Les Montils est une commune française située dans le département de Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire.
Les Montils | |
![]() Vestiges de la tour des Montils. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Loir-et-Cher |
Arrondissement | Blois |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Blois « Agglopolys » |
Maire Mandat |
Alain Duchalais 2020-2026 |
Code postal | 41120 |
Code commune | 41147 |
Démographie | |
Gentilé | Montilois[1] |
Population municipale |
1 920 hab. (2019 ![]() |
Densité | 207 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 29′ 46″ nord, 1° 17′ 52″ est |
Altitude | Min. 62 m Max. 101 m |
Superficie | 9,27 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Les Montils (ville-centre) |
Aire d'attraction | Blois (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Blois-3 |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.lesmontils.com |
modifier ![]() |
Localisée au centre du département, la commune fait partie de la petite région agricole « les Vallée et Coteaux de la Loire », grand ruban plus ou moins large où dominent la culture de la vigne et les productions maraîchères.
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels qui occupent la quasi-totalité du territoire communal. Un espace naturel d'intérêt est présent sur la commune : une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture des céréales et des oléoprotéagineux. À l'instar du département qui a vu disparaître le quart de ses exploitations en dix ans, le nombre d'exploitations agricoles a fortement diminué, passant de 51 en 1988, à 7 en 2000, puis à 0 en 2010.
Les habitants sont appelés Montilois.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux bâtiments portés à l'inventaire des monuments historiques : la porte des Montils, inscrite en 1930, et la tour des Montils, inscrite en 1986.
La commune des Montils se trouve au centre du département de Loir-et-Cher, dans la petite région agricole des Vallée et Coteaux de la Loire[2],[3]. À vol d'oiseau, elle se situe à 10,7 km de Blois[4], préfecture du département. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Blois[5].
Les communes les plus proches sont[6] : Monthou-sur-Bièvre (2 km), Ouchamps (2,6 km), Candé-sur-Beuvron (2,7 km), Seur (2,9 km), Valaire (3,6 km), Chouzy-sur-Cisse (5,1 km), Chailles (5,4 km), Chitenay (5,6 km) et Fougères-sur-Bièvre (6,2 km).
Candé-sur-Beuvron | Chailles | Seur |
Candé-sur-Beuvron | ![]() |
Seur |
Monthou-sur-Bièvre | Monthou-sur-Bièvre | Ouchamps |
La commune se situe à une altitude de 80 m (env.). Elle est bordée par le Cosson au Nord, traversée par le Beuvron. À l'ouest du village, la Bièvre se jette dans le Beuvron. À cet endroit, les castors sont nombreux.
La Chapelle-Rablais
La commune est drainée par le Beuvron (1,18 km) et par un petit cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 2,3 km de longueur totale[7].
Le Beuvron, d'une longueur totale de 115,2 km, prend sa source dans la commune de Coullons, dans le Loiret et se jette dans la Loire à Candé-sur-Beuvron, après avoir traversé 29 communes[8]. Sur le plan piscicole, ce cours d'eau est classé en deuxième catégorie, où le peuplement piscicole dominant est constitué de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche)[9].
Paramètres climatiques pour la commune sur la période 1971-2000 | |
- Moyenne annuelle de température : 11,2 °C |
La commune bénéficie d'un climat « océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France définie en 2010. Ce type affecte l'ensemble du Bassin parisien avec une extension vers le sud, et en particulier la plus grande partie du département de Loir-et-Cher. Le climat reste océanique mais avec de belles dégradations. Les températures sont intermédiaires et les précipitations sont faibles (moins de 700 mm de cumul annuel), surtout en été, mais les pluies tombent en moyenne sur 12 jours en janvier et sur 8 en juillet, valeurs moyennes rapportées à l'ensemble français. La variabilité interannuelle des précipitations est minimale tandis que celle des températures est élevée[10].
