Les Vans [le vɑ̃s][1],[2] — Los Vans en occitan — est une commune française, située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes[3]. Les Vans fait partie d'une structure intercommunale : la communauté de communes Pays des Vans en Cévennes.
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Les Vans | |
Vue des Vans. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Ardèche |
Arrondissement | Largentière |
Intercommunalité | Communauté de communes Pays des Vans en Cévennes (siège) |
Maire Mandat |
Jean-Marc Michel 2020-2026 |
Code postal | 07140 |
Code commune | 07334 |
Démographie | |
Gentilé | Vanséens |
Population municipale |
2 655 hab. (2019 ![]() |
Densité | 85 hab./km2 |
Population agglomération |
4 858 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 24′ 21″ nord, 4° 07′ 58″ est |
Altitude | Min. 126 m Max. 948 m |
Superficie | 31,09 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Les Vans (ville-centre) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton des Cévennes ardéchoises (bureau centralisateur) |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Bureau centralisateur de canton du sud de l'Ardèche, Les Vans occupe le centre d'un bassin près de la rivière Chassezac. Il est dominé au sud par le serre de Barre, dernier sommet oriental des Cévennes ardéchoises. En 2001, la localité est devenue « ville-porte » du parc naturel régional des Monts d’Ardèche, tout en faisant également partie de la zone périphérique du parc national des Cévennes.
![]() |
Gravières | Chambonas | Les Assions | ![]() |
Malons-et-Elze Bonnevaux |
N | |||
O Les Vans E | ||||
S | ||||
Malbosc | Banne | Berrias-et-Casteljau |
Les Vans est accessible via plusieurs lignes d'autocars en provenance de la gare de Valence TGV, Montélimar et Aubenas (Ligne 74 des Cars Région Auvergne Rhône-Alpes) ainsi que d'Alès (Ligne 13 du réseau Le Sept).
Les Vans est une commune rurale[Note 1],[4]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[5],[6].
Elle appartient à l'unité urbaine des Vans, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[7] et 4 858 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[8],[9].
La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (82,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (49,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (33,3 %), zones agricoles hétérogènes (10,7 %), zones urbanisées (6,8 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Le nom « Vans » viendrait soit d’un terme celtique signifiant « versant »[14], soit plus sûrement du radical oronymique ligure (préceltique) VAN-/VEN- fréquent dans les Alpes (Vence, Vanoise, Venosc, Venanson, Vénéon…).
Les habitants des Vans s'appellent les Vanséens et les Vanséennes.
Les chanoines de Saint-Ruf, dont l'ordre est établi depuis 1039 à Avignon, fondent une première église romane[14].
En 1208 une bulle d'Innocent III ratifie la donation des Vans à l'abbaye de Saint-Gilles-du-Gard[15]. Du XIVe siècle au XVIIIe siècle inclus, un barri entourait le bourg ; ce « mur de ville » était haut de quelques mètres et large de soixante à quatre-vingts centimètres. Il était doublé d'un fossé ou ruisseau qui longeait occasionnellement les maisons. Il comportait quatorze tours et quatre portes ; une cinquième, très étroite, fut percée au XVIIIe siècle.
Vers le milieu du XVe siècle Charles VII institue deux foires aux Vans : l'une du 21 au , l'autre les 8 et - cette dernière bientôt remplacée par la foire de la Saint-Thomas le [16].
En 1478 le bourg appartient aux coseigneurs Rochebaron[17], en 1643 aux de La Fare, en 1672 au comte du Roure et de La Garde-Chambonas et en 1762 au duc d’Uzès. La ville passe à la Réforme au XVIe siècle ; en 1629, elle retourne au catholicisme.
En 1790, la région est rattachée au département de l'Ardèche[18].
La place de la Grave fut le théâtre d'exécutions après la révolte des Masques et du massacre de Saillans et de ses compagnons en juillet 1792.
En 1799 (à l’arrivée de Bonaparte) le barri est démantelé, n'ayant plus de raison d'être ; seuls quelques vestiges demeurent[14].
La révolution de 1848 est bien accueillie en Ardèche, et notamment par le maire de Vans, qui collabore activement avec les commissaires du gouvernement en leur indiquant quels sont les bons républicains susceptibles d’occuper les fonctions de maire dans les communes voisines, et quels sont les maires opposés au régime et qu’il juge préférable de révoquer[19].
