Guimaëc [gimaɛk] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France. Elle se situe en pays trégorrois.
Guimaëc | |
La mairie. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Morlaix |
Intercommunalité | Morlaix Communauté |
Maire Mandat |
Pierre Le Goff 2020-2026 |
Code postal | 29620 |
Code commune | 29073 |
Démographie | |
Gentilé | Guimaëcois |
Population municipale |
939 hab. (2019 ![]() |
Densité | 50 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 40′ 04″ nord, 3° 42′ 27″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 117 m |
Superficie | 18,73 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Lanmeur (banlieue) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Plouigneau |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la commune |
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Saint-Jean-du-Doigt | La Manche | Locquirec |
Saint-Jean-du-Doigt | ![]() |
Plestin-les-Grèves (Côtes-d'Armor) |
Lanmeur | Lanmeur | Plouégat-Guérand |
Si Guimaëc est une commune littorale de la Manche donnant sur la Baie de Lannion : son bourg est cependant situé sur un plateau à plus d'un kilomètre de la mer [Note 1]. À l'est, elle est séparée de Lanmeur et Locquirec par de minuscules fleuves côtiers (en fait de simples ruisseaux, notamment celui qui se jette à Poul Rodou et le ruisseau du Moulin de la Rive), le Douron et son embouchure étant situés encore plus à l'est, séparant Guimaëc de Plestin-les-Grèves.
Le littoral est caractérisé par des falaises abruptes et élevées, atteignant jusqu'à 80 mètres de haut, tant à l'ouest (à la pointe Runglaz par exemple, en direction de Saint-Jean-du-Doigt) qu'au sud-est de la pointe de Beg-an-Fry ; seules deux plages d'ampleur limitée sont accessibles : celle de Vilin Izella au sud de la pointe de Beg-an-Fry et celle de Poul Rodou, plus à l'est, partagée avec la commune de Locquirec.
L'essentiel du finage communal est constitué d'un plateau situé vers une centaine de mètres d'altitude dans sa partie occidentale, atteignant 111 mètres à son point le plus élevé, près de Keravel, à la limite ouest de la commune ; le bourg est vers 85 mètres d'altitude ; la partie orientale de la commune, légèrement moins élevée est aussi plus vallonnée car elle est parcourue par de minuscules fleuves côtiers qui se jettent dans la Manche, pour l'un au niveau de la plage de Poul Rodou, pour deux autres sur celle du Moulin de la Rive (entre ces deux cours d'eau s'étend une presqu'île de confluence au niveau du hameau du Queillec et des hameaux voisins, qui coupe presque en deux la commune de Locquirec) et enfin par la rive gauche de l'estuaire du Douron, également escarpée, cette partie orientale de la commune culminant vers 80 mètres d'altitude, mais s'abaissant jusqu'au niveau de la mer. Seuls les versants pentus des vallées des cours d'eau précités sont restés boisés.
La commune présente un habitat rural dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux et fermes isolées. Son littoral, accidenté, est resté préservé, ne présentant pas de rurbanisation littorale. Le bourg, excentré (limitrophe de la commune de Lanmeur) n'a développé qu'une modeste périurbanisation, principalement le long de la route départementale 64, tant vers le sud en direction de Lanmeur, que vers le nord-est en direction de Locquirec.
