Plouguin [pluɡɛ̃] (en breton : Plougin) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Plouguin | |
La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Brest |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays des Abers |
Maire Mandat |
Roger Talarmain 2020-2026 |
Code postal | 29830 |
Code commune | 29196 |
Démographie | |
Gentilé | Plouguinois |
Population municipale |
2 166 hab. (2019 ![]() |
Densité | 70 hab./km2 |
Population agglomération |
37 226 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 32′ nord, 4° 36′ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 84 m |
Superficie | 31,02 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Brest (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Plabennec |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la commune |
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Située à 20 km au nord-ouest de Brest, à 7 km de la Manche, la commune est traversée du sud au nord par une rivière, le Garo, sur le cours de laquelle ont été construits de nombreux moulins.
Plouguin est bordée au nord par l'Aber Benoît, une ria comme il en existe plusieurs dans le Nord-Finistère. Il s'agit d'une commune rurale.
Ploudalmézeau | Saint-Pabu | Tréglonou |
![]() |
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Plourin | Tréouergat, Milizac-Guipronvel | Coat-Méal |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ploudalmezeau », sur la commune de Ploudalmézeau, mise en service en 1998[7] et qui se trouve à 4 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,9 °C et la hauteur de précipitations de 1 006,4 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Brest-Guipavas », sur la commune de Guipavas, mise en service en 1945 et à 18 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,2 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,5 °C pour 1981-2010[12], puis à 0,7 °C pour 1991-2020[13].
Plouguin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[17],[18].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[19]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (46,5 %), zones agricoles hétérogènes (43,6 %), prairies (3,8 %), zones urbanisées (3,3 %), forêts (2,8 %), zones humides côtières (0,1 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploueguen en 1172[24], Ploeken vers 1330, Ploeguin en 1371, Ploeguen en 1481, Ploueguenen 1544[25].
Plouguin vient du breton ploe (paroisse) et Gwen. « La paroisse de Gwen »[24].
Les Bretons, originaires de Grande-Bretagne (Cornouailles, Pays de Galles, Écosse) sont arrivés en Armorique entre le Ve et le VIIIe siècle. Ils fondèrent les anciennes paroisses bretonnes dont le nom commence par Plou.
Bien avant cela, l'histoire du pays a vu se succéder des peuples qui ont chacun laissé quelques traces :
Dans les musées, on peut trouver quelques objets originaires de Plouguin. Les plus intéressants se trouvent au musée de Penmarc'h qui possède une belle collection de haches en fibrolite et des percuteurs trouvés à Lannalouarn. On peut aussi y voir le poignard en cuivre trouvé par le Dr L'Hostis à Kerhuguellou. À signaler également, un magnifique bloc de fibrolite polychrome dans l'entrée du musée.
Au musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, sont conservés le vase de Castellourop (non exposé), quelques fragments osseux et un galet appointé (venant sans doute du tumulus de Croas Hir). Mais l'épée signalée par Du Châtelier semble avoir disparu.
Saint Fragan fut le fondateur du château de Lesguen (cours de Guen, Guen ou Gwen signifiant "Blanche" en breton, sainte Gwenn étant l'épouse de saint Fragan), dit encore Lesven, dans l'actuelle commune de Plouguin[26] :
« Fragan et Guen, se retirèrent en leur gouvernement et bâtirent, en la paroisse de Ploukin (Plouguin), diocèse de Léon, un beau château qui, du nom de la dame, fut nommé Les - Guen où ils firent leur nécessaire résidence. (...) Un jour saint Gwennolé étant par permission de saint Corentin, allé voir son père qui était pour lors en Léon, certains pirates païens, que Fragan avait chassés de Léon, du temps du feu roi Conan, revinrent en plus grand nombre, résolus de prendre terre et s'y habituer. Leur flotte ayant paru en mer, l'alarme se donna à la côte et Fragan, ayant amassé une petite armée à la hâte, encouragé par saint Guennolé, marche vers le rivage de la mer pour empêcher l'ennemi de descendre et, étant en la paroisse de Guic-Sesni (Guissény), près Lavengat[27], ils aperçurent la flotte ennemie en rade, si épaisse que les mâts de navire semblaient représenter une forêt, ce qu'étant vu par le conducteur de l'avant-garde, il s'écria Me a vel mil guern, c'est-à-dire "je vois mille mâts de navires". En mémoire de quoi, après la bataille fut dressée en ce lieu une croix qui encore à présent s'appelle Kroaz ar mil guern... Après la victoire, Guennolé exhorta son père et les chefs de l'armée d'employer le butin pris sur les ennemis pour bâtir un monastère[28] en l'honneur de la Sainte Croix au même lieu où fut donnée la bataille qui s'appelait an Izel-Vez, en la paroisse de Plounévez, ce qui fut fait et fut nommé Loc-Christ.(extrait de "La vie des saincts de la Bretaigne armorique" par Albert Le Grand, 1re édition en 1637)[29]. »
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Plouguin de fournir 22 hommes et de payer 144 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[30].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plouguin en 1778 :
« Plouguin ; à 10 lieues et demie à l'ouest-sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 49 lieues de Rennes et à 4 lieues de Brest, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du Roi, et compte 2 000 communiants[31]; la cure est présentée par l'Évêque. Ce territoire, arrosé par plusieurs bras de mer et coupé de vallons, offre à la vue des plaines et des coteaux ; les terres sont fertiles et très exactement cultivées[32]. »
Les citoyens de Plouguin déclarent le qu'ils n'ont aucune confiance dans le prêtre constitutionnel , Bazil, et demandent qu' « il doit être loisible à chacun en particulier de s'adresser à tel ministre [du culte] que bon lui semble pour se faire administrer les sacrements »[33].
