Ploumilliau [plumijo] Écouter, Plouilio en breton, est une commune française du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne. Ses habitants s'appellent les Milliautais et les Milliautaises.
Ploumilliau | |
Vue extérieure de l'église paroissiale Saint-Milliau. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Arrondissement | Lannion |
Intercommunalité | Lannion-Trégor Communauté |
Maire Mandat |
Yann Kergoat 2020-2026 |
Code postal | 22300 |
Code commune | 22226 |
Démographie | |
Gentilé | Milliautais |
Population municipale |
2 464 hab. (2019 ![]() |
Densité | 71 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 40′ 51″ nord, 3° 31′ 22″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 133 m |
Superficie | 34,69 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Lannion (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Plestin-les-Grèves |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | |
modifier ![]() |
Ploumilliau est assez célèbre pour sa statue de l'Ankou, conservée dans l'église du bourg, et pour les animations de Noël du village Keraudy.
Le bourg de Ploumilliau n'est pas en situation littorale (c'est d'ailleurs une caractéristique commune à de nombreuses paroisses anciennes de la région comme Guimaëc, Plestin, Plougasnou, Ploulec'h, etc., probablement par crainte des pirates saxons les plous se sont établis à une certaine distance de la côte[1]) mais situé sur un plateau, à plus d'un kilomètre de la mer.
La commune de Ploumilliau est située dans la partie trégorroise du département des Côtes-d'Armor (c'est-à-dire au nord-ouest). Commune étendue, elle dispose d'une petite partie littorale au nord (entre la plage de Pont-Roux et la pointe du Dourven) qui l'ouvre sur l'embouchure du Léguer, au cœur de la Baie de Lannion, et plus globalement sur la Manche. Au nord-ouest, Ploumilliau enclave pratiquement la commune de Trédrez-Locquémeau.
Cependant la commune est avant-tout rurale. À l'est, son territoire s'insère entre Ploulec'h et Ploubezre et est délimité par le ruisseau du Pontol. À l'ouest, c'est le Kerdu qui la sépare de Saint-Michel-en-Grève. Au sud, en direction de Plouaret, la commune englobe le village de Keraudy.
Trédrez-Locquémeau | Ploulec'h | |
Saint-Michel-en-Grève | ![]() |
Ploubezre |
Plouzélambre | Plouaret |
Le village de Keraudy est situé à l'extrémité sud du territoire. Le nom de cet écart est formé à partir du mot ker, signifiant « village » en breton, auquel est associé l'anthroponyme Audy, également attesté sous la forme Ody dès le XVIe siècle. Keraudy a été le siège d'un établissement de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem dépendant de la commanderie de Pont-Melvez. Une maison attenante au cimetière, existant encore, portait ainsi le nom de L'Hôpital. Elle était également dénommée, selon Bernard Tanguy, Le Temple de Saint-Jean, saint à qui était dédiée l'église de Keraudy avant de passer sous le patronage de la Vierge. Trève de la paroisse de Ploumilliau depuis 1653, Keraudy a été rattaché à la commune de Ploumilliau vers 1790 (avant le selon Régis Le Saulnier de Saint-Jouan), puis érigé en paroisse en 1851[2]. Cependant, le village n'a jamais été une commune à part entière.
Réputé pour son charme, il s'anime tous les deux ans pour les fêtes de fin d'année où sont alors installées de nombreuses illuminations et des cabanes abritant des mises en scène qui évoquent l'univers du conte.[réf. nécessaire]
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lannion_aero », sur la commune de Lannion, mise en service en 1993[9] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,5 °C et la hauteur de précipitations de 945 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, dans le département du Finistère, mise en service en 1966 et à 50 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Ploumilliau est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[16],[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lannion, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 40 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d'urbanisme le prévoit[22],[23].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (91,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (56,7 %), terres arables (32,7 %), forêts (5,2 %), zones urbanisées (4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1 %), zones humides côtières (0,4 %)[24].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[25].
Le nom de la localité est attesté sous les formes ecclesia de Ploemyliau fin XIVe siècle, Ploumilliau en 1426, Ploemiliau en 1481[26].
Ploumilliau est pour Plou-Méliau et signifie « paroisse de Méliau »[26], Ce personnage éponyme, *Méliau ou *Miliau, n'a peut-être rien à voir avec un quelconque saint Miliau[27].
Cette commune est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive dont le nom est formé à partir des mots plou-, signifiant paroisse en breton, et Méliau (saint Méliau , comte et roi de Cornouaille au VIe siècle). Ploumilliau a une petite façade maritime, au nord, à Pont-Roux (Baie de La Vierge).
Le menhir (néolithique) du Clandy, les souterrains de l'Âge du fer de Saint-Jean et de Kerhélary, les traces de fortifications romaines du Roudoulou, attestent l'ancienneté de la présence humaine à Ploumilliau.
Paroisse de l'Évêché de Tréguier, elle n'est mentionnée pour la première fois qu'à la fin du XIVe siècle. Bien que son nom n'apparaisse pas dans les chartes de 1160 et de 1182 énumérant les possessions des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et des Templiers en Bretagne, ces deux ordres étaient présents en plusieurs points de la paroisse, notamment à Keraudy, à Christ, et au Mouster.
La paroisse, devenue commune, a élu sa première municipalité au début de l'année 1790.