Louis Le Guennec décrit ainsi Guimaëc en 1918 :
« Tel qu'on l'aperçoit de la route de Lanmeur, le bourg paroissial fait de loin bon effet sur son plateau bocager et riant, serrant ses maisons blanches aux toitures grisâtres ou rouillées autour d'un clocher trapu épaulé de deux tourelles. Derrière l'écran des pinèdes de Kerven, la mer glauque apparaît largement dans la baie de Saint-Michel, et la vallée du Douron creuse à l'est son verdoyant fossé, par où la brume et l'air marin s'engouffrent jusqu'aux gras terroirs ondulés de Plouégat et de Trémel. Vers le nord, le sol plus pauvre se dénude, se dépeuple, et la vie s'y concentre presque entièrement sur une étroite bande du littoral, tandis qu'à l'intérieur sont des landes solitaires, hantées jadis par des loups et des fantômes, encore parsemées de mystérieux mégalithes. Puis c'est la fin des terres, la brusque cassure du continent aux farouches falaises de Kerbaul [et aux falaises de Morguignen], qu'étaye l'énorme éperon de la pointe de Beg-an-Fry ("le bout du nez") dressant à plus de 60 mètres ses rudes assises de granit rosé où les vagues viennent s'écraser furieusement en neigeuses fumées d'écume. »[1]
Le même auteur décrit la pointe de Beg-an-Fry :
« La pointe de Beg-an-Fry termine majestueusement au nord-ouest l'abrupt terroir de Kerbaul. (...) Au sommet du promontoire, élevé de 50 mètres au moins et strié de grandes failles obliques, une étroite plateforme talutée portait jadis un mât de signaux qui correspondait avec ceux des forts de Primel, en Plougasnou, et de Beg-ar-C'hastel, en Locquirec. La côte est très accore, et dans les plus beaux jours, les vagues brisent violemment au pied du rocher, s'épanouissant en gerbes d'écume, s'engouffrant à grand bruit dans les cavernes et les crevasses que leur action séculaire a creusées de toutes parts. (...) Le paysage marin que l'on embrasse du haut de Beg-an-Fry est d'une sévère beauté. La pointe dentelée de Primel s'étend longuement à l'ouest (...). Vers l'est, derrière l'abri du cap, elle baigne les montagnes de Sainte-Rose et Brézéhant d'une calme eau bleue, aux tons presque méditerranéens, et contourne la vieille commanderie de Locquirec pour aller battre les falaises rousses de Trédrez et de Trébeurden. »[1]
L'intrusion magmatique dite de Saint-Jean-du-Doigt forme un complexe gabbro-dioritique dont les affleurements peuvent être observés tout le long de la côte entre Poul Rodou (en Guimaëc) et Primel (en Plougasnou)[2].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lanmeur », sur la commune de Lanmeur, mise en service en 1982[9] et qui se trouve à 2 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,5 °C et la hauteur de précipitations de 984,9 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et à 37 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[13], à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Guimaëc est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[16],[17],[18]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lanmeur, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[19] et 3 198 habitants en 2017, dont elle est la banlieue[20],[21]. La commune est en outre hors attraction des villes[22],[23].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[24]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[25],[26].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (41,4 %), zones agricoles hétérogènes (40,9 %), forêts (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %), zones urbanisées (3,1 %), prairies (2,2 %), zones humides côtières (0,9 %)[27].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[28].
Le nom de la localité est attesté sous la forme Vicus Maioci au XIe[29] et XIIe siècle, Ploemaec vers 1330, Guicmeac fin XIVe siècle.
Guimaëc vient du vieux breton « gwik » (bourg) et de Saint-Maëc (Maoc ou Maeoc), le bourg de saint Maeoc[29]. La tradition fait de saint Maeoc l'un des douze condisciples de saint Kirec, avec saint Engar (qui avait une chapelle en Locquirec), saint Milon (qui était vénéré dans la chapelle Saint-Engar), saint Garan (il a une chapelle à Plestin), saint Kémo (patron d'une ancienne trève de Trédrez), saint Egat (patron primitif de Plouégat-Guerrand), saint Nérin (patron de Plounérin), etc[1].
En breton, son nom s'orthographie Gwimaeg[29].
L'allée couverte, nommée « Lit de Saint-Jean » ou « Lit de la fileuse » (« Beg an inkirenez ») se trouve à 400 mètres à l'ouest de la chapelle Christ. Selon la légende, la fileuse pouvait lancer son fuseau vers la droite jusqu'au "Grand Rocher" de Plestin, ou vers la gauche jusqu'au rocher nommé "Beg an inkirenez" à Plougasnou. Les pèlerins qui se rendaient au pardon de Saint-Jean-du-Doigt se frottaient le dos à la pierre pour se prévenir des rhumatismes. Cet édifice témoigne de l'occupation de cette partie du littoral trégorrois dès le Néolithique.