Les paramètres climatiques qui ont permis d'établir cette typologie comportent 6 variables pour les températures et 8 pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[10]. Avec le changement climatique, ces variables ont pu depuis évoluer.
L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Le territoire communal des Montils comprend une ZNIEFF[11] : la « Forêt de Russy » (3 471,25 ha)[12].
Les Montils est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[13],[14],[15]. Elle appartient à l'unité urbaine des Montils, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[16] et 2 754 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Blois, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 78 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19],[20].
La Loire à vélo passe à proximité de la commune.
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels (96,8 %). La répartition détaillée ressortant de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover millésimée 2012 est la suivante : terres arables (11,6 %), cultures permanentes (0,6 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), prairies (3,5 %), forêts (65,2 %), milieux à végétation arbustive ou herbacée (0,7 %), zones urbanisées (1 %), espaces verts artificialisés non agricoles (0,5 %), zones industrielles et commerciales et réseaux de communication (1,7 %), eaux continentales (0,5 %)[7].
La loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d'un établissement public, pour déterminer les partis d'aménagement de l'espace au sein d'un SCoT, un document essentiel d'orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle. La commune est dans le territoire du SCOT du Blésois, approuvé en 2006 et révisé en juillet 2016[21].
En matière de planification, la commune disposait en 2017 d'un plan local d'urbanisme en révision[22]. Par ailleurs, à la suite de la loi ALUR (loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) de mars 2014, un plan local d'urbanisme intercommunal couvrant le territoire de la Communauté d'agglomération de Blois « Agglopolys » a été prescrit le [23].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements aux Montils en 2016 en comparaison avec celle du Loir-et-Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion des résidences secondaires et logements occasionnels (1,9 %) par rapport au département (18 %) et à la France entière (9,6 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 81,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (80,1 % en 2011), contre 68,1 % pour le Loir-et-Cher et 57,6 pour la France entière.
Les Montils[24] | Loir-et-Cher[25] | France entière[26] | |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 91,4 | 74,5 | 82,3 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 1,9 | 18 | 9,6 |
Logements vacants (en %) | 6,7 | 7,5 | 8,1 |
La commune compte également en 2020 (données Insee 2017) : 81,4 % de propriétaires et 17,8 % de locataires, dont 3,9 % de locataires d'HLM (habitation à loyer modéré)[27].
Le territoire communal des Montils est vulnérable à différents aléas naturels : ), climatiques (hiver exceptionnel ou canicule), mouvements de terrains ou sismique (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique : le transport de matières dangereuses[28],[29].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit liés au retrait-gonflement des argiles, soit des chutes de blocs, soit des glissements de terrains, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[28]. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[30]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[31]. Une autre carte permet de prendre connaissance des cavités souterraines localisées sur la commune[32].
Le risque de transport de marchandises dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d'avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu'à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d'urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[33].
Ancienne ville fortifiée attenante et château fort construits au XIIe siècle par Thibaud le Grand, comte de Blois.
Le 25 ou , Thibaut V dit « Le Bon » envoya au bûcher plus de 30 Juifs de la ville de Blois dont 20 femmes (soit un tiers de la communauté juive de la ville) sur une rumeur de « crime rituel » sur enfant mais sans cadavre, sans preuve et sans enquête[34],[35],[36],[Note 5].
En 1222, une chapelle est fondée par la comtesse Marguerite, femme de Gautier d'Avesnes, et en 1286, la femme de son petit-fils, Alix de Bretagne, crée une Maison-Dieu[37], comportant également une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste[38],[39]. L'église relevait de l'abbaye de Bourgmoyen ; ancien diocèse de Chartres.
L'affaire criminelle Liautey a lieu aux Montils. Le meurtrier de Angèle Cosson est condamné à la peine capitale le par la cour d'assises de Loir-et-Cher et exécuté à Blois[40].
En , à l'occasion d'un incendie dans le château de Frileuse, les autorités d'occupation exécutèrent quelques résistants et blessèrent le curé, l'abbé Habeau, qui mourut quelques jours après de ses blessures. Une stèle commémore l'événement à l'extrémité de l'allée du château de Frileuse.
