Pierre-la-Treiche est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Pierre.
Pierre-la-Treiche | |
Église Saint-Christophe. | |
![]() Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Toul |
Intercommunalité | Communauté de communes Terres Touloises |
Maire Mandat |
Xavier Colin 2020-2026 |
Code postal | 54200 |
Code commune | 54426 |
Démographie | |
Gentilé | Pierrats [1] |
Population municipale |
480 hab. (2019 ![]() |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 38′ 37″ nord, 5° 55′ 51″ est |
Altitude | Min. 206 m Max. 350 m |
Superficie | 12,85 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Toul |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Le territoire de la commune est limitrophe de quatre communes.
Chaudeney-sur-Moselle | Villey-le-sec | |
![]() |
Sexey-aux-forges | |
Bicqueley |
Le village de Pierre-la-Treiche est situé sur la rive gauche de la Moselle qui s'écoule d'ouest en est en traversant le ban communal.
Situé à 278 mètres d'altitude moyenne (minimum de 206 mètres et un maximum de 350 mètres), le ban communal, d'une superficie de 1 285 hectares, s'étire le long de la Moselle.
En plus de la Moselle, le village en reçoit plusieurs affluents.
Le ruisseau de Chaudeau[2] et le ruisseau de l'Arot[3] (autres graphies rencontrées : de Larot (cartes IGN), de Larrot ou de l'Arrot ; prend sa source aux confins nord du massif forestier d'Ochey, commune voisine , au lieu-dit Fontaine de la Deuille) sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune de Pierre-la-Treiche.
Une résurgence située sur la propriété dite de la Rochotte permet la libération dans le Chaudeau de l'Aroffe dont le cours souterrain débute à Gémonville (30 km) et transite par un vaste système karstique au sud du village[4],[5].
C'est la plus riche commune de Meurthe-et-Moselle sur le plan karstique ; on y trouve 39 grottes, les deux tiers étant sur la rive droite de la Moselle.
Pierre-la-Treiche est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (77,9 %), terres arables (5,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,2 %), eaux continentales[Note 3] (4,8 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %), zones urbanisées (2,8 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Un arrêté de biotope (AB54073A) du vallon de l’Arot protège sur 367 ha « un vallon forestier froid qui abrite des espèces végétales menacées ». Quatre espèces protégées sont observables dans le vallon :
Le toponyme apparaît en 836 sous la forme latine simple Petra, (Villa quæ dicitur Petra, 836, H LEPAGE) Pierre, en référence au relief qui domine la localité. En 1510 apparaît l'adjonction de Trexe, terme lorrain qui désigna d'abord un terrain en friche, puis une parcelle sans arbre entourée de bois[13].
L'article sur le droit de parcours indique que la treixe, treiche ou trice du domaine lorrain était à l'origine un lieu de connexion ou de confluence de différents parcours de vaine pâture.
Également, ancienne ferme et ermitage, carrières de pierre déjà exploitées au commencement du XVIe siècle[14].
La ferme de Gimeys à Pierre-la-Treiche appartenait à l'abbaye de Clairlieu[15] et la forêt domaniale de Bois l'Évêque rappelle l'existence des possessions temporelles épiscopales (le revenu de ces terres allait à l’évêque de Toul).
Des indices de présences humaines aux paléolithique, néolithique et protohistorique ont été mis en évidence dans les diverses grottes de la région.
À 1 200 mètres à l'Est du village, se trouve une grotte dite le Trou des Celtes, qui a servi de sépulture à l'époque de la pierre polie. MM. Husson père et fils et après eux M. R. Guérin y ont recueilli des pointes de flèches en silex et divers instruments de l'époque de la pierre, accompagnés d'ossements humains ; une partie de ces trouvailles figure au musée lorrain et au musée de Toul.
Au lieu dit Champ du cercueil, existent des vestiges d'anciennes fortifications, près desquelles furent exhumés[16], en 1835, à un mètre de profondeur, 15 ou 20 squelettes avec épées et poignards, alignés autour d'un cercueil en pierre, scellé d'agrafes de fer. Il contenait un squelette portant un anneau de bronze sur la poitrine, une épée, un poignard, une bague d'argent portant un onyx sur lequel était gravée une tête de Mercure ou d'Apollon[17].
Lepage identifiait cette sépulture comme celle d'un chef franc « environné de ses Leudes », morts, selon l'usage, en couvrant de leur corps le maître qu'ils s'étaient donnés et auquel ils ne pouvaient survivre sans honte.
En 1896, des ouvriers, en décapant une carrière, ont trouvé des médailles romaines en argent et en bronze et dans une sorte de cavité des débris de poteries.
On a remarqué sur la colline une enceinte de type éperon barré, mentionnée dans la revue « Recherches Culturelles en Lorraine », à Bois l’Evêque, déjà citée dans Sexey-aux-Forges et qui dut être un castrum gallo romain[18]
Dom Calmet indique[19] que le village de Pierre était une annexe de Bicqueley, muni d'une église dédiée à Saint Christophe. Lutelphe (Lutolphe), doyen de l’église de Toul y avait fondé le prieuré de la Rochotte[20] au XIe siècle. Il ajoute qu'un ermitage dédié à Sainte-Anne était également sur le ban de cette commune, creusé dans des grottes, (mais la trace d'une chapelle éponyme (48° 37′ 16″ N, 6° 01′ 33″ E) se trouve aujourd'hui à la source sainte-Anne, commune de Sexey-aux forges)
Jean Forget, au titre d’abbé de Saint-Léon de Toul, a fait remanier la chapelle gothique du prieuré Saint-Nicolas de la Rochotte, et bâtir , en 1541, le château[21], son logis abbatial, dans le style pur de la Renaissance[22]
Le plateau dominant le village supporte un ouvrage du système Séré de Rivières : le fort Chanot (48° 38′ 08″ N, 5° 56′ 18″ E). Un autre ouvrage est signalé dans le massif forestier à l'Est (48° 38′ 15″ N, 5° 59′ 41″ E) et serait lié au lieu-dit Champ de tir à Sexey-aux forges.