Incrusté désormais dans le mur de l'enclos paroissial de l'église Saint-Pierre dans le bourg de Guimaëc, "Maen Rannou" (ou "Men Rannou") est probablement une stèle de l'Âge du fer, ou un lec'h gaulois). Selon la tradition, il s'agirait d'une pierre lancée par le géant Rannou (un avatar local de Gargantua) depuis son château sur les femmes du bourg qui disaient du mal de lui.
Peuplée dès le Néolithique comme l'attestent plusieurs mégalithes, Guimaëc est une paroisse de l'Armorique primitive ou ploue. « Guimaëc est certainement une ancienne paroisse » écrit René Largillière[30]. Les paroisses de Lanmeur et Locquirec ont été créées à ses dépens. Le nom de « Ploemaec » disparaît vers le XIVe siècle pour laisser place à Guimaëc (qui se prononce « Guimec », en breton Gwimaeg) c’est-à-dire le bourg de saint Maëc, connu aussi sous les variantes de saint Maeoc, saint Mic, saint Nic, saint Mayeux et saint Mieux[31]. Selon la légende, on tenta d’y enterrer le corps de ce saint, honoré en d’autres lieux de Bretagne, mais en vain, à chaque fois la dépouille sortait de son tombeau. Ce saint, à l'existence hypothétique, est parfois assimilé (ou confondu) avec saint Méloir, lui-même connu également sous différentes variantes de noms dont saint Mélar, ce qui explique l'existence par le passé dans la paroisse d'une chapelle Saint-Mélar désormais disparue.
L'ancienne voie gauloise, puis gallo-romaine, allant de l'antique Kerfeunteun (devenu Lanmeur) à l'embouchure du Douron (où par la suite l'ermite Kirec fonda son prieuré) passait par Kervidou et Kerlaëron (en Lanmeur), passant donc à l'est de la route actuelle qui passe par le bourg de Guimaëc[1].
Au haut Moyen Âge Guimaëc faisait partie, au sein de l'évêché de Tréguier, de l'archidiaconé de Pou-Castel (Pagus Castelli), lequel comprenait 29 paroisses et 10 trèves ; Cos-Guéodet (Coz-Yaudet)[32] en était le chef-lieu[33].
Les limites traditionnelles de la paroisse de Lanmeur incluaient la trève de Locquirec, pourtant séparée du reste de Lanmeur par la partie orientale de Guimaëc, ainsi que la frairie de Lézingar, une étroite bande de terre au bord de la grève de Milin-an-Aod et elle aussi séparée du reste du territoire paroissial. Ceci s'explique par la fait que Lanmeur, vaste établissement monastique, a accaparé progressivement des morceaux de la paroisse de Guimaëc dont les restes sont restés dépendants de l'évêché de Tréguier alors que Lanmeur et ses dépendances restaient sous l'autorité de l'évêché de Dol ; le bourg même de Guimaëc est à la limite du territoire paroissial de Lanmeur[34].
Paroisse rurale d’une certaine importance - elle compta jusqu’à deux mille habitants au XIXe siècle - Guimaëc pratique la culture intensive des céréales dès la fin du Moyen Âge. Cette relative prospérité permet la présence sur le territoire d’une aristocratie nombreuse[1].
Les loups se multiplièrent à l'époque des guerres de religion : les comptes de la chapelle du Christ en Guimaëc et ceux de Plougasnou citent plusieurs paiements au veneur du seigneur de Coetnizan « du devoir du loup » : cette taxe fut payée six fois en 1599-1600 par les fabriques de la chapelle du Christ[35].
L'abbaye du Relec possédait sept quévaises près du bourg de Guimaëc, au lieu-dit Douar-an-Abbad ("la terre de l'abbé")[1].
La réformation de 1543 indique que Guillaume de Trogoff, sieur de Kergadiou en Plougasnou, est l'époux de Jeanne Coatanlem, quatrième fille de Nicolas de Coatanlem, du lieu noble de Keranrun (en Guimaëc), et de Méance Le Borgne, son épouse[1].