Tanguy Jacob, né le à Mesnaot Saint-Pabu, fut le dernier prêtre guillotiné dans le Finistère pendant la Révolution française. Nommé en 1785 vicaire à Saint-Pabu, il refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé, devenant donc prêtre réfractaire et continua à célébrer des messes, baptêmes, etc. dans la clandestinité. Il fut arrêté sur dénonciation, en même temps que Claude Chapalain[34], vicaire à Sizun, et la sœur de ce dernier, Marie Chapalain[35], qui les hébergeait à Kernizan[36] ; tous les trois furent guillotinés à Brest le 24 vendémiaire an III ()[37]. Le , l'évêque de Quimper et de Léon célébra une messe en leur mémoire en présence d'une foule immense où figuraient 2 500 descendants de Marie Chapalain[38].
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Plouguin, l'abbé Le Sam, écrit : « Le breton est l'idiome parfaitement compris de toute la population sans exception »[39].
Le monument aux morts de Plouguin porte les noms de 95 marins et soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux deux au moins (Jean Léost, François Roussel) sont des marins disparus en mer ; Joseph Le Hir est mort à Zuydcoote (Belgique) le ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français[40].
Le château de Lesven, en Plouguin, abrita un poste de commandement allemand pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Le monument aux morts de Plouguin porte les noms de 12 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale ; parmi elles, René Conq est mort le à Auxerre pendant la Débâcle ; trois (Jean Le Gall[41], Émile Tréguer[42], Gabriel Tournellec[43]) sont des marins décédés le lors de la bataille de Mers el-Kébir ; Paul Bernicot est mort le au Viet-Nam ; Eugène Forest[44] est mort en déportation au camp de concentration de Buchenwald le [40].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1965 | 1983 | Jean-Louis Berthou | ||
1983 | 2001 | Joseph Herry | ||
2001 | 2014 | Michel Troadec | DVD | |
2014 | En cours | Roger Talarmain | DVD | Retraité |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[46].
En 2019, la commune comptait 2 166 habitants[Note 7], en augmentation de 2,75 % par rapport à 2013 (Finistère : +1,24 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 281 | 2 203 | 2 316 | 2 020 | 2 252 | 2 367 | 2 347 | 2 206 | 2 267 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 175 | 2 197 | 2 234 | 2 169 | 1 797 | 1 801 | 1 825 | 1 783 | 1 894 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 909 | 1 932 | 1 901 | 1 815 | 1 864 | 1 760 | 1 642 | 1 670 | 1 654 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 549 | 1 418 | 1 373 | 1 920 | 2 060 | 1 955 | 2 038 | 2 050 | 2 121 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 151 | 2 166 | - | - | - | - | - | - | - |
L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le .
Deux monuments historiques sont présents sur la commune de Plouguin :
Autre monument :
Aveu de 1641 (vicomté de Coat-Méal) Cite : Kérozal, Lescalvar et leurs moulins
1674 Cité par Éliès
Ces manoirs étaient parfois assez riches pour posséder un pigeonnier.
Parfois il y avait une chapelle.
Ou un moulin.
Kérozal a été détruit il y a quelques dizaines d'années. Le manoir du bourg également (du côté de Ty Coz). Il reste Kerbérec, Keroulidic, Lescalvar, Kermorvan, Pen ar van, Lesven. Au nord de Lannalouarn, il y avait une ancienne maison : Kermanar'h ou Kermanner.
La clochette de la chapelle Saint-Julien a été retrouvée par le propriétaire. Les bénitiers de la chapelle Saint-Rivanon et une pierre de faîtage du pignon ont également été retrouvés.
Au XVIe siècle, Plouguin faisait partie de la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan[53].