Pîtres est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Pour les articles homonymes, voir Pitres (homonymie).
Pîtres | |
![]() L'église Notre-Dame. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Seine-Eure |
Maire Mandat |
Florence Lambert 2020-2026 |
Code postal | 27590 |
Code commune | 27458 |
Démographie | |
Gentilé | Pîtriens |
Population municipale |
2 648 hab. (2019 ![]() |
Densité | 241 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 13″ nord, 1° 13′ 37″ est |
Altitude | Min. 7 m Max. 138 m |
Superficie | 10,97 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Pîtres (ville-centre) |
Aire d'attraction | Rouen (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-de-l'Arche |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://villedepitres.fr |
modifier ![]() |
La ville est connue pour l'édit du concile de Pîtres de 864 par lequel Charles le Chauve établit la refonte des monnaies.
Localité du département de l'Eure, Pîtres, distante d'une trentaine de kilomètres au sud-est de Rouen, se situe à la confluence de l'Andelle, affluent en rive droite de la Seine. Elle trouve sa place à la rencontre des deux vallées qui ont formé le site spectaculaire de la côte des Deux-Amants.
Quévreville-la-Poterie (Seine-maritime) | Boos (Seine-maritime) | La Neuville-Chant-d'Oisel (Seine-maritime) |
Le Manoir | ![]() |
Romilly-sur-Andelle |
Léry | Poses | Amfreville-sous-les-Monts |
Pîtres possède plusieurs écarts qui sont les Essarts, l'Île Sainte-Hélène, le Port de Pîtres et la vallée Galantine. Le Quartier Saint-Martin, le Nouveau Pîtres ou les Varennes sont des quartiers de la commune.
La commune est riveraine de la Seine.
S'étendant sur 1 347 ha à 15 m d'altitude, Pîtres, de par sa géologie typique des vallées fluviales, possède des sols constitués par un mélange d'alluvions contemporaines, diluvium et de craie blanche. Ces terres sont utilisées pour la culture des céréales et du lin et par des bois.
Une ligne de chemin de fer à voie unique, reliant Alizay à Gisors-Embranchement, traverse Pîtres, qui possédait jadis une gare, maintenant détruite. Cette ligne sert au transport du fret avec, en particulier, le ramassage des bouteilles d'eau Pierval de la source de Pont-Saint-Pierre, située 2 km en amont, dans la vallée de l'Andelle, et le trafic généré par la sucrerie d'Étrépagny.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouen-Boos », sur la commune de Boos, mise en service en 1968[9] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle évolue de 10,1 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,5 °C pour 1981-2010[12], puis à 11 °C pour 1991-2020[13].
Pîtres est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Pîtres, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[17] et 3 797 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (46 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (43,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (44,9 %), terres arables (26 %), zones urbanisées (10,7 %), prairies (5,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5 %), mines, décharges et chantiers (3,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2 %), eaux continentales[Note 7] (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,1 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Locus qui dicitur Pistas au VIIe siècle (Vita sancti Condedi apud acta Sanctorum ord. S. Benedicti), Pistus entre 750 et 775 (dipl. du roi Pepin); Pistis en 862 (recueil des hist. de France), ad Pistas entre 862 et 868 (Annales de Saint-Bertin); Pistes vers 1018 (charte de Richard II), vers 1025 (Fauroux 53) et vers 1040 (Fauroux 94), de Pistris vers 1050 (Fauroux 120)[24]; Pistæ en 1119 (Orderic Vital); Pistræ e 1206 (cartulaire de Philippe Auguste), Pystres (p. d’Eudes Rigaud) et Pistre au XIIIe siècle (Marie de France, lai des Deux-Amants), Pistris en 1296 (cartulaire de Lyre), Pistres en 1722 (p. de Raoul Roussel)[25] et jusqu'à l'époque moderne.
Le /r/ n'apparaît qu'au milieu du XIe siècle
Albert Dauzat et Charles Rostaing proposent sans conviction un mot latin pista « moulin », explication empruntée à Hermann Gröhler[26] sur la base du participe pī̆stus, feminin pī̆sta « écrasé, battu », du verbe latin pīnsō. Quant à François de Beaurepaire qui les cite, il reste dubitatif sur cette hypothèse, d'ailleurs, pour lui, *pista n'est pas attesté en ce sens[24]. Il considère son origine comme incertaine[24].