Une chapellenie de Saint-Roch, fondée en 1500 par Guillaume Le Du, recteur de Loguivy (mais originaire de Guimaëc) se desservait à l'autel du même nom, situé dans l'église paroissiale Saint-Pierre ; elle subsista jusqu'à la Révolution française, son dernier chapelain étant depuis 1763 Jean Michel, lequel fut en juillet 1792 emprisonné au château de Brest[1].
Au XVIe siècle on compte près de trente demeures nobles dont une bonne partie est habitée par des gentilshommes laboureurs. Le manoir de Kerambellec appartenait à la famille de Kerduel ; Olivier de Kerduel reçut concession de deux tombes et accoudoirs dans l'église de Guimaëc le ; sa fille Catherine de Kerduel épousa Olivier de Kerverder au début du XVIe siècle, puis, par mariages successifs le manoir passa aux mains des familles Le Guennec, puis Pastour. Le manoir de Penamprat est en 1426 la propriété d'Yvon de l'Isle (la famille est issue de la seigneurie de l'Isle-Mousterus, près de Guingamp) et resta dans cette famille jusque vers 1577, date vers laquelle Marie de l'Isle, héritière de Penamprat, épousa François de Kergariou, sieur de Keramprovost ; en 1669 Jeanne de Kergariou, épouse de Guillaume de Pestivien, en hérita à son tour et le manoir passa alors aux mains de membres successifs de cette famille. Le manoir de Pennaneach appartenait en 1543 à François Estienne, présent à la montre de Tréguier cette année-là, qui contribua à la construction de la chapelle de Christ. Le manoir de Mezambez, possédé par Alain Le Marc'hec, présent à la réformation de 1426 et passa par la suite aux mains de la famille de Kergus (ce manoir, démoli de nos jours, existait encore vers 1850). Le manoir des Isles, cité dans un aveu de 1460, possédé par la famille Le Blonsart, puis au XVIIe siècle par la famille de Coëtlosquet, a lui aussi disparu. Le manoir de Trémédern est une ancienne châtellenie (Alain de Trémédern est cité dans une montre en 1379 et deux de ses chevaliers auraient participé aux Croisades si l'on en croit la légende se rapportant à la construction de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Joie) ; le donjon de l'ancien château médiéval fut démoli à la fin du XVIe siècle (la juridiction seigneuriale de Trémédern semble d'ailleurs ne plus avoir été exercée à partir du XVIe siècle), ses pierres servant à construire la résidence morlaisienne de son propriétaire d'alors, François de Kerrerault. Trémédern passa par la suite aux mains de la famille de Kermabon, puis par héritage ce manoir était la propriété de Joseph-Marie Grignart de Champsavoy[Note 7], ancien capitaine au régiment d'Armenonville dragons, lorsque survint la Révolution française. Le manoir de Kergadiou (Hervé de Kergadiou est cité à la montre de 1543) fut habité par la famille de Coëtmen jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, avant de passer par la suite successivement aux mains des familles Hay de Bonteville, de Kermarec et Mauduit du Plessis ; ce manoir était déjà en 1846 dans un état de complet délabrement. L'ancien château de Tréléver, surtout connu par les légendes concernant le géant Rannou, a lui aussi disparu[1].
Le manoir de Kerven[37] fut construit à la fin du XVIe siècle par Olivier Nouël, maire de Morlaix en 1598, époux de Françoise Calloët. Le dernier de leurs neuf enfants, né le , prénommé Yves, prit l'habit religieux capucin en 1622 à Angers et est connu sous le nom de "Père Joseph de Morlaix" : il porta notamment secours aux pestiférés de Morlaix en 1630 avant de partir pour Rome et de devenir un prédicateur connu, prêchant notamment à Sedan, ville alors calviniste, et même devant le roi Louis XIV en 1658. Il devint provincial de son ordre religieux en Bretagne avant de mourir à Nantes en 1658[38]. Le Madame de Kerven, veuve, vendit le manoir à un commerçant morlaisien, François Le Blonsart, dont la fille unique Marie Le Blonsart, née en 1624, épousa le Yves de Kermabon, sieur de Kermabon en Plougasnou. Le un aveu concernant le manoir et la métairie noble de Kerven indique qu'ils appartiennent à Marie-Anne de Lézormel, fille de Mathieu de Lézormel, sieur de Kerouriou, sénéchal de Lanmeur et veuf d'une demoiselle de Kermabon. En 1751 Corentin Le Dall de Tromelin, petit-fils de Gillette de Kermabon, en hérite. Vendu comme bien national pendant la Révolution française, il fut rendu à la famille Le Dall de Tromelin en 1810[1].