Les Montils, débris mutilés d'une vieille habitation royale[41], sont nommés dans les chartes des XIIe et XIIe siècles : Monticii, villa quae dicitur Monticii (Halphen et Poupardin, Gesta Ambaziensium dominorum, p. 122) ou encore Castrum de Monticiis[42].
L'adjectif bas latin monticius = de petite hauteur fut pris substantivement en latin populaire, avec le sens de : motte de terre élevée (FEW, VI(3), 120b). Monticium aboutit régulièrement à monteil ; la forme pluriel monteils se transcrit le plus couramment montils. La forme latine icios de 1137 doit être la latinisation de la finale française ieux, pour eils.
Ils ont remplacé l'ancienne Thérouenne, « Tarpenna », localité gauloise située à quelque distance, vers l'ouest, appelée Vieux-Montils[43]. Ce nom de Thérouenne s'est conservé, depuis le Moyen Âge, dans le petit fief qui renferme le château moderne des Montils.
M. le Baron de Fougères[44] se permet de penser que le mot latin Monticii est une corruption du terme Mons Isis, qui veut dire : le Mont d'Isis. Il prétend que le culte de la grande déesse a été pratiqué dans les Gaules par les Romains, et qu'il a existé aux Montils. Pour prouver cette assertion, le savant se fonde sur deux statuettes d'Isis, avec tous ses attributs, trouvées à Soings-en-Sologne, près de Contres, dans le champ des sépultures romaines.
La situation topographique explique mieux le nom des Montils. Monticii indique un emplacement sur les hauteurs. Les Montils s'élèvent en effet au sommet d'une rangée de hautes collines parallèles au Beuvron.
Quoi qu'il en soit du culte d'Isis aux Montils, il ne nous semble pas téméraire de penser que les Romains ont occupé cette position.
M. A. de Salies, dans son étude sur Foulques Nera[45], s'exprime ainsi : « C'est aujourd'hui pour nous une conviction arrêtée qu'une ancienne voie consulaire partait de Blois, allait aux Montils, pour de là se diriger sur Montrichard, en laissant Pontlevoy à l'est ; sa bifurcation, avec la voie de Bourré, se faisait aux Montils. »
André Félibien dit des Montils[46] : « Il y a bien de l'apparence que ce lieu était fort ancien, puisque les historiens qui ont fait Gélo, cousin de Rollon, premier duc de Normandie, premier comte de Blois, luis donnèrent les Montils en partage ».
Ce n'est qu'à partir du XIIe siècle que les Montils acquièrent une certaine importance, comme place de guerre, dans les longs démêlés des maisons de Champagne et d'Anjou. Il est souvent fait mention des Montils dans l'histoire des seigneurs d'Amboise et de Chaumont. Thibault IV fortifie sa résidence des Montils pour se défendre de ces voisins belliqueux. Les Montils devinrent de la sorte une petite ville fortifiée qui pouvait tenir longtemps contre l'ennemi, à une époque où l'artillerie n'était pas encore connue.
Tous les historiens qui ont écrit sur Blois et les environs parlent avantageusement des Montils.
Au XIVe siècle, Les Montils étaient l'une des quatre forteresses qui gardaient le comté de Blois ; elles supportaient les chances diverses de la guerre. Touchard-Lafosse fixe ainsi les positions de chacune d'elles[49]:
Des comtes de Blois, les Montils passèrent aux rois de France, dans la personne de Louis XI, fils de Charles d'Orléans, le dernier des hauts barons blésois. Devenue maison royale, cette place eut longtemps, même après qu'elle fut ruinée, des Commandants au titre de Capitaine des Montils pour le Roi.
Ce nom de ville, donné aux Montils depuis plusieurs siècles, paraît bien prétentieux au regard de l'état de la localité avant 1950 ; cependant ce titre se retrouve souvent dans les actes publics des siècles passés.
