Moutrot est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Grand Est.
Moutrot | |
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![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Toul |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Colombey et du Sud Toulois |
Maire Mandat |
Charles Matos 2020-2026 |
Code postal | 54113 |
Code commune | 54392 |
Démographie | |
Gentilé | Mutriciens, Mutriciennes [1] |
Population municipale |
312 hab. (2019 ![]() |
Densité | 43 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ 14″ nord, 5° 53′ 38″ est |
Altitude | Min. 220 m Max. 272 m |
Superficie | 7,26 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Meine au Saintois |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
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Moutrot est un petit village situé à 8 km de Toul, et à proximité d'autres petits villages (Gye, Bicqueley, Allain, Ochey…) Une petite forêt sépare d'ailleurs le village de Moutrot avec celui d'Ochey.
D'après les données Corine land Cover, le territoire communal de 733 hectares se composait en 2011 de près de 24 % de forêts, 28 % de prairies et 47,5 % de surfaces agricoles. Le territoire est arrosé par les ruisseaux de La Bouvade (2.269 km), de Poisson (2.501 km ) et des Ormes (2.624 km)[2].
Lepage précise , dans sa notice sur cette commune comment la découverte de la voie romaine qui traverse son territoire a permis d'en reconnaitre la constitution[3] :
«..le chemin de grande communication qui conduit de Toul à Colombey, et dont se sert le roulage de Lyon à Metz suit, en partie, le tracé de l'ancienne chaussée romaine qui se dirigeait de Langres sur Metz. Lors de sa construction, on a rencontré, en différents endroits, les restes de la voie romaine, et l'on a pu examiner le système de construction employé alors. L'épaisseur de la chaussée était d'environ un mètre ; elle était composée de pierres en laves d'assez mauvaise qualité (calcaire millaire), et posées sur champ sous un angle d'à peu près 50 degrés par lits, les angles changeant de direction à chaque couche..»
Parmi les éléments remarquables de la géographie figure un élément du système karstique connu depuis fort longtemps et dont les historiens parlent en ces termes[3] :
«.A peu de distance, au levant de Moutrot, sur la rive du bois et dans le ruisseau des Bouvades, on remarque un trou appelé en patois lorrain le Poteu de Dione, c'est-à-dire le Trou de Diane. Ce trou, en forme d'entonnoir, que les terres, roulées par l'eau, comblent insensiblement, avait jadis une effrayante profondeur. Il a maintenant encore , environ quinze mètres de profondeur, et dix ou douze de diamètre à l'orifice. On prétend que les eaux qui le remplissent, au temps des pluies et à la suite des orages , tombent dans un courant qui va s'échapper, à 5 kilomètres de distance , au pied de l'antique chapelle de la Rochotte.» (à Pierre la Treiche)
Il s'agit en langage scientifique moderne d'un exemple d' inversac[4],[5]
Gye | Bicqueley | |
Blénod-lès-Toul | ![]() |
Ochey |
Crézilles |
Moutrot est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (75,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (42,6 %), prairies (28,2 %), forêts (24,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Le village s'est d'abord appelé Mollenis villa (1034), Mollonis villa (1210), Molunvilla et Malonvilla (1402). Le nom actuel entre en concurrence à l'Époque moderne : "Molonville dit le Moistier" (1538), "Meloville dit le Moictrot" (1542), "Maloville dit le Moutrot" (1592). Il s'impose à la fin du XVIIIe siècle : "Le Moutrot" (1782), pour aboutir enfin "Moutrot" en 1862[13].
Le toponyme originel était composé de l'anthroponyme germanique Modilo et du latin villa, grand domaine latifundiaire. Ce type de toponyme est caractéristique du Haut Moyen Âge[14].
Le toponyme actuel est le diminutif de l'ancien français "mou(s)tier", monastère.
Beaupré signale , dans son ouvrage[15], la probable présence protohistorique et gallo-romaine sur le ban communal :
« Hache polie en silex. (Coll. Dufresne.) Hache polie. (Coll. Husson.) et restes de constructions en Voirim(n)ois, à la Terre-Monsieur, à la Sarrazinière, à Manonville, sur les Moulins, en Moulin-Vaux, en Mollonville et derrière Latrie (canton situé derrière le cimetière), et en Montant les Portions, dans la direction de Blénod.»
Lepage précise dans sa notice sur le bourg[3] :
«Les archives de Moutrot ont été détruites par un incendie, on ne dit pas en quelle année; il est probable que c'est à l'époque de la révolution de 1792. A l'angle septentrional et dans l'enceinte du cimetière, s'élève une chapelle dédiée à saint Elophe, patron de la paroisse, qui versa son sang pour la foi catholique, près de Solimariaca, maintenant Soulosse, du temps de l'empereur Julien. Au-dessus de la porte, qui sert à la fois de fenêtre et d'entrée, on lit le millésime 1727. Cependant cette chapelle est de plus ancienne date, puisque, dans l'intérieur, on voit, engagé dans le mur,un petit monument funèbre portant la date du ..»
Toutefois il est permis de faire remonter l'histoire du village bien avant puisque son nom est attesté dès l'année 1034 et que le père B Picart en parle comme d'une possession de l'Abbé de St Epvre à Toul. dans son pouillé[16]. (Molenis Villa ou Mollenville)
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1977 | mars 1989 | Henri Champougny | ||
mars 1989 | juin 1995 | Daniel Dethorey | ||
juin 1995 | mai 2020 | Guy Champougny[17] | Retraité agricole | |
mai 2020 | En cours | Charles Matos[17],[18] | Ingénieur ou cadre technique d'entreprise |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20].
En 2019, la commune comptait 312 habitants[Note 3], en augmentation de 4 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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218 | 194 | 209 | 224 | 224 | 218 | 212 | 225 | 233 |
1856 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
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205 | 217 | 192 | 187 | 186 | 179 | 174 | 174 | 172 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
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176 | 157 | 140 | 142 | 157 | 137 | 129 | 117 | 124 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 |
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131 | 125 | 146 | 167 | 246 | 290 | 303 | 300 | 309 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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312 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Henri Lepage[3] et E. Grosse[23] donnent quelques indications à caractère économique dans leurs ouvrages de 1836 et 1843 en accord sur la surface totale de la commune :
« Surf.territ.: 726 hect. cad., dont 481 en terres arab., 83 à 85 en bois, 70 à 75 en prés et 10 ou 11 en vignes, de faible qualité, Moulin à grains.»
indiquant tous deux le caractère agricole voire modestement viticole de l'activité.
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs. D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[24]), la commune de Moutrot était majoritairement orientée[Note 4] sur la production de céréales et d'oléagineux (auparavant polyculture et poly- élevage) sur une surface agricole utilisée[Note 5] d'environ 593 hectares (inférieure à la surface cultivable communale) en baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est nettement réduit de 725 à 256 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 5 exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 6 unités de travail[Note 6].
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Les armoiries de Moutrot se blasonnent ainsi :
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