Louis de Crésoles, alors recteur de Guimaëc, écrit le qu'aucun seigneur n'a de droit de prééminence dans l'église de Guimaëc ; sa maîtresse-vitre porte toutefois 12 écussons dont un est celui de la seigneurie de Trémédern, un représentant la seigneurie de Tréléver, d'autres celles de Kérérault, de Toulcoët, de Kermerchou, etc.. ; la chapelle Sainte-Anne appartient alors au seigneur de Kermenguy, qui y possède ses bancs ; un autel dédié à saint Sébastien porte un écusson de la famille de Goezbriant ; le marquis de Locmaria dispose d'un banc « du côté de l'Épître » ; le seigneur de Kerjean Pastour dispose d'un banc dans le chœur, etc[39]. Trois confréries, celles de saint Pierre, du Rosaire et du Saint-Sacrement desservaient l'église[1].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Guimaëc de fournir 30 hommes et de payer 196 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[40].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Guimaëc en 1778 :
« Guimaëc ; à sept lieues et demie à l'ouest-sud-ouest de Tréguier, son évêché ; à 36 lieues de Rennes ; et à 3 lieues un tiers de Morlaix, sa subdélégation et son ressort. On y compte 400 communiants[Note 8] ; la cure est à l'alternative. Ce territoire, borné au nord par la mer, renferme des terres excellentes, bien cultivées, fertiles en grains et lins, et abondantes en foin. Les landes y sont rares. Ses maisons nobles sont : Kervequen, Kergadiou-Linguez, Kerambellec, Tremedern, Kergoumarch, Mezambez, l'Ifle Saint-Jouan, Ville-Mario, le Verger, Penanprat, Penaneach et Trelever ; cette dernière est un ramage de La Roche-Jagu. »[41]
L'abbé Isaac Le Breton, recteur de la paroisse lorsque survint la Révolution française, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clerge, devenant donc prêtre réfractaire, mais resta caché dans la paroisse, notamment dans une tourelle du manoir de Kerven ou parfois au manoir de Pennanéac'h. Son ancien vicaire, Paul Buot de Kersers, le remplaça comme curé constitutionnel[1].
Le presbytère fut vendu comme bien national à André La Cour-Rozec, membre du directoire du district de Morlaix, qui y mourut en 1856 ; l'ancien révolutionnaire, devenu chrétien exemplaire, légua par testament le presbytère à la fabrique[1].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Guimaëc en 1843 :
« Guimaëc (sous l'invocation de saint Pierre) ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Kervourc'h, Kerourlou, Kellou, Lizirlin, Kerdudal, Kerdalaër, Kerambellec, Pradigou. Superficie totale 1 874 hectares dont (...) terres labourables 1 024 ha, prés et pâturages 86 ha, vergers et jardins 1 ha, bois 22 ha, landes et incultes 627 ha (...). Moulins : 12 (de Moulhic, de Menguy, Neuf, du Stanc, de Kervel, de Kerambellec, de Rupont, de Beganfry, à eau ; de Kergadiou, à vent). Il y a en Guimaëc, outre l'église paroissiale, six chapelles : chacune d'elles a pardon de deux jours ; le deuxième est foire de pardon. Il s'y fait un assez grand commerce de fruits. L'agriculture est en voie de progrès dans cette commune : la pomme de terre y est surtout fort cultivée, quoiqu'on ne l'exporte pas. Le chêne y vient peu, mais l'orme est assez abondant : le pommier n'y prospère pas. (...) Géologie : terrain schisto-argileux. On parle le breton. »[42]
En 1872 l'ancien manoir de Kerven, converti en ferme et très dégradé, fut acheté par Édouard de Bergevin[Note 9], ancien officier des Chasseurs d'Afrique, époux de Franceza Huon de Kermadec et qui collabora à l'œuvre de son oncle généalogiste Pol Potier de Courcy.