Le village fut, entre 1886 et 1896, le lieu de production du monocorde à clavier[23], instrument de musique inventé par Joseph Poussot (°1861-†1891) en 1886.
Au début du XXe siècle les frères Mourlon lancent des chantiers navals à Pierre-la-Treiche.
Le ban communal a vu la construction du canal de l'Est, branche sud et, après la canalisation de la Moselle, le déclassement de ce canal à petit gabarit dont les traces se lisent encore dans le paysage de bord à Moselle en dessous d'un chemin sur digue.
Le village a souffert de la crue centennale de 1947, la localité étant recouverte de 1,5 à 2 m d'eau[24].
Au début du XXe siècle les frères Mourlon lancent des chantiers navals à Pierre-la-Treiche. Situés au lieu-dit le Quart de Sable, ils construisent des péniches en bois de type Freycinet dans deux cales sèches. Aujourd'hui l'association « La péniche Pierre-la-Treiche » restaure l'une d'entre elles en préservant le patrimoine industriel local[25].
Plus tard, une usine de moteurs de péniches s'est d'ailleurs installée dans la commune.
Le calcaire extrait du plateau était chargé sur des bateaux pour être dirigé vers les usines Solvay (Dombasle-sur-Meurthe) grâce à un quai de chargement aujourd'hui disparu.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1935 | 1942 | Georges Louis (1899-1944) |
SFIO | Chauffeur à l'usine de Neuves-Maisons Décédé au camp de Natzwiller |
mars 1983 | mars 2008 | Bernard Vosgien | Agriculteur | |
mars 2008 | En cours (au 25 mai 2020) |
Xavier Colin[26],[27] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Conseiller Pôle Emploi |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2019, la commune comptait 480 habitants[Note 4], en diminution de 7,87 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
422 | 370 | 469 | 432 | 441 | 475 | 488 | 513 | 515 |
1856 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
480 | 512 | 507 | 545 | 512 | 525 | 565 | 623 | 583 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
570 | 584 | 452 | 452 | 452 | 419 | 391 | 440 | 426 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
393 | 359 | 603 | 674 | 607 | 578 | 582 | 535 | 504 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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480 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs. D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[32]), la commune de Pierre-la-Treiche était majoritairement orientée[Note 5] sur la production de céréales et d'oléagineux sur une surface agricole utilisée[Note 6] d'environ 191 hectares (en deçà de la surface cultivable communale) stable depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 64 à zéro entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 1 exploitation(s) agricole(s) ayant son/leur siège dans la commune employant 1 unité(s) de travail[Note 7].
Selon l'INSEE, le nombre de postes salariés par type d’activité est le suivant en 2015 :
CEN T2 - Postes salariés par secteur d'activité au [33]
Total | % | 1 à 9 salarié(s) | 10 à 19 salariés | 20 à 49 salariés | 50 à 99 salariés | 100 salariés ou plus | |
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Ensemble | 17 | 100,0 | 17 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Agriculture, sylviculture et pêche | 0 | 0,0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Industrie | 5 | 29,4 | 5 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Construction | 0 | 0,0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Commerce, transports, services divers | 9 | 52,9 | 9 | 0 | 0 | 0 | 0 |
dont commerce et réparation automobile | 0 | 0,0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Administration publique, enseignement, santé, action sociale | 3 | 17,6 | 3 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Pierre-la-Treiche est la commune de Meurthe-et-Moselle sur le territoire de laquelle se développe le plus grand nombre de cavités souterraines naturelles (39) et avec le plus important développement cumulé du département[36]. Au départ endokarst situé sous le fond de la vallée de la Moselle, celui-ci a été recoupé lorsque la rivière s'est encaissée, présentant aujourd'hui un paléokarst sous-alluvial[37]. Avant sa capture par la Meurthe, la Moselle a participé à la création et à l'élargissement de l'ensemble des grottes puis à leur comblement avec ses alluvions[38]. 3 des 7 plus grandes grottes de la commune ont été découvertes par Christian Chambosse (°1914 - †2004) dans les années 1930.
L'association Les Sentiers des Deuilles, adhérent de la Fédération française de randonnée pédestre, a développé deux circuits sur le territoire communal[40] :
À Pierre-La-Treiche l'abbé Guyot qui était désireux d'implanter une industrie locale proposa un vaste atelier à J. Poussot et il vint donc s'y établir en 1884. Un nouveau brevet fut déposé le . Plus de mille monocordes ont été fabriqués, de différents modèles. Malheureusement Joseph Poussot se noie à 29 ans dans la Moselle le alors qu'il était promis à un brillant avenir…
Le Chalet Beaurivage, en bord de Moselle, existe depuis 1937. Il a été créé à l'initiative de Pierre et Jeanne Colin (1904-1996). Pendant de longues années l'établissement a constitué un véritable lieu de détente et de loisirs, où l'on pouvait à la fois se restaurer et se baigner ; la canalisation de la Moselle et la destruction de l'ancien barrage ont cependant profondément changé le cadre de cette célèbre « guinguette lorraine », faisant ainsi disparaître les bassins et les plongeoirs.
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Blason | |
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