En 1851 Les Vans est l'une des onze communes dans le Vivarais cévenol où la densité de population dépasse 150 habitants/km2 — plus que dans le Vivarais de la vallée du Rhône. À l'époque, les Hautes Cévennes sont plus peuplées que les plaines des Basses Cévennes, peut-être grâce à la présence du châtaignier dans les hauteurs où il se plaît mieux. Dans les plaines plus basses, c'est le développement du mûrier dès le début du XVIIIe siècle qui a accompagné la croissance démographique commencée au XVIIe siècle. Ainsi en 1860 Les Vans abrite quatre filatures de soie sur les 13 existant dans les Cévennes. Ces filatures emploient surtout des femmes ; les hommes, eux, pratiquent l'émigration saisonnière, surtout pendant la période creuse des travaux agricoles. Les revenus sont précaires : vers 1850, 50 % des familles du canton des Vans sont endettées[20].
À la mort du professeur Ollier (1900) qui habitait près de l’église des Vans, une souscription mondiale permit d'élever deux statues monumentales en bronze, réalisées par Alfred Boucher, l'une aux Vans sur la place Léopold-Ollier, l'autre sur la place Ollier à Lyon. Pendant la seconde guerre mondiale, la ruse des Vanséens préserva la statue des Vans de la convoitise des Allemands, tandis que la statue de Lyon fut fondue pour les besoins de la Wehrmacht en 1941.
En 1973, la commune des Vans fusionne avec celles de Brahic, Chassagnes et Naves pour ne former qu'une seule et même commune (arrêté préfectoral du ).
Les Vans reçut le président de la République (Nicolas Sarkozy) le [21],[22] ; la précédente visite présidentielle officielle en Ardèche datait de 1961 (Charles de Gaulle).
Jusqu'en 2013, la commune des Vans disposait de quatre sections électorales différentes correspondantes aux 4 anciennes communes fusionnées en 1973 (Les Vans, Brahic, Chassagnes et Naves) et les électeurs pouvaient panacher les noms des candidats sur les différentes listes. La loi du (dite Acte III de la décentralisation) a supprimé ces différentes dispositions. Désormais la commune des Vans représente une circonscription électorale unique élisant l’ensemble du conseil municipal selon un mode de scrutin unique déterminé en fonction de la population de la commune. Le chiffre de la population des Vans étant inclus entre 2 500 et 3 499 habitants, le conseil municipal est composé de 23 élus.
Par ailleurs, la commune des Vans dispose de 9 sièges au sein de l'assemblée communautaire de la Communauté de communes Pays des Vans en Cévennes.
Depuis les élections départementales de , Les Vans est le bureau centralisateur d'un canton agrandi. Le canton des Vans a été réuni notamment à une partie de celui de Joyeuse, de Valgorge et de Largentière (qui perdront leur statut de chef-lieu de canton)[23].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1790 | 1791 | Joseph Moutet | ||
1791 | 1791 | Pierre Pascal | ||
juillet 1791 | novembre 1791 | Joseph Moutet | ||
novembre 1791 | juillet 1792 | Dupuy | ||
juillet 1792 | novembre 1815 | Joseph Moutet | ||
1815 | 1830 | Jauffre | ||
1830 | septembre 1831 | Joseph Moutet | ||
18 septembre 1831 | 24 juillet 1837 | Louis-Henri Colomb[25][réf. non conforme] | ||
24 juillet 1837 | Victor Moutet | |||
mars 1848 | Émile Filliat | maire provisoire (après la révolution de 1848)[26] | ||
4 février 1867 | septembre 1870 | Jacques Duclaux-Monteil | ||
mai 1871 | 14 janvier 1878 | Jacques Duclaux-Monteil | ||
1888 | 1939 | Jules Duclaux-Monteil | ||
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1946 | mars 1959 | Ferdinand Nadal | PPUS | Architecte Conseiller général |
mars 1959 | mars 1965 | Joseph Thibon | ||
mars 1965 | mars 1979 (démission) |
Fernand Aubert | DVD puis UDF-CDS |
Directeur de coopérative fruitière Conseiller général (1965-1979) |
mars 1979 | avril 2004 (démission) |
Jean-Marie Roux | RPR puis UMP | Maître d'œuvre en bâtiment Député (1993-1997) Conseiller général (1985-2004) |