En 1892, l'école libre de filles avait 65 élèves (elle est laïcisée cette année-là) alors que l'école publique n'en avait que 5[43].
Pierre Guéguen, de Guimaëc, fut l'un des cinq marins du voilier Frasquita (qui appartenait à l'aventurier Jacques Lebaudy, lequel se proclama "empereur du Sahara") faits prisonniers par une tribu maure ; il revint vivre à Guimaëc en 1903 après sa libération[44].
En mars 1906 les agents des domaines qui tentaient de procéder à l'inventaire des biens d'église durent se retirer devant les manifestations hostiles des paroissiens[45].
Le , Édouard de Bergevin, ancien maire, et Yves Le Lous protestent dans une lettre contre les pressions exercées par le maire radical de Guimaëc qui lors des élections législatives distribue des bulletins de vote au nom d'un seul candidat, Émile Cloarec (lequel fut réélu député), tandis que des conseillers municipaux accompagnaient ensuite les électeurs jusqu'à l'urne[46].
L'abbé Madec, qui avait obtenu l'autorisation d'ouvrir une école privée de garçons à Guimaëc, fut poursuivi en 1909 pour y avoir annexé une école pour adultes, mais il fut relaxé par le tribunal de Morlaix[47].
Le est fondée l'"Union catholique" de Guimaëc qui, dès sa création, a 64 hommes adhérents ; le comité se compose de 11 membres, un par quartier. « C'est là une bonne journée pour la paroisse de Guimaëc » écrit le journal L'Univers[48].
Le monument aux morts de Guimaëc porte les noms de 52 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, 4 ont été tués en Belgique dont deux en 1914 (Yves Tocquer dès le à Rossignol et François Periou le à Dixmude), un en 1917 (Jean Lavalou le à Nieucapelle et un en 1918 (Paul de Kersauson de Penandreff, capitaine au 4e régiment de dragons, le à Locre) ; un est mort en Macédoine du Nord(Charles Étienne le dans le cadre de l'expédition de Salonique) ; trois au moins sont décédés en mer (Jean Clec'h, mort lors du naufrage du cuirassé Bouvet le ; Hyacinthe Colas, mort le lors du naufrage du Provence II au large du cap Matapan et Alexandre Jacob, mort le lors du naufrage du cargo Pomone) ; deux sont morts en captivité en Allemagne (Jérôme Le Gad en 1914 et Guillaume Baron en 1918) ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français (par exemple Olivier Derrien, mort des suites de ses blessures dans l'ambulance le à Dury (Somme) et Jean Cadran, mort des suites de ses blessures le à l'hôpital complémentaire n°44 à Senlis, tous deux décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre ; Vincent Postic (mort des suites de ses blessures le à Coullemelle (Somme), Pierre Querrec (marsouin au 35e régiment d'infanterie coloniale, tué à l'ennemi à Tahure (Marne) le ) et Vincent Spagnol (soldat au 37e régiment d'infanterie, mort de maladie contractée en service à l'hôpital de Morlaix le , donc après l'armistice) ont tous les trois été décorés de la Croix de guerre)[49].
En 1923 le Conseil départemental d'hygiène adopte les conclusions du docteur Olgiati et donne un avis favorable à la demande de translation du cimetière formulée par le Conseil municipal de Guimaëc[50].
