo [Caroff][Note 9] | ||
1809 | 1819 | Pierre Potin[Note 10] | ||
1819 | 1826 | Jean Bellec[Note 11] | Cultivateur. | |
1826 | François Bellec | |||
1831 | 1833 | Guillaume Falhun[Note 12] | Cultivateur. | |
1834 | 1845 | Armand Marie Émile de Riverieulx | Propriétaire. Député du Finistère en 1848-1849. | |
1845 | 1850 | Jean Riou [Note 13] | ||
1850 | 1851 | Armand Marie Émile de Riverieulx | Délà maire entre 1834 et 1845 | |
1853 | 1853 | Jean François Kerlosquet[Note 14] | Cultivateur. | |
1854 | 1859 | François Le Bris[Note 15] | Cultivateur. | |
1860 | 1870 | François Lavanant[Note 16] | Meunier | |
1871 | 1871 | François Le Bris | Déjà maire entre 1854 et 1859. | |
1871 | 1873 | Joseph Gouez[Note 17] | Cultivateur. | |
1874 | 1880 | François Marie Potin[Note 18] | Cultivateur. | |
1881 | 1898 | Thomas Marie Émile de Riverieulx[Note 19] | Avocat. Fils d'Émile Armand de Riverieulx, maire entre 1834 et 1848 et entre 1850 et 1851. | |
1898 | 1919 | Robert Denys de Riverieulx[Note 20] | Avocat. Fils de Thomas Marie Émile de Riverieulx, maire précédent. | |
1919 | 1945 | Jean Joseph Jaouen[Note 21] | Cultivateur. | |
1948 | 1971 | Jean-Louis Vuors[Note 22] | Cultivateur. | |
1971 | 1983 | Étienne Le Guen[Note 23] | ||
1983 | 2001 | Francis Quiviger | Artisan électricien. Décide en 2001 de ne pas se représenter[64] | |
2001 | 2008 | René Le Ru | Élu maire par 6 voix contre 5 à Chantal Roussel[65]. | |
2008 | En cours | Guy Taloc | DVD | Retraité. Conseiller départemental depuis 2021. Vice-président chargé des travaux à la Communauté de communes du Pays des Abers. |
Les données manquantes sont à compléter. |
Un centre de vacances et de loisirs affilié au réseau associatif des écoles Diwan, An Oaled (« Le Foyer »), organise, outre un accueil des enfants de la commune et des communes voisines, des stages de breton depuis 1989[66].
L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le .
Le manoir de Trouzilit, centre équestre et hébergement, est un lieu de manifestations culturelles[67].