Tous les anciens historiens : Bernier, Fournier, l'abbé d'Expilly, ont considéré les Montils comme un bourg fortifié, une ville close, ayant ses remparts, ses murs d'enceinte, tours, portes et ponts-levis.
Clément de Ris a fait un rapport sur les destinées du château des Montils, depuis Thibault de Champagne qui le fit construire vers 1140, jusqu'en 1682 où Bernier, l'historien de Blois, constatait son état de ruine[53]. De cette antique demeure, il ne reste plus actuellement (1911) qu'une grosse tour, quelques débris d'une triple enceinte et des fortifications extérieures, un donjon cylindrique de 16 mètres de diamètre et une porte monumentale qui annonçait dignement le manoir des seigneurs du pays[54]. Le château des Montils fut l'une des forteresses que la féodalité érigea sur notre sol blésois, trop exposé aux incursions ennemies. Le sommet escarpé d'une montagne, dont le Beuvron baigne le pied et protège les abords, convenait à cette disposition stratégique. La fondation de ce poste militaire remonte aux premiers comtes de Blois.
Nous ne pouvons parler avec certitude du château des Montils qu'à partir du XIIe siècle. D'après l'auteur du Liber de Compositione castri Ambrasiae, le comte de Blois fit clore les fortifications des Montils. « c'était pour mettre à l'abri des déprédations de Sulpice de Chaumont une maison de campagne - villa - qu'il possédait à cet endroit ». Cet événement peut se rapporter aux environs de l'année 1144[55]. Depuis cette construction de Thibault IV, Les Montils, dans un grand nombre de chartes données par les Comtes de Blois, portent le nom de Castrum de Monticiis, donc véritablement Place-forte des Montils. Plusieurs de ces chartes attestent que ces princes féodaux y firent de fréquentes apparitions.
Place de guerre, le Castrum de Monticiis acquit de l'importance dans les longs démêlés des maisons de Campagne et d'Anjou. L'habitation où logeaient les Comtes de Blois, dans l'enceinte fortifiée, a dû s'agrandir vers la fin du XIIe siècle.
Pour entrer aux Montils, il y avait deux portes :
Il reste encore des vestiges des fortifications extérieures, dispersées çà et là dans les différentes propriétés du bourg.
La tour du château fut construite au XIIe siècle. D'après M. de Fougères[56], en 1356, le prince Noir, Edouard, retournant du Limousin en Angleterre, trouva les passages de la Loire si bien gardés qu'il fut obligé de revenir sur ses pas. Dans sa fureur, il ravagea toute la Sologne, et par conséquent le Blésois méridional. Il détruisit ou démantela tous les châteaux fortifiés qui se trouvaient dans le canton de Contres, tels que ceux des Montils, Candé, Fougères. Cette relation porte débat, car on sait que les détachements anglais ne restèrent que quatre jours entre Romorantin et Montlouis, près de Tours. Il est donc improbable qu'ils eurent le temps de démolir ces fortifications eux-mêmes. Il est donc probable que les défenseurs eux-mêmes, ne voulant ou ne pouvant tenir la place, la démantelèrent.
Gui de Châtillon fit restaurer la tour au XIVe siècle.