avril 2004 | 29 mars 2014 | Bruno Vigier | UDI (NC) | Libraire |
29 mars 2014 | 29 mai 2020 | Jean-Paul Manifacier[27] | PS | Retraité de l'enseignement Conseiller général (2004-2015) Vice-président du Conseil général (2008-2015) Président de la Communauté de Communes |
29 mai 2020 | en cours | Jean-Marc Michel | SE |
Les habitants sont appelés les Vanséens et les Vanséennes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2019, la commune comptait 2 655 habitants[Note 2], en diminution de 2,39 % par rapport à 2013 (Ardèche : +2,47 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 649 | 1 514 | 1 571 | 1 682 | 2 169 | 2 511 | 2 742 | 2 916 | 2 698 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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3 171 | 2 811 | 2 946 | 2 625 | 2 747 | 2 626 | 2 066 | 2 513 | 2 187 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 948 | 1 934 | 1 889 | 1 583 | 1 626 | 1 658 | 1 657 | 1 632 | 1 594 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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1 692 | 2 034 | 2 325 | 2 570 | 2 668 | 2 664 | 2 727 | 2 827 | 2 805 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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2 667 | 2 655 | - | - | - | - | - | - | - |
Promenade, escalade, spéléologie, équitation, mais aussi canyoning, parapente, randonnée, baignade, pêche, camping et canoë-kayak dans les gorges du Chassezac
Avant la Révolution, Naves faisait partie du Diocèse d'Uzés. Un acte de parèage vers 1273 entre le roi Philippe le Hardi et les seigneurs locaux fit de Naves un des premiers liens entre le pouvoir central et le Vivarais[34]. Naves possède le label « village de caractère de l'Ardèche [35] » et connaît son heure de gloire au XIXe siècle avec le développement de la sériciculture et de l’élevage du ver à soie, activité qui, déclinant peu à peu, le fait tomber dans l’oubli. Le village, son église et ses vieilles ruelles ont fait l’objet d'importantes rénovations depuis le milieu des années 1980.
Éléments remarquables :
Village situé à quelques kilomètres des Vans.
Le château fut la propriété de la famille Barthélémy de Laforest (juge-mage de Joyeuse) au XVIIIe siècle.
Le Chassezac, remarquable par ses plages de sable et de galets, et Chassagnes sont surplombés par l’ermitage Saint-Eugène bâti sur une falaise calcaire. L’ermitage, a fait l’objet d’une restauration en 1956[36] qui lui a permis de retrouver, après plus de deux siècles d’abandon, sa destination originelle[37].
Brahic est niché sur le flanc sud du serre de Barre.
Sa position perchée lui a valu son nom. En effet, à la page 86 de ses « Noms de lieux en France », André Pégorier de l’IGN (Institut géographique national) nous apprend qu’en étymologie préceltique, un Brèc est un rocher en hauteur. De son côté, Frédéric Mistral à la page 365 de son « Trésor doù félibrige » nous confirme qu’en provençal, un brè, un brèc, un brenc, un bric, un brinc (selon les localités), est une hauteur. Il rapproche ce mot de l’écossais « braigh » et nous en décline tout une famille : brécaio (brécaille) éboulis, brécoun, petit rocher pointu, brécas, grand pic, brécassoun, petit pic et le verbe brécassa = grimper sur les rochers. Brec, s'est écrit Braic qui s'est diphtongué en Braïc ou Brahic à la fin du XVIIe siècle.
Les Français qui portent ce nom de famille ont à coup sûr leurs lointaines origines dans ce village. De la sorte, ce sont des habitants de Brahic portant ce nom qui ont fondé le hameau du Petit Brahic, sans doute pour y trouver des espaces plus vastes à cultiver que les étroites terrasses, seules possible sur le flanc du serre.
Éléments remarquables :
Plusieurs films ont été tournés sur la commune :
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Les armes des Vans se blasonnent ainsi :
La bordure cousue est une augmentation de l'ancien « d'azur au soleil d'or » (blason de droite).
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