Le le vapeur espagnol Alfredo coula au large d'Ouessant, victime d'une effroyable tempête. L'équipage, composé de 19 hommes, se réfugia dans une baleinière et lutta courageusement pendant une quarantaine d'heures contre une mer démontée, avant d'âtre jetés à la côte sur une plage de Guimaëc ; pendant la traversée six hommes étaient morts de fatigue et de froid. À peine l'embarcation eut-elle touchée la terre que ses occupants, épuisés, se couchèrent sur la plage avant d'avoir pu assurer l'amarrage de l'embarcation qui, entraînée par le courant, reparti au large avec les corps des marins décédés ; elle ne fut jamais retrouvée. Secourus par des habitants de Guimaëc, certains survivants durent être frictionnés pendant plusieurs heures avant de retrouver quelques forces
. Le roi d'Espagne, touché par l'attitude de la population de Guimaëc, décora de l' "Ordre de la Boneficiena" quatre personnes qui lui avaient été particulièrement signalées : François Tocquer[Note 10], premier maître en retraite ; Philomène Tocquer, fille du précédent ; Jean Périou et son épouse[51].
Le le Steredenn-Vor, de Douarnenez, se perdit corps et biens entre la pointe de Guimaëc et Saint-Jean-du-Doigt, entraînant la disparition de son propriétaire, Jean-René Bellec, seul à bord[52]. En juin 1932 l'équipage de trois hommes du dundee Saint-Antoine-de-Padoue, de l'Île-Grande eût plus de chance : réfugiés dans un canot après le naufrage de leur bateau au large de l'Île de Batz, ils parvinrent sains et saufs à la côte près de Beg-an-Fry[53].
Le monument aux morts de Guimaëc porte les noms de 19 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale ; parmi elles André Bozec, matelot canonnier à bord du croiseur Dunkerque, tué le lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir ; Joseph de Biré, résistant, déporté au camp de concentration de Bergen-Belsen où il est décédé, âgé de 21 ans, le [49].
Le réseau "Var" à Guimaëc, formé d'agents britanniques du SOE (Special Operations Executive), des frères et sœurs Alice, Germaine, Raymonde et Yvonne Jacob, la mère qui tenait un café à Guimaëc et d'Aristide Sicot, nom de code Jeannette, originaire de Saint-Cast où ce dernier avait initialement organisé une filière d'évasion pour les aviateurs alliés, se replie sur Beg-an-Fry en Guimaëc à partir de . Avec la complicité d'un forgeron de Plouigneau, Thomas (qui accueille les aviateurs depuis la gare locale) et d'un négociant en vins, Barazer (qui les transporte), le réseau "Var" parvint à recevoir 27 agents alliés et à faire embarquer 55 personnes, principalement des aviateurs alliés, depuis Beg-an-Fri[54]. Ils seront transférés de Guimaëc vers Beg-an-Fry à pied, une distance d'environ 7 km, de nuit en suivant le talus côté champ alors que les patrouilles SS passaient sur la route à 5 mètres d'eux. Rendus à destination, ils seront pris en charge par un sous-marin et rapatriés en Angleterre.
François Mitterrand, alors appelé « Morland », débarqua la nuit du , sur la plage de Vilin Izella, arrivant en compagnie de deux agents anglais ; alors âgé de 27 ans, il fut accueilli par plusieurs personnes de Guimaëc, aujourd'hui disparues. Parmi ces personnes, on cite les noms de Louis Mercier, mareyeur, de sa femme, Philomène, d'Aristide Sicot, responsable des plages du réseau « Var », et des sœurs Jacob. « Un événement qui a marqué sa vie » Devenu Président de la République, François Mitterrand revint sur les lieux, accueilli par le maire Bernard Cabon et son premier adjoint François Bourhis[55]
François Marie Periou[Note 11], cultivateur, âgé de 19 ans, fut assassiné par les Allemands dans le bourg de Lanmeur le .
Lucien Bourven, matelot des Forces amphibies Indochine est mort accidentellement le à Pnom-Penh (Cambodge) pendant la Guerre d'Indochine[56].
Vers 1980, EDF avait présenté un projet de construction d'une centrale nucléaire sur les falaises de Beg an Fry. Puis le projet avait été abandonné pour se concentrer sur Plogoff.