M. Dupré, le savant bibliothécaire de la ville de Blois, nous décrit la tour des Montils par ces mots[57] : « Ce monument du XIe ou XIIe siècle est isolé entre deux tranchés profonde ; au-dessous règnent des souterrains creusés, dit-on, dans un but stratégique… L'eau d'un puits très profond, creusé au centre de la tour, était tiré du premier étage par un conduit cylindrique en forme de colonne, qui existe encore. On retrouve la même disposition dans plusieurs donjons du Blésois, notamment à Marchenoir. Il ne faut pas s'en étonner ; car le rez-de-chaussée étaient réservé aux troupes de la garnison, aux approvisionnements et aux engins de guerre. (...) Les fantaisistes ont voulu voir, dans ces excavations inoffensives, le sombre appareil de prétendues oubliettes ; mais un examen attentif des lieux réduit à néant les hypothèses romanesques émises en haine du passé ou par amour du merveilleux. Les usages domestiques donnent une explication plus naturelle de la chose. Le sommet de la tour a perdu sa couronne de créneaux. Malgré les mutilations successives, le vieux géant de pierre domine fièrement la contrée environnante, comme pour rappeler aux passants le pouvoir de la féodalité au Moyen Âge. C'est aussi le point culminant d'un paysage remarquable où les aspérités d'une côte à pic, les eaux du Beuvron, les zig-zag du pont et le moulin de Rouillon forment un harmonieux ensemble. »
De très nombreux documents nous relatent les transformations de la place-forte des Montils durant les séjours de princes ou personnes royales aux Montils.
Jusqu'ici, le château des Montils, bien que moins habité par la cour qui finit par lui préférer de plus confortables demeures, nous paraît en bon état. Les guerres de religion allaient lui porter un coup fatal. Felibien nous l'apprend[63] : « Tout le bourg a été ruiné par les Huguenots et il ne reste du château que les murailles, presque toutes abattues ; car, comme le reste des édifices tombait dans une entière ruine, l'on a depuis deux ans (soit 1679) achevé de les démolir. »
L'état de ruine, aboutissant à la démolition du château des Montils, remontait à une date ancienne. Le , Arnaud de Johanne, surintendant des bâtiments du comté, se transportait aux Montils pour constater « les usurpations et démolitions » qui étaient faites aux murailles de la ville et au château[64].
Sous Louis XIV, il fut abandonné définitivement. La démolition fut faite par deux entrepreneurs de Blois.
En 1663, Charles de la Vallée, inscrit dans les registres paroissiaux comme « escuier, seigneur de Terrouenne et des Montils, gentilhomme de feue son Altesse Royale, Monsieur, frère unique du roi », acheta les Montils au Roi, avec ses dépendances. Cet achat se fit aux enchères, au château du Louvre, le . Le château cessa, dès lors, d'être domaine royal.
À côté du château, une construction de grande importance dans la vie civile et seigneuriale est le pont. En effet, au Moyen Âge, le bourg est sur la grande route qui fait communiquer le centre de la France avec le sud du royaume, et l'Espagne.
Le pont sur le Beuvron est mentionné dès le XIIIe siècle, à propos d'un contrat assez curieux, où se trouve le nom de celui qui possède la rivière. En 1289, les religieux de Saint-Lomer de Blois possédaient de longue date (« de si lonc temps dequel mémoire n'est pas ») une partie du Moulin de Rouillon, dépendance de leur prieuré de Candé ; ils jouissaient aussi du cours « du fleuve » de Beuvron, depuis l'endroit où l'eau sortait du pont des Montils jusqu'au moulin. Ce fut l'objet d'un échange avec Renaud d'Aguzon, bailli de Blois, qui leur céda des biens plus proches de Candé[65]. Renaud d'Aguzon devint ainsi propriétaire du Beuvron.
L'intérêt général que ce pont offrait pour la province se manifeste au XVIe siècle par diverses mesures adoptées soit par la cour des comptes de Blois, soit par le pouvoir Royal, pour en assurer l'entretien. En 1554, le , on se plaignait des grandes inondations. C'est pour cela sans doute, en raison de la difficulté de communication, que Jacques Coqueau, maître maçon du château de Chambord, maître des ouvrages de la région de Blois, allait visiter les divers ponts de la contrée, et entre autres celui des Montils. Le , rapport était fait à la chambre des comptes par cet officier, que des réparations urgentes étaient nécessaires. « Ils sont ruinés et tellement démolis qu'il est difficile de passer par-dessus sans grand danger »[66].
