Mansonville est une commune française située dans l'ouest du département de Tarn-et-Garonne, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans la Lomagne, une ancienne circonscription de la province de Gascogne ayant titre de vicomté, surnommée « Toscane française ».
Pour les articles homonymes, voir Mansonville.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Arrats, le ruisseau de Cameson et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Mansonville est une commune rurale qui compte 294 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 931 habitants en 1856. Ses habitants sont appelés les Mansonvillois ou Mansonvilloises.
Mansonville est située dans la Lomagne, limitrophe du département du Gers.
Saint-Antoine (Gers) |
Bardigues | |
Flamarens (Gers) |
![]() |
Castéra-Bouzet |
Peyrecave (Gers) |
Lachapelle | Saint-Jean-du-Bouzet |
La commune est dans le bassin versant de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[2]. Elle est drainée par l'Arrats, le ruisseau de Cameson, le ruisseau de Carpe, le ruisseau de Grésas, le ruisseau de la Teulère, le ruisseau du Loup et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 25 km de longueur totale[3],[Carte 1].
L'Arrats, d'une longueur totale de 162 km, prend sa source dans la commune de Lannemezan et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Saint-Loup, après avoir traversé 66 communes[4].
Le ruisseau de Cameson, d'une longueur totale de 23,1 km, prend sa source dans la commune de Castéron et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Ayroux à Saint-Michel, après avoir traversé 13 communes[5].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[6]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[7].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[10] complétée par des études régionales[11] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Valence », sur la commune de Valence, mise en service en 1994[12] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[13],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 14,2 °C et la hauteur de précipitations de 740,2 mm pour la période 1981-2010[14]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Montauban », sur la commune de Montauban, mise en service en 1885 et à 41 km[15], la température moyenne annuelle évolue de 13,6 °C pour 1981-2010[16] à 14 °C pour 1991-2020[17].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 5] est recensée sur la commune[18] : le « cours de l'Arrats » (815 ha), couvrant 30 communes dont 22 dans le Gers et huit dans le Tarn-et-Garonne[19].
Mansonville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[20],[I 1],[21]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (90,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,3 %), zones agricoles hétérogènes (11,2 %), forêts (9,1 %), prairies (0,4 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Mansonville est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et le risque nucléaire[23]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[24].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Arrats et le ruisseau de Cameson. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[25]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1999 et 2018[26],[23].
Mansonville est exposée au risque de feu de forêt. Le département de Tarn-et-Garonne présentant toutefois globalement un niveau d’aléa moyen à faible très localisé, aucun Plan départemental de protection des forêts contre les risques d’incendie de forêt (PFCIF) n'a été élaboré. Le débroussaillement aux abords des maisons constitue l’une des meilleures protections pour les particuliers contre le feu[Note 7],[27].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[28].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (92 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 154 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 154 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 96 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[29],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[30].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1992, 1998, 2002, 2003 et 2012 et par des mouvements de terrain en 1999[23].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[31].
En cas d’accident grave, certaines installations nucléaires sont susceptibles de rejeter dans l’atmosphère de l’iode radioactif. La commune étant située dans le périmètre de sûreté de 20 km autour de la centrale nucléaire de Golfech, elle est exposée au risque nucléaire. En cas d'accident nucléaire, une alerte est donnée par différents médias (sirène, sms, radio, véhicules). Dès l'alerte, les personnes habitant dans le périmètre de 2 km se mettent à l'abri[Note 8]. Les personnes habitant dans le périmètre de 20 km peuvent être amenées, sur ordre du préfet, à évacuer et ingérer des comprimés d'iode[Note 9],[32],[33].
Nom de lieu en -ville (ici sous sa forme d'oïl, occitan viala[réf. nécessaire]) au sens ancien de « domaine rural », précédé d'un anthroponyme germanique comme dans la plupart des cas. Il s'agit sans doute ici de Manso.
Mansonville a été autrefois un relais de passage d’une voie romaine de Bordeaux à Toulouse par Lectoure. Le village a été acquis en 1274 par Édouard Ier d'Angleterre. Mansonville est mentionné dès la fin du XIe siècle parmi les possessions de l’abbaye de Moissac, et c’est sans doute sous l’influence de la célèbre abbaye que fut construite l’église romane. Plus tard la paroisse fut cédée au chapitre de Lectoure, et les évêques de Lectoure y avaient une maison de campagne dans le village même mais qui aujourd’hui est une propriété privée.