Le monument aux Morts porte les noms de 173 soldats morts pour la Patrie[28] :
C'est aujourd'hui une commune dynamique, avec de nombreux commerces, artisans et services.
![]() |
Blasonnement :
D'argent au léopard de sable surmonté de trois coquilles du même. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].
En 2019, la commune comptait 2 464 habitants[Note 8], en diminution de 1,28 % par rapport à 2013 (Côtes-d'Armor : +0,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 760 | 2 540 | 2 788 | 3 128 | 3 100 | 3 363 | 3 496 | 3 480 | 3 480 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 553 | 3 650 | 3 763 | 3 528 | 3 581 | 3 308 | 3 531 | 3 115 | 3 074 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 754 | 2 871 | 2 885 | 2 686 | 2 551 | 2 407 | 2 297 | 2 125 | 1 800 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 772 | 1 735 | 1 865 | 2 100 | 2 223 | 2 173 | 2 449 | 2 489 | 2 481 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 481 | 2 464 | - | - | - | - | - | - | - |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Liste des maires avant 1945
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mai 1945 | mai 1953 | Gestin Le Pierres[33] (1885-1975) |
SFIO | Instituteur | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mai 1953 | 19 mai 1959 (décès) |
Jean Lachater (1904-1959) |
DVD | Notaire | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
27 juin 1959 | février 2000 (démission) |
André Cresseveur[34] (1921-2005) |
DVD-RPR | Agriculteur Conseiller régional de Bretagne Conseiller général de Plestin-les-Grèves (1961 → 1973 et 1992 → 1998) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
2 mars 2000[35] | 23 mars 2001 | Michel Kernéis | DVD | Cadre France Télécom au CNET de Lannion, 1er adjoint (1989 → 2000) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
23 mars 2001 | mars 2008 | Denise Grandjean | PS | Couturière retraitée | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2008 | 24 mai 2020 | Marcel Prat | PS | Responsable vie scolaire | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
24 mai 2020 | En cours (au 19 janvier 2021) |
Yann Kergoat[36] | DVG | Responsable d'équipe | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
Ploumilliau offre la particularité de posséder deux églises :
Saint Milliau[37], évêque venu d'Irlande au Ve siècle, devenu le saint patron de la paroisse, a donné son nom à l'Île Milliau, au large de Trébeurden sur laquelle il aurait débarqué et à la commune de Locquémeau, son ancien ermitage. À découvrir entre autres à l’intérieur : la statue de l’Ankou[38] (voir ci-dessous) et les treize panneaux de la Passion. L’église est classée monument historique en 1921.
Les Bretons comme les anciens Celtes considèrent la mort comme le début d'une vie meilleure. Dans les enclos paroissiaux, les ossuaires témoignent de cette relation naturelle avec la mort. Et pourtant, même si la mort est familière en Bretagne, on craint ses ‘‘intersignes’’ annonciateurs. On les retrouve partout dans chaque conte de Bretagne, sous forme d’animaux, bruits, objets ou personnages. Ainsi l’Ankou, maître de l’au-delà, est un squelette tenant une faux emmanchée à l’envers, il annonce la mort aux vivants dont la dernière heure est venue. En breton ‘‘Anken’’ signifie chagrin, ‘‘Ankoun’’ oubli. Il circule la nuit, debout sur un chariot dont les essieux grincent. Entendre ce bruit ou le croiser en chemin sont les signes annonciateurs de la mort d’un proche. C’est le dernier mort de l’année (ou le premier dans certains villages), qui devient l’Ankou pour l’année suivante. L’Ankou nous met en garde contre l’oubli de notre fin dernière. Ces sentences sont gravées sur de nombreux murs d’ossuaires ou d’églises : « Souviens-toi homme que tu es poussière » (La Roche-Maurice), « Pense à mourir, regarde la fin » (Lannédern).
L’Ankou et Ploumilliau :
« Fanch ar Floc’h était forgeron à Ploumilliau ... ». Ainsi commence l’histoire où une certaine veille de Noël, un forgeron travailla fort tard, tandis que sa famille allait à l’église. Le bruit de son marteau sur l’enclume l’empêcha d’entendre les cloches du début de la messe de Noël. Aussitôt après, un étrange visiteur entra dans la forge, demandant qu’un clou soit rivé à son outil. Il exhiba alors une large faux avec le tranchant à l’extérieur. Malgré sa surprise et pressé d’en finir avec ce ténébreux client, le forgeron eut vite fait son ouvrage.
L’homme à la faux disparut. Fanch ar Floc’h n’eut que la force de gagner son lit où sa femme le trouva suant les angoisses de la mort.
Au chant du coq, il rendit l’âme, pour avoir forgé la faux de l'Ankou.
(Retrouvez le texte intégral dans le livre intitulé La Légende de la Mort d’Anatole Le Braz)
Simple petite statuette en bois, l’Ankou de Ploumilliau est aujourd’hui la seule statue de ce type encore présente au sein même d’une église. Anatole Le Braz, qui a passé ses premières années à Ploumilliau, ajouta que cette statuette fut la terreur de son enfance. On dit enfin, qu’on ne vient jamais à Ploumilliau sans faire visite à l’Ankou ... une visite des plus courtoises bien sûr !
Sur les autres projets Wikimedia :