En 1572, alors que les guerres religieuses inquiétaient le pays, les nécessités stratégiques se joignaient au souci de bien administrer la voirie. Le roi Charles IX lui-même commandera alors au Maître de la Chambre des comptes de Blois, de bien vouloir procéder aux réparations nécessaires[67].
« L'église paroissiale des Montils, dit M. le baron de Fougères, a été sûrement reconstituée sur l'emplacement d'une ancienne qui aura été détruite, soit par le temps, soit par d'autres causes dont on a perdu la mémoire. Il ne reste rien de l'ancien édifice, si ce n'est, peut-être, les deux colonnes qui supportent l'arcade en pierres séparant le chœur et la nef. Ces colonnes, engagées dans la maçonnerie, ont des chapiteaux dont la sculpture doit remonter à des temps très reculés »[68].
Dans la démolition de 1873, on a remarqué que beaucoup de pierres avaient été noircies par le feu, ce qui donnerait à penser que l'église des Montils a eu beaucoup à souffrir, soit de la part des Anglais, soit pendant les guerres de religion, ou encore de quelque foudre ou incendie accidentel.
L'ancienne église avait une nef de 100 pieds de long et de 40 pieds de large. Elle était lambrissée. Il n'y avait qu'un autel surmonté d'un retable qui était couronné d'un bloc de pierre de Bourré. Le clocher était assez grand pour contenir quatre cloches. Ce qu'il en restait s'élevait au-dessus du chœur.
Dans la construction de la nouvelle église, on a conservé :
La commune des Montils est membre de la Communauté d'agglomération de Blois « Agglopolys », un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le [69].
Elle est rattachée sur le plan administratif à l'arrondissement de Blois, au département de Loir-et-Cher et à la région Centre-Val de Loire[5], en tant que circonscriptions administratives[5]. Sur le plan électoral, elle est rattachée au canton de Blois-3 depuis 2015 pour l'élection des conseillers départementaux[70] et à la première circonscription de Loir-et-Cher pour les élections législatives[71].
Le conseil municipal des Montils, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel plurinominal avec prime majoritaire[72]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges au conseil municipal est de 19. Le maire, à la fois agent de l'État et exécutif de la commune en tant que collectivité territoriale, est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil[73].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1809 | Honoré François Lambert du Rozai | |||
1888 | Thirault | |||
19 mai 1935 | 13 mai 1945 | Abel Louis Debard | médecin | |
mars 1989 | mars 2014 | Pierre Lescure | SE | notaire |
mars 2014 | mai 2020 | Didier Coudert | SE | Retraité |
mai 2020 | En cours | Alain Duchalais | médecin |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[74]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[75].
En 2019, la commune comptait 1 920 habitants[Note 6], en augmentation de 0,79 % par rapport à 2013 (Loir-et-Cher : −0,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
594 | 553 | 610 | 803 | 874 | 838 | 896 | 905 | 937 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
918 | 965 | 987 | 963 | 991 | 923 | 874 | 955 | 925 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
890 | 878 | 840 | 775 | 770 | 750 | 687 | 701 | 692 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
707 | 717 | 808 | 1 046 | 1 196 | 1 436 | 1 618 | 1 670 | 1 905 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 919 | 1 920 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,8 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,1 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 945 hommes pour 974 femmes, soit un taux de 50,76 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,45 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,6 | 90 ou + | 1,2 |
5,2 | 75-89 ans | 7,0 |
17,4 | 60-74 ans | 16,8 |
21,1 | 45-59 ans | 22,0 |
21,1 | 30-44 ans | 20,1 |