D'abord agglomération gallo-romaine[27], puis résidence royale sous les Mérovingiens, palais et château fort sous les Carolingiens, Pîtres, connu par des ordonnances, par des conciles et par différents monuments d’histoire, n'a conservé de son ancienne splendeur que son église dédiée à Notre-Dame (Xe siècle au plus tard). Pîtres devint sous Charles le Chauve, l'un des centres politiques majeurs de la Francie occidentale.
La richesse archéologique de Pîtres et de ses alentours est considérable, des époques proto-historiques à l'époque médiévale[27].
Un pont de bois a été construit sur la Seine et l'Eure à Pont-de-l'Arche vers 862, et protégé par deux forts, de part et d'autre. Ces défenses du règne de Charles II, dit Charles le Chauve, ont été décidées lors des plaids de Pîtres. Vers 869, le pont et les deux forts auraient été achevés.
En 885, les Vikings remontant la Seine pour assiéger Paris furent momentanément arrêtés par le fort de Pîtres[28].
Cependant, les Danois s'installent près de Pont-de-l'Arche, à très peu de distance en face de Pîtres, en un lieu attesté comme in portu Dancs ; Hasdans au XIe siècle, puis comme Asdans qui lors Arches appelée (Wace, XIIe siècle), aujourd'hui Les Damps « les Danois »[29].
La découverte remarquable d'une sépulture féminine viking à la Pierre Saint-Martin révèle que les Scandinaves se sont fixés, au moins temporairement, à cet endroit à la fin du IXe siècle[27]. On y trouva notamment une paire de fibules en forme de tortues, caractéristiques de l'Est du monde nordique et qui sont entrées dans les collections du musée départemental des antiquités de Rouen.
Marie de France poétesse du Moyen Âge évoque dans son Lai des deux amants la cité de Pîtres (Pistres) vers 1190[30] :
Jadis advint en Normandie
une aventure bien connue
de deux jeunes gens qui s'entre-aimèrent,
Par amour tous deux finirent.
Un lai en firent les Bretons :
Des deux Amants il reçut le nom.
La vérité est qu'en Neustrie,
Que nous appelons Normandie,
sur un haut mont à merveille grand:
Là dessus gisent les deux enfants
Près de ce mont à part
Par grand conseil et par égard
Une cité fût faite par le roi
qui était sire de Pîtres;
des Pistréiens il la fit nommer,
et Pistres la fît appeler.
de puis Toujours, a duré ce nom ;
Il y a encore une ville et des maisons.
Nous savons biens dans la contrée,
comment le Val de Pistres. est nommé.
....
Voir à ce sujet la côte des Deux-Amants située près de Poses, non loin de Pîtres, qui illustre cette légende.
En , un commando allemand chargé de faire sauter le pont d'Oissel, traversa le village, à bord de véhicules à moteur.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
vers 1840 | Jean Louis Lucien Vigor | |||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
M. Clément | Pharmacien | |||
Pierre Cobert | PS | |||
René Dréan | SE | Chef de projet retraité | ||
Jean Carré | SE - App.FG | Retraité de la fonction publique | ||
en cours | Florence Lambert | PS | Retraitée de la fonction publique | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2019, la commune comptait 2 648 habitants[Note 8], en augmentation de 8,26 % par rapport à 2013 (Eure : +0,75 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 000 | 1 053 | 971 | 963 | 990 | 1 045 | 1 026 | 1 028 | 1 074 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
980 | 930 | 914 | 905 | 888 | 1 054 | 939 | 1 005 | 972 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
983 | 904 | 900 | 925 | 937 | 1 036 | 982 | 1 063 | 1 045 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 278 | 1 848 | 2 374 | 2 312 | 2 285 | 2 290 | 2 118 | 2 391 | 2 500 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 648 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La commune a un site sidérurgique de Manoir Industries. L'industriel français MetalValue Powder va y investir 50 millions d’euros dans la construction d’une usine de poudre d’acier qui ouvrira ses portes fin 2018 avec des aides régionales et emploiera une centaine de personnes, elle produira jusqu’à 45 000 tonnes de poudre d'acier atomisée au gaz à partir de 2020, soit la production mondiale de 2018[35].
![]() |
Ces armes peuvent se blasonner ainsi aujourd'hui : De gueules à trois pals alésés d'or, au chef cousu d'azur chargé de deux étoiles d'argent. |
---|