Réélu pour un deuxième mandat en [57], le maire Georges Lostanlen démissionne du conseil municipal, suite à celle des 9 conseillers de sa liste, fin [58]. Lors des élections de , la liste menée par Pierre Le Goff, conseiller d'opposition jusqu'alors, remporte la totalité des sièges[59].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1953
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1953 | 1959 | Pierre L'Hermitte | SFIO→PSA | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1959 | 1977 | Yves Silliau | PSU→PS | Agriculteur | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1977 | 2008 | Bernard Cabon | PS | Professeur d'Histoire-Géographie | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
2008 | mai 2016 | Georges Lostanlen[62] | PS | Conseiller départemental du canton de Plouigneau. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
juillet 2016 | En cours (au 27 mai 2020) |
Pierre Le Goff [63] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
DVG [64] | Conseiller départemental depuis 2021 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
Les anciens numéros de la revue municipale An nor digor sont consultables sur un site Internet[65].
Le blason de la commune de Guimaëc a été établi en 1987 par Bernard Cabon. Il a été adopté cette même année par le conseil municipal et officialisé par un arrêté préfectoral qui le protège. Il ne peut être utilisé sans l'accord de la commune.
La justification est la suivante :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[66]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[67].
En 2019, la commune comptait 939 habitants[Note 26], en diminution de 3,59 % par rapport à 2013 (Finistère : +1,24 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 664 | 1 668 | 1 665 | 1 789 | 1 941 | 1 948 | 1 924 | 1 924 | 1 952 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 901 | 1 815 | 1 822 | 1 768 | 1 795 | 1 725 | 1 568 | 1 590 | 1 527 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 545 | 1 377 | 1 277 | 1 203 | 1 148 | 1 084 | 1 029 | 1 026 | 986 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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952 | 910 | 826 | 810 | 880 | 855 | 912 | 920 | 959 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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947 | 939 | - | - | - | - | - | - | - |
selon la population municipale des années : | 1968[70] | 1975[70] | 1982[70] | 1990[70] | 1999[70] | 2006[71] | 2009[72] | 2013[73] |
Rang de la commune dans le département | 198 | 206 | 197 | 184 | 183 | 190 | 189 | 187 |
Nombre de communes du département | 286 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 | 283 |
En 2016, Guimaëc était la 187e commune du département en population avec ses 958 habitants (territoire en vigueur au ), derrière Saint-Jean-Trolimon (186e avec 976 habitants) et devant Cléden-Cap-Sizun (188e avec 956 habitants).
« L'église de Guimaëc, classée (...) monument historique, se compose d'une nef de trois travées, avec bas-côtés, et d'un chœur aussi de trois travées, flanqué de deux larges chapelles. Les piliers carrés à simples tailloirs soutiennent des arcades en plein cintre indiquant le début du XVIIIe siècle. D'un édifice gothique antérieur, il subsiste la muraille de droite du chœur, percée d'une petite fenêtre ronde et d'un bénitier ogival (...). [L]e clocher est accosté de deux tourelles ou cages d'escalier amorties en dôme ; cette dualité est un fait assez rare (...). De massifs contreforts épaulent ses angles et une corniche très saillante, dont les nombreuses moulures se poursuivent sur les tourelles, soutient la galerie de la plate-forme. Le beffroi, à trois chambres de cloches est sommé d'une courte pyramide ajourée de quelques baies rondes. (...) Le porche, refait au XVIIIe siècle, a gardé son arcade ogivale pauvrement moulurée, la date de 1558 est inscrite en gothique, et deux lions formant gargouilles au bas des rampants. La porte intérieure, surmontée d'une niche contenant la statue archaïque de saint Pierre, patron de la paroisse, est flanquée de pilastres à chapiteaux étranges, nœuds de cordes ou cordes enroulées »[1]
Le calvaire de Christ présente à l'avers le Christ, Madeleine, saint Jean et un personnage décapité ; au revers un Christ en robe, une femme et saint Paul Aurélien. Pendant la Révolution française, douze chevaux ne parvinrent pas à arracher ce calvaire.
Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall ont longuement décrit ces diverses chapelles dans un article paru en 1911 dans le "Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie"[77].