13,3 | 15-29 ans | 13,2 |
21,4 | 0-14 ans | 19,6 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,1 | 90 ou + | 2,5 |
9 | 75-89 ans | 11,7 |
19,1 | 60-74 ans | 19,7 |
21 | 45-59 ans | 20,2 |
16,8 | 30-44 ans | 16,4 |
15,3 | 15-29 ans | 13,3 |
17,8 | 0-14 ans | 16,2 |
Le tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées aux Montils selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[80] :
total | % com (% dep[81]) | 0 salarié | 1 à 9 salarié(s) | 10 à 19 salariés | 20 à 49 salariés | 50 salariés ou plus | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | 114 | 100,0 (100) | 80 | 30 | 3 | 1 | 0 |
Agriculture, sylviculture et pêche | 5 | 4,4 (11,8) | 3 | 2 | 0 | 0 | 0 |
Industrie | 5 | 4,4 (6,5) | 3 | 2 | 0 | 0 | 0 |
Construction | 15 | 13,2 (10,3) | 12 | 3 | 0 | 0 | 0 |
Commerce, transports, services divers | 72 | 63,2 (57,9) | 51 | 20 | 1 | 0 | 0 |
dont commerce et réparation automobile | 20 | 17,5 (17,5) | 13 | 7 | 0 | 0 | 0 |
Administration publique, enseignement, santé, action sociale | 17 | 14,9 (13,5) | 11 | 3 | 2 | 1 | 0 |
Champ : ensemble des activités. |
Le secteur du commerce, transports et services divers est prépondérant sur la commune (72 entreprises sur 114). Sur les 114 entreprises implantées aux Montils en 2016, 80 ne font appel à aucun salarié, 30 comptent 1 à 9 salariés, 3 emploient entre 10 et 19 personnes et 1 emploie entre 20 et 49 personnes.
En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture de fruits et autres cultures permanentes[82]. Le département a perdu près d'un quart de ses exploitations en 10 ans, entre 2000 et 2010 (c'est le département de la région Centre-Val de Loire qui en compte le moins)[83]. Cette tendance se retrouve également au niveau de la commune où le nombre d'exploitations est passé de 21 en 1988 à 7 en 2000 puis à 4 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations augmente, passant de 17 ha en 1988 à 30 ha en 2010[82]. Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles des Montils, observées sur une période de 22 ans :
1988 | 2000 | 2010 | |
---|---|---|---|
Dimension économique[82] | |||
Nombre d'exploitations (u) | 21 | 7 | 4 |
Travail (UTA) | 26 | 15 | 13 |
Surface agricole utilisée (ha) | 355 | 162 | 119 |
Cultures[84] | |||
Terres labourables (ha) | 312 | 117 | 100 |
Céréales (ha) | 174 | 38 | s |
dont blé tendre (ha) | 38 | 16 | s |
dont maïs-grain et maïs-semence (ha) | 78 | s | s |
Tournesol (ha) | 36 | 29 | s |
Colza et navette (ha) | s | ||
Élevage[82] | |||
Cheptel (UGBTA[Note 7]) | 81 | 15 | 0 |
Depuis 50 ans, les Montils ont leur propre harmonie de musique composée d'une cinquantaine de musiciens. Elle est également classée au niveau national. Elle donne plusieurs concerts durant toute l'année et participe à plusieurs manifestations culturelles organisées dans la région. Le , l'harmonie des Montils a été maintenu au niveau supérieur en remportant le 2e prix à Niort.
La chorale « Ars Nova » regroupe environ quarante choristes, sous la direction de Bernard Dutronc, de 1981 à 2002, puis de Raphaël Terreau depuis 2002. Le programme abordé est composé exclusivement de musique chorale a cappella, puisée aussi bien dans les différentes époques de l'histoire de la musique que dans le répertoire des arrangements de chants traditionnels.
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Les armoiries des Montils se blasonnent ainsi : |
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Le peintre Antonio de La Gandara (1861-1917)[87] avait une famille maternelle originaire de Loir-et-Cher. Sa fille Antonia se retira aux Montils. Mlle Marcelle Le Laurain dont les parents demeurèrent au château de Frileuse fut une des modèles de l'artiste. Un tableau la représentant fut léguée par Mme Jean Angelo née Le Laurain au musée des beaux-arts de Blois. Il la représente dans une élégante robe en soie rose.
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