Mansonville a fait l'objet de découvertes de vestiges gallo-romains et d’objets mérovingiens. On peut encore y voir de belles maison datant des XVIe et XIXe siècles. Non loin de là se trouve le château du Bosc, datant du XVIe siècle. L'église Saint-Roch est inscrite à l'inventaire des bâtiments de France.
La paroisse est mentionnée pour la première fois dans la donation que fait en 1062 Hunaud de Gavarret, moine, puis abbé de Moissac, d'une église mise sous l'invocation de la Vierge Marie ; cette donation profite à l'abbaye de Cluny et à Hugo, son abbé. En 1081, la vicomtesse de Brulhois donne l'église de Saint-Saturnin de Mansonville à l'abbaye de Moissac. Cette dernière est confirmée dans cette possession par une bulle du pape Urbain II, rédigée à Toulouse en . Elle est à nouveau confirmée par une bulle du pape Grégoire IX datant du . Elle fut cédée plus tard au chapitre de Lectoure.
De l'église Saint-Saturnin donnée en 1081 à l'abbaye de Moissac, il ne reste que l'abside. Le chœur est du XIIIe siècle. La voûte et la nef ont été reconstruites en 1869.
Le château, dont on aperçoit encore au-dessus du village les vestiges, fut acheté, en 1274, par Édouard Ier, roi d’Angleterre. Son fils donna la seigneurie en 1313 à Bertrand de Goth, en même temps que les vicomtés de Lomagne et d'Auvillar.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1971 | 2001 | Pierre Chalupczak | ||
mars 2001 | 2008 | Patrick Fontanini | ||
mars 2008 | En cours | Christian Berthet |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2019, la commune comptait 294 habitants[Note 10], en augmentation de 4,26 % par rapport à 2013 (Tarn-et-Garonne : +4,13 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
747 | 782 | 830 | 888 | 913 | 927 | 926 | 894 | 876 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
931 | 878 | 830 | 813 | 800 | 730 | 648 | 589 | 590 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
562 | 530 | 508 | 389 | 415 | 377 | 364 | 352 | 387 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
386 | 358 | 343 | 320 | 287 | 273 | 268 | 276 | 288 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
294 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Mansonville fait partie des huit communes qui participent à la Ronde des Crèches, une manifestation hivernale où chaque village expose une crèche d'après un thème commun qui diffère chaque année[38]. Mansonville est d'ailleurs la seule commune à ne pas se trouver dans le Gers.
En 2018, la commune compte 119 ménages fiscaux[Note 11], regroupant 294 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 18 200 €[I 4] (20 140 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 1,3 % | 6,6 % | 8,5 % |
Département[I 7] | 8,4 % | 10,2 % | 10,3 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 142 personnes, parmi lesquelles on compte 69,5 % d'actifs (61 % ayant un emploi et 8,5 % de chômeurs) et 30,5 % d'inactifs[Note 12],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 9]. Elle compte 70 emplois en 2018, contre 68 en 2013 et 83 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 89, soit un indicateur de concentration d'emploi de 78,8 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 43,8 %[I 10].
Sur ces 89 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 41 travaillent dans la commune, soit 47 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 76,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 9,1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 14,8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
20 établissements[Note 13] sont implantés à Mansonville au [I 13]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 35 % du nombre total d'établissements de la commune (7 sur les 20 entreprises implantées à Mansonville), contre 29,7 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans la Lomagne, une petite région agricole située dans le sud-ouest du département de Tarn-et-Garonne[39]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 14] sur la commune est l'exploitation de grandes cultures (hors céréales et oléoprotéagineuses)[Carte 5].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 46 | 34 | 26 | 14 |
SAU[Note 15] (ha) | 1 180 | 1 289 | 1 271 | 1 456 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 46 lors du recensement agricole de 1988[Note 16] à 34 en 2000 puis à 26 en 2010[41] et enfin à 14 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 70 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 57 % de ses exploitations[42],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 1 180 ha en 1988 à 1 456 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 26 à 104 ha[41].
Sur les autres projets Wikimedia :